CONFÉRENCE NATIONALE SUR L'ÉVALUATION DES ÉLÈVES ...

Question 2 : Comment rendre compte aux familles des progrès des élèves ? ... L'
école doit donner du temps à l'élève pour développer et consolider ses ... recopie
, au propre les exercices, une fois cherchés au brouillon et corrigés en classe.

Part of the document


CONFÉRENCE NATIONALE SUR L'ÉVALUATION DES ÉLÈVES PARIS, ENSAM 11 et 12 décembre 2014 LES QUESTIONS Question 1 : Comment l'évaluation peut-elle être au service des
apprentissages des élèves et participer à leurs progrès ? Question 2 : Comment rendre compte aux familles des progrès des élèves ? Question 3 : Quelle place et quelle forme de la notation dans l'évaluation
des élèves ? Question 4 : Quels doivent être les moments d'évaluation dans les parcours
des élèves ? Question 5 : Comment mobiliser les évaluations dans la détermination des
parcours des élèves, leurs choix d'orientation et les procédures
d'affectation ? Vous pouvez suivre les débats qui ont été enregistrés sur :
http://www.conference-evaluation-des-eleves.education.gouv.fr/consultez-les-
expertises Jeudi 11 décembre I- Accueil et ouverture, Florence ROBINE, Directrice générale de
l'enseignement scolaire Entraîneur et arbitre en même temps, le professeur ? Michel FIELD ouvre la conférence et précise son rôle. Florence ROBINE : Ces journées viennent clôturer les débats. Un très grand chemin parcouru
depuis le début de la conférence. C'est un pari risqué, le sujet est très
sensible, au coeur du métier d'enseignant. L'évaluation est au coeur de
la relation pédagogique avec les parents, les élèves. L'évaluation est
aussi un sujet social et politique, donc sensible qui mène souvent à des
positions tranchées, passionnelles ou polémiques. Il est temps d'aller au
delà d'un débat centré autour de la seule note. Ce débat public est nécessaire et attendu. Il est possible de réfléchir
sereinement, avec mesure, sur un sujet crucial. Les recommandations seront remises à la Ministre courant janvier. Conclusions intermédiaires en mettant bout à bout toutes les
consultations (70 000 réponses): quelque chose doit changer dans la
manière dont nous évaluons les élèves. . Il doit y avoir des évaluations plus justes. . Une école qui soit plus exigeante avec elle-même ; nous sommes le
pays d'Europe où la corrélation entre les inégalités sociales et
les inégalités scolaires est la plus forte. . La réflexion sur l'évaluation ne se conçoit pas de manière isolée. Rappel du cadre, loi du 8 juillet 2013 : les modalités de l'évaluation
rénovée. L'école doit donner du temps à l'élève pour développer et consolider ses
apprentissages. Priorité à l'école élémentaire et au collège : objectif de
maîtrise d'un socle par tous les élèves. Un début de consensus est déjà tracé. Une grande majorité d'enseignants et de parents souhaite que l'évaluation
doit servir à construire les parcours des élèves et à les faire progresser
et non pas de situer un élève par rapport à un autre. L'erreur ne doit pas être considérée comme une faute mais comme une étape
normale des processus d'apprentissage. Les moyennes globalisantes doivent être interrogées. Les modalités de validation du socle revues. Les enseignants disent avoir besoin de formations sur le sujet. Il est temps de passer du stade de l'évaluation à une véritable politique
de l'évaluation, qui se décline dans un calendrier et qui se traduise par
une évolution du DNB, transformation des bulletins de notes. Programme
intense ! II- L'évaluation des élèves en perspective historique, Antoine PROST,
Professeur des Universités Antoine PROST va donner des exemples pris dans l'histoire afin de poser des
jalons. Souligne l'appauvrissement des procédures d'évaluations actuelles et
précise qu'il n'existe pas de travaux sur l'histoire de l'évaluation. Pour le secondaire : des procédures orales, au XIXème siècle. Seule la
version latine, qui apparaît en 1930, est évaluée à l'écrit. A l'origine,
l'évaluation est un jugement, une sentence. Le terme de jury de
baccalauréat perdure dans ce sens, comme un jury d'assises. L'évaluation est une sentence. Les collèges de Jésuites, avaient 3 notes 1, 2, 3 et 3 lettres A, D et M
(Admis, Douteux, Mauvais). Les jurys de baccalauréat, ont procédé jusqu'à la fin du 19ème par des
votes (boules noires et blanches comptabilisées, puis introduction de
boules rouges, équivalente au « douteux » des Jésuites) L'évaluation était en partie collective et auto-évaluation. Les collèges à
l'époque, sont des lycées municipaux. Paradoxe : l'évaluation est orale, mais la pédagogie est écrite. Le temps
passé à l'étude est de 5 à 6 heures par jour, le temps de classe est de 4
heures. Le professeur donne chaque jour les devoirs, et les corrige
oralement, pendant que les élèves se corrigent. Jusqu'en 1880 le maître lit publiquement leur copie. Si l'élève pense que
sa copie est bonne il signale en en tête 'lese queso'. Comment la note intervient et pourquoi la note intervient-elle ? 1775 : Ecole des Ponts et Chaussées, transformation d'un classement en
note. Le système va s'établir au début du 19ème, à l'école Polytechnique
lors du passage en 2ème année. Le concours est pourtant toujours oral. Les
élèves sont auditionnés par un jury qui se promène dans les lycées qui
présentent des élèves au concours. La note sur 20 arrive ainsi progressivement, descend au concours, puis aux
classes préparatoires, puis à l'ensemble des classes, avec résistance. En
1880, un arrêté de Léon Bourgeois rend la note sur 20 obligatoire dans les
compositions. Le conseil de classe et le bulletin trimestriel sont inventés en 1880, avec
la note sur 20, en même temps que la spécialisation des enseignants en
disciplines. L'objectif de cette notation est venu par le haut, par les élites, puis
pénètre la totalité du système. La note sur 20 est liée à la nécessité du classement. Pas de texte sur l'enseignement primaire et la note. Le primaire a pour
objectif de donner à tous ce qui est nécessaire pour la vie. Les notes
apparaissent au certificat d'étude en 1880, ce sont des points dans une
matière, en quelque sorte des scores comme au bridge. Ce n'est pas du tout une évaluation classante, puisque ne sont présentés au
certificat d'étude par leurs maîtres que des élèves susceptibles de le
réussir. Pas de note non plus au début du 20ème siècle, l'enseignement était
organisé autour de l'apprentissage et pas du classement. Système : arrêté de 1887 et circulaire de 1895 qui a perduré jusque dans
les années 1960. Repose sur trois cahiers : le cahier du jour (qui n'est
prévu par aucun texte, pure création de la pratique pédagogique), dans
lequel on recopie, au propre les exercices, une fois cherchés au brouillon
et corrigés en classe. Ce cahier du jour contient la morale, la rédaction,
les mathématiques. Le cahier de roulement et le cahier mensuel ont fait partie de la
règlementation. Le cahier de roulement est le cahier de la classe, tenu
successivement par tous les élèves, d'où son nom. Il est similaire au
cahier du jour mais est collectif. Le cahier de roulement donne un panorama
complet de la classe, l'élève mobilise son attention lorsque c'est « son
tour », élément d'évaluation aussi. Le cahier mensuel est propre à chaque
élève, pages numérotées et acheté en librairie. Chaque élève remplit son
cahier avec les premiers devoirs du mois. Il conserve ce cahier pendant
toute sa scolarité à l'école et le laisse à l'école lorsqu'il la quitte.
L'élève constate ainsi ses progrès d'année en année. Ce dispositif est conçu pour l'apprentissage et pas pour l'évaluation. L'enseignement fondé sur le classement et la sélection d'une élite
(secondaire) à côté d'un apprentissage pour la totalité (primaire). Nous
sommes en train de secondariser l'enseignement primaire, alors qu'il aurait
fallu primariser au moins la partie du socle. La note est faite pour les élèves qui savent mais pas pour les
apprentissages car l'élève qui apprend ne sait pas encore. De son point de
vue, ce jugement est immoral. Apprendre c'est rectifier les préjugés et
corriger des erreurs. D'une certaine manière la note tue l'apprentissage. Proposition : distinguer très nettement les devoirs d'apprentissages et les
devoirs d'évaluation. Les devoirs d'apprentissages relevant les erreurs
pour qu'elles soient corrigées. Pire : donner des devoirs d'évaluation sans avoir fait de devoirs
d'apprentissages, faute professionnelle à ses yeux. Nous n'avons pas à exiger des élèves ce que nous ne leur avons pas appris. Echanges et débats avec le jury: . Transformer une sentence en note, c'est lui donner une légitimité que
la sentence n'a pas. Les devoirs d'apprentissages ne doivent pas être
notés, c'est fondamental. Les professeurs des écoles, des collèges et des lycées doivent sans doute
apprendre à conseiller les élèves, véritablement et de manière personnelle.
Des annotations, pour être reçues par l'élève doivent incorporer quelque
chose de l'élève. Retour sur la réforme Haby, avec la pédagogie de « soutien » qui distingue
4 temps de soutien, ...2h par classes prévues. Rapport de l'IGEN Binon,
constate que ces heures n'existent pas et ont été détournées par les
exécutants, dans une entreprise de renforcement de l'élite. Phénomène de prestige qui amène le système à laisser perdurer une situation
vouée toujours à l'élite. III- Evaluation des élèves et estime de soi, Agnès FLORIN, Professeure
des Universités Centrer le débat comme l'a fait Alain Prost sur évaluer au service de
l'apprentissage. Il est dommageable que nos habitudes françaises soient
dans l'affrontement plutôt que dans le consensus. L'évaluation fait partie de l'acte d'enseignement et donc changer
l'évaluation revient à changer l'enseignement. Les problèmes de
l'évaluation ne se réduisent pas aux notes. La question est : quelle évaluation pour aider les élèves à mieux
apprendre ? Evaluation
Estime de soi Réussite scolaire
Recherche conduite en maternelle, les enfants sont capables de classer les
élèves en fon