Anthropologie fondamentale - E-monsite
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pour réduire les nuisances olfactives et les pertes par volatilisation.
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Anthropologie fondamentale
Gérard Getrey Position de thèse
Il existe des réalités incontournables pour l'être, l'existence et le
devenir du genre humain, des réalités ontologiques. De leur prise en compte
ou non dépendent le présent et l'avenir de toute entité humaine. La connaissance de ces réalités constitue un savoir anthropologique, c'est-
à-dire un ensemble de données relatives à l'être humain que l'on peut
légitimement qualifier de fondamentales dans la mesure où elles rendent
compte de ce qu'est l'entité humaine, de ce qui fait son unicité comme de
ce qu'elle est conviée à être ou à devenir en considération, non des
opinions philosophiques ou des spéculations rationnelles ou fantaisistes
des uns ou des autres, mais de la réalité naturelle observable. Ce fonds
cognitif capital, fondement de toute civilisation digne de ce nom, se
compose de deux éléments :
- d'un savoir élémentaire, à la disposition de l'humanité même la plus
primitive, relatif à l'être spécifique de l'humain et à son destin
global ;
- d'un savoir plus important encore, d'un savoir crucial, fondamental, à
la disposition de l'humanité entière aujourd'hui, relatif à la
finalité ultime de l'Homme et au devenir de celui-ci dans le cadre de
l'Univers réellement existant. L'anthropologie fondamentale se déclinera ainsi en deux parties. La première recouvre des propositions détaillées en quatre chapitres à
commencer par celle-ci : quelle qu'elle soit, où qu'elle soit et d'où
qu'elle soit, qu'elle soit du passé, présente ou à venir, aussi primitive
ou aussi évoluée qu'on l'estime être, toute entité relevant du genre homo
est informée. Comme il en est des autres êtres vivants, les éléments
essentiels lui sont en effet donnés pour être et pour exister au monde
conformément à sa nature et à sa finalité. Si l'un ou l'autre élément fait défaut, fonctionne de façon atypique ou au
contraire se rajoute, l'entité soit n'est pas viable, soit ne peut être au
monde de manière normale, c'est-à-dire à l'instar des autres entités
relevant du même genre. L'entité humaine, comme tous les êtres vivants, est ainsi soumise à ce que
l'on peut appeler un impondérable physiologique, dont dépend concrètement
son existence au monde. Mais la condition humaine se distingue cependant en
ceci, de celle tous les autres vivants ici-bas, qu'elle est la seule à
permettre à toute entité de l'espèce, à potentiellement pouvoir accéder à
l'information essentielle relative à son être, à la finalité biologique et
globale de son être, et à lui permettre se déterminer librement par rapport
à elle. Contrairement en effet aux entités inertes, comme par exemple les minéraux,
ou encore aux entités les plus communes du vivant, végétales ou animales,
les entités humaines ont vocation non seulement à exister au monde ou à s'y
déployer, mais à être au monde et à y exister de manière à pouvoir
connaître toutes choses même en ce qui concerne leur propre existence et
agir librement sur elles. Aucun autre être vivant connu ici-bas ne partage
cette vocation : elle est, à l'échelle de notre planète, exceptionnelle. C'est là non pas une vue de l'esprit, une opinion ou une prise de position
philosophique, mais la réalité observable. Il s'agit du réel qui, jusqu'à
preuve du contraire, s'impose à toute entité, même la plus primitive,
relevant du genre humain. L'être humain existe d'une façon unique au monde. Cette manière d'être et
d'exister le différencie radicalement des autres vivants connus, animaux et
végétaux. Ces derniers sont et existent au monde avec les variantes
propres à chaque individu, à chaque espèce. Si leur être et leur existence
autorisent une autonomie effective, une individualisation des
comportements, cette autonomie reste toujours relative, très limitée parce
que non reliée à la possibilité de connaître le monde et de pouvoir agir
sur lui de manière réfléchie et conséquente. La condition ordinaire, pourrait-on dire, du vivant, c'est donc plutôt de
ne pas savoir ce qu'il est en réalité et de ne pas être en mesure de le
savoir. C'est encore de ne pas connaître la vocation ou la finalité qui
sont les siennes et de se trouver dans l'incapacité d'agir sur elles. Il n'est qu'une seule et unique exception connue de manière certaine à ce
jour, et cette seule et unique exception concerne le genre humain (chapitre
1). Il existe par conséquent une exception anthropologique, qui fait que Homo
d'une manière générale, que toute entité humaine d'une façon particulière,
qu'ils veuillent par ailleurs le reconnaître ou non, et à quelque stade que
ce soit de leur existence, même embryonnaire par exemple, existent et sont
au monde, de fait, entre animalité et divinité. Homo existe au-dessus de l'animal, il s'agit d'une donnée de l'Univers qui
est le nôtre, d'une donnée de l'Univers existant. C'est un fait réel,
indépendant de la volonté d'Homo mais dont Homo peut, s'il le désire,
vérifier l'effectivité. Ainsi, contrairement à l'animal, toute humanité est
et existe pour la civilisation. De même, elle est et existe aussi, et du
seul fait qu'elle puisse le penser et le concevoir de la sorte, au-dessous
d'entités supérieures, réelles ou potentielles. Puisque Homo peut
logiquement penser de la sorte, et ce jusqu'à concevoir exister au-dessous
d'une divinité unique et absolue, toute entité humaine est et existe
invariablement au monde entre animalité et divinité. Il s'agit là d'une donnée anthropologique universelle, d'une donnée
spécifique au genre homo et à toute entité qui en relève. Toutes les
entités humaines viables se trouvent en mesure de connaître cette donnée,
d'en vérifier l'effectivité par l'expérimentation personnelle ou par une
approche scientifique du réel, comme toutes demeurent invariablement libres
de désirer la connaître, et d'en prendre acte dans les faits. De ce mode original, voire unique, d'exister au monde, découle une vocation
spécifique, une vocation à double entrée :
- homo a pour vocation naturelle de se détacher de l'animalité, et comme il
a vocation à s'en détacher de plus en plus,
- il a vocation naturelle à s'élever, jusqu'à tendre vers la divinité. L'existence convie en effet invariablement toute entité relevant du genre
homo à se défaire de manière volontaire, par un effort délibéré, de tout ce
qui est bas, pour lui préférer tout ce qui est haut. Homo ne doit pas
régresser vers l'animalité. Il n'a pas à vivre de la vie animale parce
qu'il est naturellement différencié de l'animal. Son potentiel biologique
lui ouvre une voie autre que celle de l'existence minérale, végétale ou
animale, une perspective objectivement supérieure dans l'ordre du vivant. Ce ne serait pas se montrer digne de l'opportunité physiologique
exceptionnelle qui s'offre à Homo, et s'exposer au malheur individuel et
collectif, qu'une entité humaine ne fasse pas cas de ce potentiel, qu'elle
le néglige et choisisse de vivre de la seule vie de l'animal. Pire encore,
d'utiliser ce potentiel pour ne pas tendre vers ce qui haut, vers ce qui
est saint, pour vivre jusqu'au-dessous de la vie de l'animal, de tout ce
qui est mauvais, bref pour vivre de la vie de la Bête. L'humanité la plus fruste en apparence est toujours une humanité informée,
une humanité qui a pleinement conscience que vivant ici-bas entre animalité
et divinité, sa vocation spécifique est une vocation à l'élévation, une
invitation à vivre au-delà de l'animalité et de la bestialité, de la
sainteté objective (chapitre 2). L'humanité primitive ou archaïque connaît exactement ce qu'elle doit
empêcher, mieux que l'humanité moderne. Elle doit s'opposer à tout ce qui
constituerait ou entraînerait un ravalement de l'Homme en deçà de l'animal.
L'humanité étant et existant naturellement au monde au-delà de l'animal,
elle doit donc combattre la régression parce que cela signifierait se
rabaisser au rang de la Bête. L'ensemble des socialités anciennes ou traditionnelles est disposé en ce
sens, de manière à prévenir la régression bestiale toujours menaçante. Les
rites, les interdits, les coutumes sont là pour préserver l'existence plus
haute de l'humanité, pour rétablir l'humanité un instant déchue, mais ils
ne peuvent toujours garantir le succès. Il arrive que le mal s'emballe, que
la bestialité s'installe, parfois même du fait des systèmes destinés à les
contrecarrer. Pourquoi ? Parce que par son mode de fonctionnement, l'humanité
traditionnelle s'évertue à rattacher à elle les entités fautives en les
dédouanant de leur responsabilité, de leur culpabilité. Or, en les
justifiant de la sorte, elle ouvre sa socialité, sa manière d'être et
d'exister au monde à ce qui sera la cause des malheurs de l'entité moderne,
à savoir l'idéologie. La justification du mal passe en effet invariablement par l'idéologie, qui
est aussi la source de toutes les négations du réel, la source de toutes
les illusions. Ainsi l'humanité ancienne s'expose-t-elle à disparaître en son être et en
son essence, au profit de l'humanité moderne, qui est une humanité
largement idéologique (chapitre 3). L'entité humaine se distingue des autres vivants ici-bas, par les capacités
cognitives dont elle se trouve dotée. L'être humain peut discerner entre ce
qui est bien et ce qui est mal, entre ce qui est vrai et ce qui est faux,
entre ce qui est et ce qui n'est pas. L'homme est capable de discernement,
il est capable de science. Or l'humanité moderne, bénéficiant notamment de
l'accumulation d