Tome II - Gabriel Etoile - Free

Ces pensées d'orgueil vous sont-elles venues dans l'église, pendant la ....
Examinez votre conduite et voyez si vous vous êtes corrigés de quelques ......
livré à la prière et aux larmes, afin de toucher le c?ur de Dieu et de changer le
sien. ...... Oui, M.F., un bon chrétien doit toujours assister aux prières et à tous les
exercices ...

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Tome 2 des sermons du curé d'Ars Les 4 tomes des sermons du curé d'Ars sont édités par sermons.free.fr
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Table des matières
Dimanche de Quasimodo 2
Sur la Confession pascale. 2 2ème Dimanche après Pâques 14
Sur la Persévérance 14 3ème dimanche après Pâques 31
Sur les Afflictions 31 5ème dimanche après Pâques 44
Sur la Prière 44 Sur les Rogations et les Processions 61
L'Abstinence et les Quatre-Temps 61 Pour le jour de l'Ascension 76
Pour le jour de la Fête-Dieu. 91
2ème dimanche après la Pentecôte 105
Sur la sainte Messe 105 3ème dimanche après la Pentecôte 124
Sur la miséricorde de Dieu 124 3ème dimanche après la Pentecôte 139
Sur la miséricorde de Dieu envers le Pécheur. 139 4ème dimanche après la Pentecôte 149
Sur l'Espérance 149 5ème dimanche après la Pentecôte. 166
Sur le deuxième Commandement de Dieu 166 6ème dimanche après la Pentecôte 183
Sur la Communion 183 7ème dimanche après la Pentecôte 201
Sur la fausse et vraie Vertu 201 7ème dimanche après la Pentecôte 219
Sur le Mensonge 219 7ème dimanche après la Pentecôte 235
Nécessité de faire de bonnes ?uvres 235 8ème dimanche après la Pentecôte 253
Sur le jugement particulier 253 9ème dimanche après la Pentecôte 267
Sur les larmes de Jésus-Christ 267 10ème dimanche après la Pentecôte 285
Sur l'orgueil 285 11ème dimanche après la Pentecôte 301
Sur le jugement téméraire 301 11ème dimanche après la Pentecôte 318
Sur la Médisance 318 11ème dimanche après la Pentecôte 333
Sur les péchés cachés en confession 333
Dimanche de Quasimodo
Sur la Confession pascale.
Erat autem proximum Pascha, dies festus Jud?orum.
La fête de Pâques, qui était la grande fête des Juifs, était proche.
(S. Jean, VI, 4.)
Oui, M.F., le voilà arrivé et passé ce temps heureux où tant de
chrétiens ont quitté le péché, le démon, et ont arraché leurs pauvres âmes
d'entre les griffes de l'enfer, pour se remettre sous le joug aimable du
Sauveur. Ah ! Plût à Dieu que nous fussions nés dans le temps heureux des
premiers chrétiens, qui voyaient venir ce moment avec une sainte
allégresse ! O beau jour ! O jour de salut et de grâce, qu'êtes-vous
devenu ? Où sont ces joies saintes et célestes qui font le bonheur des
enfants de Dieu ? Oui, M.F., ou ce temps de grâces tournera à notre salut
ou il tournera à notre perte : il sera la cause de notre bonheur si nous
correspondons aux grâces qui nous sont offertes dans ce moment précieux, ou
il tournera à notre perte si nous n'en profitons pas ou que nous en
abusions. - Mais, me direz-vous, que veut dire ce mot de Pâques ? - Vous ne
le savez donc pas, mon ami ? Eh bien ! écoutez-le et vous allez le savoir.
Cela veut dire passage, c'est-à-dire sortie de la mort du péché et passage
à la vie de la grâce. D'après cela, vous allez voir si vos pâques sont
bonnes, et si vous pouvez être tranquilles, surtout vous, nos braves gens,
qui vous contentez d'accomplir le commandement de l'Église, de faire
seulement une confession et une communion pour Pâques.
I. - Pourquoi est-ce, M.F., que l'Église a établi le saint temps de
Carême ? - C'est, me direz-vous, pour nous préparer à célébrer dignement le
saint temps de Pâques, qui est un temps où le bon Dieu semble redoubler ses
grâces, et excite le remords de nos consciences pour nous faire sortir du
péché. - C'est très bien, mon ami, c'est ce que vous enseigne votre
catéchisme ; mais si je demandais à un enfant quel est le péché de ceux qui
ne font point de pâques ? II me répondrait tout simplement que c'est un
gros péché mortel ; et si je lui disais : Combien faut-il de péchés mortels
pour être damné ? Il me dirait : Un seul suffit, si l'on meurt sans en
avoir obtenu le pardon. Eh bien ! mon ami, que dites-vous de cela ? Vous
n'avez point fait de pâques ? - Eh non ! me direz-vous. - Mais, puisque
vous n'avez point fait de pâques, et que de les manquer c'est un péché
mortel, vous serez donc damné. Qu'en pensez-vous, mon ami ? N'est-ce pas,
cela ne vous fait rien ? - Ah ! vous avez bien raison, dites-vous en vous-
même ; mais si je suis damné, je ne serai pas le seul. - A la bonne heure,
si cela ne vous fait rien, si vous aimez autant être damné que sauvé, il
faudra aussi vous en consoler ; si vous espérez adoucir votre malheur en
vous refiant que vous ne serez pas seul, il ne faudra donc plus vous
tourmenter. Pauvre âme ! que dites-vous du langage que tient ce corps de
péché où vous avez le malheur d'habiter ? Oh ! que de larmes vous allez
répandre pendant l'éternité ! Oh ! que de gémissements ! Oh ! que de
hurlements vous allez pousser dans les flammes, sans espérer d'en sortir !
Oh ! que vous êtes malheureux d'avoir tant coûté à Jésus-Christ, et vous en
voir séparé pour jamais ! Pourquoi, M.F., n'avez-vous point fait de
pâques ? - C'est, me direz-vous, parce que je n'ai pas voulu. - Mais si
vous mourez dans cet état, vous serez damné. - Tant pis ! - Eh bien ! dites-
moi, croyez-vous avoir une âme ? - Ah ! je sais bien que j'ai une âme. -
Mais, peut-être croyez-vous que, quand vous serez mort, tout sera fini ?-
Ah ! vous pensez en vous-même : Je sais bien que notre âme sera heureuse ou
malheureuse, selon qu'elle aura bien ou mal fait. - Et qui peut la rendre
malheureuse ? - C'est le péché, me direz-vous. - Vous vous sentez coupable
de péché, donc je conclus que vous êtes damné. N'est-ce pas, mon ami, vous
êtes bien venu vous confesser une fois ou deux ; mais vous vous en êtes
tenu là. Pourquoi cela ? C'est que vous n'avez pas voulu vous corriger et
que vous aimez autant vivre dans le péché et être damné, que de le quitter
pour être sauvé. Vous voulez être damné ? Eh bien ! ne vous inquiétez pas,
vous le serez bien. - N'est-ce pas, ma s?ur, vous avez laissé passer les
pâques sans vous confesser ; le Carême, vous avez vécu dans le péché, et à
Pâques aussi ; pourquoi cela ? En voici la raison : c'est que vous n'avez
plus de religion, que vous avez perdu la foi, que vous ne pensez plus qu'à
vous réjouir un peu dans le monde, en attendant que vous soyez jetée dans
les flammes. Nous vous verrons, ma s?ur, oui, nous vous verrons un jour ;
oui, nous verrons vos larmes, votre désespoir ; je vous reconnaîtrai, du
moins, je crois ; vous vous serez perdue, vous en êtes bien la maîtresse.
Oui, M.F., tirons le bandeau, laissons cachées toutes ces ordures dans les
ténèbres jusqu'au jour du jugement.
Examinons maintenant ce que c'est que la confession et la communion de
ceux qui se contentent d'une fois tous les ans, et nous verrons s'ils ont
lieu d'être tranquilles ou non. Mon ami, si pour faire une bonne
confession, il suffisait de demander pardon à Dieu, de déclarer ses péchés
et de faire quelques pénitences, le péché, dont la religion nous fait un
monstre, n'aurait rien qui dût tant nous effrayer ; rien ne serait plus
facile que de réparer la perte de la grâce de Dieu, et de suivre le chemin
qui conduit au ciel, qui est cependant si difficile selon Jésus-Christ
même. Écoutez le langage qu'il tient à ce jeune homme, qui lui demandait
s'il y en aurait bien de sauvés et si le chemin qui conduit au ciel est
bien malaisé à suivre : Que lui répond le Sauveur ? « Oh ! que ce chemin
est étroit ! Oh ! qu'il y en a peu qui le suivent ! Oh ! que parmi ceux qui
le commencent, peu vont jusqu'au bout[1]. » En effet, M.F., après avoir
vécu une année entière sans gêne, sans contrainte, ne restant occupé que de
vos affaires temporelles, de vos biens, ou même de vos plaisirs, sans vous
mettre en peine de vous corriger, ni de travailler à acquérir les vertus
qui vous manquent ; vous viendrez seulement dans la quinzaine de Pâques,
toujours le plus tard que vous pourrez, raconter vos péchés, de la même
manière que vous feriez le récit d'une histoire : vous lirez dans un livre
quelques prières, ou vous en ferez quelques autres pendant un certain
temps. Moyennant cela, tout sera dit, vous irez votre train ordinaire ;
vous ferez ce que vous avez fait, vous vivrez comme de coutume, l'on vous a
vu dans les jeux et les cabarets, l'on vous y reverra ; l'on vous a trouvé
dans la danse et les bals, l'on vous y retrouvera : ainsi de tout le reste.
Les pâques prochaines, vous répéterez la même chose. Ainsi vous ferez ce
commerce jusqu'à la mort : c'est-à-dire, que le sacrement de Pénitence, où
Dieu semble oublier sa justice pour ne manifester que sa miséricorde, ne
sera plus pour vous qu'un jeu ou un amusement ! Vous sentez très bien, mon
ami, que si vos confessions n'ont rien de mieux, vous pouvez très bien
conclure qu'elles ne valent rien, pour ne pas dire autre chose.
II. - Mais pour vous convaincre davantage, examinons la chose de plus
près. Pour faire une bonne confession, qui puisse nous réconcilier avec
Dieu, il faut détester nos péchés de tout notre c?ur, non parce que nous
sommes obligés de dire au prêtre des choses que nous voudrions pouvoir nous
cacher à nous-mêmes ; mais il faut nous