chapitre premier. - Rennes-le-Chateau

Il est certain qu'elle possède encore le même degré de vivacité, malgré les
changements apportés par les siècle dans les habitudes : les exercices équestre
..... L'industrie métallurgique a toujours été nulle dans notre Aleth, et il n'existe
rien dans les traditions populaires qui permette même de soupçonner l'
exploitation de ...

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LA VRAIE
LANGUE CELTIQUE
ET
Le Cromleck de Rennes-les-Bains
PAR
l'Abbé H. BOUDET
CURÉ DE RENNES-LES-BAINS (AUDE)
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CARCASSONNE
IMPRIMERIE FRANCOIS POMIÈS, RUE DE LA MAIRIE, 50.
Droits de traduction et de reproduction réservés.
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AVANT-PROPOS [pic] Le titre donné à cet ouvrage semble, au premier abord, trop prétentieux
pour être rigoureusement exact. Il est facile , toutefois, d'en démontrer
la vérité, puisque la langue celtique n'est point une langue morte,
disparue, mais une LANGUE VIVANTE, parlée dans l'univers par des millions
d'hommes.
Le langage d'une nation aussi puissante que l'était la nation Gauloise ,
aurait-il pu se perdre ainsi sans laisser aucune trace ? Est-il bien
surprenant qu'un peuple de notre Europe se serve encore, pour exprimer ses
pensées, des termes sortis de la bouche des hommes aux temps les plus
reculés du monde? Sans
doute, ce peuple, qui cherche aujourd'hui avec ardeur à renouer le fil de
ses traditions interrompues , ignore les diverses migrations de ses
valeureux ancêtres, mais avec le secours de sa langue nationale, il peut se
livrer à des recherches, qui, certainement, seront couronnées du plus
heureux succès
La langue vivante, à laquelle nous faisons allusion, nous a puissamment
aidé à découvrir le magnifique monument celtique existant à Rennes-les-
Bains, et, de son côté, l'étude de ce monument nous a conduit avec sûreté à
des déductions étymologiques qui nous semblent difficiles à réfuter.
C'est ainsi que le Cromleck de Rennes-les-Bains se trouve intimement lié
à la résurrection, ou, si l'on veut, au réveil inattendu de la langue
celtique.
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OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES Préoccupé de mettre par écrit quelques remarques sur la station thermale
de Rennes-les-Bains, où Dieu nous avait appelé à exercer le ministère
paroissial, désireux de faire revivre d'antiques souvenirs, nous pensions,
à tort ou à raison, que le nom de Rennes, renfermant sans doute en lui-même
l'histoire du pays dans les temps celtiques, nous découvrirait, par une
interprétation exacte, bien des choses intéressantes au sujet des roches
aiguës qui couronnent nos montagnes. Deux pierres branlantes, placées sur
une arête de colline, nous invitaient aussi à interroger avec persévérance
un passé, d'ailleurs, fort ténébreux. Mais comment
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II pénétrer le secret d'une histoire locale par l'interprétation d'un nom
composé dans une langue inconnue, lorsque l'histoire de la Gaule ancienne
est encore plongée dans une obscurité désolante?
La plupart des peuples de l'antiquité ont laissé des écrits : ils ont eu
des historiens , des poëtes, et de leurs récits, ou fabuleux ou fortement
empreints de ce patriotisme orgueilleux qui les exagère, défaut commun à
toutes les nations, on peut dégager les certitudes de leur origine et les
phases diverses de leur développement.
Chez les Celtes, rien de pareil : de toutes parts une nuit profonde. Des
chercheurs intrépides , des historiens illustres ont poussé le plus loin
possible leurs investigations passionnées. Tous les écrivains de
l'antiquité ont été interrogés. La somme des connaissances acquises reste
toujours fort incomplète. Où trouver le flambeau qui dissipera ces
ténèbres? N'est-ce pas dans le vieux langage que nos pères nous ont légué?
« Les dialectes , dit J. de Maistre, les noms propres d'hommes et de
lieux me semblent des
III mines presque intactes et dont il est possible de tirer de grandes
richesses historiques et philosophiques.» (I).
Le dialecte languedocien parlé dans nos contrées, ne paraît pas une voie
bien sûre pour que l'on puisse, en la suivant, conserver l'espoir d'arriver
à un résultat important. Néanmoins, cette voie, nous l'avons parcourue avec
patience, dans la ferme persuasion que la Providence Divine dirigerait nos
pas et nous permettrait d'atteindre au but de nos efforts.
Lorsque le flambeau que nous cherchions avec anxiété, s'est montré à nos
yeux, son premier rayon est tombé sur le nom des Tectosages, et ce rayon
nous a ébloui. Il était nécessaire toutefois de ne pas se livrer pleinement
à l'imagination, et dans l'intention de nous convaincre nous-même de la
réalité de cette lumière, propre à éclairer les temps gaulois, nous avons
tenté de la faire réfléchir par les miroirs des langues hébraïque, punique,
basque et celtique. Le résultat nous a paru sérieux, et avant de nous
servir du langage des Tectosages pour expliquer la signification des monu- 1) Soirées de Saint-Pétersbourg 2e entretien.
V ments mégalithiques de Rennes-les-Bains, objet premier de nos recherches,
nous l'avons appliqué à l'interprétation des noms propres pris dans ces
langues diverses. C'est pourquoi on trouvera, en premier lieu, dans ce
travail ces essais d'interprétation; car ils sont destinés à servir de
preuve décisive.
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[pic] CHAPITRE PREMIER.
LANGUE CELTIQUE [pic] I
PRÉCIS DE L'OCCUPATION PREMIÈRE
DES GAULES.
Il n'est pas sans utilité, croyons-nous, de faire précéder cette étude
d'un rapide résumé des connaissances actuelles sur la célèbre nation
Gauloise. La Gaule a été le point central de l'établissement définitif de
la famille celtique dans les contrées occidentales de l'Europe, et le nom
même de Gaule qu'elle a conservé, témoigne de la domination persistante,
dans ce pays, de son peuple valeureux.
Elle était comprise entre l'Océan, les Pyrénées, la Méditerranée, les
Alpes et le Rhin. La partie méridionale, depuis le golfe de Gascogne
jusqu'a la Méditerranée, a été occupée d'abord par les
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Ibères et les Ligures venus de la péninsule espagnole.
Les Gals, descendans de Gomer, fils de Japheth, partirent de l'Asie
Mineure à une époque que l'on ne peut préciser, se répandirent dans la
Gaule en refoulant les Ibères vers le Sud, les Ligures vers l'Est, et
envahissant l'Espagne, se mêlèrent aux Ibères.
Les Aquitains, tribu ibérienne, résistèrent aux envahissements des Gals
et conservèrent leur position entre l'Océan, les Pyrénées et la Garonne.
Vers le seizième siècle avant Jésus-Christ, les Gals étaient les maîtres
incontestés de la Gaule.
La conquête de l'Espagne par les Gals força les Ligures à se déplacer,
et, vers l'an 1400 avant Jésus-Christ, après avoir franchi les Alpes, ces
derniers fondèrent en Italie la domination des Ambras ou Ombres, 647 ans
avant la fondation de Rome.
C'est à cette première branche de la famille gauloise, que, d'après Am.
Thierry, les anciens historiens appliquent plus particulièrement le nom de
Celtes.
Les Kimris formaient la seconde branche de la famille gauloise Les Grecs
les nommaient Kimmerioi et les Romains les appelaient Cimbri.
En l'an 631 avant Jésus-Christ, les peuples
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scythiques, au rapport d'Hérodote, fondirent sur les bords du Palus-Méotide
et poussèrent devant eux les Kimris qui se dirigèrent vers le soleil
couchant sous la conduite de Hu-ar-Bras, remontèrent le cours du Danube et
envahirent la Gaule par le Rhin. Suivant les traditions kimriques, Hu-ar-
Bras ne s'établit point dans la Gaule, mais il traversa l'Océan brumeux et
conquit sur les Gals l'île d'Albion.
Pendant ces émigrations et ces conquêtes des Kimris, Ancus roi de Rome,
victorieux de ses voisins, batit la ville d'Ostie à l'embouchure du Tibre.
Cependant de nouvelles tribus de Kimris inondaient successivement les
Gaules, et « après une immense mêlée, la Gaule apparaît partagée entre les
Kimris et les Gaels. » (1) Les Kimris, à l'Ouest, occupent les cotes de la
mer ainsi que les plaines du Nord et du Nord-Est, et les Gaels retiennent
l'Est et le centre de la Gaule.
C'est à la suite de ces mouvements des populations que les historiens
placent les deux émigrations de Sigovèse et de Bellovèse neveux d'Ambigat,
roi ou chef des Bituriges, en l'an 587 avant Jésus-Christ. Bellovèse prit
le chemin de l'Italie; Sigovèse se dirigea vers le Nord-Est,
(1) Histoire de France. H. Martin.
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franchit le Rhin, et traversant la forêt Hercynienne, vint s'établir sur
les bords du Danube.
Environ 300 ans avant Jésus Christ, une puissante confédération de
Kimris, celle des Belges, envahit le Nord de la Gaule et s'en empara. Deux
tribus belges, les Volkes Tectosages et, les Volkes Arécomiques
traversèrent la Gaule, les armes à la main, et s'arrêtèrent dans le Midi,
les Volkes Tectosages sur les bords de la Garonne, à Toulouse, dont ils
firent leur capitale, et les Volkes Arécomiques, à l'Est des Cévennes, avec
leur centre à Nimes.
Les Volkes Tectosages ne restèrent pas longtemps en repos dans le pays
qu'ils venaient de