Alphabet grec en caractères latins - ORBi - Université de Liège
You are expected to read the assigned pages and complete the exercises in the
Student Activity Manual (SAM) for the day that they are listed on the syllabus so
that you are familiar with the concepts and vocabulary we will cover that day and
so that we can get the most out of our classroom time. Because of the intensive ...
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Un alphabet grec en caractères latins
En 1936, le Professeur H.-Th. Lefort[1] fit l'acquisition, pour le
compte de l'Université de Louvain, de plus d'une centaine de papyrus
coptes, documentaires et littéraires, acquis à C. Schmidt (1868-1938),
ainsi que de quelques documents byzantins en grec. En 1940, Lefort publia
lui-même les textes littéraires dans un opuscule intitulé Les manuscrits
coptes de l'université de Louvain , I. Textes littéraires, tandis que les
documents étaient étudiés par J. Vergote, qui présenta, en 1943, à
l'Académie de Belgique, une édition préliminaire de seize documents - dont
le manuscrit est entre les mains de Willy Clarysse, mais ne publia jamais
les textes. Seuls deux textes ont été édités : l'un par J. Van Haelst dans
CdE, 33 (1958), p. 238 (= SB VI 9368), l'autre par T. Reekmans dans Orient.
Lov. Period., 6/7 (1975/1976), p. 506 (= SB XIV 11992). Ces deux papyrus
sont reproduits dans W. Peremans-J. Vergote, Papyrologisch Handboek,
Leuven, 1942, p. VIII-IX et quelques documents coptes figurent sur les pl.
X-XVI. Tous ces textes ont été détruits lors du bombardement de Louvain en mai
1940 et de l'incendie de la bibliothèque de l'Université. Heureusement, le
Professeur Vergote était en possession d'un microfilm des papyrus
documentaires, qu'il confia à Willy Clarysse, lors de son départ à la
retraite, en 1975. Tandis que certains textes sont bien conservés, la
plupart sont fragmentaires et écrits dans le dialecte difficile de Moyenne
Égypte semblable à celui des textes de Bala'izah[2]. Diverses circonstances
ont retardé la publication. Sur base de photographies tirées du microfilm,
S. Clackson (Cambridge) avait déjà identifié une mention du fameux
monastère de Baouit comme lieu de provenance d'une partie de ces textes.
Après sa mort, l'édition de tout le dossier est passée entre les mains d'A.
Delattre (Bruxelles). Parmi ce groupe de papyrus, on trouve une feuille intégralement
préservée, avec une écriture transfibrale, mesurant 9 x 15,3 cm. Elle
contient deux fois l'alphabet grec écrit en caractères latins d'une main
qui peut être attribuée aux V-VI siècles[3]. L'alphabet est écrit en
scriptio continua, alors que, dans les combinaisons de lettres - th (pour
thêta), ch (pour chi) et ps (pour psi), chaque groupe de deux caractères
est clairement séparé par un blanc du précédent et du suivant. Il semble
clair que le premier alphabet a servi de modèle au second. Il est typique,
par exemple, que la première ligne finisse avec la même lettre dans les
deux textes. Le scribe du second alphabet, qui semble être moins familier
avec l'écriture latine, a introduit plusieurs irrégularités, qui sont
étudiées dans les remarques. Ce n'est toutefois pas un élève qui apprend à
écrire : la main est assurée et pas tellement différente de celle du
premier scribe[4]. Le scribe b a aussi tendance à ajouter de longs traits
ornementaux après certaines lettres (delta, êta, h de thêta, phi, chi),
tandis que le scribe a - le maître - a peut-être mis des marques de
correction au-dessus de iota, mu et sigma. Les exercices scolaires
attestent l'existence de modèles réalisés par les maîtres à l'intention de
leurs élèves[5]. Les exemples où l'exercice de l'élève suit directement le
modèle sont toutefois beaucoup plus rares[6].
Le texte se présente comme suit (pl. I). 1 + a b g d e z ¯ th i c l m n x o p r s 2 t v f ch ps ?
3. . ~ . . . . ~ l . . x o p r s 4. t v f ch ps o Planche Commentaire Croix. Comme souvent à l'époque byzantine, le texte commence par une
croix : cf. O. Strass. I 808. Un exemple d'exercice scolaire chrétien avec
une croix dans la marge : Plit. Palau Rib. 34 (cf. J. O'Callaghan, Papiros
literarios griegos del fondo Palau-Ribes, Barcelone, 1993, p. 171-172). Sur
le symbole de la croix, J. de Savignac, Les papyrus Bodmer XIV et XV, dans
Scriptorium, 17 (1963), p. 50-51. Alpha-beta. Pour une raison qui nous échappe, le copiste du texte b a
omis les deux premières lettres de l'alphabet. Delta. Après le d, le scribe du texte b a ajouté un grand signe
superflu, dont nous ne voyons pas la signification. Il est possible que ce
trait long représente la lettre i ou peut-être dla. Êta. Le scribe a a écrit un e latin avec une barre horizontale au-
dessus sans aucun doute pour indiquer la voyelle longue. La barre
horizontale pour indiquer la voyelle longue est rare. En général, on trouve
l'apex (barre verticale). Le scribe b n'a pas suivi le modèle, mais a écrit
un êta grec, lequel, dans l'écriture latine, devient naturellement un h
(cf. infra le traitement de l'oméga). Thêta. Thêta est rendu par th dans les deux copies (cf. infra ph). Le
copiste du texte b a introduit une correction dans le t, mais on ne peut
dire sur quoi elle porte exactement. Iota. Il faut noter la différence des mains. Le scribe a tracé un
simple trait vertical, tandis que, dans b, le bas de la lettre tourne vers
la droite. Kappa. Kappa est rendu par c dans le texte a. Il semble que le scribe b
a répété le iota et que, par la suite, quelqu'un (lui-même ou un
correcteur) a marqué l'erreur par une enjolivure au-dessus de la lettre. Mu et nu. Ces deux lettres sont devenues des symboles très étranges
dans le texte b. L'erreur est de nouveau marquée par le même symbole au-
dessus du mu seul. Pi et rho. Pi et rho sont de nouveau méconnaissables dans le texte b.
Ici il n'y a pas de marque de correction. Sigma. Le sigma est mal réussi dans le texte b, où il est devenu une
sorte de S capital. L'erreur est dûment marquée au-dessus. Phi. Phi est écrit comme f par les deux mains. Dans b, ce f est suivi
d'une enjolivure (peut-être f-i ?). Il faut noter la différence de
traitement entre thêta et phi. Jusqu'au IIIe s., la transcription régulière
de phi dans les papyrus est p(h). Après cette date, phi, devenu spirant,
est régulièrement rendu par f (cf. F. Biville, Les emprunts du latin au
grec. Approche phonétique, I, Louvain-Paris, 1990, p. 158 et 208-209). Dans
les alphabets bilingues (P. Ant. 1 verso et P. Oxy X 1315 [cf. infra]), f
correspond à phi : F/????, F/?. Ici, le scribe utilise normalement la
lettre latine f pour rendre phi, même s'il n'y a pas une parfaite identité
phonétique entre phi et f (F. Biville, op. cit., p. 190). L'équivalence
graphique est confirmée par le fait que le grec rend régulièrement f par
phi dans les emprunts au latin, à toutes les époques. Pour thêta, le scribe
n'avait pas de symbole pour la prononciation contemporaine (cf. anglais
th). Le scribe ne pouvait utiliser le t, qui devait servir pour tau. Il n'a
donc d'autre choix que de rendre par th en notant une aspiration, qui
s'était estompée dans la prononciation (F. Biville, op. cit., p. 209-210.).
Pour les lettres grecques rendues par deux lettres en latin, cf. Priscien,
GL, II, 19, 6-8 Keil. Psi. La combinaison de p et s est écrite de la même manière dans les
deux copies O-mega. Le scribe a distingué le o-mega de l'o-mikron par une barre
horizontale au-dessus de la lettre. Cette barre est omise par le scribe b.
*
S'habituer à tracer les lettres de l'alphabet est sans doute l'exercice
le plus élémentaire qui soit, qu'il soit pratiqué par un enfant ou par un
adulte, pour commencer l'étude d'une langue. Les sources littéraires
attestent de son importance dans l'école antique[7]. Manilius (II, 755-756)
dit que l'apprentissage de la forme des lettres allait de pair avec celui
de leurs noms : ut rudibus pueris monstratur littera primum / per faciem
nomenque suum, tum ponitur usus[8]. Toutefois, sur la nature du ductus
enseigné rien n'est dit dans les textes antiques[9]. L'apprentissage de
l'écriture reste donc un domaine rempli d'inconnues. Les vestiges
papyrologiques - tablettes de bois[10] ou de cire, ostraca, plus rarement
papyrus - témoignent de la place importante accordée à ce travail
élémentaire dans l'école de l'Égypte gréco-romaine. R. Cribiore a recensé
40 exercices consistant à former les lettres, 37 alphabets, disposés de
différentes façons, et 20 syllabaires[11]. Il est toutefois plus rare de
trouver un tel exercice dans le contexte du bilinguisme gréco-latin. On ne
compte guère qu'un alphabet montrant comment un hellénophone pouvait
apprendre l'alphabet latin[12] : le P. Ant. 1 verso = J. Kramer, C. Gloss.
Biling. II, Munich-Leipzig, 2001, n° 1, p. 34-39[13]. Dans ce fragment du
IVe-Ve s., les lettres latines (a « semi-formalised cursive »)[14] sont
surmontées de leur nom écrit en caractères grecs (????, ????, ????, ????,
????, ????). Il ne s'agit toutefois pas d'un exercice d'écolier, comme le
pensait H.-I. Marrou[15], mais d'un travail de professionnel, sans doute un
scribe qui s'exerce au tracé des lettres latines[16]. Sur le même papyrus,
l'alphabet latin est aussi écrit en capitales. Vient ensuite un exercice
qui combine les lettres pour former des syllabes et des diphtongues (TH -
CH - IS - AE - OE). Le papyrus édité ici est encore d'un autre type. C'est un cas unique
présentant une confusion de code graphique, puisque l'alphabet grec est
présenté en caractères latins. Il s'agirait donc d'un modèle, suivi par un
exercice exécuté par un hellénophone voulant apprendre l'alphabet latin.
L'élève n'est pas un ??????? ??????. Il écrit d'une main assurée, à tel
point que les deux lignes se ressemblent très fort. On croirait presque
qu'elles son