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Corrigé : Voir en annexe. ... Exercice: Comparaison entre La Bête humaine et La
Gare d'Argenteuil de Monet: voir le texte en annexe. .... Zola - La Curée ? L'incipit
- CORRIGE ..... Par la description du corps, il nous révèle les caractères. ... Zola
veut ainsi montrer la forte unité d'un groupe peint en situation, avec le type de ...
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Le travail de l'écriture: La genèse d'un texte - L'incipit de La Curée de
Zola Étude proposée par Michèle BRUN, du Lycée Victor Hugo, Marseille L'incipit de La Curée de Zola peut être étudié à l'intérieur de la séquence
suivante, pour une classe de 2nde : |Séquence: "Tableaux parisiens": la représentation de Paris chez les |
|peintres et écrivains du XIXème siècle |
|Objet d'étude: "Mouvements littéraires et culturels du XIX": Réalisme |
|et naturalisme, en rapport avec l' Impressionnisme ou "Le travail de |
|l'écriture": genèse d'un texte |
|Perspective dominante: La matière poétique, de la prose romanesque au |
|poème |
|Perspectives secondaires: Caractéristiques de l'écriture romanesque: |
|les débuts de romans; le travail de l'écriture et les sources d'un |
|texte. |
I - Texte: Texte de l'incipit : voir en annexe. Corrigé : Voir en annexe. Contexte: Les textes dont Zola s'est inspiré pour rédiger l'incipit: 1. Le Figaro, 10 avril 1870, Échos de Paris 2. Gustave Flaubert, l'Éducation sentimentale, deuxième partie, IV , 1869 - 3. Lettre de Zola à Louis Ulbach du 6 novembre 1871, parue dans la Cloche
du 8 novembre, à la suite de l'interruption de la publication
de la Curée en feuilleton => Voir les textes en annexe. II - Textes théoriques: Zola critique d'art et critique littéraire: extraits de Les Réalistes du
Salon (1866), Le Roman expérimental,1880, Nos auteurs dramatiques (1881), Maupassant: Préface de Pierre et Jean , "L'évolution du roman au XIX"
(Revue de l'Exposition Universelle de 1889) => Voir les textes en annexe. III - Documentation: Fiches pédagogiques du musée d'Orsay:
[pic]"Zola et les peintres. Peinture et critique d'art: de la proximité à
la distance:
Site du Musée d'Orsay : http://www.musee-
orsay.fr/fileadmin/mediatheque/integration_MO/PDF/Zola.pdf ou[pic] Paris, une ville du XIX siècle:
Site Musée d'orsay : http://www.musee-
orsay.fr/fileadmin/mediatheque/integration_MO/PDF/Paris.pdf IV - Comparaison de l'incipit avec des tableaux de: Edouard Manet: Les courses au Bois de Boulogne, 1872
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/49/Edouard_Manet_052.jpg
Pierre-Auguste Renoir :Allée cavalière au bois de Boulogne, 226 x 261 cm,
Huile sur toile 1873, Fondation Barnes Kunsthalle, Hambourg
http://www.chez.com/renoir/images/alleecav_grand.jpg V - Recherches possibles : a) Les relations entre les peintres et les écrivains à partir des tableaux
de Fantin-Latour: L'atelier aux Batignoles (1870) ou Un coin de table
(1872) b) La représentation des gares parisiennes: " Là est aujourd'hui la
peinture...nos artistes doivent trouver la poésie des gares comme leurs
pères ont trouvé celle des forêts et des fleuves " Émile Zola
Exercice: Comparaison entre La Bête humaine et La Gare d'Argenteuil de
Monet: voir le texte en annexe. Autres tableaux: par exempleLa gare St-Lazare de Monet, voir ci-dessus le
site du Musée d'Orsay.
Autre étude: : Jardins naturalistes de Zola une étude d'Estelle Soler site
de l'Académie de Versailles : http://www.lettres.ac-
versailles.fr/spip.php?article181 VI - Lecture complémentaire: "Tableaux parisiens", in Les Fleurs du Mal ,de Baudelaire, (1857-61) Annexes : voir pages suivantes.
Le texte de l'incipit : La Curée - Émile Zola - 1871 Au retour, dans l'encombrement des voitures qui rentraient par le
bord du lac. la calèche dut marcher au pas. Un moment, l'embarras devint
tel qu'il lui fallut même s'arrêter.
Le soleil se couchait dans un ciel d'octobre, d'un gris. clair. strié
à l'horizon de minces nuages. Un dernier rayon, qui tombait des massifs
lointains de la cascade, enfilait la chaussée. baignant d'une lumière
rousse et pâlie la longue suite des voitures devenues immobiles. Les lueurs
d'or, les éclairs vifs que jetaient les roues semblaient s'être fixés le.
long des réchampis jaune paille de la calèche, dont les panneaux gros bleu
reflétaient des coins du paysage environnant. Et, plus haut, en plein dans
la clarté rousse qui les éclairait par derrière, et qui faisait luire les
boutons de cuivre de leurs capotes à demi pliées, retombant du siège le
cocher et le valet de pied, avec leur livrée bleu sombre, leurs culottes
mastic et leurs gilets rayés noir et jaune. se tenaient raides, graves et
patients, comme des laquais de bonne maison qu'un embarras de voitures ne
parvient pas à fâcher. Leurs chapeaux, ornés d'une cocarde noire, avaient
une grande dignité. Seuls, les chevaux, un superbe attelage bai,
soufflaient d'impatience.
- « Tiens, dit Maxime, Laure d'Aurigny, là-bas, dans ce coupé...
Vois donc. Renée. »
Renée se souleva légèrement, cligna les yeux, avec cette moue exquise
que lui faisait faire la faiblesse de sa vue.
- « Je la croyais en fuite, dit-elle, Elle a changé la couleur de ses
cheveux n'est-ce pas?
- Oui, reprit Maxime en riant, son nouvel amant déteste le rouge. »
Renée, penchée en avant, la main appuyée sur la portière basse de la
calèche, regardait, éveillée du rêve triste qui, depuis une heure, la
tenait silencieuse, allongée au fond de la voiture, comme dans une chaise
longue de convalescente. Elle portait, sur une robe de soie mauve, à
tablier et à tunique, garnie de larges volants plissés, un petit paletot de
drap blanc, aux revers de velours mauve, qui lui donnait un grand air de
crânerie. Ses étranges cheveux fauve pâle, dont la couleur rappelait celle
du beurre fin, étaient à peine cachés par un mince chapeau orné d'une
touffe de roses du Bengale. Elle continuait à cligner des yeux, avec sa
mine de garçon impertinent. son front pur traversé d'une grande ride, sa
bouche, dont la lèvre supérieure avançait, ainsi que celle des enfants
boudeurs. Puis, comme elle voyait mal, elle prit son binocle, un binocle
d'homme, à garniture d'écaille, et, le tenant à la main sans se le poser
sur le nez, elle examina la grosse Laure d'Aurigny tout à son aise, d'un
air parfaitement calme.
Les voitures n'avançaient toujours pas. Au milieu des taches unies,
de teinte sombre, que faisait la longue file des coupés, fort nombreux au
Bois par cet après-midi d'automne, brillaient le coin d'une glace, le mors
d'un cheval, la poignée argentée d'une lanterne, les galons d'un laquais
haut placé sur son siège. Çà et là, dans un landau découvert, éclatait un
bout d'étoffe, un bout de toilette de femme, soie ou velours. Il était peu
à peu tombé un grand silence sur tout ce tapage éteint, devenu immobile. On
entendait, du fond des voitures, les conversations des piétons. Il y avait
des échanges de regards muets, de portières à portières; et personne ne
causait plus, dans cette attente que coupaient seuls les craquements des
harnais et le coup de sabot impatient d'un cheval. Au loin, les voix
confuses du Bois se mouraient.
Malgré la saison avancée, tout Paris était là la duchesse de
Sternich, en huit-ressorts; Mme de Lauwerens, en victoria très correctement
attelée; la baronne de Meinhold, dans un ravissant cab bai-brun; la
comtesse Vanska, avec ses poneys pie; Mme Daste, et ses fameux stappers
noirs; Mme de Guende et Mme Tessière, en coupé; la petite Sylvia, dans un
landau gros bleu. Et encore don Carlos, en deuil, avec sa livrée antique et
solennelle; Selim pacha, avec son fez et sans son gouverneur; la duchesse
de Rozan, en coupé-égoïste, avec sa livrée poudrée à blanc; M. le comte de
Chilbray, en dog-cart; M. Simpson, en mail de la plus belle tenue; toute la
colonie américaine. Enfin deux académiciens en fiacre. Zola - La Curée - L'incipit - CORRIGE Zola dans sa lettre à Louis Ulbach (annexe 3) présente La Curée comme
appartenant à un grand ensemble, le 2ème épisode de l'histoire des Rougon-
Macquart. Il s'agit avant tout de la peinture d'une société, un tableau de
m?urs, qui est l'aboutissement d'une longue documentation. Il met donc en
application ici ses principes naturalistes : un milieu : la société
française sous le Second Empire, et des personnages dans ce milieu : Renée,
« la Parisienne affolée », Maxime, « produit d'une société épuisée, l'homme-
femme », Aristide « le spéculateur ». Pourquoi évoquer Phèdre ? Zola
reprend l'histoire incestueuse antique, (Phèdre femme de Thésée tombe
amoureuse malgré elle de son beau-fils Hippolyte, poursuivie en cela par la
haine de Vénus qui incarne la fatalité) mais en lui donnant un autre
fondement : à la fatalité antique, il substitue la fatalité physiologique
et celle du milieu. Pourquoi avoir choisi ce titre ? La curée est un mot qui appartient au
domaine de la chasse, de l'orgie alimentaire. Il dérive du mot « cuir » :
« partie de la bête que l'on donne en pâture aux chiens, sur le cuir même
de la bête que l'on vient de dépouiller » Le sens dérivé apparaît dès le
XVIIème siècle : « ruée avide vers les biens, les places, les honneurs,
laissés vacants par la chute d'un homme, un changement politique »(Gd
Larousse) Les Rougon ont su tirer parti du coup d'État du 2 décembre qui place sur le
trône Napoléon III. Aristide Rougon monte à Paris, prend le nom de Saccard,
pour faire oublier ses mauvais choix politiques passés, décidé à tout pour
réussir : « Aristide Rougon s'abattit sur Paris au lendemain du 2 décembre
avec le flair des oiseaux de proie qu