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Exercice 1 .... Exercice 13 : (total de points) Justine a 9,8 de moyenne sur les
quatre contrôles du trimestre. Mais le ... Quelle est la moyenne corrigée de
Justine ? ... 7.5. 14.12. 7.5. 7.51. 7.52. 7.49. 7.48. 7.504. 7.501. 7.498. 7.496. 7.5.
7.49 ...

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SESSION NOVEMBRE 2003
NOUVELLE-CALEDONIE
BACCALAURÉAT PROFESSIONNEL ÉPREUVE DE FRANÇAIS Coefficient : 3
Durée : 2 H 30 TEXTE 1 : "Lettre à la jeunesse", Émile ZOLA TEXTE 2 : Article paru dans "Ouest-France" Document 1
A l'époque de l'affaire Dreyfus, Emile Zola publie une série
d'articles
dont cette "lettre à la jeunesse" du 14.12.1897.
O jeunesse, jeunesse ! je t'en supplie, songe à la grande
besogne qui t'attend. Tu es l'ouvrière future, tu vas jeter les
assises de ce siècle prochain, qui, nous en avons la foi profonde,
résoudra les problèmes de vérité et d'équité, posés par le siècle
finissant. Nous, les vieux, les aînés, nous te laissons le
formidable amas de notre enquête, beaucoup de contradictions et
d'obscurités peut-être, mais à coup sûr l'effort le plus passionné
que jamais siècle ait fait vers la lumière, les documents les plus
honnêtes et les plus solides, les fondements mêmes de ce vaste
édifice de la science que tu dois continuer à bâtir pour ton honneur
et pour ton bonheur. Et nous ne te demandons que d'être encore plus
généreuse, plus libre d'esprit, de nous dépasser par ton amour de la
vie normalement vécue, par ton effort mis entier dans le travail,
cette fécondité des hommes et de la terre qui saura bien faire enfin
pousser la débordante moisson de joie, sous l'éclatant soleil. Et
nous te céderons fraternellement la place, heureux de disparaître et
de nous reposer de notre part de tâche accomplie, dans le bon
sommeil de la mort, si nous savons que tu nous continues et que tu
réalises nos rêves.
Jeunesse, jeunesse ! souviens-toi des souffrances que tes pères
ont endurées, des terribles batailles où ils ont dû vaincre, pour
conquérir la liberté dont tu jouis à cette heure. Si tu te sens
indépendante, si tu peux aller et venir à ton gré, dire dans la
presse ce que tu penses, avoir une opinion et l'exprimer
publiquement, c'est que tes pères ont donné de leur intelligence et
de leur sang. Tu n'es pas née sous la tyrannie, tu ignores ce que
c'est que de se réveiller chaque matin avec la botte d'un maître sur
la poitrine, tu ne t'es pas battue pour échapper au sabre du
dictateur, aux poids faux du mauvais juge. Remercie tes pères, et ne
commets pas le crime d'acclamer le mensonge de faire campagne avec
la force brutale, l'intolérance des fanatiques et la voracité des
ambitieux. La dictature est au bout.
Jeunesse, jeunesse ! sois toujours avec la justice. Si l'idée de
justice s'obscurcissait en toi, tu irais à tous les périls. Et je ne
te parle pas de la justice de nos Codes, qui n'est que la garantie
des liens sociaux. Certes, il faut la respecter, mais il est une
notion plus haute, la justice, celle qui pose en principe que tout
jugement des hommes est faillible et qui admet l'innocence possible
d'un condamné, sans croire insulter les juges. N'est-ce donc pas là
une aventure qui doive soulever ton enflammée passion du droit ? Qui
se lèvera pour exiger que justice soit faite, si ce n'est toi qui
n'es pas dans nos luttes d'intérêts et de personnes, qui n'es encore
engagée ni compromise dans aucune affaire louche, qui peux parler
haut, en toute pureté et en toute bonne foi ?
Humanité, Vérité, Justice.
Document 2 FORUM Ils ne refont plus le monde
Les jeunes sont critiques mais pas révolutionnaires. Un récent sondage montre que les jeunes critiquent la société mais ne
souhaitent pas la bouleverser en profondeur. (Le Monde SOFRES-FSU) Si les jeunes sont très préoccupés par le chômage et la violence,
cela n'entame pas leur relative confiance en leur avenir personnel. Ils
sont également très sensibles aux inégalités de la société. L'époque est
difficile, disent-ils, et ils n'envisagent pas les rapports sociaux comme
leurs parents. Ils sont bien plus pessimistes sur les chances d'ascension
sociale et n'ont pas beaucoup d'espoir de voir les plus défavorisés
parvenir à s'en sortir.
Les institutions sont également complètement dévalorisées à leurs
yeux. Ils refusent à 91 % leur confiance aux partis politiques.
L'irruption des affaires a fini d'achever un mouvement de fond qui relègue
l'engagement politique dans une époque révolue. Les jeunes paraissent
davantage enclins à s'engager dans une association défendant un thème
précis. L'école et la médecine sont les deux seules institutions à trouver
grâce à leurs yeux, 82 % des étudiants interrogés estiment que leurs
études leur apprennent beaucoup de choses et qu'elles leur donnent une
bonne culture générale. Toutefois, les bacheliers de la filière générale
mettent un bémol au tableau en pensant que cela ne les prépare pas à
exercer le métier qu'ils souhaiteraient.
Mais le plus étonnant de cette génération, c'est que ni l'argent ni
la musique n'arrivent en tête de leurs aspirations.
C'est la famille qui prime, suivie de l'amitié, du travail et de l'amour
! 82 % des jeunes interrogés estiment que la famille est très importante,
alors que la religion ne l'est que pour 10 % d'entre eux.
Pour décrire leur génération, ils parlent d'abord de dynamisme,
puis de violence avant d'ajouter réalisme et solidarité. Si c'est le
chômage qui est le véritable n?ud de l'intégration sociale à leurs yeux,
la violence est citée en second comme problème de société. Mais cette
violence, avec bien sûr tout ce qui l'entraîne ou en découle, drogue,
manque d'argent, sida, alcool, accès au logement et solitude est à leurs
yeux une conséquence du système. Son principal défaut, c'est l'argent qui
tient une trop grande place. Les jeunes déplorent trop de malhonnêteté et
de corruption. Leur manque de confiance en la collectivité ne les empêche
pourtant pas de croire en leur avenir personnel. Un portrait de 15-24 ans
réalistes, mais très individualistes. M. LE GOAZIOU Et vous qu'en pensez-vous ? Votre avis nous intéresse. Ecrivez-nous à
dimanche Ouest-France, 10, rue du Breil, 35051 Rennes cedex 09.
Article paru dans Ouest-France le 28 novembre 1999.
QUESTIONS I - COMPÉTENCES DE LECTURE (9 points) 1 - Vous analyserez la composition du texte de Zola : quelles sont les
valeurs auxquelles la jeunesse doit, selon lui, se référer ?
Commentez l'ordre dans lequel elles sont évoquées.
Justifiez vos réponses par des références précises du texte (3
points).
2 - Comment Zola s'adresse-t-il à la jeunesse ? Vous vous appuierez sur
l'étude des pronoms personnels, des modes des verbes, des signes de
ponctuation et des procédés de style ( 3 points).
3 - D'après les commentaires du journaliste sur l'état d'esprit de la
jeunesse aujourd'hui, pensez-vous que les jeunes répondent aux attentes de
Zola ? Justifiez votre réponse en vous appuyant avec précision sur chacun
des deux textes (3 points).
II - COMPÉTENCES D'ÉCRITURE (11 points)
" Et vous qu'en pensez-vous ?
Votre avis nous intéresse."
Vous adressez votre point de vue, en une quarantaine de lignes, au
courrier des lecteurs du journal. Vous expliquez pour quelles raisons,
selon vous, cette image de la jeunesse vous semble (ou non) un fidèle
reflet de la réalité. N.B. Afin de respecter les règles de la confidentialité, votre texte ne
révélera ni votre identité, ni le lieu où il est écrit.
ÉLÉMENTS DE CORRIGÉ Textes : « Lettre à la jeunesse », Emile Zola
Article paru dans Ouest-France I - Compétences de lecture (10 points) 1- Vous analyserez la composition du texte de Zola : quelles sont les
valeurs auxquelles la jeunesse doit, selon lui, se référer ?
Commentez l'ordre dans lequel elles sont évoquées.
Justifiez vos réponses par des références précises au texte.
(3 points) La « Lettre à la jeunesse » d'E.Zola est organisée en
paragraphes, développant chacun des valeurs essentielles : - le travail qui permet de transformer la société : « la grande
besogne » (l.1) ; « ton effort mis entier dans le travail » (l.12) ;
ce travail est fondé sur la générosité et l'amour de la vie « nous
te demandons d'être encore plus généreuse » (l.10).
- la liberté, à maintenir et à défendre : « la liberté dont tu jouis à
cette heure » (l.19 et 20) ; « tu n'es pas née sous la tyrannie... »
(l.23) ; « ne commets pas le crime d'acclamer le mensonge... la
dictature est au bout » (l. 26 à 28).
- la justice : « sois toujours avec la justice (l.30) ; « il est une
notion plus haute, la justice » (l.34.) Ces valeurs sont évoquées selon un ordre et une hiérarchie significatifs. Le travail renvoie à la vie sociale - il est la condition d'un monde
meilleur, d'une société plus heureuse grâce au progrès et à la science
(« ce vaste édifice de la science que tu dois continuer à bâtir...pour ton
bonheur » (l.8 à 10). Au-dessus de la perspective sociale, Zola place la
liberté : libe