fin du monde present - Catholique du Net

C'est bien cette deuxième édition, dont la page de titre porte « Deuxième ...... et
putabit quod possit mutare tempora et leges [69] ; c'est?à?dire qu'il abolira les
fêtes ...... Et Jésus?Christ, en saint Matthieu, se sert de ce passage pour
démontrer aux ...... qualité de juge il est indispensable en effet pour l'exercice de
la judicature, ...

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FIN DU MONDE PRESENT ET MYSTERES DE LA VIE FUTURE Par l'Abbé Arminjon
(1881)
Dans le texte de SAINTE THÉRÈSE reproduit sur notre couverture, on lit à la
2e ligne, de l'écriture de SAINTE THÉRÈSE : « l'impression que j'en
ressentis ». Le commentateur de l'Édition des Manuscrits autobiographiques
précise que le texte initial de SAINTE THÉRÈSE était « que j'en ressens »
et qu'une main « étrangère » a raturé le mot pour le transformer en
« ressentis ». La modification est très visible sur le texte. Il est bien
évident que l'expression « que j'en ressens », qui est celle de SAINTE
THÉRÈSE, est beaucoup plus forte que l'autre puisqu'il s'agit d'une
impression que SAINTE THÉRÈSE ressent encore plus de 7 ans après sa
première lecture de LA FIN DU MONDE PRESENT. © 1970 - by Office Central de Lisieux. Note Liminaire
Pourquoi cette réédition ? Il est rare, en effet, que l'ouvrage d'un auteur parfaitement ignoré du
plus grand nombre soit réédité cent ans après sa quatrième et plus récente
édition, cent vingt ans après la mort de l'auteur. Et cependant, comment hésiterait-on à présenter - au moins aux fervents de
sainte Thérèse et aux esprits curieux d'étudier le cheminement des
influences d'un livre sur une telle âme - cette Fin du Monde Présent et
Mystères de la Vie Future de l'abbé Arminjon dont la « petite » sainte de
Lisieux a dit qu'il avait été à l'égal de l'Imitation, l'aliment de son
âme ? Le long passage qu'elle consacre - huit ans plus tard ! - à ces souvenirs
de ses quatorze ans se trouve aux feuillets 46 et 47 du manuscrit de
l'Histoire d'une âme, et par le fait même, de l'édition dite des Manuscrits
autobiographiques. Mais laissons la parole à Mgr André Combes, le profond historien de
l'introduction à la spiritualité de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus[1]. A l'école de l'Imitation, la petite Thérèse n'a donc pu que renforcer et
développer sa notion d'une vie entièrement faite pour Dieu et résolue à ne
rien cueillir des joies terrestres. C'est ailleurs qu'elle a trouvé la
confirmation et les élucidations doctrinales que désiraient son impatience
des joies célestes et son estime souveraine d'une vie intégralement
consacrée à l'amour divin dans l'austérité du Carmel. 'A quatorze ans, avec mon désir de science, le bon Dieu trouva nécessaire
de joindre à « la plus pure farine, du miel et de l'huile en abondance ».
Ce miel et cette huile, il me les fit goûter dans les conférences de M.
l'Abbé Arminjon sur La fin du monde présent et les mystères de la vie
future. La lecture de cet ouvrage plongea mon âme dans un bonheur qui n'est
pas de la terre ; je pressentais déjà ce que Dieu réserve à ceux qui
l'aiment ; et voyant ces récompenses éternelles si disproportionnées avec
les légers sacrifices de cette vie, je voulais aimer, aimer Jésus avec
passion, lui donner mine marques de tendresse pendant que je le pouvais
encore[2].' En écrivant ces lignes, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus a rendu à
l'historien de sa pensée un service de tout premier ordre. Je ne crois pas,
en effet, qu'aucun de ceux qui auraient pu s'inquiéter de discerner les
influences subies par la petite Thérèse Martin fût allé chercher cet auteur
fort oublié qu'est l'abbé Arminjon. Il aurait eu tort, car le témoignage
est formel et, qui plus est, fort précis. Thérèse cite l'ouvrage qui a
satisfait son désir de science, elle nous fait connaître l'impression
éprouvée à sa lecture et elle résume en quelques mots extrêmement
suggestifs les avantages qu'elle est sûre d'en avoir retirés. Rien ne
saurait être plus important pour notre enquête[3].
Missionnaire apostolique, chanoine honoraire de Chambéry et d'Aoste, ancien
professeur d'Écriture Sainte, d'histoire ecclésiastique et d'éloquence
sacrée au Grand Séminaire de Chambéry, membre de l'Académie impériale de
Savoie, l'abbé Arminjon fut un prédicateur apprécié et recherché dont le
Catalogue des Imprimés de la Bibliothèque Nationale fait connaître un
certain nombre de discours, panégyriques ou conférences. En 1881, il
publia, à la Librairie de l'?uvre de Saint-Paul, sous le titre Fin du monde
présent et mystères de la vie future, un volume contenant neuf conférences
prêchées à la cathédrale de Chambéry et tendant, selon un avis au lecteur
assez remarquable, à lutter contre « l'erreur fatale et la grande plaie de
notre siècle » qui « est l'absence de l'esprit surnaturel et l'oubli
profond de la vie future ». S'expliquant sur son dessein, l'auteur
ajoutait : « Puisque les sages ont constaté de tout temps que les
contraires se guérissent par l'application des contraires, il nous a paru
que le remède le plus efficace pour combattre sûrement le mal invétéré du
naturalisme était un exposé clair, net, précis, sans diminution, des
vérités essentielles ayant trait à la vie future et à l'inévitable
conclusion des destinées humaines ». Comme un tel dessein répondait bien au désir de Thérèse, mais comme la
lectrice même de ce livre s'éclaire désormais à nos yeux ! Tout se passe, en effet, comme si ce livre lu, Thérèse avait conclu : « Un
exposé, le meilleur remède ? Non, mais une vie, une vie intégralement
surnaturelle, et tout entière toujours tendue vers son éternité ». C'est du
moins ce que Thérèse a fait, et son expérience montre à quel point sa
démonstration valait mieux que celle de son maître. Mais que l'auteur d'un
tel livre ait pu satisfaire l'avidité d'une telle lectrice, plonger son âme
dans un bonheur surnaturel, répondre à son pressentiment en lui apprenant
avec autorité ce que Dieu réserve éternellement à ceux qui l'aiment et
quelle disproportion sépare les récompenses divines des sacrifices qui les
achètent, qu'il ait pu inspirer à cette âme déjà sublime la volonté d'aimer
Jésus avec passion, voilà qui reste pour cet orateur trop oublié non
seulement un titre de gloire, mais un droit à la reconnaissance de tous les
dévots de sainte Thérèse, donc de l'Église entière. Car c'est avec lui que
Thérèse a précisé l'orientation définitive de sa vie ; c'est de lui qu'elle
tient les motifs doctrinaux qui ont rassuré son esprit et développé l'élan
spontané de son c?ur ; c'est même à son commerce que sont dus quelques-uns
des traits de son style et sa tendance à ne mettre nulle limite à ses
désirs. « Puissions-nous, disait l'abbé Arminjon, le 8 mai 1881, contribuer
à faire aimer Notre Seigneur Jésus-Christ et son Église et inculquer de
plus en plus à ceux qui nous liront cette vérité capitale : Servir Dieu et
observer ses commandements, c'est là tout l'homme »[4]. Comme ce désir a été exaucé ! C'est surtout par sa septième conférence « De
la béatitude éternelle et de la vision surnaturelle de Dieu » que ce livre
a dû frapper Thérèse. En pensant à cette influence, on ne peut lire sans
émotion des pages comme celles-ci : Comme jamais mère n'a aimé son fils le plus tendre, ainsi le Seigneur aime
ses prédestinés ; il est jaloux de sa dignité, et, dans la lutte du
dévouement et des libéralités, il ne saurait se laisser vaincre par sa
créature. Ah ! le Seigneur ne peut oublier que les Saints, lorsqu'ils
vécurent jadis sur la terre, lui firent l'hommage et la donation totale de
leur repos, de leur jouissance et de tout leur être, qu'ils auraient voulu
dans leurs veines un sang intarissable, pour le répandre comme un gage
vivant et inépuisable de leur foi ; qu'ils eussent désiré dans leur
poitrine mille c?urs pour les consumer d'inextinguibles ardeurs, posséder
mille corps, afin de les livrer au martyre, comme des hosties sans cesse
renaissantes. Et le Dieu reconnaissant s'écrie : « Maintenant, mon
tour » ![5] Au don que les Saints m'ont fait d'eux-mêmes, puis-je répondre
autrement qu'en me donnant moi-même, sans restriction et sans mesure ? Si
je mets entre leurs mains le sceptre de la création, si je les investis des
torrents de ma lumière, c'est beaucoup. C'est aller plus loin que se
seraient jamais élevés leurs sentiments et leurs espérances : mais ce n'est
pas le dernier effort de mon C?ur je leur dois plus que le Paradis, plus
que les trésors de ma science, je leur dois ma vie, ma nature, ma substance
éternelle et infinie. - Si je fais entrer dans ma maison mes serviteurs et
mes amis, si je les console, si je les fais tressaillir, en les pressant
dans les étreintes de ma charité, c'est étancher surabondamment leur soif
et leurs désirs, et plus qu'il n'est requis pour le repos parfait de leur
c?ur ; mais c'est insuffisant pour le contentement de mon C?ur divin,
l'étanchement et la satisfaction parfaite de mon amour. Il faut que je sois
l'âme de leur âme, que je les pénètre et les imbibe de ma Divinité, comme
le feu imbibe le fer, que, me montrant à leur esprit, sans nuage, sans
voile, sans l'intermédiaire des sens, je m'unisse à eux par un face à face
éternel, que ma gloire les illumine, qu'elle transpire et rayonne par tous
les pores de leur être, afin que « me connaissant comme je les connais, ils
deviennent des Dieux eux-mêmes ».[6] Il suffisait de recueillir le témoignage de Thérèse tel que nous le fait
connaître l'Histoire d'une âme et de lui attribuer l'importance qu'il
mérite pour déceler cette influence. Deux fragments thérésiens inédits[7]
qu'il m'est possible d'ajouter à ces pages confirment mon induction et
achèvent de lui donner toute sa portée. Ce livre avait été prêté à Papa par me