CAHIER D'EXERCICES ET D'ETUDES DE CAS : CORRECTION
Correction des cas et exercices. Enseignant : Olivier Brossard. CORRECTIONS
PARTIE II. SECTION II.2. : « L'équilibre macroéconomique en économie fermée ...
Part of the document
CORRECTIONS PARTIE II
SECTION II.2. : « L'équilibre macroéconomique en économie fermée »
EXERCICE 3 : le modèle IS/LM
1.1) Voir figure.
1.2.) C'est une droite. a en est la « pente » et b l'« ordonnée à
l'origine ». a est aussi la « dérivée » de la fonction mathématique C=aY+b.
En termes économiques a représente la « propension à consommer le revenu ».
(1-a) représente alors la « propension à épargner ». b est une
« consommation incompressible » (de subsistance).
1.3)
1.4.)
Y = aY+b + ci+d + G
1.5.)
(IS) [pic]
Relation décroissante car la « pente » ou « dérivée par rapport à i » est
négative (c 0).
1.6)
Ms = eY+fi
(LM) [pic]
Voir graphique ci-dessus : f0 donc la pente est positive.
1.7.)
-endogènes : Y et i
-exogènes : Ms et G
-paramètres : a,b,c,d,e,f
Cette distinction permet de voir ce sur quoi on peut agir (instruments de
la politique économique : Ms et G ici), ce qu'on doit chercher à estimer
par l'observation des corrélations (les paramètres) et les objectifs finaux
de la politique économique (i et surtout Y)
1.8) La solution est à l'intersection des droites IS et LM. Elle représente
l'équilibre macroéconomique : le seul couple (i,Y) permettant d'avoir à la
fois l'équilibre sur les marché des biens (IS) et l'équilibre sur le marché
de la monnaie (LM). Toute autre position dans le plan (Y,i) ne peut être
que transitoire car elle implique un déséquilibre sur au moins un des deux
marchés.
1.9)
[pic]
On soustrait l'équation (LM) à l'équation (IS) :
[pic]
On remplace ensuite i par sa valeur dans l'équation (LM) :
[pic]
D'où en simplifiant :
[pic]
La solution du système d'équations (IS)/(LM) est donc :
[pic]
1.10)
Pour voir quel est l'impact des politiques budgétaires et monétaires, il
faut regarder le signe des « dérivées » de Y et de i par rapport à G et i.
On calcule ces dérivées :
[pic]
Le fait que cette quantité soit positive indique que le revenu national Y
s'accroît lorsque la dépense publique G s'accroît (Effet multiplicateur de
dépenses publiques).
[pic]
Une augmentation de la masse monétaire Ms fait monter le revenu national Y.
[pic]
Une augmentation de la dépense publique G fait monter le taux d'intérêt i
(Effet d'éviction).
[pic]
Une augmentation de la masse monétaire Ms fait baisser le taux d'intérêt i.
1.11)
Dans le cas d'une politique budgétaire expansive (augmentation de G), la
courbe IS se déplace parallèlement vers la droite. Plus l'augmentation de G
est importante plus le déplacement est fort.
On voit sur le graphique que le revenu Y s'accroît mais qu'il y a aussi
augmentation de i. Cette augmentation serait encore plus forte si la pente
de la courbe LM était plus forte : comme cette pente résulte de la
sensibilité de la demande de monnaie au revenu Y, l'interprétation est la
suivante : il y a un effet d'éviction, c'est à dire que l'augmentation de G
entraîne une augmentation de Y qui accroît la demande de monnaie Md. Cela
fait monter le taux d'intérêt et freine l'investissement. D'où une
atténuation de l'impact positif de l'augmentation de G sur Y.
Dans le cas d'une politique monétaire expansive (augmentation de Ms), le
revenu s'accroît et le taux d'intérêt se réduit : l'augmentation de la
masse monétaire fait directement baisser le taux d'intérêt. Il n'y a donc
pas d'effet d'éviction ici.
Questions de compréhension :
1) A production donnée, le niveau général des prix va s'accroître : la
courbe d'offre globale se déplace donc parallèlement vers la gauche.
C'est la même chose lors d'un accroissement des charges sociales. Et c'est
l'inverse lors d'une augmentation de la productivité du travail.
2) Parallèlement vers la droite. Même chose pour la consommation. Même
chose pour la masse monétaire.
Exercice de réflexion :
1) L'inflation est faible. Il y a très certainement des marges pour
relancer la croissance par la demande. Il faut regarder cependant si la
croissance est forte ou faible. Si elle est faible, il faut se demander si
la relance doit se concentrer sur la consommation ou sur l'investissement.
Pour cela il faut regarder les indices de confiance des ménages et le taux
d'utilisation des capacités des entreprises. En outre, si l'on doit
relancer la demande, il faut se demander si la contrainte extérieure est
forte ou faible. Cela est lié à l'analyse que l'on aura faite sur les
capacités de production des entreprises nationales. Si elles sont bonnes
alors on agit sur la consommation. Sinon, plutôt sur l'investissement, en
prenant garde de ne pas déprimer la consommation.
Si la croissance est déjà forte le taux de chômage élevé signale un
dysfonctionnement du marché du travail. Il faut alors s'interroger sur ses
caractéristiques : les qualifications sont-elles en adéquation avec les
besoins ? Le coût du travail est-il trop élevé ? N'existe-t-il pas des
gisements d'emploi (dans des secteurs à faible productivité) inexploités ?
2) Avec une inflation à 10%, la relance de la demande a peu de chance de
faire d'autre effet que de relancer un peu plus l'inflation. Il faut alors
chercher plutôt du côté des politiques d'offre permettant d'accroître la
productivité.
3) Non. Tôt ou tard la demande est freinée par l'offre si celle-ci n'est
pas assez dynamique. En outre, on a vu que les gains de productivité
constituent la principale source d'accroissement du niveau de vie. Il est
donc nécessaire de mener des politiques accroissant le potentiel de
production du pays. Cela consiste aussi bien en mesures favorables à
l'investissement qu'en stimulations de la R&D ou encore en une bonne
politique de l'éducation.
SECTION III.1. :
1) Pour deux raisons. D'abord parce que beaucoup de pays ont de fait perdu
l'autonomie de leurs politiques monétaires en supprimant les contrôles de
capitaux et en se plaçant dans des régimes de taux de change fixes. Ensuite
parce que l'utilisation de la politique monétaire à des fins expansives
pose des problèmes de crédibilité : s'il n'y a pas d'engagement ferme à
lutter contre l'inflation, les agents anticipent une inflation grandissante
et cela déclenche une « boucle prix-salaires » perverse. Le coût du travail
s'accroît trop vite et les entreprises renoncent alors à embaucher.
2) Ce théorème suppose que les agents anticipent parfaitement les impôts
futurs, ce qui est tout de même douteux. Il suppose aussi qu'ils sont
parfaitement altruistes et considèrent que les impôts de leurs enfants et
petits enfants sont aussi « désagréables » que les leurs.
3) Parce que les indices de prix servent souvent de base à la négociation
salariale.
SECTION III.2. :
Deux pistes méritent d'être explorées :
- d'abord l'assouplissement de la règle des 3% concernant les déficits
budgétaires. Elle n'est pas aussi rigide aux Etats-Unis ou en Grande-
Bretagne où les performances en termes de croissance sont bien meilleures.
La règle pourrait être celle suggérée à la question 8) de la section II.1.
- ensuite une modification des statuts de la Banque Centrale Européenne :
aux Etats-Unis, la Fed est à la fois chargée de lutter contre l'inflation
et de favoriser la croissance. La BCE n'a pour seul mandat que la lutte
contre l'inflation.
- D'autres pistes : une réflexion sur l'utilisation du budget européen ne
serait pas inutile... Développer le fédéralisme budgétaire (mettre en
commun plus de moyens) pourrait notamment conduire à limiter les conflits
d'intérêt.
Exercice de conclusion
Voilà une question à laquelle je ne peux pas répondre à votre place... Voir
la correction de l'exercice 2.
ET VOICI POUR FINIR UNE CORRECTION DU DERNIER EXERCICE DU COURS :
Tableau III.2.2. : efficacité des relances keynésiennes dans le cas de prix
flexibles
| |Régime de change : |
| |Fixe |Flexible |
| |Mobilité des capitaux : |
| |Forte |Faible |Forte |Faible |
|Politique |0 |CT : ( |CT : ++ |CT : + |
|monétaire | |LT : 0 |LT : + |LT : ( |
|expansive | | | | |
| | | | | |
|Politique |CT : ++ |CT : + |0 |CT : ( |
|budgétaire|LT : ( |LT : 0 | |LT : 0 |
|expansive | | | | |
| | | | | |
|< : effet négatif ; 0 : Inefficace ; ( : Efficacité faible ou |
|transitoire ; + : Efficace ; ++ : très efficace. CT : court |
|terme ; LT : long terme |
Ce qui diffère du cas à prix rigides est la réponse concernant le long
terme : il faut prendre en compte les conséquences de l'ajustement des
prix :
En changes fixes :
- La hausse des prix accroît le déficit commercial (perte de
compétitivité), ce qui freine la croissance. Elle fait aussi fuir les
investisseurs et réduit les encaisses réelles : ceci entraîne une hausse
des taux d'intérêt qui freine aussi la croissance. La politique monétaire
devient donc totalement inefficace, même lorsque les mouvements de
capitaux tardent à réagir. La politique budgétaire peut garder une légère
efficacité tant que les investisseurs étrangers n'ont pas pris conscience
de l'effet néfaste de l'inflation sur la rentabilité de leurs placements.
En changes