Épreuve de français : brevet blanc, session de mai ... - Examen corrige

Le corrigé suivant s'appuie sur les annales corrigées du brevet 2014 dna sl'
édition Annabrevet 2014. ... b) Le narrateur perçoit ce geste comme la
transgression d'un interdit, d'un tabou, grave, puisqu'il ne respecte pas la
tradition, les croyances de son peuple. .... On attend un « développement » sur
huit à dix lignes.

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Épreuve de français : brevet blanc, session de mai 2014.
Le corrigé suivant s'appuie sur les annales corrigées du brevet 2014 dna
sl'édition Annabrevet 2014. RAPPEL : toute réponse non rédigée n'est pas comptée = 0. Texte support : Didier Daeninckx, extrait de Cannibale, 1998. Point méthode
Le chapeau du texte (= texte en italiques précédant l'extrait à
étudier) est à ANALYSER car il contient des informations capitales pour
comprendre le passage :
Un vieil homme raconte comment, en compagnie d'hommes et de femmes de
son village de Nouvelle-Calédonie, il a été désigné par les autorités
françaises pour représenter l'Océanie à l'Exposition coloniale de 1931, à
Paris.
Il en va de même pour les notes de bas de page, le nom de l'auteur, le
titre de l'ouvrage, la date de publication. Tous sont des indices qui
facilitent la compréhension du texte à analyser.
1) D'après les lignes 1 à 5, dans quelles conditions s'est déroulé le
voyage en bateau ? (0,25)
Relevez trois indices dans ce passage pour justifier votre réponse. (0,75)
(1 point)
. 1. Le voyage en bateau s'est déroulé dans des conditions extrêmement
difficiles pour des raisons diverses :
- de pénibilité d'abord : « Nous vivions sur le troisième pont, comme
des passagers de dernière catégorie. » (lignes 1 et 2) ;
- de climat ensuite : « Il faisait trop chaud le jour, trop froid la
nuit » (ligne 2-3) ;
- de maladie enfin « plusieurs d'entre nous ont contracté la malaria »
(lignes 3) ce qui a conduit à des drames : « Il y a eu trois morts » (ligne
4). Les élèves doivent formuler trois indices distincts. (sur 0,75)
On accepte qu'ils citent le texte, mais en distinguant bien les trois
« indices » attendus. 2) Dans le passage qui s'étend de la ligne 4 à la ligne 7 :
a. Pour quelle raison l'équipage du navire a-t-il « jeté leurs corps à la
mer » ? (0,5 point)
b. De quelle manière le narrateur perçoit-il ce geste? Justifiez votre
réponse. (1 point) 2. a) L'équipage a « jeté leurs corps à la mer » (ligne 6), comme c'est
habituellement la coutume sur les bateaux lorsqu'une mort se produit à
bord, car il n'a pas pris la peine d'écouter les Kanaks et de connaître
leurs rites funéraires : « sans nous laisser le temps de leur expliquer que
l'on naît pour vivre avec les vivants, et que l'on meurt pour vivre avec
les morts. Les morts ne peuvent vivre dans l'océan, ils ne peuvent pas
retrouver leur tribu... » (lignes 6 à 9). Les marins n'ont pas respecté la
culture des Kanaks.
On acceptera : parce qu'ils étaient malades et que les cadavres risquaient
de propager la malaria ... (0,5) ? b) Le narrateur perçoit ce geste comme la transgression d'un interdit, d'un
tabou, grave, puisqu'il ne respecte pas la tradition, les croyances de son
peuple. Il est scandalisé par cette attitude qui va à l'encontre des
coutumes de son peuple, et indigné de n'avoir pas été associé à cette
décision qui a été prise sans leur approbation.
3) « Nous restions collés les uns aux autres, comme des moutons, effrayés
par le bruit, les fumées, les râles de vapeur et les sifflements des
locomotives. » (lignes 14 à 15).
a. Relevez et identifiez la figure de style utilisée dans cette
phrase. (0,5 point)
b. Expliquez-la : que met ainsi en valeur le narrateur ? (1
point)
3. a) Dans la phrase : « Nous restions collés les uns aux autres comme des
moutons, effrayés par le bruit, les fumées, les râles de vapeur et les
sifflements des locomotives. » (lignes14 et 15), la figure de style
utilisée est une comparaison introduite par la conjonction « comme ».
On acceptera aussi une énumération, même si cela est moins évident.
b) Le narrateur compare ainsi leur groupe, les Kanaks, à des moutons, un
troupeau d'animaux dépendant de celui qui les mène car ils ignorent où ils
sont et ce qu'ils doivent faire, mais surtout des moutons effrayés
puisqu'ils n'ont sans doute jamais vu de trains et que tout les inquiète.
Il met en valeur la manière dont on les traite, sans aucun respect ni
aucune explication pour les rassurer et les associer à ces événements si
nouveaux pour eux. On ne semble pas les considérer comme des êtres humains
mais plutôt comme un cheptel qui ne doit qu'obéir.
Comparé : les Kanaks sur le quai de la gare Saint-Charles (Marseille)
Comparant : des moutons
Outil de comparaison = « comme »
Points communs = des êtres effrayés par les nouveautés, subissant
totalement les événements, obéissant aux hommes de la métropole qui les
mènent de manière autoritaire.
1 point si les élèves expliquent bien le sens de cette figure de style
(formulation claire et argumentée.)
On accepte aussi qu'ils l'expliquent en « comparé = ... ; comparant =
... ; outil de comparaison = ... points communs = ... »
4) En prenant appui sur le radical du participe passé « terrassé » (ligne
15), expliquez le sens propre de ce mot, puis précisez son sens dans la
phrase. (1 point) > 4. Le mot « terrassé » (ligne 15) est formé sur le radical « terre ».
Au sens propre, ce mot signifie : jeter à terre, mettre à terre dans une
lutte. (0,5)
Dans le texte, il est à prendre au sens figuré de : abattre, rendre
incapable de réagir, de résister. (0,5) 5) « Les lumières, les voitures, les tramways, les boutiques, les
fontaines, les affiches, les halls des cinémas, des théâtres... » (lignes
12-13).
a. Quelle est la particularité grammaticale de cette phrase ?
(0,5 point)
b. Quel effet est produit par la construction de cette phrase ?
(1 point) 5. a) La phrase « Les lumières, les voitures, les tramways, les boutiques,
les fontaines, les affiches, les halls des cinémas, des théâtres... »
(lignes12 à 13) est une phrase nominale, sans verbe, non verbale (0,5) qui
comporte une énumération.
La réponse attendue est « phrase nominale = non verbale »
On acceptera aussi, dans une moindre mesure, : « énumération ».
b) La construction de cette phrase rend compte d'une accumulation.
Cela permet d'énumérer les sensations visuelles et auditives ressenties
par le narrateur qui semble pris de vertige devant tant de réalités
inhabituelles. Il est sidéré par ce qu'il voit et veut profiter de ce
spectacle si nouveau pour lui : « J'avais mal aux yeux à force de les tenir
ouverts pour ne rien perdre du spectacle. » (lignes11-12).
6) « Je n'ai presque rien vu du voyage, sauf un moment magique: un peu de
neige qui tombait sur le Morvan. » (lignes 15-17). Expliquez le choix de
l'adjectif « magique » par le narrateur. (1 point) > 6. Dans la phrase « Je n'ai presque rien vu du voyage, sauf un moment
magique : un peu de neige qui tombait sur le Morvan. » (lignes 15-17), le
mot « magique » signifie : qui tient de la magie, qui est merveilleux,
envoûtant ; surnaturel, quasi mystique.
Pour ce Kanak qui n'a jamais voyagé, la neige est un élément inédit,
inconnu, inexpliqué, qui le fascine comme si la magie l'avait créé.
Précisons qu'en Nouvelle-Calédonie, il ne neige pas.
> On attend qu'ils expliquent qu'il n'a jamais vu la neige car il vient de
Nouvelle-Calédonie. Ils doivent avoir lu le chapeau du texte ainsi que la
note 2 et compris ce que désignait le terme de « Kanak ».
7) « Elle m'était promise, etj'avais fait le serment à son père, le petit
chef de Canala, de veiller sur elle. » (lignes 17-18).
a. Expliquez l'expression : « Elle m'était promise ». (0.5 point)
b. Qu'apprend-on dans cette phrase sur le caractère du personnage ? (1
point) 7. a) Dans la phrase « Elle m'était promise, et j'avais fait le serment à
son père, le petit chef de Canala, de veiller sur elle. » (lignes17-18), le
groupe « Elle m'était promise » renvoie à une promesse de mariage. Les
jeunes gens sont fiancés et liés par une promesse que le père a acceptée.
b) Cette phrase nous apprend que le personnage a le sens de l'honneur,
qu'il tient à respecter la parole donnée, qu'il est fidèle à ses
engagements. Elle montre aussi qu'il se sent investi du rôle de protecteur
et qu'il veut l'exercer.
> On attend au moins deux idées : respect de la parole donnée + protecteur.
8) « Un officiel nous a expliqué que (...) avec les mauvais éléments des
grandes métropoles » (lignes 20 à 22).
a. Comment sont rapportées les paroles de l'officiel ? Quelles
caractéristiques grammaticales vous permettent d'identifier ce type de
discours rapporté ? (1 point)
b. Que pensez-vous de l'explication avancée par l'officiel ? (1 point) 8. a) Dans la phrase : « Un officiel nous a expliqué que [...] avec les
mauvais éléments des grandes métropoles. » (lignes20 à 22), les paroles de
l'officiel sont rapportées au discours indirect.
On le constate car ces paroles sont retranscrites dans une proposition
subordonnée conjonctive (complétive) introduite par « que » ; le verbe
introducteur "a expliqué" précède P.S.C. ; les pronoms personnels sont
différents de ceux du discours direct (3e personne « elle » ) et
l'imparfait remplace le présent. Les guillemets ou les tirets sont absents
du discours indirect qui intègre les paroles du personnage au sein du
récit, et non dans un dialogue. b) L'explication avancée par l'officiel montre, "en apparence", un sens
des responsabilités.
Il présente la direction de l'Exposition comme protectrice de ses
invités : « la direction de l'Exposition était responsable de nous et
qu'elle voulait nous éviter tout contact avec les mauvais éléments des
grandes métropoles. » (lignes20-22).
En fait, elle empêche les Kanaks de sortir de l'endroit où ils sont «
parqués derrière des grilles » (ligne 23), moins pour les protéger