CHAPITRE PREMIER.

Ces trois premiers chapitres nous ont permis ainsi de voir à quel point la ... de
son comportement face au temps, est « l'exactitude personnifiée » (page 6). ......
force herculéenne que les exercices de sa jeunesse avaient admirablement
développée. ...... Il fit reconnaître sa qualité de détective, la mission dont il était
chargé, ...

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|Jean François de LA HARPE |
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|Abrégé de l' |
|Histoire générale |
|des voyages |
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|LA CHINE |
|l'Asie centrale, le Thibet |
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à partir de : Abrégé de l'Histoire générale des voyages Seconde partie : l'Asie Livre quatrième, contenant la Chine
Livre cinquième, Asie centrale et Thibet
par Jean François de LA HARPE (1739-1803) Ménard et Desenne, Paris, 1825. Tomes VIII, 338 pages ; IX, 404 pages ; X,
pages 1-77, 143-422. Première édition 1780-1786. Édition en format texte par
Pierre Palpant www.chineancienne.fr
mars 2013
TABLE DES MATIÈRES Seconde partie, Livre IV, contenant la Chine. CHAPITRE PREMIER. - Précis de différents voyages à la Chine, depuis le
treizième siècle jusqu'à nos jours. CHAPITRE II. - Voyages, négociations et entreprises des Hollandais à la
Chine. CHAPITRE III. - Voyages de Navarette ; missions des jésuites. CHAPITRE IV. - Ambassade russe. Observations tirées de Gemelli Carreri et
autres voyageurs. CHAPITRE V. - Description des quinze provinces de la Chine. CHAPITRE VI. - M?urs des Chinois. CHAPITRE VII. - Division de la nation chinoise en différentes classes :
commerce, arts, manufactures. CHAPITRE VIII. - Sciences des Chinois : astronomie, médecine, musique,
poésie, histoire, morale, langage ; Confucius ou Kon-fu-tzée. CHAPITRE IX. - Religion. CHAPITRE X. - Gouvernement. CHAPITRE XI. - Histoire naturelle de la Chine. Description de la grande
muraille. CHAPITRE XIII. - Iles Lieou-Kieou. Seconde partie, Livre V : Asie centrale et Thibet. CHAPITRE PREMIER. - Mantchourie-Mongolie. CHAPITRE II. - Kalmoukie, ou pays des Éleuths. CHAPITRE III. - Thibet.
CHAPITRE PREMIER Précis de différents voyages à la Chine,
depuis le treizième siècle jusqu'à nos jours @ p8.001 C'est peu de temps après les conquêtes de Gengiskan dans l'Asie,
et sous le règne des empereurs tartares, ses successeurs, que quelques
Européens pénétrèrent dans la grande p8.002 Tartarie et jusqu'à la Chine,
non par la grande mer, dont la route n'était pas encore ouverte, mais en
traversant par terre les contrées du nord qui avoisinent ce grand empire. Un des premiers que ce chemin y conduisit, fut Rubruquis, cordelier
flamand. Comme ses descriptions sont assez étendues et semées de détails
intéressants, il fut longtemps avec Marc-Pol, le guide principal pour ces
pays éloignés : l'objet de son voyage est remarquable. Dans le temps que
saint Louis attendait dans l'île de Cypre le moment de s'embarquer pour la
Syrie, quelques chrétiens d'Arménie, prêtres nestoriens, et quelques
religieux missionnaires, qui étaient parvenus à la cour du khan des
Tartares à la faveur des correspondances de commerce que la puissance de ce
peuple conquérant ouvrait alors dans toutes les parties de l'Asie, firent
écrire au roi de France que le khan voulait se convertir au christianisme,
et qu'une ambassade de la part d'un prince tel que saint Louis achèverait
de l'y déterminer. Ils firent même partir des envoyés d'un petit prince
tartare qui habitait vers les frontières de la Perse, et qui assurèrent que
leur maître s'était converti. Ces envoyés et les lettres des religieux
persuadèrent saint Louis. Il se hâta de dépêcher vers le khan trois
religieux jacobins, deux-secrétaires, deux officiers de sa maison, et le
cordelier Rubruquis. Saint Louis avait été fort mal informé. Le khan, nommé
dans nos p8.003 histoires Mangou-khan, avait à sa cour des prêtres de
toutes les religions, des mahométans, des idolâtres, des nestoriens. Il
s'amusait quelquefois de leurs querelles. Quant à sa croyance, il paraît
que c'était l'unité d'un Dieu, et le culte rendu à des divinités
inférieures, mêlé des superstitions des devins. C'est du moins ce qui
résulte de sa profession de foi, telle que la rapporte l'ambassadeur
cordelier. « Les Mogols croient qu'il n'y a qu'un Dieu, et lui adressent des
v?ux sincères. Comme il a mis plusieurs doigts à la main, de même
il a répandu diverses opinions dans l'esprit des hommes. Dieu a
donné l'Écriture aux chrétiens, mais ils ne la pratiquent guère. On
n'y trouve pas qu'il soit permis de se décrier les uns les autres,
ni que pour de l'argent on doive abandonner les voies de la
justice. Rubruquis approuva toutes les parties de ce discours. Il entreprit ensuite
de se justifier lui-même ; mais le khan l'interrompit en l'assurant qu'il
ne prétendait faire aucune application personnelle. Il répéta : - Dieu vous a donné l'Écriture, et vous ne l'observez pas : il
nous a donné les devins, nous suivons leurs préceptes, et nous
vivons en paix. Cette audience se donnait à Caracorum, dans le désert de Coby. Rubruquis,
en partant de Constantinople, s'était embarqué sur l'Euxin, avait débarqué
en Crimée, traversé le Don et le Volga, puis le désert entre ce fleuve et
l'Iaïk au nord de la mer Caspienne ; p8.004 enfin les contrées qui
s'étendent jusqu'à la mer d'Aral. Il voyagea ensuite dans le Turkestan, et
arriva dans le pays des Mogols, où le khan tenait sa cour. Quelques années après, Marco Polo, ou Marc-Pol, négociant vénitien et
voyageur célèbre, que son commerce avait conduit dans l'Asie mineure,
traversa l'Arménie, la Perse et le désert qui la sépare de la Tartarie, et
pénétra jusqu'à la Chine. C'est lui qui, le premier, accrédita l'histoire
du Vieux de la Montagne, répétée depuis par nos historiens. Il place ses
États dans un pays qu'il appelle Mulebel, dans des montagnes voisines de la
Perse : « Ce prince, nommé Aladin, entretenait, dit-il, dans une vallée, de
beaux jardins et des jeunes filles d'une beauté charmante, à
l'imitation du paradis de Mahomet. Son amusement était de faire
transporter les jeunes hommes dans ce paradis, après les avoir
endormis par quelque potion, et de leur faire goûter, à leur
réveil, toutes sortes de plaisirs pendant quatre ou cinq jours.
Ensuite, dans un autre accès de sommeil, il les renvoyait à leurs
maîtres, qui, les entendant parler avec transport d'un lieu qu'ils
prenaient effectivement pour le paradis, promettaient la jouissance
continuelle de ce bonheur à ceux qui ne manqueraient pas de courage
pour défendre leur prince. Une si douce espérance les rendait capables de tout entreprendre ; et le
Vieux de la Montagne se servit d'eux pour faire tuer plusieurs princes. Il
p8.005 avait deux lieutenants, l'un près de Damas, et l'autre dans le
Kourdistan. Les étrangers qui passaient par ses terres étaient dépouillés
de tout ce qu'ils possédaient. Mais Oulaou, ou Holagou, prit son château
par famine, après trois ans de siège, et lui fit donner la mort. Observons
que Marc-Pol n'est pas renommé par sa véracité, et que cette histoire n'a
jamais eu d'autre garant que lui. Quoique les relations de Marc-Pol aient paru, avec raison, suspectes à
quelques égards, cependant ses observations ont été confirmées sur beaucoup
d'articles, et nous réunirons ici ce qu'il a semé de plus curieux dans le
récit de sa route depuis le désert jusqu'à la Chine. Les Tartares le
nomment Lop, du nom d'une grande ville de la dépendance du khan, située à
l'entrée du désert, dont la situation est entre l'est et le nord-est. Il ne
faut pas moins d'un an, si l'on en croit Marc-Pol, pour arriver au bout de
cette vaste solitude, ni moins d'un mois pour la traverser dans sa
largeur : on n'y trouve que des sables et des montagnes stériles. Cependant
il s'y présente de l'eau tous les jours, mais souvent en très petite
quantité, et fort amère en deux ou trois endroits. Les marchands qui
traversent le désert de Lop sont obligés d'y porter des provisions : on n'y
voit aucune espèce d'animaux. Après avoir traversé ce désert de l'est au nord-est, on arrive dans la
province de Taugal : celle de Kamoul, qui en dépend, p8.006 renferme
quantité de châteaux et de villes ; sa capitale porte le même nom. Ce pays
touche à deux déserts : le grand, dont on vient de parler ; et le petit,
qui n'a que tro