Chapitre 2 Influencer le comportement de l'enfant - ABA-Instituut

Chapitre I: fondements de l'équation mono-électronique. I.1. .... Physique de la
matière condensée, cours, exercices et problèmes corrigés. Hungt. Diep. Dunod.

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Chapitre 2 Influencer le comportement de l'enfant
Faites en sorte qu'un comportement adapté apporte quelque chose de positif
à l'enfant; il le reproduira plus souvent ! Maintenant qu'on connait les activités préférées de l'enfant et qu'il aime
votre compagnie, on peut commencer à influencer son comportement.
Un des plus importants principes de l'ABA est qu'un comportement, suivi
par quelque chose d'agréable, va augmenter en fréquence. Autrement dit, si
l'enfant fait quelque chose d'adapté et si vous réagissez de suite en lui
offrant quelque chose qu'il aime, il reproduira le même comportement plus
souvent dans l'avenir. Par exemple : l'enfant vous regarde, vous lui souriez et vous lui donnez
quelque chose qu'il aime. Il vous regardera de plus en plus souvent. Ou,
l'enfant vient vers vous, vous lui souriez et vous lui faites un câlin.
S'il aime que vous le câliniez, il reviendra vers vous de plus en plus
souvent. Il est important que vous l'invitiez à faire un câlin sans le
forcer. Vous l'invitez en tendant les bras vers lui et vous attendez qu'il
vienne s'y blottir. S'il ne vient pas, vous ne lui donnez pas de câlin mais
vous continuez à lui sourire et à le regarder pour observer ce qu'il
aimerait avoir/faire. Un autre exemple : l'enfant appuie sur un bouton qui fait entendre de la
musique. Il appuiera de plus en plus souvent sur le bouton pour entendre la
musique. Lors d'une session de jeux avec Teddy, j'avais mis Winnie l'Ourson sur le
lit. Teddy touchait la peluche et je chantais : « Winnie l'ourson, Winnie
l'ourson tout petit, tout rond, tout doux et tout mignon». Il jetait la
peluche par terre et de façon enjoué je disais: BOUM ! Il remettait la
peluche en place, je recommençais à chanter et il le poussait à nouveau par
terre. A nouveau je disais : BOUM ! Il rejetait la peluche encore une fois
par terre. Je savais donc qu'il aimait que je dise BOUM ! Puisque le fait
de dire « BOUM ! » avait augmenté la fréquence du comportement (jeter la
peluche). Et il souriait à chaque fois que je disais BOUM ! Il répétait
l'action encore trois fois et puis il faisait danser la peluche pendant que
je chantais : « Winnie l'ourson, dans la petite maison de Winnie
l'ourson ». Teddy souriait, laissait la peluche sur le lit et partait vers
une autre activité qui l'intéressait. L'exemple d'un enfant qui fait quelque chose de défendu pour obtenir
l'attention de ses parents. Beaucoup d'enfants aiment obtenir l'attention
de leurs parents (qu'elle soit positive ou négative d'ailleurs). Par
exemple l'enfant grimpe sur la table et se suspend au plafonnier. On sait qu'il aime ce que vous lui proposez après un certain comportement,
si la fréquence de ce même comportement augmente. Parfois un comportement augmente alors que vous pensiez réagir d'une façon
désagréable pour l'enfant. Votre réaction s'avère donc être quelque chose
qu'il apprécie contre toute attente.
Par exemple : vous lui dites à chaque fois qu'il veut allumer la télé :
« non, tu n'as pas le droit » ! S'il continue malgré ça à appuyer sur le
bouton, ça veut dire que la réaction: « non, tu n'as pas le droit »,
renforce ce comportement inadapté. Il faudra changer la façon de réagir sur
ce comportement. Si vous savez qu'une réaction ou une remarque de votre
part renforce un comportement, il ne faut donc pas le poursuivre puisqu'il
est inadapté. Vous pourriez essayer de ne plus rien dire ou faire et voir
ce qui se passe. En même temps il est important de donner de l'attention (une réaction ou
une remarque) quand l'enfant a un comportement adapté. Trop souvent nous ne donnons pas d'attention à nos enfants quand ils ont un
comportement adapté et trop d'attention quand ils ont un comportement
inadapté. Surtout chez les enfants avec autisme, il est parfois difficile de trouver
des comportements adaptés que nous souhaitons renforcer. Ils semblent
montrer sans cesse un comportement inadapté ou en inadéquation avec son âge
de développement. Vous aimeriez beaucoup le récompenser mais pour des
choses et des comportements selon vos estimations et attentes. Rida, 4 ans, retard de développement. Montre très peu d'intérêt dans des
jouets ou des intervenants. Beaucoup de comportements auto-stimulants. Peu
de comportement de jeu. Je jouais avec Rida et j'avais mis une nappe en
plastique par terre. Une nappe légère, ouatiné en dessous, qui fait un
bruit de froissements quand on le prend. Rida marchait en face, le long de
la nappe, se mettait en face de moi, regardait la nappe et me regardait
moi. Je trouvais ça bien et je voulais donc proposer à Rida quelque chose
d'agréable. Mais à cet instant, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il
pouvait lui plaire. Je tirais rapidement la nappe vers moi. Rida regardait
et s'éloignait. De suite, j'ai remis la nappe en place. Rida revenait vers
la nappe. Quand il était arrivé au milieu de la pièce, je tirais la nappe
de nouveau vers moi. Je la remettais en place et Rida revenait au centre.
Rida aimait donc le fait que je retirais vite la nappe et il me le faisait
savoir en revenant à chaque fois au même endroit. Les comportements
adaptés : demander, me regarder et s'amuser étaient renforcés ! Mettre cette vidéo sur internet ?
Comment déterminer les comportements à renforcer ? Déterminer quelles sont les comportements à renforcer ou à bannir n'est pas
aussi simple qu'il paraît. Ce qui est souhaitable ou pas, est différent
pour chaque enfant et chaque situation. En plus, ça change sans cesse, il
faut constamment adapter le protocole aux dernières informations obtenues ! Quand on rencontre un enfant, on observe d'abord son comportement. Comment
se comporte-il à ce moment précis. Qu'est-ce que vous remarquez ? Observez
le quelques minutes et par la suite déterminez quels sont les comportements
à augmenter et à diminuer. Bref : que voulez vous qu'il fasse plus et que
voulez vous qu'il fasse moins souvent ? Vous adaptez continuellement vos attentes en regard des réactions de
l'enfant, dans les quelques minutes qui précèdent. Si vous faites suivre
quelque chose d'agréable à un comportement adapté, ce comportement se
manifestera de plus en plus. Il faut déjà observer une différence au bout
d'une heure, certainement au bout de 2 heures. Si le comportement de
l'enfant ne s'améliore pas en 2 heures, vous faites une erreur quelque
part. Hormis l'observation de l'enfant (et ça reste votre appui principal), vous
pouvez aussi observer d'autres enfants dans le même âge de développement.
Qu'est-ce que ces enfants font et ne font pas ? Qu'est-ce qu'on attend
d'enfants à cet âge de développement et qu'est-ce qu'on n'attend pas
(encore) ? Autres questions qui peuvent aider à déterminer les comportements à
renforcer :
Qu'est-ce qu'il fait déjà que j'apprécie ?
De quoi est-il capable ? Qu'est-ce qu'il peut faire de façon autonome ?
Est-ce que ce comportement est fonctionnel pour lui ? Qu'est-ce que ça lui
apporte ?
Qu'est-ce qu'empêche le développement de cet enfant ?
Qu'est-ce qui est repoussant chez lui ou attirant ?
En derniers recours vous pouvez regarder les enfants de son âge mais si son
âge de développement est (nettement) plus bas que le leurs, vous ne pouvez
pas avoir les mêmes attentes que celles d'autres enfants. Par contre, tenez
compte de son âge réel dans le choix d'activités et de développement de
centres d'intérêts. Ariel (15 ans) a de sérieuses limitations en motricité. Il ne peut pas
parler (mais il a appris quelques sons et combinaisons de sons dans
l'année), il est incapable de manger de façon autonome. Il sait marcher
mais ne pas courir. Il communique avec une feuille de papier avec
l'alphabet dessus. Il indique les lettres qui forment le mot qu'il veut
dire. Ariel aime beaucoup l'interaction avec d'autres personnes. Lors de
cette observation, le but était que je formais la psychologue qui devait
former l'intervenant d'Ariel. Je lui proposais de commencer avec quelque
chose de « facile ». Elle devait donner une instruction à l'intervenant
pour faire quelque chose avec Ariel dont elle savait qu'il aimait bien le
faire. Ensuite on pouvait déterminer ce qu'on allait travailler basé sur
cette action.
L'intervenant écoutait différents morceaux d'opéra avec Ariel. Ariel adore
l'opéra. Il aime visiblement écouter cette musique, il le fait remarquer en
« demandant » certains morceaux, il rit quand il entend la musique, il se
balance et il bouge ses bras. A cause de son problème de motricité il ne
peut pas faire des mouvements fluides avec ses bras. Il agite ses bras
énergiquement et il bat des mains (flapping).
Pendant qu'il écoute la musique, il dit à l'intervenante que le son de la
musique est parfois « haut » ou « bas ». L'intervenante lui répond que la
musique est effectivement des fois haute ou basse. Je demandais à la
psychologue ce que l'on pourrait travailler. Quels sont les comportements
d'Ariel que nous voulons augmenter et quels sont les comportements que nous
voulons diminuer et pourquoi ?
Je lui expliquais que c'est important pour Ariel d'apprendre à bouger sur
la musique de façon approprié. Il en est capable (parce qu'il l'a déjà
fait) et s'il ne fait que se balancer doucement sur la musique, il sera
plus facilement accepté socialement dans une groupe d'autres personnes et
des jeunes. Qu'il veuille dire quelque chose à quelqu'un sur la musique
est bien aussi. Mais raconter que la musique est « haute » ou « basse »
n'intéressent pas les interlocuteurs. Puisqu'il connait aussi tout les noms
des compositeurs et les noms des opéras, ça serait beaucoup plus
intéressant qu'il raconte ça aux autres. Peu de jeunes sont intéressés par
l'opéra, il est donc important qu'il apprenne à écouter d'autres genres de
musique, notamment le genre de musique de ses pairs. Evidemment il peut
continuer à écouter de l'opéra mais il faut essayer de l'intéresser à autre
chose. La psychologue était tout à fait d'accord avec moi et je lui
demandais de dire à l'intervenante qu'elle devait bouger doucement sur la
musique elle-même