Principales méthodes de prévision de récoltes

16 mai 2000 ... On calcule le ratio entre les valeurs des deux types de déclarations ...... telles que
le déficit hydrique, la radiation solaire nette, l'évapotranspiration. ..... par les
rendements corrigés par les données de l'agrométéorologie, ... Une fois la
récolte effectuée, on trouve la véritable production et le rendement réel.

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|ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR|OBSERVATOIRE ECONOMIQUE ET |
|L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE |STATISTIQUE D'AFRIQUE SUBSAHARIENNE|


















Réunion technique sous-régionale sur les méthodes de prévisions de récoltes
des cultures vivrières

BAMAKO 15-16 MAI 2000


RAPPORT DE SYNTHESE




Introduction


La réunion technique sur les méthodologies de prévision des récoltes des
cultures vivrières pour les pays de la sous région Ouest-Africaine s'est
tenue à Bamako, Mali du 15 au 16 mai 2000, dans les locaux de AFRISTAT[1].
Huit spécialistes africains de statistiques agricoles, des experts et
consultant de la FAO, des experts d'AFRISTAT et d'AGRHYMET[2] y ont pris
part. Les spécialistes qui étaient présents sont du Burkina Faso, du
Cameroun, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Tchad.
Cette réunion, conjointement organisée par la FAO et AFRISTAT a visé
l'identification des thèmes à développer dans le guide méthodologique de
prévision des récoltes, que la FAO se propose de publier. C'est ainsi que
lors de la cérémonie d'ouverture, après l'allocation de bienvenue des
autorités de AFRISTAT, le représentant du Directeur de la Division de la
statistique de la FAO a tenu à placer la réunion dans le contexte précis de
l'élaboration du guide en question. A cette fin, les discussions ont porté
sur les points suivants:

1) Activités de prévision des récoltes dans les pays du CILSS[3];
2) Etude de cas des méthodologies utilisées dans différents pays;
3) Présentation générale de méthodologies de prévision des récoltes;
4) Discussions orientées: problématique de l'estimation de la production
des tubercules; méthodes d'évaluation des pertes dues aux calamités
naturelles;
5) Diffusion des données de prévision de récoltes;
6) Discussions sur le contenu d'une publication FAO sur les aspects
statistiques des prévisions de récoltes.
Les principaux résultats de ces travaux sont présentés ci-après.

1. Importance des prévisions de récoltes dans le processus de prise de
décision


Les participants ont insisté sur l'importance des prévisions de récoltes
céréalières dans la prise de décision dans le domaine de la sécurité
alimentaire, principalement dans les pays du CILSS. Dans ces pays, à la
suite des sécheresses des années 1980, le bilan céréalier prévisionnel est
établi annuellement, sur la base des prévisions de récoltes principalement.
Ce bilan qui fait le rapprochement entre les disponibilités et les besoins
prévisionnels, est devenu au fil du temps, un instrument indispensable de
politique à court terme. On s'y réfère pour élaborer le programme annuel
d'importation de céréales, ainsi que les programmes d'aide alimentaire.
Ceci fait que les plus hautes autorités politiques de ces pays portent un
regard attentif sur les publications des prévisions de récoltes
céréalières. Ailleurs dans la sous région, l'utilisation des prévisions de
récoltes comme instrument de politique à court terme, est moins prononcée
sinon existante. Il a été reconnu que pour ces pays, il y a également la
nécessité de faire des prévisions de récoltes de produits vivriers, dans le
cadre des politiques de sécurité alimentaire.

2. Organisation institutionnelle des activités de prévision


La prévision des récoltes céréalières, dans les pays sahéliens a un
caractère tant national que régional. Son organisation pratique tient
compte de cette double contrainte. Ailleurs dans la sous région cette
pratique n'est pas institutionnalisée.

Dans les pays du CILSS, la prévision des récoltes est placée sous la
responsabilité technique du ou des services qui ont à charge l'enquête
agricole annuelle. L'appréciation et la validation des résultats est
souvent le fait d'un comité national qui regroupe différents services
concernés dont ceux opérant dans le cadre du SAP[4] s'il en existe. Dans
certains pays, les chiffres de prévision sont présentés en conseil des
ministres.

Par ailleurs, le CILSS et la FAO, organisent annuellement en parfaite
collaboration avec les techniciens nationaux, une mission conjointe
d'évaluation de la campagne agricole, afin de vérifier la pertinence des
prévisions faites, au regard d'une part de l'application effective des
méthodologies en vigueur et d'autre part, du déroulement de la campagne
agricole. Un réunion régionale, sous les hospices du CILSS permet de faire
l'analyse par pays et la synthèse régionale. Pour toutes ces raisons, une
période de disponibilité des premiers chiffres de prévision est strictement
fixée pour tous les pays du CILSS.

3. Les méthodologies utilisées


Les méthodologies utilisées visent à faire la prévision de la production
des principales céréales. Elles sont au nombre de trois:

- la méthode utilisant la déclaration du producteur;
- la méthode de prévision des rendements
- la méthode qualitative.

La méthode de déclaration du producteur est la plus répandue puisque
utilisée par la quasi totalité des pays faisant des prévisions de récoltes.
Elle se fait à travers le dispositif de l'enquête agricole annuelle. Elle
consiste à interroger l'échantillon ou un sous échantillon de producteurs
sur la production attendue de chaque parcelle en culture portant des
céréales. Sachant que de telles déclarations sont entachées de biais en
rapport avec l'unité de mesure qu'utilise le producteur pour exprimer la
production et en raison également de facteurs sociaux et culturels, elles
subissent une correction. La correction se fait par le biais de la
déclaration du producteur s'agissant de la production de la campagne
précédente. On calcule le ratio entre les valeurs des deux types de
déclarations agrégées et extrapolées au niveau de signification de
l'enquête agricole annuelle. Ce ratio est considéré comme l'estimation du
taux d'accroissement de la production de la campagne en cours par rapport à
celle de la campagne précédente. La prévision de récoltes est obtenue par
multiplication de ce ratio par la production obtenue par mesures
objectives, de la campagne précédente.

Dans quelques pays, on utilise la méthode de prévision des rendements. La
prévision des rendements se fait par dénombrement du nombre d'épis
potentiels dans une unité de surface cultivée. Le poids moyen de graines
d'un épi est déterminé à partir des données de la campagne précédente. Ce
poids moyen, multiplié par le nombre d'épis potentiels par unité de
surface, donne le poids escompté de grains à la récolte. Les prévisions de
rendement sont appliquées aux superficies estimées par mesures objectives
pour aboutir aux prévisions de récoltes.

La troisième méthode est utilisée quand le dispositif prévu pour faire la
prévision ne fonctionne pas correctement; même dans le cas où celle-ci
fonctionne, on l'utilise souvent comme moyen rapide de vérification. Dans
les faits, la méthode repose sur la connaissance du terrain de spécialistes
qui, à partir d'observations agrométéorologiques, d'imageries satellites et
compte tenu du déroulement de la campagne et de la physionomie des cultures
se font une opinion, qu'ils traduisent en données chiffrées. En tant que
moyen de vérification, les spécialistes utilisent la méthode qualitative
pour vérifier la vraisemblance des prévisions faites par d'autres moyens.

Les participants à la réunion soulignent que ces méthodologies qui sont
employées depuis bientôt 15 ans n'ont pas été complètement évaluées. En
plus de l'analyse statistique de la qualité des prévisions, la réunion
suggère une comparaison sur plusieurs années, des prévisions aux
estimations par mesures objectives afin de mettre en évidence les biais
systématiques éventuels.

Elle note que dans le cas des déclarations du producteurs, le niveau
d'enregistrement de ces déclarations a une certaine importance: l'aptitude
du producteur à donner une réponse valable n'est pas la même selon qu'il
s'agisse de la production par parcelle ou de la production de toutes les
parcelles, selon qu'il s'agisse de la campagne en cours ou de la campagne
précédente. La réunion y voit la nécessité de collecter les données
appropriées pour une analyse comparative. Elle s'est également interrogée
sur l'opportunité de la double déclaration et partant sur la possibilité
d'établir une relation entre la déclaration prévisionnelle et les
estimations par mesures objectives.

S'agissant de la méthode de prévision par le biais de la prévision des
rendements, la réunion note que le fait de considérer le poids moyens en
grain d'un épi de la campagne précédente fait que les aléas climatiques et
les conditions de culture de la campagne en cours ne sont pas suffisamment
pris en compte dans la prévision.

Quant à la méthode qualitative, elle n'est reconnue d'utilité qu'en cas de
non fonctionnement, pour diverses raisons, des dispositifs nationaux
classiques de prévision de récoltes.

La réunion, après avoir pris connaissance des méthodes de prévision de
récoltes appliquées dans d'autres pays, constate une absence presque totale
dans la sous région, de modèles formalisés de prévision. Elle juge que les
données accumulées doivent être utilisées pour rechercher de tels modèles
en vue d'améliorer la fiabilité des prévisions et si possible de réduire le
coût de collecte. La réunion préconise la prise en compte d'autres produits
que les céréales, les légumineuses notamment.

Elle trouve cependant que les modèles agrométérologiques sont très