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... 59395 CORRESPONDANT 57371 CORRESPONDANTS 60280 CORREZE
57888 CORRIGE 51676 CORRIGER 64251 CORRIGES 60280 CORRIGÉ 62234
...... 65073 Civisme 57512 Civitas 63567 Civray 62716 Civrieux 64641 Ciwara
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f.
LE
Du PEUPLE
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DE LA SCIENCE SOCIaE.
1849. 48iO.
LE
SALUT DU PE[PLE
DE LA SCIENCE SOCIALE.
c.
flurnéro I - 40 kcrnbrc 4849. flumro 6.-40 Lilcit 480.
G francs par au pour Paris. flepartemens: ' rrancs.
lin numéro: 4) centimes,
CHEZ J. BALLARD, LIBRAIRE, A LA PROPAGANDE,
, RUE DES BONSENFAS.
18O Cet ouvrage, achevé d'imprimer le 15 Septembre 1967 par les ateliers de
Galli Thierry & C. à Milan,
a été tiré à cinq cents exemplaires
sur papier vergé à la main.
EXEMPLAIRE N° 426 EDHIS
Editions d'Histoire Sociale
Réimpressions de textes rares
10, rue Vivienne
Paris 2
Réimprimé d'après l'exemplaire de la collection Michel Bernstein, Paris. LE
SALUT PEUPLE
DE LA. SCIENCE SOCIALE.
fluink 4. - 40 Dkcrnbn 4849.
6francs par an pour Parlfr. - Oépartemen s fraRscN Un nnmero: 60 centImes.
---
CHEZ J. BALLARD, LIBBAI[?, A. LÀ PROPAGA.NDE 1, RUE flES BOSErFANS.
1849.
- LE
SAUJ'f DII 1!EIJI!IIL
INTRODUCTION.
Nous ne venons rien promettre dans cet avertissement: nous voulons seule.
nient dire quels sont nos principes, notre but, nos moyens généraux,
l'esprit de cette publication, la nature des sujets qui doivent y être
traités.
Le lecteur n'exige rien de plus; car pour le reste, il attend l'oeuvre,
afin de la juger non sur ce qu'on affirme qu'elIe doit être, mais sur ce
qu'elle sera effectivement.
Ce qui est vieux est prét dtre aboli, disait saint Paul; nous agirons comme
l'apôtre chrétien: nous ne voulons pas ranasser les dernières feuilles de
l'arbre dont la sève est épuisée. Nous préférons arroser la jeuee tige qui
promet des fruits savoureux et dont l'ombrage doit abriter la génération
prochaine. Nous sommes donc les hommes du progrès, c'est-à-dire du mieux à
tous ses dégrés, du mieux pour tout le monde.
Nous avons peu de goût pour les causeries littéraires; et réussirions tuai
à entreprencfre une oeuvre de style: notre amour est tourné vers de plus
grands et de plus pressans intérêts. Nons entendons aborder sérieusement,
traiter à fond toutes les importantes questions qui agitent notre époque.
Not"e but est de vulgariser la science la plus importante, la plus
indispensable, la plus utile pour tous, et même la plus désirée du genre
humain: la sctence du lonhcur; car la science sociale n'est pas autre
chuse: elle comprend, en cirer, tout à la fois la philosophie, la religion,
l'économie sociale et matérielle, ce qu'on appelle vulgairement les
sciences morales et politiques, enfin la philosophie de l'histoire.
Mais, hâtonsnous de le dire, notre constante préoccupation sera (le mener
de front l'idéal et le réel, la théorie et la pratique, la science et
l'app'ication, la critique et l'organisation. - Sur chaque question
douteuse, nous entendons faire connattre le pour et le courre, comme doit
se le proposer tout écrivain qui connait les limites de la certitude
individuelle, afin d'arriver à convaincre plus encore qu'à persuader; et à
toute chance, afin d'éclairer, de priiicttre à chacun de se constituer, en
connaissance de cause, arbitre des (ldïérends en litige.
Dans notre intention, comme dans nos doctrines, tous les intérêts
repectablea -4-
sont sauvegardés; toutes les croyances, fécondes et consolantes, sont
confis'.tuées et abritées; aucun des grands biens de l'homme n'est
sacrifié; aucune des légitimes aspirations de l'âme n'est méconnue.
Nous voyons dans chaque homme un membre indivisible du souverain et de
l'État, prêtre et roi au même tbre que les autres citoyens, et aussi bien
qu'eux divin et sacré comme une détermination finie, quoique éternelle, de
Dieu dans le temps et dans l'espace.
Nous sommes de ceux qui, par l'intelligence, le coeur et la volonté,
s'élancent vers le parfait idéal de la vie sociale ,et affirment le credo
économique des premiers disciples de Jésus-Christ: De chacun selon ses
furces et ses aptitudes; à chacun selon ses besoins; mais en même temps, de
ceux qui, sans jamais fléchir devant la nécessité, se résignent cependant à
ses déceets, puisqu'ils ne peu.vem les empêcher; et composent pour ainsi
dire malgré eux avec ce qui est fatal, avec ce qui est le plus fort,
Dans ce sens et dans ces limites, nous n'oublierons pas que toute science u
son art; que dans le monde des passions et de l'ignorance relative, on ne
parvient presque jamais à réaliser ce qui doit dtre, que par les mesures
indirectes qui enlacent peu 'n peu les volontés et les intérets, et les
poussent dans la direction qui mène au bien et au juste. Nous établirons
donc une démarcation radicale entre ce qui doit être, ou les principes, et
les divers moyens de les réaliser; et parmi ces moyens, ce ne sera pas
toujours les plus logiques ou les plus efficaces, qu'il faudra préférer
dans l'application à un dtat de moeurs donné.
Nous ne confondrons pas le droit ou la justice, avec la charité. Le monde
dc la liberté avec le monde de l'obligation, de la loi, de la contrainte.
-Il y a Je droit religieux, et le droit social ou politique; or, nous
professons que celui-ci ne peut exiger des individus que les moyens et les
conditions du perfectionnement et du bonheur collectifs, qui dépendent de
la volonté individuelle; qu'au delà tout doit être laissé. au libre
arbitre, c'est-à-dire à l'homme dans sa moralité; car dans cette république
des consciences, .tout se passe entre Dieu et l'individu; et c'est avec un
sens profondément vrai que Jésus- Christ disait qu'une telle république
n'est pas de ce monde, entendant par l qu'elle ne pouvait être l'oeuvre de
la violence.
La science sociale dont nous nous efforcerons d'être ici les interprètes,
ne vient point détruire, mais accomplir, c'est-à-dire perfectionner,
transformer la propriété, la famille, la religion.
La sciencesociale, telle que nous la comprenons en notre âme et cons.
cience veut si peu attenter- au droit de propriété, qu'elle prescrit
impérieusement de le respecter dans le moindre, des humains; - à la
famille, qu'elle (léclare monstrueux d'en concevoir seulement la pensée; -
à la religon, qu'elle considère comme vaine et stérile toute révolution
sociale, toute doctrine, qui n'a pas pour mobile principal le sentiment
religieux.
En ce qui nous regarde, le besoin seul d'aider au renouvellement de la foi
religieuse, de démocratiser, c'est-à-dire d'universaliser la propriét é -5- la famille, et la religion, nous aurait Inspiré la résolution de publier
cet écrit.
Prévenons, toutefois, que nous entendons la propriété autrement que les
propriétaires actuels, et la religion autrement que les prêtres et les
pharisiens; que si nons respectons les fondemens naturels, nous répudions
la vieille forme.
Il est certain que pour être permises à tous, la famille et la propriété
devront être modi6ées au préjudice de quelquesuns. Il s'agit assurément de
sacrilices dans l'avenir où va pénétrer le mouvement social, car l'heure
des derniers priviléges a sonné; mais l'holocauste à la Iustice, ne doit
point faire oublier qu'il faut sécurité pour tous, sécurité pour la vie,
sécurité pour les moyens d'existence.
Violence, spoliation, émeutes, guerres, massacres et représailles, tous
expédiens suscités par la colère et la vengeance. Désormais un parti qui
prendrait cette devise tiavalllerait infailliblement lui-même à sa prropre
déchéance; l'avenir, la puissance, la gloire lui échapperaient. La
démocratie n'a de salut que dans le respect de ses propres principes t elle
le sait, et eUe. la déjà solennellement prouvé. Renouveler les sentiinens
et les idées, voilà son but; persuader, voilà ses moyens. Le reste : le
renouvellement des faits, des institutions et des lois, viendra de soi et
comme par surcroît.
Qu'avons.nous besoin d'une force brutale et colère qui n'engendre que des
générations de combattans, si Dieu est avec nous, c'est'a-dire si nous
avons. la vérité et pratiquons le bien? La voie providentielle est toute
tracée; et nul guerrier ne doit la profaner en s'y installant.
Exécrons donc désormais de touie notre énergie, aussi bien l'esprit païen
qui engendre ou perpétue les soldats-janissaires liberticides, les
gendarmes, les polices, les prisons et les bourreaux, que la tradition
léricale et féodale, qui engendre ou perpétue les pharisiens, les
autocrates et les puissances par droit divin.
Changez les idées, vous changez les moeurs: changes les moeurs, vous
changez les sociétés. II faut toujours en revenir là lorsqu'on veut bâtir à
neuf. G'est la seule bo'nne politique; c'est celle des grandes généràtions. La démocratie doit se proposer d'établir l'équilibre; mais non de faire
passer la balance d'un extrême à l'autre: qui dit démocratie, dit
équilibre.
Pour ramener tout le monde au devoir et à l'amour, il faut être juste et.
miséricordieux envers tout le monde : ce n'est point là un expédient
suggéré par la faiblesse; c'est la morale appliquée à la politique. Par
cette foi, nous. ne voyons que des frères dans toutes les classes et toutes
les conditions; mais. nous distinguons nettement entre ceux qui aiment
sincèrement l'humanité, le peuple; qui, pour preuve de leur bienvaillance,
lui laissent ses droits et sa liberté; et ceux qui, étant indifférens à son
sort, l'exploitent et le subjugent. Nous ne haïssons pas le malfaiteur dans
son essence; mais nous combattons le mal en lui; car nous haïssons le mal,
C'est ainsi que, voulant le salut de tous,, nous ne flatterons personne.
Nous écrivons pour ceux qui cherchent la vérité, le bien, dans quelque po..
-6 -.
altion qu'ils soient. Que si la vétité est favdrahle aux pauvres, c'est
ttpparenlment parce que de sa nature elle est favorable fr tout le monde.
Qu'on s'en prenne donc à la vérité. Je voudrais bien qu'on me montrât une
seule r&igion ui, dans sa lettre ou dans son esprit, n'ait pas été
favorable aux déshérités 1e la grande famille? Nous dirons donc ce que nous
croyons être la vérité, aux riches comme aux pauvres; aux pauvres comme aux
riches: la érité est bienfaisante.
Dépend-il de nom de hâter le renouvellement social? Il faudrait être Turc
pour le nier: c'est une oeuvre de sincère réconciliation que nous
entreprenons. Nous faisons appel à l'am