Proposition d'enseignement de la course de durée au collège

Exercice en continu : Il s'agit de courir à un pourcentage de VMA (80 et 85%)
pendant un temps suffisamment long (20 à 30') pour qu'à la fin de l'exercice le ...

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Proposition d'enseignement de la course de durée au collège
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Introduction :[pic] Une alternative aux 20 minutes ? Ces propositions ont pour objectif de renouveler et de varier les
mises en ?uvre traditionnellement observées au collège. Elles reposent sur
des choix didactiques visant à relancer la motivation de nos élèves et à
transformer leur représentation d'une activité souvent vécue comme longue,
peu intense, monotone donc ennuyeuse, voire rébarbative.
Ces choix sont donc des réponses aux questions suivantes :
> Comment rendre attrayante une activité perçue négativement et
donner envie à chaque élève de la pratiquer ?
> Quelles formes de travail choisir et comment adapter et
individualiser les contenus et les dispositifs d'enseignement
afin que chaque élève se sente capable de réussir et s'engage
ainsi pleinement dans l'activité ?
> Comment (re)donner un sens à la pratique de cette activité ?
(dans la double acception du terme, c'est-à-dire : une direction
claire et une signification plus évidente pour les élèves)
> Comment réunir alors les conditions pour que chaque élève
progresse quelque soit son niveau de départ ?
> Comment aider les élèves à construire des projets d'action et
d 'apprentissage simples et accessibles ?
> Comment gérer l'hétérogénéité propre à chaque classe et comment
organiser alors le travail de tous et de chacun, les régulations
portant sur la connaissance des résultats et/ou de l'exécution
des différentes actions et trouver enfin, l'aménagement matériel
approprié ?
Des progrès, oui, mais à quelles conditions ?
Ces propositions se veulent également l'expression concrète des
solutions aux problèmes que chacun se pose à l'orée d'un cycle
d'enseignement. :
> Comment organiser et élaborer un cycle de course de durée et
quels sont les principes à respecter pour obtenir des
transformations chez chaque élève ?
> Quand et comment programmer et enseigner l'activité course de
durée tout au long du cursus scolaire au collège, sans être
répétitif et ennuyeux ?
la course de durée prenant tout son sens pour l'élève est-elle
possible (intérêt, progression et plaisir) ?
Les suggestions exposées dans ce document ont été éprouvées,
expérimentées et évaluées depuis une quinzaine d'années par des
collègues « non spécialistes » et/ou débutants (stagiaires PLC2
notamment) dans différents types d'établissement : initialement
collèges de la banlieue parisienne classé ZEP et Zone Sensible puis,
dans d'autres régions.
Elles ont démontré que quelque soit leur niveau, les élèves
devaient pouvoir progresser de façon significative, mesurer
directement les effets du travail entrepris et très rapidement
apprécier l'activité.
Les collègues de tous ces établissements, par leur envie de
renouveler leur pratique pédagogique, d'explorer et de partager des
solutions nouvelles, par leur volonté de surmonter les difficultés
rencontrées et par leur souci, enfin, de gagner en efficacité
professionnelle, sont donc à l'origine de ces propositions.
Qu'ils en soient ici, chaleureusement remerciés. [pic]
Synopsis [pic] 1ère partie: Principes d'élaboration d'une démarche d'enseignement en
course de durée. [pic] Points d'appui théoriques et institutionnels : [pic] Apprendre au collège . [pic] Courir au collège :VMA et temps de soutien. [pic] Courir dans les programmes de l'EPS au collège. [pic] Conséquences sur les plans didactiques et organisationnels :
[pic] Eventail des choix didactiques :
Modes d'entrées - Contenus - Evaluations
[pic] Eventail des choix organisationnels :
Gestion des distances, durées et récupérations.
Gestion de la quantité et de la qualité du travail
Gestion de la classe 2ème partie : Proposition de mise en ?uvre. [pic] Pour un cycle de course de durée en :
[pic] Classe de 6ème
[pic] Classe de 5ème
[pic] Classe de 4ème
[pic] Classe de 3ème
. Zoom sur des séances et des situations clefs. . Exemples de cycles alternatifs.
3ème partie : Propositions d'outils pédagogiques.
. Outils de calculs informatiques.
. Tableaux de marche et temps de passage Boite à outils
. Fiches de travail Apprendre au collège :
La course de durée
Quelques apports théoriques simples et fonctionnels

Ils s'appuient sur des connaissances théoriques, parfois complexes,
issues à la fois des champs de la physiologie de l'effort, de la bio-
énergétique musculaire et de la méthodologie de l'entraînement sur
lesquelles on ne reviendra pas.
La pratique de la course de durée met en jeu de façon dominante, mais pas
exclusive, les processus aérobie. En terme de qualité physique, elle
sollicite principalement l'endurance des élèves dont la définition la plus
intéressante est celle de F. Peronnet. C'est « la capacité à soutenir le
plus haut pourcentage de la consommation maximale d'oxygène, le plus
longtemps possible ». Deux notions fondamentales sont donc au centre de la
construction des séquences de travail, des séances et des cycles : la
V.M.A. et son temps de soutien pendant une durée déterminée ( la
consommation maximale d'oxygène n'étant pas une donnée directement
observable, on peut traduire cette notion en terme de vitesse horaire. Même
si l'équation VO2 max = VMA n'est pas vérifiée dans toutes les conditions.
En effet, à partir d'une certaine durée de course, on peut atteindre sa
consommation maximale d'oxygène en courant pourtant à des intensités
inférieures à la V.M.A. A partir de 85% et il faut 6 minutes environ
pour observer cette dérive ).

. La V.M.A. : c'est pour chaque élève la vitesse de course à laquelle
la consommation d'oxygène est maximale : elle dépend à la fois de
son VO2 max et de sa capacité à courir de façon économique.
Intéressante dans le cadre scolaire puisqu'elle permet à chaque
élève d'appréhender immédiatement ses limites (mais aussi ses
capacités) en termes de vitesse horaire.
. Conséquence pratique : les élèves d'une classe peuvent alors
courir sur des durées égales, à des vitesses différentes, tout
en sollicitant à un même niveau leurs ressources énergétiques.

. Le temps de soutien V.M.A. : c'est la capacité à maintenir une
course à une intensité proche de la V.M.A. (? 100%) pendant une
durée donnée, sans décrochage technique et/ou chronométrique. Sa
valeur est également individuelle (4 à 11' pour des athlètes
entraînés d'après V.Billat). L'observation empirique des élèves en
milieu scolaire permet également de noter de fortes disparités pour
des V.M.A. voisines. IL est donc important dans le cadre d'une
pédagogie de la réussite de tenir compte de ces différences pour
éviter de placer certains élèves dans des situations d 'échec
relatif. Il est en effet impossible, pour certains élèves, quelle
que soit leur V.M.A. de courir, par exemple, à 100% de celle-ci
plus de 3' à fortiori sur des durées plus longues.
. Conséquences pratiques :
Il est primordial d'estimer à la fois la V.M.A. des élèves mais également
le temps qu'ils peuvent soutenir à cette allure.
On peut alors orienter le travail du cycle de façon différente : soit en
privilégiant l'augmentation de l'intensité sur une durée équivalente, soit
en choisissant une augmentation du volume de travail pour une même
intensité.
Les formes de travail Très classiquement, on peut distinguer deux types de sollicitation des
processus « aérobie » : le travail intermittent et le travail en continu.
. Exercice en continu : Il s'agit de courir à un pourcentage de
VMA (80 et 85%) pendant un temps suffisamment long (20 à 30')
pour qu'à la fin de l'exercice le coureur ne puisse plus suivre
le rythme imposé . Pour M.Gerbeaux et S.Berthoin ce type
d'exercice qui vise l'amélioration de la capacité aérobie ne
devrait pas être utilisé en milieu scolaire avant 13-14 ans du
fait de sa pénibilité.
. Exercice par intervalles ou intermittent : L'intérêt des
exercices par intervalles est d'augmenter la quantité de travail
de 1.5 à 3 fois par rapport aux exercices en continu. Ils se
présentent sous la forme de courses à des pourcentages de VMA
déterminés et sur des durées plus ou moins longues qu'il faut
répéter après un laps de temps de repos . Chaque séquence de
course est appelée répétition, plusieurs répétitions donne une
série. La récupération entre les répétitions (r) est plus courte
que la récupération entre les séries(R) . La terminologie
classique parle indistinctement d'intermittent ou d'intervalles
lorsqu'il s'agit d'exercices entrecoupés de périodes de repos
passives ou actives. Du même coup, des confusions s'opèrent
souvent entre trois formes de travail voisines mais dont les
effets physiologiques sont différents : l'interval - training,