Tous les membres du - Collectif VAN

Dans Les mangeurs de murailles, tout part d'une bonne intention : on a voulu
protéger les hommes d'eux-mêmes et de leur capacité à se nuire mutuellement
en confiant .... Les premiers sont très bien adaptés au temps sec et ensoleillé :
leur peau transforme les rayons de l'astre en nourriture et une goutte d'eau suffit
à les ...

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1 A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES
24 Avril 2007 : 92ème anniversaire du génocide arménien de 1915
perpétré par le gouvernement Jeune-Turc
92 ans de déni : ça suffit !
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Vendredi 21 Mars 2008 Retrouvez les news sur :
http://www.collectifvan.org 10 TURQUIE
Turquie : quelle liberté d'expression ? Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose
le compte-rendu de la conférence-débat qui s'est tenue en hommage au
journaliste assassiné Hrant Dink, sous le titre « Turquie : quelle liberté
d'expression? » et qui a été présentée par Amnesty International et la
Maison de l'Europe et de l'Orient, lundi 17 mars 2008, à la Maison d'Europe
et d'Orient, à Paris 12ème. C'est suffisamment rare pour être souligné, la conférence qui s'est tenue
le 17 mars était de très haute tenue et elle n'avait pas d'objectif
politique autre qu'aider à l'amélioration de la situation des droits de
l'homme en Turquie. Les dénonciations ont été exprimées sans tabou,
désignant les abus et les problèmes de manière claire et précise. Les
motifs d'espoir ont également été abordés. Nous n'avons pas retrouvé le même procédé manipulatoire que dans d'autres
conférences de ce genre : pour une fois, la complexité de la Turquie est
apparue, les intervenants se contredisant, le public apportant la
contradiction aux intervenants. Si les intervenants n'ont pas demandé
clairement la reconnaissance du génocide arménien, nous n'avons pas non
plus entendu les commentaires tendancieux autour de la question que
d'autres intervenants turcs ont coutume d'utiliser (cf. les liens vers les
compte-rendus d'autres réunions).
Lundi 17 mars à 19h, conférence débat Turquie : quelle liberté d'expression
?
soirée en hommage à Hrant Dink, journaliste assassiné
Amnesty International France en partenariat avec la Maison d'Europe et
d'Orient. Avec : EROL ÖNDEROGLU, éditeur et éditorialiste à BIANET (journal turc en ligne
sur les droits humains), militant pour la liberté d'expression en Turquie,
correspondant de Reporters Sans Frontières. CLAUDE EDELMANN, Coordinateur Turquie à Amnesty International France. ALI BAYRAMOGLU, sociologue et éditorialiste. Erol Önderoglu nous présente dans un premier temps un historique des
événements ayant abouti à l'assassinat de Hrant Dink. C'est en tant que
représentant de Reporters sans Frontières en Turquie qu'il avait rencontré
Hrant Dink en 2004, lorsque ce dernier avait l'intention de créer une radio
à Istanbul pour servir de voix à la communauté arménienne de Turquie et
qu'il avait commencé à être inquiété par l'article 159 de l'ancien code
pénal turc. En réalité, Hrant Dink est devenu la cible des nationalistes à partir du
moment où il a évoqué dans le journal Agos les origines arméniennes de
Sabiha Gökçen, fille spirituelle d'Atatürk qui avait grandi dans un
orphelinat. Immédiatement après, l'Etat-major a publié un communiqué
détaillant la réaction préconisée face à de telles publications et face à
des journalistes « qui ont d'autres idées derrière la tête ». Cet appel a
été suivi de manifestations devant les locaux d'Agos aux cris de : «
Traître! » et « A bas l'ASALA! ». Puis une série d'articles sur l'identité
arménienne vaudront à Hrant Dink un procès sur la base de l'article 159 de
l'ancien code pénal turc, pour sa fameuse phrase mal interprétée sur le «
sang empoisonné ». Ce procès aboutira à une condamnation à 6 mois de prison avec sursis. Hrant
Dink avait alors publié un article contre l'article 301 du nouveau code
pénal turc (Nota CVAN : ce nouveau Code Pénal avait été approuvé par
l'Union Européenne...) dans lequel il affirmait avoir donné une interview à
Reuters. Dans cette interview, il avait parlé du génocide arménien en tant
que génocide en se demandant comment un peuple vieux de 4000 ans pouvait
disparaître du jour au lendemain si ce n'était pas un génocide. Cet article
lui valut un nouveau procès, à lui ainsi qu'à son fils Arat et au
propriétaire du journal Sarkis Seropyan. Malgré l'assassinat de Hrant Dink,
ce procès ne sera pas interrompu et ses co-accusés se verront condamner à
un an de prison. Puis un nouveau procès sera intenté à Aris Nalci, nouveau
rédacteur en chef d'Agos et à Sarkis Seropyan. Erol Önderoglu précise qu'au
cours de ses procès, Hrant Dink se sentira bien seul et qu'il a dû attendre
longtemps avant que des intellectuels turcs lui rendent visite pour le
soutenir. Erol Önderoglu évoque ensuite le procès des assassins présumés de Hrant
Dink. Les accusés sont un groupe de 19 personnes, tous adolescents,
originaires de Trabzon, tous civils. De nombreuses plaintes seront déposées
contre des fonctionnaires mais très peu d'entre eux seront accusés : aucun
policier, 2 gendarmes seulement (alors que de nombreux gendarmes ont posé
avec le tireur présumé devant un drapeau turc sur lequel était écrit « La
patrie est sacrée, elle ne peut pas être abandonnée », seuls celui qui a
diffusé les photos à la presse et celui qui a laissé le prévenu mis en
examen se promener en liberté ont été inquiétés), aucun membre de la
préfecture de police. Parmi les commanditaires présumés figure un
informateur de police vénérant le tireur présumé comme un héros. Figurent
également 2 membres d'un foyer lié au parti BBP (Parti de la Grande Union).
Erol Önderoglu affirme qu'il est impossible que la décision d'exécuter
Hrant Dink n'ait pas été prise dans ce foyer au su du parti. Les avocats de la famille Dink dénoncent un procès découpé : une partie à
Trabzon, une partie à Samsun, une partie à Istanbul, ce qui fait qu'il est
extrêmement difficile de suivre toute l'affaire, de confronter les témoins
et que le procès traîne en longueur : bientôt aura lieu la cinquième
audience en 14 mois. Malgré tout, Erol Önderoglu salue avec circonspection
les points positifs : la 14ème chambre d'Istanbul accepte de demander à
celle de Trabzon le rapatriement des registres d'un accusé (mais la demande
aboutira-t-elle? Les registres ont-ils été détruits ?), les services du
Premier ministre font une enquête, une sous-commission parlementaire va
entendre toutes les parties concernées y compris celles qui n'ont pas été
inquiétées comme les préfets de Trabzon et d'Istanbul. En tout état de
cause, les avocats de la famille Dink vont porter l'affaire devant la Cour
Européenne des Droits de l'Homme. Claude Edelmann prend ensuite la parole pour exprimer la position d'Amnesty
International tout en précisant qu'il n'a évidemment pas l'expérience
personnelle des deux autres invités. Amnesty International est très
préoccupée par la dégradation des droits de l'homme en Turquie.
2007 constitue un triste record avec l'inculpation de 254 personnes dont 34
journalistes, la suspension de 17 périodiques (des journaux pro-kurdes ont
été suspendus 18 fois, Gundem 6 fois, Nokta a fait l'objet d'une descente
de police), la suspension de YouTube, le blocage du compte bancaire
d'Amnesty International, l'assassinat de trois membres d'une édition
chrétienne, la tentative d'assassinat d'un prêtre, les nouveaux procès
intentés aux personnes pourtant acquittées. La persécution de l'appareil juridique de l'Etat se double d'une
persécution par des groupes ultranationalistes, dont certains sont
clandestins et d'autres ont pignon sur rue comme l'Union des Avocats. Pour
Claude Edelmann, il y a évidemment un lien entre ces deux types de
persécution : les procès des assassins présumés de Dink ou des assassins
présumés des éditeurs de Malatya en sont une preuve claire et nette. Il y a
toujours eu en Turquie une nébuleuse criminelle dont les racines sont liées
à l'Etat, et elle semble s'être réactivée face aux perspectives d'adhésion
à l'Union Européenne et à l'essor des forces démocratiques qui ont provoqué
une psychose du complot. Selon Claude Edelmann, seul le fait qu'Erdogan soit devenu lui-même une
cible de cette nébuleuse l'a conduit à faire arrêter 31 ultranationalistes
du gang Ergenekon. Pour finir, Claude Edelmann précise que 14 articles du
nouveau code pénal constituent des menaces à la liberté d'expression et que
certains d'entre eux sont rédigés de telle façon qu'ils paraissent garantir
la liberté d'expression alors qu'ils servent en fait à poursuivre les
défenseurs des droits de l'homme. Ali Bayramoglu précise en préambule qu'il a collaboré au journal Agos et
qu'il était proche de Hrant Dink politiquement et sentimentalement. Puis il
raconte qu'effectivement la Turquie présente deux facettes: la première,
celle d'un Etat répressif sur fond de collusion avec des groupes
ultranationalistes, s'oppose à la deuxième qui est celle de Hrant Dink avec
tous ses progrès. C'est sur cette dernière qu'il souhaite s'appesantir en
soulignant trois points. D'une part, la couche islamique de la société
connaît une forte sécularisation, ce qui se voit notamment dans les
pratiques quotidiennes, mais aussi à travers l'expérience politique de
l'AKP. Puis, la démocratisation des mentalités se répand avec les idées que le
pouvoir civil doit être supérieur au pouvoir militaire. Enfin, on constate
une forte subjectivation, une renaissance de l'individu notamment chez les
Kurdes. Malgré tous les aspects négatifs (deux tentatives de coup d'Etat
déjouées en 2002 et 2004, une planification (avortée) de coup d'Etat pour
2009, deux avertissements militaires, trois séries d'assassinats et le coup
d'Etat juridique que constitue la demande d'interdiction de l'AKP),
l'élection du Président au suffrage universel réconcilie la sphère étatique
et la sphère politique. Ali Bayramoglu raconte ensuite sa participation au procès des assassins
présumés de Hrant Dink. Il s'est porté partie civile et expliqu