sujet : le developpement des loisirs en france depuis ces quarante ...

La dissertation, introduite au concours général de 1810, est à l'origine du
développement ... tout en proposant un corrigé calqué sur le modèle de la
dissertation. ... S'il on observe les sujets d'économie droit du baccalauréat STG
on verra que ... la session 2010 appellent à une prise de position étayée par des
arguments.

Part of the document


Rapport de jury CAPEPS Ecrit 1 2005
SUJET : Le développement des loisirs en France depuis ces quarante
dernières années a-t-il eu une influence sur les objectifs et les méthodes
de l'éducation physique et sportive ? Le sujet de la session 2005 incitait les candidats à réfléchir aux
influences exercées par l'évolution sociale des loisirs au sens large sur
l'éducation physique et sportive appréhendée du seul point de vue de ses
objectifs et de ses méthodes. Les effets repérés du mouvement des loisirs,
la nécessaire distinction entre objectifs et méthodes, ainsi que les
relations apparemment antinomiques entre les valeurs du loisir et celles de
l'école constituaient le socle indispensable sur
lequel tout candidat devait construire sa réflexion.
Dans un contexte conjuguant l'évolution du système d'éducation et
l'évolution des pratiques physiques sociales de loisirs, l'interrogation
centrale reposait sur le traitement de la notion d'influence. Le langage
commun situe l'influence comme une action généralement lente et continue
entraînant des modifications. Partant de ce présupposé simple, les tâches
auxquelles devait satisfaire le candidat consistaient à mettre en évidence
les changements repérés, à préciser les moteurs d'évolution, à en apprécier
les effets, l'intensité, la permanence, à dégager les temps de rupture. Un
regard comparatif sur d'autres influences exercées au niveau des objectifs
et des méthodes de l'ÉPS permettait de restituer de manière plus raisonnée
l'impact du développement des loisirs. L'influence en retour de ce qui
s'enseigne dans le milieu scolaire sur les pratiques sociales de loisirs
offrait des perspectives que les meilleurs candidats ont su exploiter. La
faiblesse d'une certaine quantité de copies a tantôt résidé dans
l'indifférence relative accordée au concept d'influence tantôt dans
l'absence d'approfondissement de cette notion essentielle à l'établissement
d'une problématique.
Une difficulté supplémentaire apparaissait dans la prise en compte des
niveaux d'influence et dans la nécessité d'en rendre compte de manière
distincte. Ainsi, devaient être dissociées les influences traduites dans
les textes officiels successivement publiés depuis la fin des années 1950
et les pratiques instaurées au quotidien dans les établissements scolaires,
lors du cours d'ÉPS comme dans les diverses actions pédagogiques,
institutionnellement constitutives de la discipline (demi-journée de sport,
association sportive...). Ce distingo entre une ÉPS prescrite dans les
textes et une ÉPS mise en oeuvre dans les pratiques devait être éclairé, en
fonction des périodes, par la réalité des contextes sociaux, culturels et
politiques.
La qualité de la problématique résidait dans les articulations faites par
le candidat entre le développement des loisirs et les objectifs et méthodes
de l'ÉPS. Il s'agissait de faire ressortir les liens étroits qui se sont
tantôt noués, tantôt dénoués mais aussi parfois renoués. La seule
juxtaposition des évolutions n'a pas été jugée recevable. L'intensité et la
nature des influences devaient être questionnées et argumentées à partir
d'exemples précis. Acquérir et mobiliser des connaissances pour construire une démonstration
argumentée
Le loisir en France devait être abordé dans une double dimension sociale et
temporelle. Dans le respect d'une analyse portant sur l'intégralité de la
période de la fin des années 1950 à nos jours, aucune des étapes de
l'évolution ne pouvait être ignorée. La définition que Joffre Dumazedier
propose en 1962 dans son ouvrage La civilisation du loisir est construite
en référence aux contraintes du temps de travail. Elle pouvait constituer
un excellent point de départ. « Le loisir est un ensemble d'occupation
auxquelles l'individu peut s'adonner de plein gré, soit pour se reposer,
soit pour se divertir, soit pour développer son information ou sa formation
désintéressée, sa participation sociale volontaire ou sa libre capacité
créatrice après s'être dégagé de ses obligations professionnelles,
familiales et sociales ». Plusieurs dimensions apparaissent, la plus
importante établissant le loisir comme un corollaire du temps libéré. La
mutation des mentalités se perçoit dans l'accroissement des activités
sportives qui représentent un champ privilégié d'expression quant à
l'utilisation d'un temps pour soi.
De ce point de vue, il n'était pas envisageable d'exclure le monde des
pratiques sportives des pratiques de loisirs. La vision restrictive de
certains candidats, le rejet du sport en raison d'une assimilation
caricaturale de la pratique sportive aux excès du sport de haut niveau ne
pouvait que traduire la méconnaissance historique du phénomène des loisirs
et de la réalité du monde du sport.
Les évolutions sociales vont cependant induire une diversification des
formes du loisir sportif. Progressivement, la pluralité s'affirme comme une
caractéristique qu'il convenait d'exposer et de discuter. Des alternatives
s'offrent aux dimensions institutionnelles, fédérales, compétitives. Le
paysage des pratiques s'orne de possibilités nouvelles et multiples. Loin
de la bipolarité opposant compétition et détente, les motivations qui
s'expriment renvoient à une transformation des attentes et des mentalités.
La logique centrée sur la satisfaction à maîtriser le geste technique, la
volonté de dépassement de soi et le goût de la victoire persiste dans les
enseignements, mais apparaît de plus en plus concurrencée par une démarche
centrée sur la recherche de plaisir, l'accentuation des émotions et
l'évitement des contraintes. Seuls les candidats attentifs aux relations
entre l'ÉPS et la culture ont su retranscrire avec nuances et mesure toute
la complexité de cette évolution.
L'orientation sportive qui se développe dans la société française durant
les années 1960 participe largement à l'avènement de la civilisation des
loisirs étudiée par Joffre Dumazedier. Ces changements pouvaient être
démontrés à plusieurs niveaux. La politique nationale en faveur des
équipements sportifs, la croissance du nombre des licenciés, le taux de
féminisation, la diversification et la réorientation des pratiques, la
constitution d'un secteur économique spécifique font figure d'exemples pour
lesquels, par exemple, les travaux de Jacques Defrance et Jean-Paul Clément
pouvaient servir de référence. Á cet ensemble, devaient être associés dans
un contexte de croissance, les effets de la réduction du temps de travail,
l'apparition de la quatrième semaine de congés payés ainsi que la
diminution de la pénibilité du travail telle que révélée par
l'accroissement du secteur tertiaire. Ces éléments établis, le candidat
devait ensuite examiner les conséquences du développement des loisirs
sportifs sur les objectifs et les méthodes de l'éducation physique et
sportive.
La connaissance des textes, depuis les instructions officielles de 1959
jusqu'aux textes des programmes actuels, s'avérait indispensable pour
proposer une argumentation de qualité. C'est dans ce corpus que devaient
être puisées les références renvoyant aux méthodes en tant qu'ensemble de
moyens et de démarches permettant d'atteindre le résultat fixé par la
hiérarchie institutionnelle. Ce niveau formel d'une éducation physique
prescrite ne pouvait ignorer la réalité des mises en oeuvre. Ainsi, les
travaux de l'historien Pierre Arnaud constituaient-ils un des outils
d'analyse utilisables pour examiner la nature et l'évolution des pratiques
professionnelles. Un regard longitudinal sur les différentes modalités
d'enseignement et sur les propositions pédagogiques effectuées permettait
de repérer avec une meilleure précision les caractéristiques des méthodes
successivement en vigueur.
La mise en place de l'initiation et de la compétition sportive dans le
cadre de l'association sportive puis de l'ÉPS résulte des circulaires de
1961 et 1962. Le mouvement est accentué par les instructions officielles de
1967 dont l'objet est de développer le goût de la pratique et la diffusion
d'une culture sportive pour le plus grand nombre. Des similitudes entre
l'éducation physique et les associations sportives fédérales pouvaient être
mises en évidence tant dans les démarches d'enseignement -pédagogie du
modèle- que dans les structures d'organisation et de fonctionnement
-expériences de Corbeil-Essonnes, République des Sports de Calais-. Dans le
texte de 1962, la mission du sport scolaire passe de manière privilégiée
par la spécialisation et la compétition sportive. Cet accès renforcé à la
culture sportive pouvait être ici considéré au regard du phénomène social
grandissant du loisir sportif.
Le phénomène des pratiques touristiques de plein-air est encore marginal
dans les années 1960. Mais, l'accroissement des migrations saisonnières des
Français, la multiplication des bases de loisirs ainsi que la mise en place
de formations de cadres spécialisés accentue le mouvement. Une forte
ouverture apparaît dans les instructions officielles de 1967 qui posent de
manière définitive les relations entre l'éducation physique et le domaine
de la culture. La forme est encore traditionnelle et l'influence reste
réservée. On peut cependant noter l'apparition de la référence à la
maîtrise du milieu. La classification des activités physiques et sportives
évoque l'utilisation de pratiques de plein-air. Au quotidien cependant,
athlétisme, gymnastique et sports collectifs constituent l'essentiel
d'enseignement