Histoire de l'éducation physique

A ce sujet, il est regrettable que certaines ligues ne respectent pas les ......
AMIENS est prévue, elle ne sera réclamée qu'en cas de résultat négatif de l'
exercice. ...... Après examen de l'épreuve et du corrigé les Membres du Jury ont
découvert une .... pour les champions et d'offrir des bons d'achats du type "carte
décathlon".

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M. BAQUET

EDUCATION SPORTIVE. INITIATION ET ENTRAINEMENT
(extraits)

Godin - 1942



L'EDUCATION PHYSIQUE ET LE SPORT
(Introduction)

Fais du sport pour te distraire, mais prépare les efforts et développe les
qualités par une éducation physique rationne1le.

Ce livre traite du sport, prolongement de l'Education physique de base. Il
s'adresse aussi bien aux débutants qu'aux sportifs exercés et à leurs
éducateurs.
Pour se comprendre, il est désirable de parler la même langue, c'est
pourquoi je ferai une discrimination entre le Sport et l'Education
Physique, bien que celui-ci s'intègre dans celle-là.
Opposées souvent l'une à l'autre, ces deux activités se complètent d'une
façon parfaite.
L'Education Physique doit tendre à améliorer et à développer les qualités
physiques et morales d'un sujet. Inutile de rappeler ici les multiples
définitions données par les créateurs de méthodes.
Le sport, au contraire, vise à l'utilisation et accessoirement, au
développement de ces mêmes qualités.
L'éducation physique accroît la force et les moyens d'action ; le sport,
lui, se propose d'extérioriser, de mettre en valeur les qualités diverses
innées ou acquises d'un individu ou d'une collectivité.
L'antagonisme provient de ce que l'on a longtemps confondu l'un et l'autre.
L'ignorance disparaît peu à peu, fort heureusement, mais il reste à dégager
pas mal d'idées et de faits pour obtenir du sport les bienfaits qu'on
attend de lui, c'est-à-dire une jeunesse saine, confiante, volontaire et
altruiste.

Il faut ensuite faire une distinction entre les sports individuels, comme
les courses, les sauts, les lancers, la natation, la boxe, la lutte, les
agrès, etc.... et les sports collectifs : football, basket-ball, hand-ball,
rugby, etc...
Il est ridicule, là encore, de les opposer l'un à 1'autre, car ils ont tous
deux leurs vertus éducatives. Cependant il faut souligner, dès à présent,
combien les sports collectifs, étant surtout des jeux récréatifs, offrent
suffisamment d'attrait par eux-mêmes pour ne pas être encouragés au même
degré que l'Education Physique ou les sports individuels, dits sports de
base.

1° - LES SPORTS INDIVIDUELS possèdent une valeur formative indiscutable,
tant au point de vue des qualités physiques : force, résistance, vitesse,
coordination, adresse.... que des qualités morales : persévérance,
confiance en soi, volonté en particulier. Leur pratique doit être
recommandée de bonne heure, vers 10 ou 12 ans chez les individus normaux ne
relevant pas évidemment de la gymnastique médicale.
Qu'on ne se méprenne pas, il ne s'agit nullement d'entraînement spécialisé
ou de compétition supérieure, mais de l'apprentissage du geste sportif
selon les directives pédagogiques que je donnerai plus loin. La technique
de certains sports individuels est parfois très compliquée, fort longue à
acquérir par conséquent ; elle doit être enseignée dès l'enfance, à l'âge
où l'individu n'a pas encore acquis de mauvais automatismes ou un
développement musculaire excessif préjudiciable à cet apprentissage. Par
ailleurs, grâce à une saine émulation, sagement dosée, il est possible de
donner simultanément à l'enfant le goût de l'effort.
2° - LES SPORTS COLLECTIFS et tous les grands jeux utilisent et développent
accessoirement des qualités physiques, morales, techniques et
intellectuelles. On nie souvent leur valeur éducative. J'estime, au
contraire, qu'elle est considérable, à une double condition cependant :
1° D'être enseignés avec méthode,
2° Dirigés avec fermeté,
ce qui n'est pas toujours le cas dans notre pays, où ce sont parfois les
joueurs qui font la loi. Souvent même, c'est le public, ou les critiques
dénuées de bon sens d'un journaliste incompétent qui font du tort au sport.
Le sport doit être créateur et éducateur. Enseigné et pratiqué
rationnellement, il a prouvé sa valeur en Amérique, en Finlande, en Suède,
en Angleterre et en Allemagne.
L'éducateur sportif, tout comme l'arbitre d'un jeu, est une conscience qui
s'impose et doit rappeler à l'ordre les enfants, les joueurs, le public
même.
Par la pratique des jeux et des sports collectifs, on apprend dès l'enfance
à quoi on s'expose si l'on n'obéit pas à la loi, celle du jeu comme celle
de la vie. il s'agit de créer des habitudes qui seront utiles à l'homme et
au citoyen.
Jouer ne consiste pas seulement à bien appliquer la technique et les
règles. Le maître doit apprendre en outre l'esprit dans lequel on doit
jouer afin d'inculquer aux jeunes gens, avec le respect d'autrui, c'est-à-
dire de l'adversaire, le sens de l'union et de la cohésion.
Les sports collectifs développent le sens social et ont le rare mérite
d'obliger l'enfant à se plier, à se soumettre, à obéir.


LES VERTUS DU SPORT
En France, le sport a dévié, par absence de maîtres de sports compétents.
Jusqu'à présent, ni dirigeants, ni éducateurs n'avaient pu être formés
spécialement pour cette tâche, et la plupart de ceux qui écrivent ou en
parlent, n'en connaissent pas toujours toutes les vertus.
Suffit-il d'avoir évolué en petite culotte sur un stade pour connaître
toute sa valeur ? S'imagine-t-on que le fait de frapper un ballon, de
courir à pied, à bicyclette ou de faire de la boxe donne automatiquement à
la jeunesse les qualités dont nous venons de parler ?
Nullement.
Le sport a des vertus, mais des vertus qui s'enseignent. L'action physique
doit être secondée par une action constante sur l'esprit, laquelle retentit
sur le caractère, autrement le sportif peut devenir un être insupportable.
Comme on l'a dit avant nous : « C'est de la morale en action », mais c'est
en même temps une lutte, un combat contre soi-même ou son semblable.
Le sport doit être une école de discipline individuelle ou collective.
Il doit être tour à tour l'un et l'autre, et cette discipline sportive doit
se retrouver dans les actes de la vie.
On conçoit bien que cette mesure, cette adresse qu'il réclame au point de
vue pédagogique, permet de dire que ne peut l'enseigner qui veut.
Etre technicien ne suffit pas.
Le problème consiste à trouver et à former des éducateurs pleins
d'enthousiasme et susceptibles d'agir tour à tour ou simultanément sur le
corps, le caractère et l'esprit même des enfants. Sans dirigeants, sans
maîtres capables et expérimentés, nulle réforme, nulle éducation ne peut
réussir.
Nous en avons de nombreux exemples dans notre pays, où nos enfants n'ont
jamais été éduqués physiquement d'une façon rationnelle par l'Education
Physique d abord, par le Sport ensuite.
Et c'est, sans aucun doute, pour avoir négligé cela que nous avons accumulé
durant un certain temps les défaites sportives internationales.
Opposerons-nous le sport individuel au sport collectif ? Non, certes. Ces
deux activités se complètent d'une façon harmonieuse et nous réclamons que
notre jeunesse soit dirigée, après le développement général de base, par
l'Education Physique et par l'initiation sportive, vers la pratique
obligatoire de plusieurs sports individuels et collectifs. En effet, il n'y
a pas de sport complet, mais des activités qui se complètent.
Eclectisme ? Si l'on veut ! Cela n'exclut pas la fermeté et l'unité dans
l'éducation. La vérité ne réside pas dans le sectarisme, non plus que dans
un dogmatisme étroit.
La grande difficulté, pour le maître de sport, l'éducateur en général,
qu'il soit moniteur, dirigeant ou même journaliste, - car celui-ci aussi
est, selon nous, un éducateur responsable - est de faire en sorte que la
pratique du sport conduise à appliquer en dehors de celui-ci, des vertus
développées par lui.
Modeler le corps, l'embellir, améliorer la technique, la tactique et, d'une
manière générale augmenter le rendement qualitatif et exclusivement sportif
d'un sujet, c'est réaliser une partie de la tâche ; ce n'est pas résoudre
le problème de l'éducation intégrale, c'est-à-dire de la formation
physique, morale et intellectuelle de l'individu, corps, âme, esprit.
Nous devons nous acheminer vers la création de l'idéal antique, l'homme :
beau, bon et brave, non seulement sur les stades, mais en dehors de celui-
ci.
Le sport collectif est un moyen d'y parvenir à condition de souligner au
moment voulu - rude tâche pour l'éducateur ! - qu'il y a lieu d'exalter et
de dominer tour à tour, l'individualisme ou la personnalité dans l'intérêt
de l'équipe ou du groupe.
Voilà un des buts que se propose la pratique des sports collectifs, c'est-à-
dire : grandir, magnifier, fortifier l'esprit d'équipe.
Cette soumission de l'individu, cet altruisme, cet abandon de soi-même au
profit d'un tout, ne s'apprend pas à l'âge adulte ; il s'inculque dès le
jeune âge, pratiquement, par le sport, car l'enfant n'étant pas apte à
saisir certaines spéculations abstraites, il est nécessaire de matérialiser
sur le terrain et de lui faire subir les conséquences d'un manquement à la
loi de l'interdépendance des êtres, de détruire en lui l'esprit de chicane
et de resquille, de dénoncer le mercantilisme sportif, de redresser les
écarts de langage et de tenue, de prôner le désintéressement et, d'une
manière générale, d'obtenir le contrôle de soi, le respect d'autrui. Voilà
ce qui s'impose pour un éducateur digne de ce nom.
Son rôle doit consister, en outre, à inculquer l'esprit de discipline, à
faire abstraction de sa personne, à obéir.
D'aucuns ont avancé que la pratique des sports « n'apaisait pas les
instincts mais les surexcitait ». Inutile d'insister sur la véracité de ces
observations qui