Correction de l'évaluation de fin de séquence n°3
Il montre alors comment, alors qu'au départ l'anthropophagie le dégoûtait, il a ...
Claude Levis-Strauss, dans son ?uvre Tristes Tropiques, défend l'idée qu'«
aucune ... Ces trois textes sont-ils susceptibles d'être rassemblés pour former un
.... dans cet exercice, mais les jugements des auteurs qui vous étaient proposés.
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Correction de l'évaluation de fin de séquence n°3 1. Quelle est la thèse de chacun de ces auteurs ?
Pour chacun d'eux, essayez de formuler la thèse qui serait celle de leur
adversaire. 3 points Les réponses attendues sont en gras. On ne vous demandait pas ce qui
n'est pas en gras, mais ces passages sont surtout des indications pour vous
souligner les contresens à ne pas commettre. Voltaire, dans son article « Anthropophage » tiré du Dictionnaire
philosophique, défend l'idée qu'il faut relativiser la gravité de
l'anthropophagie. Pour soutenir cette thèse, il fait appel au témoignage
d'une dame qui a déjà mangé de l'homme. Il montre alors comment, alors
qu'au départ l'anthropophagie le dégoûtait, il a revu sa première
impression à la suite de ce témoignage. Il s'est en effet rendu compte que
les Européens commettaient des actes aussi affreux, voire même plus
affreux, que les anthropophages. Comparée aux actes de tuerie des nations
dites civilisées, l'anthropophagie n'est pas si horrible qu'on l'aurait pu
croire.
Ainsi Voltaire ne juge pas l'anthropophagie, il n'est ni pour ni
contre : ce n'est pas son propos. Mais il essaie de montrer qu'il existe
des actes bien pires dans d'autres sociétés.
L'adversaire de Voltaire aurait défendu la thèse inverse, c'est-à-
dire qu'il aurait soutenu que l'anthropophagie est l'acte le plus horrible
qui soit. L'adversaire, lui, aurait donc émis un jugement, contrairement à
Voltaire. Claude Levis-Strauss, dans son ?uvre Tristes Tropiques, défend l'idée
qu'« aucune société n'est parfaite », que chacune porte en elle une « dose
d'injustice, d'insensibilité, de cruauté » et qu'on ne peut pas dire
finalement que l'une est meilleur que l'autre. L'auteur se dit alors que sa
thèse, sa « proposition » (les deux mots ici signifient la même chose, le
premier vient du grec, le second du latin), « surprendra l'amateur de récit
de voyage » qui, sous l'effet de l'exotisme des pays inconnus, voit dans
certaines coutumes qui lui sont étrangères, des coutumes barbares (ce terme
vient du grec, au départ, il reproduisait le bruit de certains oiseaux ;
puis, il a signifié « l'étranger, celui qui n'est pas grec » et a ensuite
pris une connotation péjorative ; l'idée de cruauté s'est alors ajoutée au
sens de ce mot). Lévi-Strauss choisit alors de démontrer ce qu'il avance en
prenant un exemple : l'anthropophagie. La thèse ne portait donc pas
explicitement sur l'anthropophagie qui se réduisait à un exemple.
L'adversaire de Lévi-Strauss aurait réfuter cette thèse en soutenant
que certaines sociétés sont meilleurs que d'autres, qu'il y a des sociétés
plus évoluées que d'autres. Dans Les Croisades vues par les Arabes, Amin Maalouf soutient la
thèse que les croisades ont été ressenties comme des atrocités par les
Arabes. Il vient s'opposer à une vision occidentale des croisades en
adoptant le point de vue des Arabes. Le cannibalisme n'est donc que
secondaire et Amin Maalouf ne formule aucun avis sur le cannibalisme en
général, mais ne fait qu'en évoquer un cas bien précis sans le juger : il
se contente de signaler les réactions des Arabes face à ce cannibalisme.
L'adversaire d'Amin Maalouf soutiendrait alors la thèse contraire,
que les croisades n'avaient rien d'atroce. Ou bien à la rigueur, s'il
reconnaissait que ses atrocités ont eu lieu, il avancerait qu'elles ont été
justifiées. Cette thèse pouvait être formulée de diverses façons.
2. Ces trois textes sont-ils susceptibles d'être rassemblés pour former un
groupement de textes ? 10 points
Voici les critères d'évaluation de cette partie. Ils ont été définis en
fonction de ce que nous avions vu en cours pour la méthodologie de
l'analyse d'un groupement de textes qui avait été étudiée au cours
précédent l'évaluation. Forme de votre devoir 3 points
Ces critères concernent presque tous vos devoirs (la seule exception est
peut-être, dans certains cas, le sujet d'invention qui réclame sur ce point
une adaptation au genre).
On doit trouver les éléments suivants :
une introduction dans laquelle vous présentiez les documents en disant vos
premières impressions sur le regroupement possible ou non de ces textes
deux parties distinctes qui impliquaient qu'on saute une ligne entre
l'introduction et la première partie, puis entre chaque partie, enfin entre
la deuxième partie et la conclusion ; d'autre part, le lecteur de votre
copie devait pouvoir voir aisément l'idée que vous aviez choisie de traiter
dans la partie (les points communs ou les différences, sachant qu'on
pouvait choisir l'ordre de ces deux parties)
des paragraphes marqués par un alinéa, chaque paragraphe devant présenter
une unité thématique
les citations devaient être introduites et non plaquées dans le devoir,
puis il fallait analyser ces citations, car les citations ne parlent pas
d'elle-même !
d'autre part, il est très important de resituer ces citations dans leur
contexte ; sinon vous risquez de commettre des contresens sur le texte, de
lui faire dire ce qu'il ne dit pas
des transitions d'une idée à une autre : il faut toujours faire le point
sur ce qu'on vient de présenter dans une partie pour amener à une nouvelle
question qui justifie la deuxième partie du devoir
les titres des ?uvres devaient être soulignés, un article du dictionnaire
doit être mis entre guillemet (ex : l'article « Anthropophage » tiré du
Dictionnaire philosophique de Voltaire) Ce qu'il ne faut pas faire :
présenter une liste (avec des tirets) de ses arguments qui ne soit pas
rédigée
présenter une copie qui soit pleine d'erreurs de langue
répondre comme à l'oral à la question posée en commençant son paragraphe
par un « oui » ou un « non »
commencer son devoir par un « en effet » qui n'a pas sa place puisque ce
connecteur marque la conséquence et implique donc qu'on est déjà donner
quelques arguments pour en tirer des conséquences ! Démarche à adopter pour l'analyse des points communs ou des différences 4
points
Il fallait, comme nous l'avions fait en cours :
analyser le genre de chacun de ces textes : un article de dictionnaire,
l'écrit d'un sociologue ou d'un ethnologue et un texte qui s'apparente à un
texte historique dans sa façon de nous présenter plusieurs sources et
plusieurs visions des faits
comparer les formes de discours de ces textes. Le texte de Lévi-Strauss se
présentait au premier abord comme un discours explicatif, l'auteur
expliquant les différentes sortes de cannibalisme ; mais il était aussi
argumentatif, puisque l'auteur y défendait la thèse qu'« aucune société
n'est parfaite ». Le texte d'Amin Maalouf par ses allures de textes
historiques renvoyait également au discours explicatif, mais le choix du
point de vue des Arabes le mettait du côté du discours argumentatif puisque
l'auteur y défendait la thèse que les croisades étaient apparues comme des
atrocités. Le texte de Voltaire qui était un article de dictionnaire était
à ranger d'emblée du côté du discours explicatif puisqu'il était censé
« définir » l'anthropophagie ; or, l'on se rendait compte que l'auteur ne
se contentait pas de définir, mais présentait une polémique :
l'anthropophagie qui à première vue peut nous scandaliser n'est pas pire
que d'autres actes que commettent les Européens ; en ce sens, il se
rattachait aussi au discours argumentatif.
analyser les points de vue adoptés par les auteurs : Voltaire part de sa
réaction première et s'implique personnellement dans ce qu'il raconte en
montrant comment il a pu revoir son idée première en fonction du témoignage
de la « dame du pays » ; Lévi-Strauss semble se vouloir le plus objectif et
le plus scientifique possible ; Amin Maalouf choisit délibérément le point
de vue des Arabes (cf. titre).
analyser le contexte : Voltaire écrit au 18ème siècle, siècle des Lumières,
c'est un philosophe et son idée est donc de renverser les préjugés que
peuvent avoir les gens de son époque. Puis on a deux auteurs du 20ème
siècle : Amin Maalouf qui adopte le point de vue des Arabes est lui-même
arabe ; sur Lévi-Strauss, on ne savait rien de particulier. Argumentation générale de la copie 3 points
Vous étiez évalués sur la pertinence de vos propos. Il fallait surtout
éviter les contresens et rester prudent. Vous deviez vous montrer
convaincant dans le choix de vos arguments.
Ce qu'il fallait éviter de faire surtout : donner son avis, un jugement
personnel qui ne fasse pas progresser l'analyse, car ce n'est pas votre
réaction qui devait apparaître dans cet exercice, mais les jugements des
auteurs qui vous étaient proposés.
3. Dressez le plan de l'argumentation de Lévi-Strauss sur l'anthropophagie.
Cherche-t-il à démontrer, à convaincre ou à démontrer ? 4 points
Plan de l'argumentation : 2 points
Il fallait mettre en valeur le fait que Lévi-Strauss partait de sa thèse
« aucune société n'est parfaite » qu'il développe dans le premier
paragraphe et qu'ensuite il prenait un exemple pour montrer qu'il avait
raison de soutenir cette thèse. Cet exemple était alors l'anthropophagie.
Ensuite, vous pouviez définir les différentes parties du propos sur
l'anthropophagie :
l'anthropophagie permet de se nourrir dans des cas extrêmes
l'anthropophagie est parfois liée à des cultes religieux
certaines de nos pratiques judiciaires ou pénitentiaires ne valent pas
mieux que l'anthropophagie et sont au moins aussi cruelles et peuvent être
tenues pour des actes de barbarie Analyse de la stratégie argumentative 2 points
J'ai accepté toutes les réponses à partir du moment où elles étaie