BDF1992-cours - AUTANT LE DIRE

variantes (exercices complémentaires) et prolongements (bibliographies,
exposés, lectures cursives, lien avec une séquence à venir...) Contrôle de .... Elle
s'inquiète néanmoins des dépenses que Dorante fait pour elle, pour deux
raisons: parce que cela l'engage malgré elle et parce qu' il risque de se ruiner.
Correction du ...

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Le présent ouvrage a été conçu à l'origine pour servir d'outil de travail
aux candidats aux concours de la Banque de France, en particulier celui de
Secrétaire Comptable. Mais il est apparu ensuite que son intérêt pouvait
aisément dépasser ce cadre relativement restreint et qu'il convenait de le
mettre, par l'intermédiaire du Service de l'Information, à la disposition
d'une clientèle beaucoup plus diversifiée. Le plan suivi a été inspiré par le désir de respecter un
ordre logique : ainsi les
premiers chapitres, consacrés à la monnaie, introduisent
naturellement les
développements concernant le crédit. C'est, en effet,
essentiellement grâce aux
opérations de crédit que la masse monétaire est constamment
ajustée aux
besoins de l'économie. De même, l'examen de l'activité
bancaire en matière de
prêts trouve son prolongement dans l'étude portant sur les
valeurs mobilières,
tant il est vrai que les banques jouent un rôle actif dans
les émissions de titres et
la gestion des portefeuilles. ; , ,\ ,r . VV,
. "' , La première partie retrace f'hrstbfrë et j'évolution ;deila
monnaie et en décrit les
[pic]
MONNAIE - CREDIT VALEURS MOBILIERES INTERSYNDICAL DE PREPARATION AUX CONCOURS
DE LA BANQUE DE FRANCE 4 Place des Victoires, Paris 1er - Octobre 1992 - 4. peaux... Puis, progressivement, l'or et
l'argent s'imposèrent comme instruments
d'échange. Recherchés à l'origine pour leur beauté et
leur brillant, ces métaux ont tiré de leur
fonction monétaire une utilité nouvelle. On a
petit à petit oublié leur valeur de marchandises
pour ne plus voir dans le lingot d'or ou d'argent
que la monnaie, c'est-à-dire le moyen d'acquérir
ce que l'on désire. Les qualités de l'or et de l'argent
Les métaux précieux sont, d'ailleurs, particulièrement aptes
à exercer des fonctions monétaires. * Leur production est relativement stable et leur rareté les garantit
contre une dépréciation résultant d'un accroissement massif des offres. De
ce fait ils présentent une grande valeur sous un faible volume, ce qui les
rend aisément transportables. * Ils sont inaltérables et leur homogénéité permet de les diviser sans
difficultés et éventuellement de les réunir en les refondant, à l'inverse
de ce qui se passerait pour des pierres précieuses comme le diamant. * Ils ont à la fois assez de malléabilité pour recevoir l'empreinte d'un
symbole monétaire et assez de dureté pour supporter l'usure résultant, par
exemple, du frottement des pièces de monnaie les unes contre les autres. * * Les pièces de monnaie
Très rapidement la puissance publique est intervenue et, en imposant son
empreinte, a garanti le poids et la teneur en métal des lingots. Ces
derniers sont ainsi devenus des pièces. Mais lesdites pièces d'or et
d'argent ne circulaient pas à l'état pur ; pour accroître leur résistance à
l'usure un autre métal leur était incorporé. Le titre des monnaies
On appelle titre le pourcentage de métal fin contenu dans une monnaie.
Ainsi un Napoléon (20 francs or) pèse 6,45 g et, étant au titre de
900/1000, contient 5,80 g d'or fin. Le bimétallisme -La loi de Gresham
L'or et l'argent ont souvent été utilisés conjointement comme monnaie, ce
qui a entraîné certaines difficultés. En effet leur rapport légal ne
correspondait jamais exactement à leur rapport réel, résultant de la
confrontation des prix des métaux, qui variaient en fonction des
découvertes de nouvelles mines. Lorsqu'une monnaie s'appréciait par rapport
à l'autre, elle était thésaurisée par les porteurs et disparaissait de la
circulation. Comme l'a exprimé l'économiste anglais Gresham à propos du
système bimétalliste : "La mauvaise monnaie chasse la bonne". Le monométallisme
C'est pourquoi le monométallisme-or a fini par s'imposer. Dans ce système,
l'or circule librement sous forme de pièces et les autres formes de monnaie
-les billets ou les avoirs en compte- sont convertibles en or aux guichets
de la Banque d'émission, sauf pendant les périodes de cours forcé (Cf. page
6). A côté de la monnaie d'or, peuvent circuler, pour les petits
règlements, des monnaies divisionnaires en métal commun et à faible valeur
faciale. Notons que, depuis le 15 août 1971, date à laquelle a cessé la
convertibilité du dollar, il n'y a plus actuellement de monnaie convertible
en or.
5
.
3) Les formes actuelles a) Le billet de banque Naissance L'or et l'argent ont constitué pratiquement à eux seuls la
masse
monétaire -c'est-à-dire les moyens de paiement-
jusqu'au début du XIXe siècle. A cette époque, le
développement du machinisme entraîna
ûn^accrôïssement de la production, donc des
marchandises proposées aux consommateurs. La
production d'or et d'argent s'adaptait mal au
volume croissant des échanges et la mise en
oeuvre des nouvelles découvertes techniques
risquait de se trouver entravée par
l'insuffisance des moyens de paiement
disponibles. Cependant depuis longtemps déjà, les
banquiers qui étaient à l'origine des changeurs,
recevaient des espèces métalliques dans leurs
serres et remettaient en échange des récépissés
de dépôt que l'on considère comme les
"précurseurs" du billet. Ces espèces n'étaient
retirées que rarement et les récépissés de dépôt
circulaient comme une véritable monnaie. Pour faire face aux besoins des
entrepreneurs les banques prêtèrent alors les
espèces métalliques déposées en les remettant en
circulation, ou plus simplement en créant des
billets au porteur représentatifs desdites
espèces1. Il leur suffisait de garder une
encaisse or et argent suffisante pour faire face
aux demandes éventuelles de remboursement : le
billet de banque était né. Avec la révolution industrielle du XIXe
siècle, il connut son véritable essor. Réglementation Afin d'éviter les abus, l'émission fut
réglementée et
progressivement confiée à un organisme unique
(en France, la Banque de France qui fut créée le
18 janvier 1800). La réglementation de l'émission entraîna
une vive controverse, aujourd'hui dépassée,
entre les tenants de deux thèses connues sous
les dénominations anglaises de "currency
principle" (principe monétaire) et de "banking
principle" (principe bancaire). Les partisans du "currency principle"
désiraient une réglementation sévère. Ils
soutenaient que le volume des billets mis en
circulation devait être lié à l'encaisse
métallique de la banque d'émission. Les tenants du "banking principle"
favorables à la liberté, déclaraient que
l'émission dépend essentiellement des demandes
de prêts des entrepreneurs. L'émission ne
saurait d'ailleurs être excessive car, si la
circulation se développait de façon exagérée,
les porteurs de billets les présenteraient au
remboursement, ce qui en réduirait
automatiquement le montant. Pratiquement diverses limitations globales
furent imposées à la circulation, soit par
l'établissement d'un plafond d'émission, soit
par la fixation d'un rapport minimum entre
l'encaisse et les billets2. Désormais 1. Ainsi, dès 1650, la Banque de Suède associa l'émission de billets à
l'opération d'escomp