Qs - Antoine Leblois

Les essais d'estimation ont surtout été appliqués en zone sahélienne et les
résultats .... Lorsque ces évènements se succèdent sur un certain nombre de
jours, on dit .... climatiques ou par l'implication de certains personnages dans l'
exercice des ...... afin d'identifier éventuellement les lacunes susceptibles d'être
corrigées.

Part of the document


INTRODUCTION GENERALE
I - INTRODUCTION 1°- Délimitation thématique, spatiale et temporelle du sujet Cette étude porte sur l'« Evaluation des ressources en eau
atmosphérique au Nord-Cameroun à l'aide des méthodes conventionnelles et
satellitales ». L'étude des précipitations est un des thèmes de recherche
intéressant en zone intertropicale où l'économie est en partie fondée sur
l'agriculture pluviale. Cependant, de par leur caractère «incertain» et
«instable», les précipitations compromettent parfois gravement les
campagnes agricoles. Cela est dû à la difficile «maîtrise» du phénomène par
les populations et par les organismes de développement. Les connaissances
dans le domaine s'avèrent insuffisantes à cause de la mauvaise qualité des
données et de la mauvaise répartition des stations de mesure des
précipitations. Ce travail vise à réduire les lacunes liées à la
compréhension du phénomène pluviométrique dans cette partie du territoire
camerounais où les pluies sont très variables dans le temps et dans
l'espace. Il vise l'amélioration des connaissances dans le domaine par un
renforcement des méthodes conventionnelles et par l'utilisation des données
satellitales. Etalé sur sept degrés de latitude (entre 6° et 13°nord), l'espace
d'étude que nous désignons « Nord-Cameroun » englobe les provinces
administratives de l'Extrême-Nord, du Nord et de l'Adamaoua. Il est
organisé en trois unités physiques distinctes : le plateau de l'Adamaoua,
le bassin de la Benoué et la plaine du Nord. Le plateau de l'Adamaoua situé entre 6° et 8°N de latitude, 10° et
16°E de longitude, s'élève à plus de 1000 m d'altitude. Il est considéré
comme le prolongement de la dorsale camerounaise et, par voie de
conséquence du domaine de mousson vers le nord. Il se présente par ailleurs
comme le château d'eau du Cameroun puisque les principaux bassins
camerounais s'y adossent : la Sanaga au sud, la Bénoué au nord et le Logone
au Nord-Est. Les vastes plaines du Nord (qui englobent la cuvette de la Bénoué)
s'étendent quant à elles au-delà du plateau de l'Adamaoua, entre 8° et 13°N
et se singularisent par des caractères climatiques plus rudes que sur le
plateau.
La délimitation temporelle de cette étude varie suivant les
différentes méthodes adoptées. En ce qui concerne les données
conventionnelles, celles disponibles ne sont pas uniformes : pour certaines
stations, elles vont de 1980 à 2002 et pour d'autres, les séries ne sont
pas continues et se limitent parfois à 5 années ; elles concernent surtout
les données journalières. Les séries les plus continues sont les données
mensuelles extraites de la base de données de Beauvilain A. (1995)
archivées de 1965 (pour équilibrer la période de départ de toutes les
stations) à 1994 (année arrêtée par l'auteur). Pour ce qui est des méthodes
satellitales, nous avons exploité les données issues de multiples sources
qui servent à l'évaluation des précipitations : ce sont des données
relatives aux «nuages à sommet froid» et à la « température radiative de
surface du sol » issues du satellite METEOSAT de 1986 à 1994 ; ces données
permettent d'estimer les pluies en prenant en compte la source des pluies
(les nuages froids) et leur cible (la surface du sol). Nous avons également
utilisé les données ARTEMIS/FAO de la période 1989-2002 : il s'agit des
données de «durée de présence de nuages à sommets froids » qui permettent
une analyse qualitative des pluies à une échelle plus fine que
précédemment (la décade). Nous avons aussi exploité les données d'analyse
CMAP (CPC Merged Analysis of Precipitation) et de réanalyses NCEP/NCAR
(National Center of Environmental Prediction/National Center of Atmospheric
Reaserch) de la période 1979-2000 ; elles proviennent d'une combinaison de
plusieurs sources et sont exploitables à diverses échelles temporelles
(décade, pentade, jour...).
Il découle de ce qui précède que si certaines données notamment
satellitales sont essentiellement récentes, pour les données
conventionnelles, la profondeur chronologique est variable. En fonction de
leur disponibilité, le traitement des données pourra donner lieu soit à une
analyse effective des pluies intégrant une appréciation spatiale, soit à un
test méthodologique lorsque les stations ne sont denses et n'ont pas une
série continue.
2°- Problématique et question de recherche
La partie du Cameroun, objet de la présente étude connaît un régime
tropical avec une saison sèche et une saison des pluies, de durées
variables du Sud au Nord du domaine. Elle est régulièrement soumise aux
aléas de la pluviométrie au cours de la saison pluvieuse. Parfois, elle
commence très tôt, obligeant les paysans à semer précocement ; quelquefois
aussi elle débute très tard ou s'interrompt brusquement, déterminant une
deuxième campagne de semis. A ce propos, on a constaté à Garoua une
instabilité dans le démarrage des pluies pouvant s'étendre jusqu'à 52
jours. Des fois, des abats brutaux et prolongés déterminent des inondations
dans les zones de plaine. De ce fait le maximum pluviométrique mensuel
atteint de temps à autre des valeurs très élevées se rapprochant parfois du
total annuel des stations : 495,2 mm à Garoua en août 1963, 521,8 mm en
août 1963 à Ngaoundéré, 540.2 mm en août 1991 à Maroua. La distribution de
ces grosses pluies au cours de l'année semble capricieuse dans la mesure où
elles ne donnent pas l'impression de se concentrer à des périodes bien
déterminées. Elles peuvent toucher l'ensemble de la saison des pluies comme
en 1960 à Garoua, soit uniquement certains mois et se prolonger sur la
saison suivante. Il est donc possible de distinguer des années
pluviométriques au cours desquelles il a plu abondamment pendant
pratiquement tous les mois et, d'autres au cours desquelles seuls quelques
mois ont concentré l'essentiel des pluies. De la même manière, certaines
années font montre de déficits pluviométriques généralisés : cas des années
1983 et 1987 à Garoua, des années 1942 et 1961 à Ngaoundéré. Parfois aussi
ces déficits se concentrent sur quelques mois seulement. Partout dans la
zone d'étude on peut connaître des insuffisances pluviométriques de l'ordre
de 80% à n'importe quelle période de l'année. C'est dire que la variabilité
pluviométrique soumet ainsi la région à plusieurs types de risques :
pénuries alimentaires comme cela a été notamment le cas en 1985 dans tout
le domaine d'étude ou plus précisément en 1955 à Kaélé, baisse de
production de l'arachide et du niébé en 1991 à Maroua. Cela s'accompagne
généralement du manque d'eau potable comme constaté en mai 1987 dans le
département de la Vina et dans la localité de Mora, et par de nombreuses
maladies : épidémie de choléra en juin 1991 à Kousseri, épidémie de
méningite dans tout l'Extrême-nord déclenchée en février 1992.
D'autres formes d'impact de ces contraintes pluviométriques sont
également ressenties sur les activités agropastorales. Dans l'Adamaoua,
malgré la disponibilité en eau du fait du caractère soudanien d'altitude du
climat, un problème de distribution des pluies se pose ; en effet,
l'inconstance dans les démarrages et les arrêts de la saison des pluies
allonge ou réduit fréquemment la longueur de la saison sèche et perturbe
les activités de transhumance en augmentant les risques de surpâturage ;
cela se manifeste notamment par des pressions en bétail et des charges
pastorales importantes dues à la pratique de la transhumance et à une
mauvaise répartition spatiale du bétail : 39 têtes de bovins/km2 dans le
Mbéré en 1997 pour la pression en bétail, et une moyenne de 3.13 ha/bovin
pour la charge pastorale sur l'ensemble de l'Adamaoua (1996), soit 2.13
ha/tête (47 bovins au km2) pour les pâturages de saison pluvieuse. On se
rend ainsi compte qu'en cette saison, les pâturages sont exposés à la
dégradation, surtout si l'on se base sur la charge moyenne maximale qui est
de 2 UBT/ha ; l'évolution de ces charges au fil des ans illustre une
tendance exponentielle vers une surcharge excessive : 7ha/bovin en 1959 et
2.13ha/bovin en 1996 (Bring, 1997).
Dans les plaines du Nord-Cameroun, les fréquentes péjorations
pluviométriques constatées désorganisent la vie rurale dans de nombreux
terroirs en entraînant des migrations et des dégâts directs sur le milieu
et les hommes : la dénudation de la plaine dans le Mayo-Sava sous l'effet
de l'aridité en 1984, les espaces verts ravagés par les insectes à Garoua
en août 1985 ou encore, la sécheresse du début des années 1970 due au
déficit pluviométrique dans la partie septentrionale du Cameroun, qui a
provoqué le déplacement des populations de l'actuelle province de l'Extrême-
Nord vers le bassin de la Bénoué. En effet, à travers les projets Nord-Est
Benoué et Sud-Est Bénoué on a enregistré entre 1974 et 1986, un déplacement
de plus de 100 000 personnes de la province de l'Extrême-Nord vers la
vallée de la Bénoué (Tchinlé J., 2004). L'afflux de ces migrants se
manifeste encore aujourd'hui dans cette zone par une augmentation du nombre
de villages de migrants et par une population migrante de plus en plus
élevée ; les sources de la MEADEN (Mission d'Etudes pour l'Aménagement et
le Développement de la province du Nord) indique à titre d'illustration,
qu'on est passé de 44 000 migrants en 1986 à 94 040 migrants en 1988 ;