L'Afrique Australe (Afrique du Sud, Namibie ... - Geographica

Aussi marginalisée géographiquement soit-elle, l'Afrique du Sud s'affirme ....
Enfin, on ne peut évoquer la nature sud-africaine sans souligner un fait majeur
pour l'occupation humaine : l'extraordinaire richesse du sous-sol qui a permis le
..... région est cependant annoncé : développement touristique de la côte de l'
ancien ...

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L'Afrique Australe (Afrique du Sud, Namibie, Botswana, Lesotho, Swaziland,
Zimbabwe, Mozambique) [pic] Programme ENS Lyon 2014 Dossier documentaire initial
Réalisé par JM Dauriac AFRIQUE DU SUD (RÉPUBLIQUE D') Article écrit par Ivan CROUZEL, Dominique DARBON, Philippe GERVAIS-LAMBONY,
Tous les auteurs À l'extrémité méridionale du continent africain, l'Afrique du Sud se
caractérise d'abord par sa diversité. En un seul pays, elle rassemble le
désert et la savane, les climats méditerranéen et tropical, les hauts
plateaux du Veld, les reliefs enneigés du Drakensberg et les vastes
étendues du Karoo, et offre ainsi une gamme extraordinairement variée de
paysages, de climats, de territoires, de végétations et de vie animale.
Cette diversité naturelle se retrouve au niveau humain. La population sud-
africaine rassemble, en une nation « arc-en-ciel », Noirs, Indiens, Métis
et Blancs d'origines et d'appartenances religieuses et communautaires très
variées. Un grand nombre de langues, de croyances, de traditions et de
systèmes sociaux se côtoient. Les activités économiques et financières les
plus modernes, qui font la réputation et la richesse du pays, cohabitent
avec des organisations productives surannées ou insérées dans d'autres
histoires sociales qui soulignent la grande pauvreté d'une partie
importante de la population.
L'histoire mouvementée de l'Afrique du Sud traduit les difficultés à gérer
cette diversité. Une succession de guerres intérieures, la légalisation de
l'exploitation et de la domination raciale sous le terme d'apartheid, et la
systématisation de l'expropriation des populations noires ont marqué
négativement le pays. Son histoire récente révèle néanmoins un versant plus
positif à travers la mise en valeur du pays, la libéralisation politique et
économique, la fin de l'apartheid et l'installation d'une démocratie
stabilisée. La capacité du pays à se construire sur la base de sa diversité
humaine comme une nation, en dépit des vicissitudes historiques qui l'ont
affecté, permet de comprendre le dernier paradoxe qui le caractérise. Aussi
marginalisée géographiquement soit-elle, l'Afrique du Sud s'affirme
aujourd'hui comme le c?ur de l'Afrique et comme un pont solide avec l'Asie,
l'Amérique et l'Europe, gage de l'ouverture du continent sur le reste du
monde. Telle est la situation de ce pays placé au ban des nations pendant
plusieurs décennies, et devenu, depuis sa démocratisation réussie des
années 1990, un symbole politique international sous la direction de Nelson
Mandela.
. Dominique DARBON, . Ivan CROUZEL I - Géographie L'espace sud-africain a été structuré par la longue histoire de la
séparation des groupes humains. L'organisation du territoire est donc avant
tout liée à des facteurs politiques et humains ; les divers milieux
naturels ne servent que de cadre. Une population inégalement répartie sur un vaste territoire Les paysages Immense territoire (1 224 297 km2) compris entre le 18e et le 33e parallèle
sud, la République d'Afrique du Sud couvre un espace marqué par des
inégalités de toutes natures. Tout d'abord, la chaîne du Drakensberg et les
reliefs qui la prolongent jusque dans l'arrière-pays du Cap constituent la
limite entre l'Ouest sec et peu peuplé et l'Est bien arrosé et plus
densément occupé. Ensuite, à l'intérieur du pays, donc à l'ouest et au nord
de l'arc montagneux, s'étage une succession de hauts plateaux en gradins
séparés par des escarpements : le haut Veld (supérieur à 1 200 m), le moyen
Veld (entre 600 et 1 200 m) et le bas Veld (inférieur à 600 m). Ces
plateaux, de plus en plus secs et de moins en moins élevés vers l'ouest,
s'abaissent jusqu'au bassin désertique du Kalahari et le sud du désert du
Namib, via les vastes étendues du Grand Karoo. Partout la couverture
végétale est basse, savane herbeuse, parfois arborée, ou steppe. Ce sont d'autres paysages, moins étendus, qui font la diversité sud-
africaine, tels que les montagnes du Drakensberg, à des altitudes
supérieures à 3 000 m, accidentées de pics acérés et de roches mises à
nues, parfois aux formes plus molles en fonction de la lithologie, de
l'étagement altitudinal, et de l'exposition des versants. Les littoraux
présentent encore une plus grande variété. Il y a le désert côtier brumeux,
longé par le courant froid de Benguela au nord-ouest du pays ; le littoral
du sud, dit méditerranéen (du fait de son climat), avec des sites
grandioses de corniches dues à la tombée brutale de la montagne dans la
mer ; le littoral tropical de l'océan Indien, à l'est, le long duquel
s'étendent de longues plages de sable, des côtes à coraux, des étendues de
mangroves et des lagunes. On ne saurait enfin oublier les paysages des
grandes vallées, même si peu de fleuves importants arrosent le pays. Les
principaux sont l'Orange et son affluent le Vaal, ainsi que le Limpopo,
fleuve frontalier avec le Botswana et le Mozambique. Seule la partie est du
pays est abondamment pourvue de cours d'eau descendant du Drakensberg. La faiblesse, à la fois des précipitations sur la majeure partie du
territoire national (seulement 4 % de celui-ci reçoivent plus de 1 000 mm
par an) et du réseau hydrographique, font de l'Afrique du Sud un pays avant
tout sec. Le climat est lié, d'une part, à trois cellules anticycloniques
situées approximativement à 300 de latitude sud : la haute pression sud-
atlantique, la haute pression sud-indienne, la haute pression continentale.
Cette dernière explique la faiblesse des précipitations. Comme elle est
plus marquée en hiver (juin-juillet), il ne pleut pas. En été (novembre-
février), elle s'affaiblit, l'air froid et sec de la haute pression
atlantique et l'air chaud et humide de la haute pression indienne entrent
alors en contact sur le continent provoquant des précipitations violentes
venues essentiellement de l'océan Indien. D'autre part, l'Afrique du Sud
est sous l'influence de la circulation cyclonique des latitudes tempérées,
liée aux basses pressions du front polaire. Celles-ci, portées par les
easterlies (vents d'est), amènent de l'air froid et humide responsable des
fronts froids et des pluies hivernales au sud du pays. Des facteurs à l'échelle régionale, liés à la latitude, expliquent
également l'originalité climatique de l'Afrique du Sud. L'altitude accentue
les froids hivernaux, l'enneigement est souvent important sur les reliefs.
Le froid n'épargne que la façade orientale du pays (c'est-à-dire la
province du KwaZulu-Natal). Par ailleurs, le courant froid de Benguela et
le courant chaud des Aiguilles réduisent l'effet modérateur océanique et
expliquent pour l'un la fraîcheur et la sécheresse de la côte ouest, pour
l'autre l'humidité et la chaleur de la côte est. De cette variété climatique découle une forte diversité des paysages. Celle-
ci est valorisée par les activités touristiques : plages et réserves
animalières (dont la plus étendue d'Afrique, le parc national Kruger)
abondent. L'Afrique du Sud attire en effet des flux touristiques importants
(plus de 6 millions de visiteurs annuels, depuis 2003), essentiellement
grâce à ses parcs nationaux, mais également de plus en plus grâce à son
patrimoine historique (vieilles villes du Cap, Stellenbosch, île de Robben
Island au large du Cap où fut emprisonné Nelson Mandela, Voortrekker
Monument à Pretoria, etc.). Enfin, on ne peut évoquer la nature sud-africaine sans souligner un fait
majeur pour l'occupation humaine : l'extraordinaire richesse du sous-sol
qui a permis le développement d'une économie minière à grande échelle, à
partir de la fin du xixe siècle, fondée principalement sur le diamant
(4e producteur mondial) et l'or (1er producteur mondial dès le début du
xxe siècle), sur le fer, le cuivre et le charbon, mais aussi, et de plus en
plus, sur les minerais rares (titane, vanadium, zirconium, vermiculite,
etc). [pic]
La population sud-africaine Les 47,4 millions de Sud-Africains (en 2006) sont essentiellement
concentrés à l'est et au sud du pays. Des foyers de peuplement se dégagent
plus particulièrement : le Gauteng avec des densités urbaines fortes, la
côte du KwaZulu-Natal avec de fortes densités à la fois urbaines et rurales
(celles-ci se prolongent vers le sud dans le Cap-Est). Les autres foyers de
peuplement sont secondaires et surtout urbains, il s'agit de la région du
Cap, des pôles de Port Elizabeth et East London et, à l'intérieur, des
champs aurifères de l'État Libre (région de Welkom). Cette population ne connaît aujourd'hui qu'une faible croissance
démographique : supérieure à 2 % par an au début des années 1990, elle est
tombée à moins de 1 % depuis 2001 ; dans le même temps, l'espérance de vie
est passée de 59 ans en 1990 à 48 ans en 2005. La principale cause de cette
évolution est la dramatique épidémie de sida qui affecte plus de 10 % de la
population et représente la première cause de mortalité (plus de 600 morts
par jour en 2005). La population sud-africaine avait été divisée, dans les années 1950, en
quatre grandes catégories « raciales » par le régime de l'apartheid :
Blancs, Noirs, Coloured et Indiens. Sur la population totale, on comptait,
en 2005, 78 % de Noirs, 10 % de Blancs, 9 % de Coloured et 1,3 % d'Indiens.
Ces divisions restent importantes, malgré la fin de l'apartheid en 1991,
tout en recouvrant un