L'Invention du 21è siècle - MacroSociologie.com

3 déc. 2003 ... De plus le sens de la migration est opposé dans les deux cas: apical vers ......
Dans des cellules en phase stationnaire, l'expression de traR est limitée ..... C'est
donc un processus d'isolement pré-reproducteur qui est en cause. ...... L'auteur
cite plusieurs exemples d'exercices de ce type: le transfert d'une ...

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L'Invention du 21è siècle - Première partie - Le "milliard d'hommes" -
chapitre 1
(février 2007)
Les inconnues des "milliards d'hommes"
Quand Jules Romains publia, en 1938, son Verdun,[1] il fit grand
usage du "million d'hommes", cette matière que les Etats-majors avaient
coagulée au long des divers fronts de la guerre de 1914-18. Des années de
"guerre d'usure" en arrachèrent des "copeaux" humains par milliers, avant
que les pilonnages de Verdun hissent les dégats jusqu'à la dizaine de
milliers de tués par mois, si ce n'est par semaine - et parfois par
journée...
En ce temps-là, le "milliard d'hommes" échappait à l'entendement des
humains, car le monde en son entier en comptait à peine deux, y compris la
très vaste Asie, presque ignorée du "vrai" monde qui était européen (et
devenait américain). Un demi-siècle plus tard, l'explosion démographique
préoccupait les gouvernants aux populations déjà riches. Le monde se
remplissait un peu partout, il apprenait à compter par "milliards
d'hommes", les deux milliards et demi de 1950 faisaient place aux six
milliards de la fin du siècle. Le gros demi-milliard qui s'est ajouté à ce
total entre 2000 et 2007 sera vraisemblablement suivi de trois nouveaux
milliards d'ici le milieu du 21è siècle. Cette année-ci, il mourra environ
60 millions d'humains, mais il en naîtra 135 millions, soit un gain net de
75 millions : une grosse France pour une seule année. Mais sur la lancée
actuelle l'écart annuel entre les naissances et les décès va continuer de
se réduire, jusqu'à s'annuler ou davantage encore. Les démographes dont
l'art s'est affiné tout au long du 20è siècle s'attendent maintenant à ce
que la population mondiale atteigne un plafond de neuf à dix milliards
d'ici quelques décennies, sans doute peu après 2050, après un quadruplement
en un siècle.
Faisant usage des meilleures estimations prévisionnelles,
l'Inventaire du 21è siècle qui est disponible sur le présent site, a
consacré un dossier[2] à ces dernières décennies de l'explosion
démographique et à la répartition de leurs résultats entre les diverses
régions du système mondial. J'invite le lecteur à s'y reporter, car ces
données forment la toile de fond des réflexions qui vont suivre. En effet,
les "milliards d'hommes" déjà dénombrés ou prochainement attendus forment
des chaines d'interdépendance d'une longueur et d'un volume tels que
d'immenses problèmes parfois insoupçonnés vont se poser dans toutes les
sociétés. Les peuples et les gouvernements tarderont et peineront à s'y
ouvrir l'esprit. On peut se représenter ce qu'est un Etat - comme la Chine
ou l'Inde - dépassant le "milliard d'hommes" à son échelle propre, mais il
faut un réel effort pour s'imaginer ce que deviendra la pauvre et parfois
famélique Afrique qui, elle aussi, dépassera bientôt le "milliard
d'hommes", sans disposer d'une expérience étatique aisément adaptable à
cette échelle. La réflexion doit redoubler pour qui considère la densité de
peuplement des diverses régions mondiales. Sans trop de surprise, l'Asie
bat presque partout les records, sauf dans sa partie occidentale, c'est-à-
dire dans le tumultueux Proche et Moyen-Orient où elle ne dépasse que d'un
gros tiers la densité européenne. La surprise devient manifeste lorsque
l'on constate que l'Afrique est d'une densité comparable à celle de
l'Europe et de 10 % supérieure à celle de l'Amérique latine - où l'Europe
a déversé tant des siens et a transplanté tant d'Africains. Mais c'est à
propos de l'Amérique du nord que l'étonnement atteint son maximum, car
cette région sept à huit fois moins dense que les diverses Asies et
presque moitié moins chargée que l'Afrique, est de loin la moins dense. Son
rang change peu quand on défalque le grand nord canadien et les immenses
Montagnes Rocheuses (ainsi que les zones semi-désertiques des autres
régions du monde), si bien qu'il faut presque ranger cette riche Amérique
du nord aux côtés de l'Australie, parmi les Etats "où il y a beaucoup de
place" et qui sont "assez riches" pour accueillir sans trop d'efforts
financiers de multiples nouveaux "millions d'hommes". La surprise redouble
lorsqu'on cherche où se trouvent les quartiers urbains à très forte densité
qui soient organisés et administrés de façon "vivable" : pour le moment
quelques villes hollandaises partagent cet honneur avec Singapour, mais non
avec Hong-Kong ni avec le Bronx new-yorkais, zones où la densité du
peuplement est du même ordre, car la riche Amérique et la Chine encore
pauvre y maîtrisent mal le devenir urbain. Sans compter l'épouvantable
spectacle qu'offre presque partout la longue litanie des mégalopoles. Au
reste, le problème n'est pas à juger principalement à l'échelle des
bidonvilles ou des quartiers urbains un peu plus avenants, car à ce stade,
on atteint presque le terminus d'une longue liste de malheurs dont la
sururbanisation est l'un des aboutissements. En effet, le c?ur du problème
concerne l'aptitude des divers types de société à faire en sorte que le
contrôle des naissances, l'éducation des enfants, la socialisation des
jeunes adultes; le fonctionnement des principaux autres rouages sociaux et
l'évolution des mentalités dont les "milliards d'hommes" de tous âges sont
porteurs, deviennent compatibles avec un ordre social qui ne se dégrade
pas, et qui, même, continue de progresser cahin caha vers un certain
supplément de bien-être pour la majeure partie de la population
mondiale.[3] Bref, il faudrait analyser toutes les sociétés en tous leurs
aspects économiques, politiques et culturels, pour se représenter
clairement ce à quoi notre monde doit s'attendre du fait de l'inversion
démographique annoncée. Je vais effleurer cette tâche immense, en passant
en revue, une vaste liste de problèmes qui se rapportent tous au devenir
démographique de la planète. Les principales omissions de ce parcours,
nullement exhaustif, concerneront les problèmes de la guerre auxquels j'ai
déjà consacré trois investigations dont les résultats sont disponibles sur
le présent site.[4] Une multitude de chocs majeurs Une question sera longuement débattue au cours des prochaines années
: celle du ou des "milliards d'hommes" qui viendraient s'ajouter aux 9 à
10 milliards annoncés par les démographes. Le fait est que l'on compte
aujourd'hui 35 pays, presque tous situés en Afrique sub-saharienne où les
femmes donnent encore naissance à 5 enfants, en moyenne. En se prolongeant,
une telle procréation entraînera encore une forte natalité quand ces filles
aujourd'hui plus nombreuses que leurs mères seront devenues nubiles, même
si toutes appliquent un plus strict contrôle des naissances. De tels
exemples se répéteront sans doute pendant quelque temps, Mais ceci ne
dément pas l'hypothèse retenue par les démographes, car ils ont en vue une
réduction mondiale moyenne des naissances, laquelle continue de
s'accélérer. Des baisses massives de la fécondité s'enregistrent dans des
pays tels que l'Iran, l'Algérie ou la Turquie où on ne les attendait pas de
sitôt. Le Maghreb et une partie du Proche et Moyen-Orient rejoint ainsi les
vastes régions d'Amérique latine et d'Asie orientale où la stabilisation
démographique est en bonne voie, tandis que les pays d'Europe et d'Amérique
du nord où une décrue de la population se dessine parfois, sauf à être
masquée par une forte immigration. Ainsi les débats se centreront de plus
en plus sur le poids relatif, dans la population mondiale, de certaines
régions "retardataires" (africaines notamment). Ces régions souffriront
plus longtemps des surcharges liées à leur population exubérante, feront
éventuellement peser des menaces plus graves sur leur voisinage et des
demandes plus vives sur les ONG et les agences internationales qui leur
porteront secours. Bref, le surcroît de difficultés pourra être durable,
mais il sera localisé. A l'échelle mondiale, le retournement sera acquis,
l'explosion démograpghique fera place dans un nombre croissant de pays à
une stabilisation, voire à une régression démographique, comme il en est
déjà maints exemples, du Japon à l'Allemagne.
Peut-être le choc principal tiendra-t-il à l'inégale expansion des
classes d'âges différents. Les graphiques qui illustrent les divers types
de population se présentent toujours comme des empilements de tranches
d'âge, les dernières nées tout en bas et, de proche en proche, les plus
âgées jusqu'au sonmmet. Quand la population se stabilise, les tranches
d'âge tendent à devenir égales et, donc, leur graphique devient
rectangulaire, mais si le déficit des naissance perdure, les classes les
plus jeunes sont moins nombreuses que celles de leurs parents et grands
parents, si bien que le graphique prend peu à peu la forme d'un triangle
inversé, c'est-à-dire porté par sa pointe. Tel est le mouvement que l'on
peut observer au Japon et qui est déjà bien amorcé en Allemagne ou en
Italie, etc.
En 2000, les plus de 60 ans comptaient pour 10 % de la population
mondiale, mais leur pourcentage aura plus que doublé en 2050. Dans ce
total, l'Inde suivra presque la moyenne mondiale, tandis que le Japon,
premier champion du contrôle démographique, qui comptait déjà 23 % de plus
de 60 ans en 2000, dépassera les 42 % en 2050. Le mouvement se généralisera
peu à peu, la population vieillira en chaque pays, mais avec d'énormes
décalages d'une région à l'autre. Ainsi, pa