Apport du langage XML ... - Archive EduTice

Si le projet se base sur xml, il veut également tabler sur l'usage de « clients web
.... La liste d'exercices « à choix » a été ensuite générée en cliquant avec le ...

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Apport du langage xml dans un projet « artisanal »


Une étude de cas


Luc-Olivier Pochon* - Anne Maréchal**

* Institut de recherche et de documentation pédagogique
Case postale 54
CH-2007 Neuchâtel
luc.pochon@unine.ch

** Institut pédagogique neuchâtelois, HEP-BEJUNE
Rue du 1e Août 33
CH-2300 La Chaux-de-Fonds
anne.marechal@hep-bejune.ch

RÉSUMÉ. Dans le cadre de la production « artisanale » d'environnements
d'apprentissage au niveau de l'enseignement professionnel, cet article
décrit l'évolution d'une série de projets allant du modèle ham avec une
interface propriétaire primitive, à l'utilisation de sgml / xml avec une
interface fournie par les navigateurs « web » standard. Cette évolution est
analysée selon trois volets : l'aspect technique, l'organisation des
contenus, les possibilités de développement participatif. L'article montre
que la philosophie du projet a pu être conservée lors de la migration du
système sous xml. Presque tous les problèmes techniques et d'organisation
des contenus ont trouvé des solutions. Des hypothèses sont faites quant à
la façon dont les formateurs-auteurs apprivoisent cette « nouvelle »
technique.
ABSTRACT. In the context of "hand-made" production of learning
environments, at the level of professional education, this article
describes the evolution of a line of projects, from the ham model,using a
primitive proprietary interface, to the usage of sgml / xml, using a
standard web browser as interface.This evolution is analyzed with respect
to three facets : technical aspect, organization of content, and
possibility of collaborative developement. The article shows that the
project philosophy could be kept throughout the system migration under xml.
Almost all technical problems and those related with organization of
content were solved. We formulate hypothesises about the way content
developpers domesticate this "new" technique.
MOTS-CLÉS : systèmes auteurs, apprentissages de base, formation continue et
professionnelle, processus de développement, langage xml.
KEYWORDS : authoring systems, basic learning, continuing and vocational
training, xml language.


1. Introduction

1.2. But et cadre

Le but de cet article est de présenter quelques étapes de l'évolution
d'une série de logiciels de mise à niveau (remédiation) en début de
scolarité professionnelle et en formation des adultes. Ces logiciels sont
développés selon une « approche artisanale » visant à atteindre un niveau
de qualité supérieur à celui de productions personnelles, sans
nécessairement aboutir au fini d'un produit commercial. Leur utilisation se
limite généralement à quelques établissements de formation.

Le développement se fait de façon sporadique. Les modules sont réalisés
sous l'impulsion et la supervision de quelques collaborateurs (dont les
deux auteurs) issus d'institutions diverses regroupés en association (voir
les crédits en fin d'article). Une partie des choix techniques et une
grande part de la réalisation des contenus sont dus aux formateurs ou
enseignants en contact direct avec les utilisateurs finals, les apprenants.
De cas en cas, il peut être fait appel à des travaux de programmation
souvent réalisés sous la forme de travaux de diplômes dans l'école
d'informatique impliquée dans les projets.

Cette organisation de la conception est liée à un certain nombre de
principes et objectifs de base. Il s'agit notamment de fournir un
environnement permettant de déployer du matériel didactique sous diverses
formes (documents à imprimer, fiches d'informations, séquences
d'exercisation, parcours tutorés) soit sur des postes isolés, soit à
travers un réseau informatique, ceci aussi bien sur des machines d'un
établissement scolaire que sur les ordinateurs personnels des apprenants.
Les contenus concernent l'enseignement général et les apprentissages de
base.

Les principes précédents, l'hétérogénéité du parc d'ordinateurs des
établissements d'enseignement, l'utilisation de machines parfois peu
performantes, de même que des aspects de coût, conduisent à respecter un
principe de simplicité qui se traduit par : développement rapide, usage de
standards, facilité de migration.

Un autre principe, à base spéculative, est de tabler sur la dynamique
pédagogique engendrée par un développement en mode collaboratif qui peut
mettre à contribution jusqu'aux apprenants eux-mêmes.

De façon plus générale, cette démarche, entre recherche et développement,
se place dans la complexité d'une situation de terrain. Elle s'inscrit dans
la durée. Elle cherche à maintenir un équilibre entre les aspects humains
et techniques. Du point de vue de la recherche pédagogique, elle s'insère
dans la lignée des recherches participantes. Concernant le développement
informatique, elle rejoint l'approche écologique décrite par [Linard,
1998 ; 2001], approche que nous nommons également participative. Elle se
trouve décrite plus explicitement par [Pochon & Grossen, 1997] et rejoint
celle d'autres travaux auxquels les auteurs ont été associés en partie,
notamment celui concernant l'usage de « nouveaux outils » dans les
apprentissages professionnels [Perret & Perret-Clermont, 2001] ou celui lié
à la réalisation de multimédias pour l'école obligatoire [Lambolez & al.,
2002].

Dans cette démarche, les choix effectués ne sont pas tous explicitables
ni optimaux du point de vue technique et pédagogique. Ils constituent
souvent des compromis qui résultent de propositions et d'actions des
acteurs concernés. Quant aux « produits » réalisés, il faut les placer dans
la catégorie des « environnements centrés sur le processus » décrite par
[Lapujade & Ernst, 1996].

Nous précisons encore que les réflexions qui font l'objet de cet article
se basent principalement sur les usages vécus et observés au Centre
professionnel du littoral neuchâtelois (www.cpln.ch) qui regroupe plusieurs
écoles et centres de formation (désigné par la suite par « l'école »).

Le fait qu'un établissement professionnel soit un lieu où l'« approche
artisanale » est mise en oeuvre n'est pas dû au simple hasard. Dans ce type
d'école, les compétences techniques sont à disposition et l'ordinateur fait
partie de l'environnement quotidien des enseignants et des élèves. De plus,
l'enseignement professionnel est demandeur de systèmes de remédiation.

Pour que la démarche ait une réelle efficacité, les projets tablent sur
une certaine continuité. Sur ce point, l'évolution du matériel et des
logiciels de base pose un certain nombre de problèmes que la deuxième
partie de l'introduction va préciser.


1.2. La problématique de la continuité

Le principal problème rencontré dans l'« approche artisanale » est celui
de la possibilité de réutilisation d'anciens contenus au fur et à mesure de
l'évolution du matériel et des logiciels de base, ceci dans les
perspectives conjointes de réduction de coûts et de motivation des
formateurs à créer des contenus susceptibles d'être complétés et enrichis
peu à peu.

Cet article montre, lié à cette problématique, comment les projets en
sont arrivés à l'utilisation de xml, les problèmes rencontrés lors de la
« migration », les quelques solutions adoptées. Il discute la compatibilité
entre l'approche adoptée et les outils techniques liés à xml. Les
différents aspects sont organisés en trois volets. Chacun d'eux
particularise la problématique générale en posant quelques questions
typiques qui s'inspirent de la présentation de l'usage de xml en pédagogie
faite par [de La Passardière & Giroire, 2001]. Ces trois volets sont :

- L'aspect technique : Ce point concerne la structuration logique des
documents, l'usage de feuilles de style, le contrôle de la syntaxe et les
multi-liens (liens avec plusieurs cibles). Nous y ajoutons le problème de
la gestion du contexte, c'est-à-dire de l'ensemble des paramètres qui
permettent d'ajuster les interactions au profil déclaré de l'apprenant
(niveau, type de suivi, etc.).

- L'organisation des contenus : Outre la structuration des documents
pédagogiques au sens commun du terme et des possibilités de leur
réutilisation selon plusieurs formats, ce point concerne les « documents
pivots » et les métadonnées. Ces dernières servant à indexer les contenus.
Les « documents pivots » sont présentés par [de La Passardière & Giroire,
2001] comme « des documents rassemblant des liens entre des fragments de
contenus à l'extérieur des contenus eux-mêmes » contrairement, par exemple,
à ce que propose html. Dans ce volet, sont présentés les différents aspects
que ces « pivots » ont pris lors de la migration.

- Les possibilités de développement participatif : Ce volet s'intéresse
aux conditions de réalisation des contenus ou de paramétrisation des
environnements tutoriels et d'apprentissage par les formateurs eux-mêmes,
avec la collaboration éventuelle d'une personne ressource, ceci dans la
tradition des « logiciels ouverts » [Mailleux, 1985]. Il constitue le point
clé de l'« approche artisanale ». Dans ce cadre, nous définirons et
discuterons l'« approche document » adoptée. Nous examinerons également la
proposition de [de La Passardière & Giroire, 2001] : « xml permet de se
concentrer sur le contenu sans se préoccuper de la mise en page ».

A noter encore que le processus de migration ne concerne pas seulement
les contenus mais l'interface également. Si le projet se base sur xml, il
veut également tabler sur l'usage de « clients web » standard afin de
profiter au maximu