Kang-hi, Kangxi
C'est pour cela que l'homme qui corrige ses défauts, est réputé grand ; & en ......
de s'arrêter dans un endroit où l'herbe est épaisse, il faut avant la faire faucher.
..... l'exercice continu aidera les progrès ; ses lumières augmenteront de plus en
...... d'acier hollandais, qui était p.09.186 posé sur une table avec quelques livres,
...
Part of the document
|@ |
|Yong-tching |
|[Yongzheng] |
| |
| |
| |
|INSTRUCTIONS |
|SUBLIMES |
|et FAMILIÈRES de |
|Cheng-tzu-quogen-hoang-ti |
|[Kang-hi, Kangxi] |
| |
| |
| |
| |
| |
publié dans : MÉMOIRES
concernant l'Histoire, les Sciences, les Arts, les M?urs, les Usages, &c
DES CHINOIS
par les Missionnaires de Pé-kin Tome neuvième, pages 65-281. A Paris, chez Nyon l'aîné, Libraire, rue du Jardinet, vis-à-vis la rue
Mignon, près de l'imprimeur du Parlement, 1783.
Édition en format texte par
Pierre Palpant www.chineancienne.fr
AVERTISSEMENT
de l'éditeur ... p.09.vj On lira un morceau non moins intéressant par son auteur que
par son objet. Ce sont les instructions de l'empereur Kang-hi [1], aux
princes ses fils. Cet empereur, l'un des plus célèbres qui aient gouverné
la Chine, mourut en 1722, après un règne de soixante ans. Il se plaisait à
instruire ses enfants en conversant avec eux. Après sa mort, Yu-tchen [2],
son fils & son successeur, mit par écrit tout ce qu'il avait retenu de ces
instructions, & intitula ce recueil, Instructions Familières & Sublimes :
familières, par leur forme ; sublimes par la sagesse & l'importance des
préceptes & des maximes qu'elles renferment. Cet ouvrage écrit en langue tartare, a été traduit en italien par M.
Poirot, missionnaire à Pé-king. Nous avons fait imprimer cette version, qui
représente l'original tartare sur lequel elle a été faite ; mais en faveur
de ceux de nos lecteurs qui ignorent l'italien, nous y avons joint une
traduction française de la traduction italienne. Nous devons cette
traduction française à Madame la Comtesse de M**, qui s'en étant occupée
pour son amusement particulier, nous a permis d'en enrichir nos Mémoires.
Elle a abrégé quelques longueurs & supprimé quelques redites; mais le sens
est partout rendu avec beaucoup d'exactitude & de précision. *
PRÉFACE ou INTRODUCTION aux Instructions sublimes et familières
de Cheng-tzu-quogen[3]-hoang-ti
p.09.065 Après de profondes réflexions, je crois pouvoir assurer que
l'empereur mon père a été doué par le Ciel d'un naturel aussi intelligent
que porté au bien, & que les moyens dont il se servait pour l'opérer,
ressemblaient à ceux que le Ciel met en usage pour tirer les hommes du
néant, les amenant peu à peu à leur consistance & à leur perfection. Il a
régné pendant une longue suite d'années. La paix & la tranquillité dont il
a su faire jouir, pendant soixante ans, un empire aussi étendu, est une
preuve évidente de ses talents & de sa sublime vertu. Il a surpassé de
beaucoup en mérite les générations précédentes. Tout ce que les historiens
rapportent de lui dans leurs p.09.066 ouvrages consacrés à la postérité,
tout ce que les mandarins, tout ce que le peuple même a vu ou entendu de
lui, est conforme à la réalité & à la plus exacte vérité. Au temps prescrit, où nous nous présentâmes devant lui pour lui offrir
humblement nos services & notre respect filial, il avait composé
d'admirables instructions pour nous ; il en avait formé un volume, qu'il
tenait renfermé dans une boîte ou cassette d'or, incrustée de pierres
précieuses, ouvrage lumineux & du plus grand prix, vraiment noble, vraiment
sublime. Lorsque dans mes jeunes années j'entrais au palais avec mes frères aînés
& cadets, pour le servir & recevoir ses ordres, nous trouvions toujours la
gaieté sur son visage, & le sourire sur ses lèvres. Quelquefois nous
assistions à son dîner, ou bien nous allions lui offrir les v?ux que nous
faisions pour son bonheur : alors, avec un air riant & satisfait, & nous
regardant avec tendresse, il nous instruisait d'affaires plus ou moins
considérables. Il disait que le point le plus important pour nous, était le
profond respect en sacrifiant au Ciel & ensuite aux ancêtres. Il nous
excitait à respecter du fond du c?ur son aïeule Tai-hoang-tachen, & sa mère
Hoang-tachen. Il assurait que le respect était la base ; que la sincérité
était la perfection des plus sublimes vertus. Il répétait souvent que le
choix des personnes propres p.09.067 aux affaires publiques, était une
science très importante & qu'on ne devait rien négliger pour l'acquérir. Il
nous disait quelquefois que les peines & les châtiments ne devaient point
être imposés par caprice, ni pour des fautes légères, parce qu'ils
perdraient toute leur force. L'amour du prince envers ses sujets, disait-
il, doit se manifester par les soins qu'il apportera soit à faire
travailler les terres dans les saisons convenables, soit à recueillir les
grains, à faire conserver en abondance des vivres dans les magasins
publics, à garnir de soldats les frontières de l'État, à prévenir les
attentats des ennemis, à rétablir & fortifier les digues & les chaussées
des rivières : objets, disait-il, qui sont la preuve non seulement de
l'amour du prince pour ses sujets, mais de sa sagesse & de sa prévoyance. Il recommandait comme une chose de grande importance, les cartes de
géographie, la peinture, les livres d'histoire, de police, de musique, &
l'élégance dans la composition. Il regardait aussi comme un point
essentiel, de s'appliquer aux observations astronomiques, à la connaissance
des propriétés de chaque terre, à l'exacte distribution des jours suivant
les saisons, moyennant l'usage des meilleurs calendriers. Outre cela, il se donnait lui-même pour exemple. Il nous racontait les
moyens dont il se servait pour régler l'intérieur de son palais p.09.068 &
tout son empire, comment pour conserver & fortifier sa santé, il s'exerçait
à la lutte & à l'arc ; & de quelle sorte de régime il faisait usage, pour
prévenir ou guérir ses infirmités corporelles. Il nous suggérait habilement en temps & lieu tout ce que les sages ont
enseigné dans leurs ouvrages. S'il survenait quelque affaire, il en
rassemblait avec soin toutes les circonstances, & nous en instruisait avec
des expressions si remplies de bonté, qu'elles se gravaient dans notre c?ur
d'une manière ineffaçable. Tous ses préceptes étaient vraiment dignes
d'être la base & la règle de notre conduite. L'empereur mon père ayant reçu de la nature le don de la science, ayant
une grande facilité à acquérir des connaissances, & ayant passé les bornes
de l'intelligence que le Ciel paraissait lui avoir destinée, il n'est point
étonnant qu'il soit parvenu à connaître les propriétés de chaque chose, &
qu'ensuite mettant au jour toutes ces connaissances, il soit devenu lui-
même le créateur d'une doctrine excellente. Ses manières d'écouter, de
regarder, de parler, de marcher, de boire, de manger, de s'asseoir, de se
lever, étaient toujours conformes à la décence : il apportait jusqu'en ces
minutieuses actions une dignité attrayante, faite pour être imitée de tout
le monde. Comme il était pénétré de la plus tendre affection pour nous, il
éclairait notre p.09.069 esprit, il dissipait nos doutes ; &, en nous
instruisant, il nous insinuait adroitement le désir d'apprendre encore. Ayant écouté respectueusement ses leçons pendant l'espace de quarante
ans, je les ai gravées dans mon âme, & tôt ou tard j'y ai conformé mes
actions. Depuis que je suis monté sur le trône, je me suis encore plus
efforcé de les mettre en pratique. Hélas ! me rappelant ces temps heureux
où je goûtais le plaisir de parler à l'empereur mon père, & celui de
l'écouter, je me représente tellement les tendres instructions qu'il me
donnait, que ses paroles semblent encore frapper mon oreille. Cependant,
craignant de laisser effacer de si précieux souvenirs, je les ai tracés
l'un après l'autre, un à un sur le papier, avec mon frère Tceng-tçin-ouang-
jun-tzi, & les autres. Nous en avons formé un livre entier que nous avons
intitulé, Sublimes & familières Instructions : fruits de la grande & sage
prévoyance de mon père. Elles s'étend si loin qu'on ne peut l'exprimer, si
ce n'est en disant que ce que j'ai retenu, & rassemblé sur le papier, est à
peine la centième partie de ce que j'ai autrefois entendu de lui, aveu que
je fais en rougissant. Toutes les paroles renfermées dans ce livre sont
ingénieuses & de p.09.070 la plus grande importance. Le but en est profond
& pénètre bien avant dans l'avenir. Si quelqu'un veut ou peut les examiner chacune en particulier en y
apportant l'attention qui y est due, & suivant les règles de la droiture,
il verra que chaque caractère, chaque par