La scène se déroule dans un petit village de la Loire, pendant la ...

Corrigé du devoir. Les erreurs linguistiques ... révèlent que son caractère a été
altéré par l'exercice de la guerre. En effet, il semble devenir ... L'hyperbole dans
les phrases « Apres ça, rien que du feu et puis du bruit avec. Mais alors un de
ces ...

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Texte :
Au cours de la première guerre mondiale, Bardamu, le narrateur, s'est
bêtement engagé dans l'armée. Au front, il est avec le colonel quand un
messager vient aborder ce dernier.
- Le maréchal des logis vient d'être tué, mon colonel, qu'il dit d'un
trait.
- Et alors ?
- Il a été éclaté par un obus[1] !
- Et alors nom de Dieu !
- Et voila mon colonel !...
- C'est tout ?
- Oui, c'est tout, mon colonel.
- Et le pain ? demanda le colonel.
Ce fut la fin de ce dialogue parce que je me souviens bien qu'il a eu
le temps de dire tout juste : «Et le pain ? ». Et puis ce fut tout. Apres
ça, rien que du feu et puis du bruit avec. Mais alors un de ces bruits
comme on ne croirait jamais qu'il en existe. On en a eu tellement plein les
yeux, les oreilles, le nez, la bouche, tout de suite, du bruit, que je
croyais bien que c'était fini, que j'étais devenu du feu et du bruit moi-
même. (...)
Tout de suite après ça, j'ai pensé au maréchal des logis qui venait
d'éclater comme l'autre nous l'avait appris. C'était une bonne nouvelle.
Tant mieux! que je pensais tout de suite ainsi: « C'est une bien grande
charogne[2] en moins dans le régiment! » Il avait voulu me faire passer au
Conseil pour une boîte de conserves. « Chacun sa guerre! » que je me dis.
De ce côté-là faut en convenir, de temps en temps, elle avait l'air de
servir à quelque chose la guerre! J'en connaissais bien encore trois ou
quatre dans le régiment de sacrées ordures que j'aurais aidé bien
volontiers à trouver un obus comme le maréchal des logis
Quant au colonel, lui, je ne lui voulais pas de mal. Lui pourtant
aussi il était mort. Je ne le vis plus, tout d'abord. C'est qu'il avait été
déporté[3] sur le talus, allongé sur le flanc par l'explosion et projeté
jusque dans les bras du cavalier à pied, le messager, fini lui aussi. Ils
s'embrassaient tous les deux pour le moment et pour toujours, mais le
cavalier n'avait plus sa tête, rien qu'une ouverture au-dessus du cou, avec
du sang dedans qui mijotait en glouglous comme de la confiture dans la
marmite. Le colonel avait son ventre ouvert, il en faisait une sale
grimace. Ça avait dû lui faire du mal ce coup-là au moment où c'était
arrivé. Tant pis pour lui ! S'il était parti dès les premières balles, ça
ne lui serait pas arrivé.
L. F. Céline, Voyage au bout de la nuit.
I- QUESTIONS DE COMPREHENSION : (07 points)
1- Que relèvent les répliques du colonel quant à son caractère? Vous
justifiez votre réponse par des indices textuels. (2 pts)
2- Selon le texte, à quoi, l'homme, est-il réduit dans la guerre ? Vous
justifiez votre réponse par des indices textuels. (2 pts)
3- Relevez, illustrez et expliquez deux procédés d'écriture que l'auteur
a utilisés pour dénoncer la guerre. (3 pts)
II- QUESTIONS DE LANGUE : (03 points)
1- L'explosion était faible. Je me croyais mort.
Réécrivez cette phrase en explicitant le rapport d'opposition par la
conjonction :
« Si .... que .........» (1 pt)
2- En vous basant sur les définitions, complétez les locutions « nom +
de feu » à l'aide des mots suivants : (2 pts)
Epreuve - cercle - baptême - tempérament.
a- Faire porter une barre de fer au condamné.
(......... de feu).
b- Bouillant, passionné.
(......... de feu).
c- Ceinture de volcans entourant l'océan pacifique.
(......... de feu).
d- Combat, guerre.
(.......... de feu).
III- ESSAI : (10 points) Aujourd'hui, les guerres font encore des ravages un peu partout dans
le monde. Dans ce contexte de conflits incessants, la paix perpétuelle ne
vous parait-elle pas qu'un rêve inaccessible?
Vous développerez une réflexion nuancée sur cette question, en vous
appuyant sur des exemples précis.
Barème de notation :
- Plan et idées : 4 pts
- Correction linguistique : 4 pts
- Richesse du vocabulaire: 2 pts Une attention particulière sera accordée à la présentation de la copie.
Corrigé du devoir Les erreurs linguistiques sont sanctionnées à la limite de 0,5 pt par
réponse.
I- Compréhension : a. Les répliques du colonel « Et alors ? » « C'est tout ? » ..., révèlent
que son caractère a été altéré par l'exercice de la guerre. En effet, il
semble devenir insensible (accepter indifférent, au sang froid,
irrespectueux...) face à la mort même d'un camarade de guerre. Son
impatience (voire même son professionnalisme) révèle qu'il a l'esprit
pragmatique cherchant plutôt dans l'immédiat, ce qui peut l'aider lui et
ses hommes à survivre que de prendre le temps de pleurer quelqu'un, « Et
le pain ? » dit-il.
(Accepter l'idée qu'il est inconscient du danger qui le guette « S'il
était parti dès les premières balles, ça ne lui serait pas arrivé »).
2 traits de caractère au moins sont nécessaires.
0,5 pt pour le trait de caractère + 0,5 pour la justification
b. Dans ce contexte de boucherie humaine « le cavalier n'avait plus sa
tête...du sang dedans qui mijotait en glouglous », l'homme se trouve
réduit à une machine à tuer l'autre, et à être tué. De la chair à canon
parmi d'autres. Il ne défend aucune valeur. Il est déshumanisé et se
trouve dépourvu du sentiment de patriotisme et de camaraderie « J'en
connaissais bien encore trois ou quatre dans le régiment de sacrées
ordures que j'aurais aidé bien volontiers à trouver un obus comme le
maréchal des logis ». 2 idées pertinentes doivent être évoquées (1 pt par idée + la
justification)
c. (si vous proposez le champ lexical vous devez savoir que tous les champs
lexicaux ne constituent pas nécessairement un écart par rapport à la
norme). Si vous choisissez un champ lexical, il faut, d'abord, bien choisir le
thème (en l'occurrence le champ lexical de l'horreur, de l'épouvante, de
la mort, ...) ensuite choisir des mots les plus percutants uniquement
non pas des phrases ou de bribes de phrases.
a. L'hyperbole dans les phrases « Apres ça, rien que du feu et
puis du bruit avec. Mais alors un de ces bruits comme on ne
croirait jamais qu'il en existe. On en a eu tellement plein
les yeux, les oreilles, le nez, la bouche, tout de suite,
du bruit, que je croyais bien que c'était fini, que j'étais
devenu du feu et du bruit moi-même ». b. L'accumulation « On en a eu tellement plein les yeux, les
oreilles, le nez, la bouche ». c. La comparaison « avec du sang dedans qui mijotait en
glouglous comme de la confiture dans la marmite ». d. Le ton ironique « elle avait l'air de servir à quelque
chose la guerre! ». e. La métaphore «Ils s'embrassaient tous les deux pour le
moment et pour toujours ». f. Il fallait parler du réalisme dans la description en tant
que procédé car le champ lexical ne traduit pas
nécessairement l'idée de la dénonciation de la guerre
(éclaté par un obus, sans tête, ventre ouvert, sang qui
mijotait en glouglous...). A travers ce réalisme cru, ces images choquantes, et cet humour acide
l'auteur veut secouer le lecteur et lui faire vivre réellement les horreurs
de la guerre comme s'il y était.
1 pt pour le procédé et l'illustration + 0.5 pour l'explication. II- Langue : 1- Si faible que l'explosion fût (ou soit), je me croyais mort.
2- Epreuve de feu / tempérament de feu / cercle de feu / baptême de feu.
III- Essai : Aujourd'hui, les guerres font encore des ravages un peu partout dans
le monde. Dans ce contexte de conflits incessants, la paix perpétuelle ne
vous parait-elle pas que comme un rêve inaccessible?
Vous développerez une réflexion nuancée sur cette question, en vous
appuyant sur des exemples précis. Il s'agit d'une prise de position nuancée. La consigne vous oblige, donc, à
ne proposer QUE votre point de vue dans les deux parties. 1- Certes, il me parait flot qu'une paix permanente peut régner dans le
monde vu:
a- La nature humaine qui tend vers la paix et la co-existence entre les
communautés malgré les différences. (Les sociétés multiraciales telles
que la société américaine).
b- Les appels individuels (John Lenon, Martin Luther King..), les
mouvements pacifistes (les O.N.G telles que Médecins sans Frontières,
les hippies...), les organisations internationales (L'O.N.U) qui
militent pour une paix durable et équitable.
c- L'histoire qui montre que le vrai progrès n'a lieu que durant les
moments de calme.
Tous ces arguments prouvent que l'humanité aspire à une paix globale
et que l'espoir est légitime d'un meilleur lendemain.
2- Mais, la réalité est autre : a- Les philosophes (Kant, Nitsch..) et les doctrines (politiques ou
religieuses) qui prônent le conflit entre des civilisations et qui
dénigrent le mélange culturel et qui « bénissent » l'attitude hostile
de l'homme vis-à-vis de son prochain.
b- Les guerres actuelles et celles qui marquent encore l'histoire
humaine, sont des témoignages de l'étendue de l'insanité humaine.
c- La donne actuelle (Les riches qui veulent s'enrichir davantage au
détriment des plus pauvres et des plus affaiblis) ne peut qu'esquisser
un avenir sombre du monde.