Taxonomie des ressources numériques et des ... - Robert Bibeau
quel autre exercice proposer en remédiation ou en approfondissement ? B)
exemple de lecture analytique des Fées de Perrault : a) Rappel méthodologique
: - on doit s'assurer de la compréhension littérale du texte avant de travailler sur
sa dimension littéraire et de construire avec les élèves une interprétation valide.
Part of the document
Taxonomie des ressources numériques et des projets éducatifs et quelques
difficultés d'intégration des TIC en classe
Robert.Bibeau (@) sympatico.ca
Décembre 2004 Introduction En 1985, le Ministère de l'Éducation du Québec publiait son premier Plan de
développement de la micro-informatique à l'école (Gouvernement du Québec,
1985). Vingt ans plus tard, à la faveur de la Réforme, le Ministère a
introduit la compétence transversale TIC dans le nouveau Programme de
formation de l'école québécoise. Était-ce une consécration des efforts
consentis ou une nouvelle tentative d'amorcer l'intégration des TIC en
classe[1]? Vingt ans d'effort et d'investissement et pourtant ce que l'on dit et ce
que l'on écrit sur l'intégration des TIC en classe au Québec n'a pas
changé. On dénombre toujours un petit cercle d'initié, des enseignants
enthousiastes qui utilisent les technologies avec leurs élèves; une masse
d'enseignants dans l'expectative, attendant qu'on leur fasse la preuve de
la pertinence et de l'accessibilité de ces outils; et une mince frange de
« réfractaires » qui n'y croit tout simplement pas (Larose, Grenon et Palm,
2004; Karsenti, 2004; Plante, et Beattie, 2004). Nous examinons ici
quelques difficultés explicatives de cette lente intégration. Une première difficulté concerne les ressources didactiques. Matériel
scolaire, matériel pédagogique, matériel didactique, matériel
complémentaire d'usage collectif, manuel scolaire, matériel
d'apprentissage, logiciel éducatif, didacticiel, contenu numérique
éducatif, ressources d'enseignement et d'apprentissage (REA), « objet
d'apprentissage » voilà autant d'appellation que l'on utilise pour
identifier les ressources éducationnelles, culturelles et informationnelles
que l'enseignant utilise pour enseigner et l'élève pour apprendre.
Pourquoi tant de dénomination ? Tous ces termes sont-ils équivalents ?
Comment décrire et cataloguer ces ressources, particulièrement celles sur
support numérique, selon les normes internationales de façon à en assurer
le stockage, le partage et l'interopérabilité [2]? Il semble qu'avec la réforme du curriculum, privilégiant l'approche
constructiviste, le décloisonnement disciplinaire, les communautés
d'apprentissage et l'utilisation des technologies de l'information et de la
communication (Gouvernement du Québec, 2001; p. 5,6 et 10), pratiquement
toute donnée, toute information, toute banque de ressources, tout document
accessible sous format imprimé (manuel scolaire, livre de lecture, journal
ou magazine, etc.), sous format analogique (cassette audio ou vidéo) ou
sous format numérique (disquette, Cédérom, DVD, Internet) puisse servir de
matériel pédagogique pour l'apprentissage. Tous ces documents pouvant être
considérés comme des ressources d'enseignement et d'apprentissage il
devient impérieux de les indexer pour les classer, pour les partager, pour
les retrouver, pour les réutiliser et pour éviter de les dupliquer
inutilement. Selon Durpaire « Loin d'être des carcans, les normes et les règles
bibliothéconomiques sont des conditions essentielles aux échanges, et
donc à l'ouverture de l'école sur l'inforoute. Faute de connaître ces
règles et ces normes, les élèves rencontrent de grandes difficultés et
renoncent parfois à chercher l'information » (1997; p.40). Pour indexer ces ressources d'enseignement et d'apprentissage (REA) il faut
les classer selon leur nature, leurs caractéristiques et leurs usages.
C'est l'objet des présentes taxonomies. Nous présentons ici une taxonomie
des ressources d'enseignement et d'apprentissage (REA) disponibles sur
support numérique, ainsi qu'une taxonomie des projets pédagogiques pouvant
être réalisés à l'aide de ces ressources numériques (outils, contenus et
services). Nous décrivons également quelques difficultés d'intégration de
ces ressources en milieu scolaire, notamment les problèmes de formation des
enseignants. 2. Définir les expressions « ressource numérique », « ressource
d'enseignement et d'apprentissage » « scénario pédagogique » et « objet
d'apprentissage » Il y a quelques années on distinguait les ordinateurs (hardware) des
logiciels (software). Dans la catégorie des logiciels on identifiait les
progiciels (logiciels outils ou applications) et les logiciels éducatifs.
Nous avions alors proposé une typologie des logiciels éducatifs utiles à
l'apprentissage (Bibeau, 1995). Cette typologie est toujours valable même
si l'utilisation des logiciels éducatifs et des didacticiels semble moins
répandue (Larose, Grenon et Palm, 2004; Plante et Beattie, 2004)[3]. Pour
chacun, ordinateurs et logiciels, un budget était alloué aux établissement
par le Ministère de l'Éducation. Ce budget couvrait habituellement les deux
tiers des dépenses technologiques, la commission scolaire devant pourvoir
au tiers restant à même ses propres ressources financières. Les écoles
achetaient, grâce à ces crédits, ordinateurs, périphériques, connexions
télématiques et logiciels. Aujourd'hui, on distingue l'équipement (poste de
travail et mise en réseau) des ressources numériques (services, logiciels,
applications en ligne et contenus informatifs, éducatifs ou culturels de
toute nature). Un soutien financier est toujours alloué par le Gouvernement
aux commissions scolaires pour l'infrastructure télématique et la mise en
réseau[4] mais plus aucun budget n'est alloué par le Ministère pour le
développement ou pour l'acquisition de ressources numériques[5]. Les ressources numériques pour l'éducation c'est l'ensemble des services en
ligne, des logiciels de gestion, d'édition et de communication (portails,
logiciels outils, plates-formes de formation, moteurs de recherche,
applications éducatives, portfolios) ainsi que les données (statistiques,
géographiques, sociologiques, démographiques, etc.), les informations
(articles de journaux, émissions de télévision, séquences audio, etc.) et
les oeuvres numérisées (documents de références générales, oeuvres
littéraires, artistiques ou éducatives, etc.) utiles à l'enseignant ou à
l'apprenant dans le cadre d'une activité d'enseignement ou d'apprentissage
avec les TIC, activité ou projet pouvant être présenté dans le cadre d'un
scénario pédagogique. Un scénario pédagogique est un instrument d'explicitation et de
communication d'un projet de formation ou de déploiement d'activités
d'intégration des TIC. A ce titre, le scénario décrit de façon précise la
façon dont ses auteurs imaginent de créer un événement d'apprentissage
organisé au profit d'apprenants déterminés dans le contexte d'actions à
entreprendre pour favoriser l'apprentissage avec les technologies. La
notion de scénario peut recouvrir en partie les termes de projets, de
séquence pédagogique, d'usages pédagogiques de moyens d'enseignement-
apprentissage tels qu'ils sont généralement compris en pédagogie (Bibeau,
2004). Un scénario pédagogique présente une activité d'apprentissage « clé
en main », initié par un enseignant afin d'encadrer les apprentissages de
ses élèves (avant, pendant et après l'activité avec fiches d'évaluation,
mise en situation, ressources didactiques, etc.). Un scénario pédagogique
présente une démarche visant l'atteinte d'objectifs pédagogiques et
l'acquisition de compétences générales ou transversales reliées à un ou
plusieurs domaine d'apprentissage selon les modalités et les spécifications
du Programme de formation. Le scénario donne lieu à un projet, une activité
particulière d'apprentissage, dont la réalisation fait appel aux ressources
de l'Internet et aussi, éventuellement, à des documents imprimés,
audiovisuels ou multimédia. Une fiche normalisée de scénario pédagogique est un aide-mémoire qui permet
le partage des ressources et des projets entre enseignants[6]. Le scénario
pédagogique se présente en deux sections : A) la section identification,
rassemble les éléments d'information qui permettront de le classer et de le
retrouver dans une base de données, par domaine d'apprentissage, par
clientèle visée, par compétence, par domaine général de formation, etc. B)
La section présentation de l'activité permet de consigner les ressources
qui serviront à réaliser l'activité d'apprentissage, la description des
objectifs et du déroulement de l'activité, les préalables requis pour
l'atteinte des finalités de l'activité et le contexte de réalisation de la
ou des tâches à accomplir. Enfin, il comporte des instruments
d'autoévaluation et d'évaluation ainsi que des suggestions de
réinvestissements afin que l'activité consolide des acquis et donne lieu à
de nouveaux apprentissages par processus d'autorégulation (Richer,
Deaudelin, et Brodeur, 2004). Enfin, le scénario présente les remarques ou
conseils que l'auteur aura voulu proposer aux éducateurs et aux
utilisateurs du scénario pédagogique[7]. Une ressource d'enseignement et d'apprentissage (REA) c'est toute entité
numérique ou non susceptible d'être utilisée, réutilisée ou évoquée dans un
contexte d'apprentissage à support technologique. Les « objets
d'apprentissage » ce sont les plus petites unités d'information ou les plus
petits outils de traitement de l'information (applications ou didacticiels)
utilisés dans un contexte d'enseignement avec une intention pédagogique
pour l'apprentissage grâce au support technologique (CREPUQ, Novasys, 2003;
p.133). Dans cette dernière définition le