JGK_f_Museum_.doc - Schlossmuseum Nidau
Dixler s'oppose par la force à l'exercice de mon droit de passage, priez le juge de
paix de m'attendre au train spécial, à onze heures, et que ce train amène ......
Slim Roë fit sauter de nouvelles couches du rocher, fit remplir deux wagonnets
des débris produits par l'explosion et les fit immédiatement broyer par les
moulins à ...
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Contenu
Salutations page 2
« Kulturspur » - empreintes culturelles page 3 Epoques glaciaires page 4 Les premiers colons page 5 Moyen Age page 6 Origine des inondations page 7 Premiers projets de correction page 8 La correction de la Linth pour modèle page 9 Johann Rudolf Schneider : le sauveur du Seeland page 10 Le projet de la première correction des eaux du Jura page 11 Arrêté fédéral page 12 Le canal de Hagneck page 13 Du marécage infesté au jardin potager page 14 L'électricité à large échelle page 15 Le barrage régulateur de Port page 16 L'inondation de 1944 page 17 Causes des nouvelles inondations page 18 Deuxième correction des eaux du Jura page 19 Des lacs régularisés page 20 Les stations lacustres page 21 Les marais ou l'homme page 22
L'avenir du Seeland page 23
Du marais infesté au jardin potager
Le Seeland au fil du temps Chère visiteuse,
cher visiteur, Le Seeland n'a pas toujours aussi vert et aussi fertile qu'à présent. Des
générations durant, la région des trois lacs jurassiens a été affligé par
des inondations catastrophiques. Les crues anéantissaient des récoltes,
emportaient des ponts et inondaient maisons et étables. Pendant longtemps,
l'homme était livré à la merci de ces masses d'eau. L'impact du climat et
de la situation géographique sur l'héritage culturel est donc bien plus
prononcé dans le Seeland qu'ailleurs en Suisse. La correction des eaux du Jura a permis d'enrayer le risque d'inondations.
Grâce à cette réalisation, ce pays naguère infertile s'est transformé en un
terroir fructueux et florissant. La correction des eaux du Jura est aussi
symbolique de la force de quelques hommes, qui croyaient à leur visions et
ne se laissaient pas déconcerter par des querelles politiques, des
intrigues ou un prétendu manque de finances, et qui ont réussis à
s'imposer. Parallèlement, ce projet donnait à la jeune Confédération de
1848 la possibilité de mettre en évidence ses propres atouts, que cela soit
par son intervention comme instance médiatrice ou par les subsides
financiers consentis. Au travers de cette exposition sur la correction des eaux du Jura, nous
souhaitons vous présenter une vue d'ensemble concernant les créateurs,
l'ouvrage et ses constructions et ses incidences sur l'homme et la nature.
Nous désirons vous informer des causes des inondations et de la manière
dont la correction des eaux a été planifiée et exécutée. Il a été
impossible de traiter en détail toutes les facettes de cette ?uvre. Vous
trouverez donc au sein de l'exposition des références à des projets
d'autres organisations ou à une littérature ciblée. Cette exposition sera
continuellement complétée : dans le cadre d'expositions thématiques, nous
vous présenterons à l'avenir des projets et des personnalités d'importance. Au nom de l'Association «Schlossverein Nidau », j'adresse mes remerciements
chaleureux à toutes les donatrices et tous les donateurs, ainsi qu'aux
collaboratrices et collaborateurs, de nous avoir accordé leur précieux
soutien lors de la réalisation de cette exposition consacrée à la
correction des eaux du Jura. Je vous souhaite une visite aussi agréable qu'instructive.
Que la correction des eaux du Jura et leurs créateurs restent à jamais
gravés dans notre mémoire.
Nidau, en octobre 2004 Werner Könitzer
Préfet de Nidau et
Président de l'Association
« Schlossverein Nidau » (VSMN)
« Kulturspur » - empreintes culturelles Les objets témoignant des époques révolues se trouvent souvent enfermés
entre les murs d'un bâtiment ou dans une vitrine. Tout autre est le « tracé
culturel » qui nous emmène dans un voyage à travers le paysage et le temps
pour nous guider directement vers les empreintes que l'intervention de
l'homme a laissées dans la nature. De nombreuses découvertes fascinantes
nous sont proposées. Cette recherche de traces du passé nous fait vivre en
direct de quelle manière un paysage originel a été transformé et aménagé en
paysage de culture exploité par l'homme.
La correction des eaux du Jura, dont les effets ont profondément changé
l'habitat, sera expliquée et documentée au cours de haltes dans neuf
différentes stations. Les constructions mais aussi des éléments
caractéristiques du paysage font appel à tous nos sens et peuvent être
visités dans leur contexte historique.
Kulturspur vous propose d'autres excursions similaires, telles que « Traces
de chemins autour de Busswil », « Les moulins du Seeland » ou «
Informations sur le Seeland ».
Dimensions temporelles
L'histoire de l'homme se compte par milliers d'années. Tout autre
l'histoire d'un paysage : elle se mesure en millions d'années. A l'endroit
où les trois grands lacs jurassiens et le Grand Marais marquent aujourd'hui
le paysage s'étendait autrefois, il y a plusieurs millions d'années, une
mer. Plus tard, le plissement des Alpes et du Jura souleva les terres, des
vallées se creusèrent et les rivières cherchèrent leur lit à travers le
bassin central de la Suisse. Aujourd'hui encore, la formation géologique du
paysage ne s'arrête pas; les forces tectoniques et érosives poursuivent
sans cesse leur ?uvre et créent montagnes et vallées : en ce moment-même,
du sable et de la glaise se déposent dans le delta de l'Aar près de
Hagneck. Epoques glaciaires
Le Seeland doit son aspect actuel principalement aux quatre dernières
époques glaciaires. Le glacier du Rhône s'avança à chaque fois loin dans le
bassin central et couvrit de glace l'actuel Seeland. Lors de sa dernière
poussée, le glacier accumula près de Wangen sur l'Aar une grande moraine
terminale. Celle-ci retint l'eau de l'Aar et de ses affluents ainsi que
l'eau de fonte provenant du glacier qui se retirait lentement. Du lac de Soleure aux trois grands lacs
L'eau accumulée par la moraine terminale forma le lac de Soleure qui
étendait sur plus de 100 km. Il s'étirait jusque dans la région de La
Sarraz. Vers 15000 av. J.-C., le grand lac avait atteint son niveau le plus
élevé. Vers 11000 av. J.-C., les masses d'eau retenues rompirent la digue
glaciaire et le lac de Soleure s'écoula. Il en reste les lacs de Morat, de
Neuchâtel et de Bienne. Le niveau de leurs plans d'eau a baissé
temporairement au-dessous de la cote actuelle.
Les premiers colons
Suite au retrait des glaciers, une végétation dense et sauvage couvrait le
bassin central. Lorsque, en 8000 av. J.-C., des chasseurs et pêcheurs
nomades parcouraient le Seeland, de larges parties du Grand Marais étaient
déjà sèches. Des forêts de feuillus et de conifères longeaient les rives
des trois lacs jurassiens.
A l'âge de la pierre, des paysans sédentaires succédèrent aux nomades. Avec
leurs outils primitifs, ils déboisèrent la forêt sauvage et construisirent
pour la première fois des habitats durables : les stations lacustres.
L'Aar rebelle
Dans la région où se situe aujourd'hui Aarberg, la pente de l'Aar diminuait
nettement. Les matériaux charriés par la rivière se déposaient et
bouchaient le lit du fleuve. Vers 5000 av. J.-C., l'Aar quitta dès lors son
ancien lit et coula dorénavant vers l'ouest où elle se jeta dans le lac de
Neuchâtel. Ce faisant, les eaux de l'Aar traversaient en un fleuve large et
paresseux le Grand Marais, générant de graves inondations. Les niveaux des
lacs croissants constituaient une menace permanente pour les habitations.
Des crues ultérieures dévièrent de nouveau le cours de l'Aar près
d'Aarberg. Durant près de 1000 ans, elle changea périodiquement de
direction. Vraisemblablement, elle continuait même par la suite à
s'échapper de temps à autre de son lit habituel.
La période romaine Quand les Romains colonisèrent le Seeland, la plupart des terres étaient
sèches et accessibles. La moyenne du niveau des lacs jurassiens était même
plus basse qu'avant la première correction des eaux du Jura. Un réseau
serré de routes couvrit le Grand Marais et un canal rattacha Aventicum
(Avenches) à Morat.
Le château et la ville de Nidau
Les nombreux châteaux moyenâgeux et la fondation de nombreuses villes de la
région portent à croire que les niveaux d'eau étaient généralement bas. La
fondation du château et de la ville de Nidau datent aussi du Moyen Age. En
1140, les contes de Neuchâtel avaient bâti un premier château. Au 13e
siècle, la construction initiale en bois fut remplacée par des bâtisses en
pierre. Les hauts murs de cette forteresse d'eau difficilement prenable se
voyaient loin à la ronde et en imposaient à plus d'un. Au sud du château, à
proximité immédiate de Bienne, qui appartenait à l'évêché de Bâle, se
développa la ville de Nidau. En 1338, elle fut agrandie et entourée d'une
enceinte. «Il a chargé pour Soleure»
Sis à la périphérie nord du réseau de routes de l'ancien canton de Berne,
Nidau jouait un rôle important en tant que lieu de manutention et de
transbordement de marchandises. Avant la correction des eaux du Jura, la
Thielle passait directement au pied du château. Sur le pont, les
marchandises étaient transbordées depuis les chalands à voiles sur des
« weidlings », barges à fond plat, pour continuer la route par voie
fluviale, ou sur des chars pour le transport par voie terrestre. Jusque
tard dans le 19e siècle, la voie d'eau sur les lacs jurassiens faisait
partie d'une route marchande importante qui reliait la région
méditerranéenne avec les villes marchandes allemandes. Outre le grain et le
sel, les bateaux transportent aussi du vin. Bien de matelots ne
résistaient pas à la tentation de goûter en route de ces bons crus et
remplaçaient le vin soutiré par de l'eau. Jusqu'à ce jour, l'expression «Il
a chargé pour Soleure» a encore cours pour désigner une personne éméchée.
La marée arrive
Au milieu du dernier millénaire, le niveau d'eau commença à monter de
manière inquiétante. Les marais s'étendirent. La misère et la faim
menaçaient l'existence des hommes dans la région des trois lacs.
Diverses