Thème : Sociologie Chapitre 14 : Contrôle social et déviance ...
Dans ce chapitre, on va s'intéresser à la fois au contrôle social, soit ce qui permet
de faire respecter les normes et la déviance qui constitue une transgression des
normes. ..... La déviance est également relative dans l'espace : un acte conforme
dans une société peut être considéré comme déviant dans une autre. Exemple ...
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Thème : Sociologie
Chapitre 14 : Contrôle social et déviance Notions : Contrôle social formel/informel ; stigmatisation ; dissuasion ;
déviance primaire/ déviance secondaire ; anomie ; chiffre noir de la
délinquance.
Indication complémentaires :
. On s'interrogera sur l'évolution des formes de contrôle social dans
les sociétés modernes et sur leurs effets. On montrera qu'au fur et à
mesure que les relations sociales deviennent plus impersonnelles, le
contrôle social par des instances spécialisées tend à prédominer sur
le contrôle informel exercé par les groupes primaires. On
s'interrogera également sur les effets produits par le recours à des
formes de contrôle social prenant appui sur les ressources des
nouvelles technologies.
. On définira la déviance comme une transgression des normes et on
montrera qu'elle peut revêtir des formes variées selon les sociétés
et, en leur sein, selon les groupes sociaux. On analysera la déviance
comme le produit d'une suite d'interactions sociales qui aboutissent à
« étiqueter » certains comportements comme déviants et, en tant que
tels, à les sanctionner. On montrera que les comportements déviants
peuvent aussi s'expliquer par des situations d'anomie.
. On précisera que la délinquance n'est qu'une forme particulière de
déviance : celle qui fait l'objet d'une sanction pénale. On
s'intéressera aux modes de construction des statistiques produites par
la police et la justice. On confrontera ces données avec celles que
révèlent les enquêtes de victimation.
Objectifs du chapitre :
. Faire le lien entre socialisation et contrôle social.
. Dévoiler les ressorts et les effets du contrôle social.
. Nuancer l'opposition entre normes et déviances : la déviance est un
phénomène « normal » et souligner son caractère construit.
. Etudier la délinquance comme cas particulier de déviance et étudier la
mesure de la délinquance (la production des des statistiques) de
manière critique . Pré-requis : notions abordées dans le chapitre sur la socialisation et dans
le chapitre sur les groupes sociaux : socialisation, normes, groupes
primaires, secondaires. Introduction : Dans ce chapitre, on va s'intéresser à la fois au contrôle social, soit ce
qui permet de faire respecter les normes et la déviance qui constitue une
transgression des normes. Avant cela, quelques rappels :
Rappel : comment peut-on définir la socialisation ?
Si la socialisation des individus consiste en une intériorisation des
normes sociales en vigueur au sein d'un groupe ou d'une société dans le but
de les intégrer dans la société dans laquelle ils vivent, toute
transgression de ces normes semble a priori faire obstacle au lien social.
Rappel : comment définir les normes sociales ?
Les normes sociales désignent les comportements habituels ou attendus, au
sein d'une société : ce sont les règles reconnues comme légitimes (fondées,
justifiées) au sein d'un groupe social. Elles peuvent être formelles ou
informelles. Par exemple, à un concert : quelles sont les normes formelles
et quelles sont les normes informelles ?
|Situation |Normes sociales |Normes sociales |
| |formelles |informelles |
|Concert de Justin |Venir habillé, sans |Chanter, danser, crier|
|Bieber |arme, avoir acheté ses| |
| |places | |
|Dans un supermarché |Venir habillé, ne pas |Attendre calmement, ne|
| |agresser les autres |pas parler tout seul |
| |personnes, payer |ou trop fort, ne pas |
| | |doubler |
|Visite d'un lieu de |Venir habillé, ne pas |Ne pas faire de bruit,|
|culte |proférer d'insultes, |adapter sa tenue |
| |ne pas endommager le |(chaussures, |
| |lieu |couvre-chef, |
| | |épaules...) |
Sensibilisation : La soumission à l'autorité : L'expérience de Stanley
Milgram(questions + résultats)
« I comme Icare » est un film français d'Henri Verneuil (1979). Dans ce
film, est reproduite une synthèse des expérimentations de Stanley Milgram,
menées en laboratoire en 1963. Le scénario de cette séquence a été contrôlé
par S. Milgram lui-même. Psychologue américain, une étude du rôle des
bourreaux dans les camps d'extermination nazis l'avait conduit à réfléchir
aux mécanismes de « soumission à l'autorité ». En recrutant des
volontaires, il a voulu reproduire en laboratoire les conditions qui
conduisent des individus ordinaires à devenir des « bourreaux ». 1) Résumer - Résumez le protocole de l'expérience.
Les sujets d'étude sont recrutés par annonce : on leur propose une
indemnisation monétaire pour participer à une expérience scientifique sur
la mémoire. Les sujets arrivent par binome dans le laboratoire de la
prestigieuse université de Yale : un cobaye et un complice de Milgram
(tirage au sort truqué). Le cobaye pense participer à une expérience
scientifique sur la mémoire. Le cobaye doit faire réciter une série de mots
au complice et sanctionner les réponses fausses par des chocs électriques
de 15 à 450 volts qui ne sont pas réellement administrés au complice mais
le cobaye l'ignore. Des manettes portant les inscriptions de « choc
léger », « choc modéré », « choc fort », « choc intense », « choc
extrêmement intense », « attention, choc dangereux ». La consigne précise
que pour chaque nouvelle erreur, il faut augmenter l'intensité du choc.
L'expérience s'arrête lorsque le cobaye est arrivé à 3 chocs de 450 volts.
Le complice réagit aux chocs par des cris d'intensité croissante. Lorsque
le cobaye hésite, Milgram lui demande de continuer en utilisant quatre
messages prévus à l'avance : « l'expérience exige que vous continuiez »,
« j'en prends toute la responsabilité », etc. Si le sujet refuse d'obeir à
la quatrième incitation, l'expérience prend fin.
Milgram construit une expérience dans laquelle il va multiplier les détails
garantissant le réalisme, la vraisemblance de la situation, de manière à ce
que les réactions collectées soient bien réelles et non des projections
abstraites. D'autre part, l'expérience doit être conduite dans des
conditions constantes, afin que seul varie le paramètre que le chercheur
veut analyser et afin que cette expérience puisse être décrite et
reproduite. Par exemple, l'influence du chercheur, lorsqu'il est présent
dans la pièce, est matérialisée par une série précise de messages toujours
identiques. Des avertissements sont placés près de la machine à administrer
les chocs électriques, pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté quant à la
puissance de ces chocs.
Il est indispensable de dissimuler le but réel de l'expérience pour que les
comportements enregistrés soient aussi proches que possibles de
comportements « naturels », c'est-à-dire hors expérience. En particulier,
il est essentiel que les sujets de l'expérience ne sachent pas qu'ils sont
les sujets étudiés. 2) Expliquer - Quels en sont les objectifs ?
Est étudié le comportement des sujets auxquels il est demandé d'infliger
des chocs électriques de plus en plus violents. Le but de l'expérience est
d'étudier dans quel contexte l'obéissance peut mener des individus
quelconques à faire souffrir physiquement leurs semblables (et ils le sont,
puisque la place de chacun des deux est tirée au sort, pour bien montrer
aux sujets qu'ils pourraient être à la place de celui qui reçoit les chocs)
et jusqu'où cette obéissance peut aller.
L'objectif est donc d'étudier la soumission à l'autorité, l'obéissance
notamment quand les actions demandées posent des problèmes de conscience au
sujet. Jusqu'où les hommes obéissent, se soumettent à la pression sociale
et quand se révoltent-ils ? Est étudiée la rupture qui mène à la
désobéissance. 3) Expliquer - Quels éléments de pression sociale sont introduits dans
l'expérience ?
Divers éléments de pression sont introduits, comme le lieu (prestige de
l'université de Yale ou au contraire studio loué en ville par Milgram) ; la
présence ou non du chercheur, en blouse blanche, solennel ; les messages
demandant aux sujets de continuer lorsqu'ils faiblissent ou hésitent. Ces
éléments ne sont pas très forts. Toutefois, l'un des messages (« J'en
prends toute la responsabilité ») joue particulièrement un rôle dans la
culture américaine - telle que l'a analysée, par exemple, hilippe
d'Iribarne - où la notion de responsabilité d'une personne, dégageant celle
des autres, est importante. Est également important le message disant «
Vous n'avez pas le choix » (non cité dans le texte). Dans les films
d'archives de l'expérience, un seul sujet, confronté à ce message, se
tourne vers
le « chercheur » et répond : « Si, j'ai le choix et j'arrête ». 4) Expliquer - Quels en sont les résultats ?
La majorité des participants sont obéissants : 63% des participants vont
jusqu'à 450 volts soit le maximum.
La pression sociale exercée sur les participants s'est révélée d'une
terrible efficacité, puisque jusqu'à 65 % des sujets sont allés « au bout
», soit jusqu'à infliger un choc de 450 V, présenté comme dangereux. Selon
le témoignage de la veuve de Stanley Milgram, cette proportion est
largement supérieure à celle que Milgram anticipait et les résultats de son
expérience l'ont profondément déprimé. 5