Table des matières - Angelino

La consommation indirecte atteint un bon niveau (surplus agricoles et ...... on y a
nalyse la motivations et les modalités d'exercice de l'autorité et de ..... A partir de
cette étape du cours, les théories sont nombreuses et souvent ...... Dissensions
dans le groupe (si effort inégal), freinage des talents individuels, nivellement.

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[pic]
LACAN
Encore
1972-73
Ce document de travail a pour sources principales : - Encore, sténotypie incomplète datée de 1981. - Encore, version critique établie par l'E.L.P. - Encore, fichiers « mp3 » des séances, disponibles sur le site de Patrick
VALAS. Pour que s'affiche « les formules de la sexuation », il faut la police de
caractères spécifique,
dite « Lacan », disponible sur la page d'accueil du (superbe) site de
Pascal GAONAC'H : Gaogoa. Les références bibliographiques privilégient les éditions les plus
récentes.
Les schémas sont refaits.
N.B. Ce qui s'inscrit entre crochets droits [ ] n'est pas de Jacques
LACAN. Table des séances 1 21 novembre 1972
2 12 décembre 1972 Exposé de François RÉCANATI
3 19 décembre 1972
4 09 janvier 1973
5 16 janvier 1973
6 13 février 1973
7 20 février 1973
8 13 mars 1973
9 20 mars 1973
10 10 avril 1973 Exposés de Jean-Claude MILNER et de
François RÉCANATI
11 08 mai 1973
12 15 mai 1973
13 26 juin 1973 21 Novembre 1972 Table des matières
Il m'est arrivé de ne pas publier l'Éthique de la psychanalyse [1]. En ce
temps-là, c'était une forme - chez moi -
de la politesse : « après-vous, j'vous-en-prie », « j'vous-en-pire »,
« passez-donc-les-près-vous... » Avec le temps, j'ai pris l'habitude de m'apercevoir qu'après tout je
pouvais en dire un peu plus.
Et puis, je me suis aperçu que ce qui constituait
mon cheminement c'était quelque chose de l'ordre
du « je n'en veux rien savoir ! ». C'est sans doute ce qui aussi, avec le temps,
fait que - encore - je suis là, et que vous aussi
vous êtes là, je m'en étonne toujours, encore ! Il y a quelque chose, depuis quelque temps,
qui le favorise c'est qu'il y a aussi chez vous,
chez la grande masse de ceux qui sont là, un même...
en apparence
...un même « je n'en veux rien savoir ! ». Seulement - tout est là ! - est-ce le même ?
Le « je n'en veux rien savoir ! » d'un certain savoir qui vous est transmis
par bribes, est-ce bien de cela qu'il s'agit ? Je ne crois pas. Et même, c'est bien parce que vous me supposez partir d'ailleurs dans ce «
je n'en veux rien savoir ! » que supposer vous lie à moi. De sorte que s'il est vrai que je dise qu'à votre égard je ne puis être ici
qu'en position d'analysant de mon « je n'en veux rien savoir ! » d'ici que
vous atteigniez le même, il y aura une paye. Et c'est bien, c'est bien ce qui fait que c'est seulement, que quand le
vôtre vous apparaît suffisant, vous pouvez...
si vous êtes, inversement mes analysants
...vous pouvez normalement vous détacher de votre analyste. Il n'y a...
contrairement à ce qui s'émet
...nulle impasse de ma position d'analyste avec ce que je fais ici à votre
égard. L'année dernière, j'ai intitulé ce que je croyais pouvoir vous dire «... ou
pire », puis « ça s'oupire »,
(s apostrophe). Ça n'a rien à faire avec « je » ou « tu » :
« je ne t'oupire pas », ni « tu ne m'oupires ». Notre chemin, celui du discours analytique,
ne progresse que de cette limite étroite,
de ce tranchant du couteau qui fait qu'ailleurs
ça ne peut que « s'oupirer ». C'est ce discours qui me supporte, et pour le recommencer cette année, je
vais d'abord vous supposer au lit... un lit de « plein emploi » à deux. Ici il faut que je m'excuse auprès de quelqu'un,
qui ayant bien voulu s'enquérir de ce qu'est mon discours...
un juriste, pour le situer
...j'ai cru pouvoir... pouvoir pour - à lui - faire sentir ce qui en est le
fondement...
c'est à savoir que le langage ça n'est pas l'être parlant
...je lui ai dit que je ne me trouvais pas déplacé d'avoir à parler dans
une faculté de droit, celle où il est sensible...
sensible par ce qu'on appelle l'existence des codes,
du code civil, du code pénal et de bien d'autres
...que le langage ça se tient là, c'est à part,
et que l'être parlant...
ce qu'on appelle les hommes
...il a affaire à ça tel que ça s'est constitué au cours des âges.
Alors commencer, commencer par vous supposer au lit, bien sûr il faut qu'à
son endroit je m'en excuse !
Je n'en décollerai pas pourtant aujourd'hui ! Et si je peux m'en excuser c'est à lui rappeler,
lui rappeler que, au fond de tous les droits,
il y a ce dont je vais parler, à savoir la jouissance. Le droit ça parle de ça, le droit ça ne méconnaît pas même ce départ, ce
bon droit coutumier dont se fonde l'usage du concubinat, ce qui veut dire
coucher ensemble. Évidemment je vais partir d'autre chose, de ce qui dans le droit reste
voilé, à savoir ce qu'on en fait : s'étreindre.
Mais ça c'est parce que je pars de la limite,
d'une limite dont en effet il faut partir pour être sérieux, ce que j'ai
déjà commenté : pouvoir établir la série[2], la série de ce qui s'en
approche. L'usufruit[3] ça c'est bien une notion de droit et qui réunit en un seul
mot ce que déjà j'ai rappelé...
dans ce séminaire sur l' Éthique
dont je parlais tout à l'heure
...à savoir la différence qu'il y a de l'outil [4], qu'il y a de l'utile, à
la jouissance. L'utile ça sert à quoi ?
C'est ce qui n'a jamais été bien défini en raison d'un respect - d'un
respect prodigieux - que grâce au langage l'être parlant a pour le moyen. L'usufruit ça veut dire qu'on peut jouir de ses moyens mais qu'il faut pas
les gaspiller.
Quand on a reçu un héritage, on en a l'usufruit,
on peut en jouir à condition de ne pas trop en user. C'est bien là qu'est
l'essence du droit :
c'est de répartir, de distribuer, de rétribuer,
ce qu'il en est de la jouissance.
Mais qu'est-ce que c'est que la jouissance ? C'est là précisément, ce qui pour l'instant,
se réduit à nous d'une instance négative :
la jouissance c'est ce qui ne sert à rien !
Seulement ça n'en dit pas beaucoup plus long. Ici je pointe, je pointe la réserve qu'implique
ce champ du droit, du droit à la jouissance.
Le droit c'est pas le devoir. Rien ne force personne à jouir, sauf le surmoi.
Le surmoi c'est l'impératif de la jouissance : jouis !
C'est le commandement qui part... d'où ?
C'est bien là que se trouve le point tournant qu'interroge le discours
analytique. C'est bien sur ce chemin que j'ai essayé dans un temps...
le temps de l'« après-vous »
...que j'ai laissé passer, pour montrer que si l'analyse nous permet
d'avancer dans une certaine question, c'est bien que nous ne pouvons nous
en tenir à ce dont je suis parti...
assurément respectueusement
...à ce dont je suis parti, soit de l'Éthique d'ARISTOTE[5], pour montrer
quel glissement s'était fait avec le temps. Glissement qui n'est pas progrès, glissement qui est contour, glissement
qui, d'une considération au sens propre du terme, d'une considération de
l'être
qui était celle d'ARISTOTE, a fait venir au temps
de l'utilitarisme de BENTHAM[6], au temps de la Théorie des fictions [7],
au temps de ce qui du langage a démontré la valeur d'outil, la valeur
d'usage. Ce qui nous laisse enfin revenir à interroger ce qu'il en est de cet être,
de ce « Souverain Bien » posé là comme objet de contemplation, et d'où on
avait cru pouvoir édifier une éthique.
Je vous laisse donc sur ce lit à vos inspirations.
Je sors, et une fois de plus j'écrirai sur la porte...
afin qu'à la sortie - peut-être - vous puissiez vous rendre compte des
rêves que vous aurez, sur ce lit, poursuivis
...la phrase suivante : la jouissance de l'Autre...
de l'Autre avec... il me semble que depuis le temps - hein - ça doit
suffire que je m'arrête là.
Je vous en ai assez rebattu les oreilles de ce grand A qui vient
après, vu que maintenant
il traîne partout, ce grand A mis devant l'Autre, plus ou moins
opportunément d'ailleurs,
ça s'imprime à tort et à travers
...la jouissance de l'Autre, du corps de l'Autre qui Le...
lui aussi avec un grand L
... du corps de l'Autre qui Le symbolise, n'est pas le signe de l'amour. J'écris ça, et je n'écris pas après :
« terminé », ni « amen », ni « ainsi soit-il ».
Il n'est pas le signe... c'est néanmoins la seule réponse. Le compliqué c'est que la réponse elle est déjà donnée au niveau de
l'amour, et que la jouissance,
de ce fait, reste une question, question en ceci
que la réponse qu'elle peut constituer n'est pas nécessaire d'abord. C'est pas comme l'amour.
L'amour - lui - fait signe, et comme je l'ai dit depuis longtemps, il est
toujours réciproque.
J'ai avancé ça très doucement en disant que
les sentiments sont toujours réciproque,
c'était pour que ça me revienne :
- Et alors... et alors... et l'amour... et l'amour il est toujours
réciproque ? - Mais z'oui ! mais z'oui ! [ Rires ] C'est même pour ça qu'on a inventé l'inconscient, c'est pour s'apercevoir
que « le désir de l'homme c'est le désir de l'Autre », et que l'amour c'est
une passion qui peut être l'ignorance de ce désir, mais qui ne lui laisse
pas moins toute sa portée. Quand on y regarde plus près on en voit le
ravage. Alors bien sûr ça explique que la jouissance du corps de l'autre - elle -
ne soit pas une réponse nécessaire.
Ça va même plus loin, c'est pas non plus une réponse suffisante parce que
l'amour - lui - demande l'amour, il ne cesse pas de le demander, il le
demande encore .
Encore, c'est le nom propre de cette faille
d'où dans l'Autre part la demande d'amour. Alors d'où part, d'où part ça qui est capable, certes...
mais de façon non nécessaire, non suffisante
...de répondre par la jouissance, jouissance du corps, du corps de l'autre
? C'est bien ce que l'année dernière, inspiré d'une certaine façon par la
chapelle de Sainte-Anne,
qui me portait sur le système, je me suis laissé aller à appeler l'(a)mur
[8]. L'(a)mur c'est ce qui apparaît en signes bizarres