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3 La rationalisation des savoirs à enseigner, vecteur du processus de ..... pour
entreprendre ce chantier emprunteront tantôt à l'histoire du système éducatif, .....
que les items 3 à 5, évoquant le contenu, se rapportent plutôt à la dimension .....
les voici promus à l'exercice d'un rôle pédagogique central dans l'établissement.

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UNIVERSITE DE NANTES MASTER 2 RECHERCHE « Sciences de l'éducation et didactiques »
OPTION : Sciences de l'éducation
Apports épistémologiques à la didactique de l'Information-documentation Des outils pour identifier, référer et structurer
le domaine conceptuel Présenté par Pascal DUPLESSIS Tome 1 Dirigé par Michel FABRE Année 2005-2006
Sommaire Introduction générale
......................................................................
Partie 1 : La documentation : d'une matière pour l'enseignement
à une matière d'enseignement
Introduction 1 La double nature de la documentation 11. Approche épistémologique
12. Terminologie
13. Hypothèses de lecture
2 Genèse de la pédagogie documentaire 21. De la documentation pédagogique à la pédagogie de la
documentation
22. Constitution de la pédagogie documentaire
23. 1991-2005 : La rationalisation de la formation info-documentaire
24. Bilan
3 La rationalisation des savoirs à enseigner, vecteur du processus de
professionnalisation 31. Et d'abord, un métier
32. Récit d'une conquête
33. Vers la rationalisation des savoirs
34. Des professionnalités non convergentes
Conclusion Partie 2 : Délimitation d'un champ de savoirs à enseigner en Information-documentation Introduction
1. Un cadre de réflexion : la didactique 11. La didactique : définition, histoire, épistémologie, tâches et
outils conceptuels
12. La dimension épistémologique de la didactique comme cadre
théorique pour servir
à la délimitation d'un champ de savoirs à enseigner en
Information-documentation
13. Problématisation : la question de la mise en forme scolaire 2- Etat des lieux de la didactique de l'Information-documentation 21. Premiers pas, premières orientations
22. Une nouvelle impulsion au tournant des années 2000
23. Apparition d'un nouveau concept : le curriculum
24. Des chantiers ouverts sur le terrain
25. Des perspectives universitaires
26. Un bilan fait d'esquisses : la référence, le cadre et le contenu 3- Examen d'un corpus de notions candidates 31. Objectifs de l'étude
32. Méthodologie
33. Analyse des données
34. Bilan
Conclusion
Partie 3 : Des outils didactiques pour référer,
définir et structurer la matière Introduction
1. La référence des savoirs documentaires: entre légitimation,
transposition, et création 11. La filiation scientifique, voie de légitimation
12. Le concept de pratiques sociales de référence, autre modalité de
la transposition
13. L'approche contre-transpositionnelle, source de création
14. Bilan
2. Des savoirs structurants : l'organisation interne des concepts 21. Des notions aux concepts
22. Réception du concept de concept en didactique
23. Les niveaux de formulation conceptuelle
24. Bilan 3. Des savoirs à structurer : l'organisation externe des concepts 31. Les concepts intégrateurs de l'Information-documentation
32. Les réseaux conceptuels
33. Bilan
Conclusion
Conclusion
générale.....................................................................
..................
Références documentographiques
Table des matières INTRODUCTION GENERALE
Pourquoi la question d'une didactique de l'Information-documentation
se pose-t-elle aujourd'hui ? Exprimée ainsi, la question appelle à se
détacher de l'état présent pour regarder en arrière, du côté des origines,
et à reprendre le long chemin parcouru dans l'espoir d'en saisir les
principales étapes. Mais toute entreprise de reconstruction du passé
nécessite que l'on adopte un regard particulier. Celui-ci ne peut être, en
l'occurrence, qu'épistémologique, explorant l'ensemble des faits qui ont
concouru à la formation de l'idée selon laquelle la documentation, de
matière documentaire à l'usage des enseignements, pourrait devenir elle-
même une matière d'enseignement. Un chemin long d'un demi-siècle relie ces
deux états.
L'Information-documentation, aujourd'hui, est une notion émergente,
bien qu'encore floue à de nombreux égards. Ainsi, de manière générale, elle
comprend tout ce qui ressort de la documentation scolaire, à savoir ses
deux dimensions de gestion et de formation. C'est cependant vers ce dernier
pôle qu'elle tend à se particulariser, hésitant entre les diverses
appellations de maîtrise de l'information, d'éducation à la culture de
l'information ou bien encore de littérisme informationnel (information
literacy). Par ailleurs, l'apposition des deux termes - information et
documentation - invite à établir un lien légitimant avec les Sciences de
l'information et de la documentation appelées à servir de référence. Quoi
qu'il en soit, cette formation linguistique est récente, puisque le
syntagme n'est apparu qu'à la fin de la dernière décennie, et n'a été
normalisé que depuis peu[1].
En ce cas, de quoi était-il question auparavant ? Le terme
information s'avère une adjonction récente. Documentation, employé seul,
affichait sa forte proximité avec la matière d'une part, cet ensemble
constitué de documents, et avec les techniques permettant leur traitement,
à savoir l'analyse, le stockage et la recherche de ces derniers. Ainsi le
Manifeste de la FADBEN (Fédération des enseignants documentalistes de
l'Education nationale) titre-t-il en 1978 Documentation discipline
nouvelle. S'il n'est alors encore question que de formation méthodologique
à la recherche documentaire et à l'usage du document, cette revendication
marque cependant une étape charnière entre le simple emploi du document en
appui du cours, préconisé par l'institution en 1952, et l'idée
contemporaine selon laquelle le concept même de document pourrait devenir
un objet de savoir à enseigner.
Certes, le glissement d'appréciation, étiqueté par cette évolution
terminologique, peut s'expliquer de différentes manières. Pour Y. Le Coadic
(1994) par exemple, cette mutation rend compte d'un changement de paradigme
effectué en quelques décennies à peine, lorsque l'objet de toutes les
attentions a cessé d'être la bibliothèque, le livre ou le document
(bibliothéconomie, documentologie), pour devenir l'information en tant que
substance dont on étudie la nature, la genèse et les effets (Science de
l'information). En illustration à cela, il n'est que de faire remarquer
avec quelle force sont introduits, dans notre société comme dans l'école de
celle-ci, les nouveaux concepts de société de l'information et de culture
de l'information.
Mais cela suffit-il pour que l'on en vienne à évoquer la possibilité
d'une nouvelle matière scolaire ? Il faudra bien tout d'abord rendre compte
du processus qui a fait que la Documentation, d'un objet pour étudier,
devienne pour certains un objet à étudier. Ensuite pourra-t-il être
question d'analyser ce dernier, de saisir dans quel cadre il s'inscrit et
d'étudier les conditions de son émergence.
On le voit au travers de cette préoccupation ici affirmée, la
réflexion que nous développerons dans cette étude ne prendra pas sa source
dans la sphère des Sciences de l'information et de la communication, mais
bien dans celle des Sciences de l'éducation.
Il s'agira, en effet, de chercher à saisir pourquoi, et comment,
s'est opéré ce passage d'une pratique professionnelle (celle du
documentaliste, celle du professeur de discipline utilisant le document), à
un projet d'enseignement. Les types de savoirs mis en jeu dans l'un et
l'autre cas étant totalement distincts, la rupture constatée est bien quant
à elle de nature épistémologique, tant elle correspond à un changement
radical de statut, de concepts et de visées relatifs à la Documentation.
Mais s'agit-il vraiment de rupture, ou seulement d'évolution, de
transformation progressive d'un état préexistant vers un état nouveau ? En
d'autres termes, l'Information-documentation, matière scolaire aujourd'hui
en questionnement, existait-elle en puissance dans la matière documentaire
dès lors que celle-ci était introduite dans l'institution, en 1952 ? Posée
en ces termes, la question amène à considérer trois orientations
distinctes :
- est-il possible de penser l'école comme une machine à produire des
formes (scolaires) à partir de la matière que l'on y introduit ? Quelle
est, dès lors, la genèse de ce projet d'enseignement ?
- est-il possible de penser les objets scolaires considérés, i.e. les
savoirs à enseigner relatifs au champ info-documentaire, comme
manifestation de cette forme ? Comment émergent, s'imposent et se
structurent ces objets de savoir ?
- est-il possible de penser la forme scolaire, non pas seulement en
termes d'objets, mais également en termes d'agents responsables de la mise
en forme de la matière, à savoir l'administrateur, les professeurs de
discipline et la « profession » ? Comment ce bouillonnement de la matière
en vient-il à produire les conditions concrètes de sa réalisation, aussi
bien en termes d'espace, d'interrelations entre les disciplines que de
métier ?
Appréhender ainsi l'Information-documentation comme ayant pré-existé
en puissance dans la matière documentaire est risqué. Suivre en effet plus
avant cette théorie aristotélicienne de la forme conduirait à croire en une
possible entéléchie de la Documentation, i.e. rêve