L'expérience mystique et les symboles chez les ... - CongoForum

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les plus sûrs et les plus efficaces. ...... Le P. Heinrich Meyer a été témoin de l'effet
produit par une éclipse totale de lune chez les indigènes voisins de sa mission.

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Lucien Lévy-Bruhl (1938)
L'expérience mystique
et les symboles CHEZ LES PRIMITIFS
Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay,
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi
Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca
Site web: http://pages.infinit.net/sociojmt Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"
Site web:
http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.htm
l Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque
Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi
Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm
| | Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay,
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Lucien Lévy-Bruhl (1938) L'expérience mystique et les symboles
chez les Primitifs
Une édition électronique réalisée à partir du livre de Lucien Lévy-Bruhl
(1930), L'expérience mystique et les symboles chez les Primitifs. Paris :
Librairie Félix Alcan, 1938, 314 pages. Collection Travaux de l'année
sociologique.
Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points.
Pour les citations : Times 10 points.
Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.
Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word
2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter), 8.5'' x 11'') Édition complétée le 22 février 2002 à Chicoutimi, Québec. [pic]
Table des matières
AVANT-PROPOS par Lucien Lévy-Bruhl
PREMIÈRE PARTIE : L'expérience mystique des primitifs
INTRODUCTION par Lucien Lévy-Bruhl
I. Y a-t-il une expérience proprement mystique ? - II. Les deux sortes
d'expérience : leurs rapports. - III. Expériences mystiques typiques. - IV.
L'expérience mystique diffuse et les mythes. - V. Le contact avec les
morts. - VI. Les schèmes de l'expérience mystique. - VII. Expériences
mystiques privilégiées. - VIII. Medicine-men et shamans.
CHAPITRE I. - Chance et magie
I. La chance révèle l'action de puissances invisibles. - II. Il y a du
fortuit, mais il n'y a pas d'accident. - III. Technique magique en vue de
prévenir la mauvaise chance. - IV. Moyens de s'assurer la chance dans les
jeux, compétitions et sports. - Signification mystique du jeu de hasard.
CHAPITRE II. - L'insolite, expérience mystique.
I. Impression spécifique produite par l'apparition de l'insolite. II.
L'insolite porte malheur, ensorcelle. - III. Caractère positif des termes
qui le désignent. - IV. L'insolite et la catégorie affective du surnaturel.
- V. Impression produite par l'insolite sur les animaux et les petits
enfants. - VI. La réaction humaine à cette impression : sentiment de la
présence d'une réalité autre.
CHAPITRE III. - Rêves et visions
I. Le rêve, expérience réelle, révélatrice. - II. La « vie de rêve »
(dream-life), chez les Australiens, met en relation avec les êtres
totémiques; ses rapports avec le mythe. - III. Faits analogues en Amérique
du Nord. - IV. Divination par les rêves. - V. Rêves-visions; le contenu en
est fourni par la tradition. - VI. Rapports entre les expériences mystiques
et les croyances. - VII. Le rêve et la réalité du monde invisible.
CHAPITRE IV. - La présence des morts
I. Les morts continuent à vivre, mais a de l'autre côté de la passerelle
». - Il. Invisible, le mort reste tout près des siens, dans les premiers
temps après son décès (Australie). - III. Faits semblables en Nouvelle-
Guinée. - IV. En Nouvelle-Calédonie. - V. Relations avec les morts fixés
dans leur nouveau séjour. - VI. Statut social des morts en Afrique noire,
d'après M. DRIBERG.
DEUXIÈME PARTIE : Les symboles des primitifs
CHAPITRE V. - Nature et fonction des symboles.
I. En quoi les symboles des primitifs diffèrent des nôtres. - II. Ils
expriment des participations qui s'objectivent en eux. - III. La maxime
Pars pro loto. - IV. Fonction symbolique des emplacements sacrés, en
Australie. - V. Faits semblables en Amérique du Sud. - VI. Leur haute
antiquité. - VII. Symboles de signification inconnue (Nouvelle-Guinée). -
VIII. Symboles des morts : ne sont pas nécessairement des effigies. - IX.
Les monolithes sur les tombes ou auprès d'elles. - X. Bâtons, poteries,
symboles des morts en Afrique noire. - XI. Le symbole identifié au vivant
ou au mort qu'il représente.
CHAPITRE VI. - Les modes d'action symboliques
I. Usage des symboles dans la pratique. - II. Actions exercées par le
moyen de symboles-appartenances, - III. de symboles auxquels on a donné le
nom des êtres sur qui l'on veut agir. - IV. Transfert de qualités :
participations dirigées et limitées. - V. Exemples tirés de la magie
agraire. - VI. Action symbolique impliquant une abstraction affective.
CHAPITRE VII. - La préfiguration symbolique
I. Rendre réel un événement désiré en le préfigurant. - II. Cette action
symbolique implique l'interférence de l'expérience mystique et de
l'expérience ordinaire. - III. Cas crucial : le traitement par succion ; le
medicine-man y préfigure l'extraction de la maladie matérialisée. - IV.
Simulation, mais non pas fraude. - V. Action symbolique par le moyen de
formules : préfiguration orale. - VI. La formule prononcée rend dès à
présent réel l'événement futur. - VII. La préfiguration symbolique doit son
efficacité à une participation. AVANT-PROPOS
Par Lucien Lévy-Bruhl
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Au seuil de ce livre, afin que l'on ne s'étonne pas de ne pas y trouver
ce que je n'ai pas voulu y. mettre, il peut être utile d'en délimiter le
sujet avec plus de précision que n'en comporte le litre. Je n'ai prétendu
traiter de l'expérience mystique et des symboles chez les primitifs qu'en
fonction de leur mentalité. Le problème posé est le suivant : Quels sont
les caractères propres à celle expérience et à ces symboles, et
l'explication ne doit-elle pas en être cherchée dans l'orientation mentale
et le tour d'esprit des primitifs ?
Dans ce travail, suite naturelle des ouvrages précédents, je ne pouvais
nie départir de la façon de formuler les questions ni de la méthode
générale que j'ai observées jusqu'à présent. J'ai donc eu soin de ne pas
prendre d'avance pour accordé que l'expérience mystique et les symboles
soient, chez les primitifs, à peu de chose près, du type auquel nous sommes
accoutumés dans nos civilisations occidentales. Je me suis efforcé, au
contraire, de me garder de toute interprétation préalable, et en
particulier de celle qui se trouve impliquée dans une altitude si spontanée
qu'elle est prise sans réflexion et gardée sans critique. Seule celle
constante défiance de soi-même peul laisser espérer que l'on n'admettra
rien qui ne soit fondé sur la description des faits et sur leur analyse
comparative.
Par suite, bien que la présente étude n'ail d'autres matériaux que des
observations recueillies sur le terrain par des ethnologues formés à bonne
école et par d'autres témoins dignes de foi, elle ne relève pas moins de la
sociologie et de la psychologie que de l'ethnologie. Je ne me propose pas
d'exposer dans une élude historique et technique les multiples symboles de
telle ou telle société primitive, de quoi ils sont faits, quelles formes
ils ont successivement revêtues, etc., ni, non plus, comment l'expérience
mystique s'y est développée et diversifiée, et quelle part lui revient dans
les croyances et les cultes. Cet immense domaine appartient aux
spécialistes de l'ethnologie et de l'histoire des religions. On ne trouvera
ici qu'un simple essai d'introduction générale à ces recherches. Si elles
tiennent compte de l'orientation propre à la mentalité primitive, ce
travail ne leur sera peut-être pas inutile.
J'ai dû continuer à faire usage des deux termes « primitifs » et «
mystique » qui ont prêté à tant de confusions. Une fois de plus,
j'essaierai de prévenir toute équivoque à leur sujet. « Primitifs », au
sens littéral, impliquerait que les hommes ainsi désignés sont beaucoup
plus près que nous de la condition humaine originelle, et qu'ils
représentent, dans le monde actuel, ce que furent nos ancêtres les plus
éloignés. C'est là une vue de l'esprit, liée à l'hypothèse évolutionniste,
mais que l'on serait bien embarrassé de confirmer par des faits. Si je
persiste à employer « primitifs », pour me conformer à l'usage courant,
c'est en spécifiant que je me sers là d'un terme conventionnel. Il désigne
commodément, en gros, ce que l'oit appelait jadis les « sauvages », qui ne
sont ni plus ni moins primitifs que nous, et dont les m?urs et les
institutions, différentes des nôtres, sont considérées comme inférieures ou
attardées.
Quant à « mystique », le sens où je prends ce mol apparaîtra sans peine,
dès l'Introduction. Dans les Fonctions Mentales, il m'a déjà servi à
désigner le caractère peut-être le plus essentiel de la mentalité
primitive. Je ne m'étais pas résolu sans appréhension à l'adopter, et
j'essayais de parer d'avance aux malentendus dont il pouvait devenir
l'occasion. « J'emploierai ce terme, disais-je, faute d'en trouver un
meilleur, non pas par allusion au mysticisme religieux de nos sociétés qui
est quelque chose d'assez différent, niais dans le sens étroitement défini
où « mysti