novembre 2005 - Journal d'un Paysan du Gers en Lettonie

... police et sa maman MARIA Magdalena qui nous fait de si bons petits plats ! .....
Ils ont un coup de main impeccable pour l'exercice. ...... Ou bien, il faudrait que j'
écrive, que j'envoie le texte à Nicole pour qu'elle me corrige, ..... Même les
chanteurs modernes ont de la voix ! en France il y a Peggy aussi qui a une belle
voix.

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novembre 2005 mardi 01 novembre 2005
L'Europe des Identités retrouvées...Mon rêve

En toute bonne conscience, comme bon nombre d'entre-nous, toi et moi, nous
pourrions nous dire que l'Europe ce n'est pas notre affaire, que notre rôle
est de subir directives, normes Iso et tutti quanti. Que c'est aux
technocrates et aux politiciens à gérer leur folie des grandeurs...que tout
ça ne nous intéresse pas ...que nous avions assez d'em....tement comme ça,
sans en plus, nous mettre le loup dans la bergerie avec tous ces
concurrents potentiels qui vont venir librement nous manger une bonne part
de notre gâteau. Et notre MOI alors ? que va devenir notre EGO que la
société de consommation a mis un demi-siècle à titiller, à mettre sur un
piédestal pour mieux nous soudoyer, pour mieux exploiter notre
portefeuille au nom d'une vénérable croissance ?
En ce qui concerne cette fameuse part de gâteau, peut-être tes médias, peut-
être tes syndicats professionnels ne t'avaient pas averti. Mais depuis plus
de dix ans, c'était prévu. Nous avions tout ce temps pour nous y préparer.
Mais qui s'y est préparé ? 20% du budget allait servir à aider les nouveaux
pays entrant à se développer. C'est un investissement lourd, certes, mais
un bon investissement. Chacun, avec cette manne, va mettre en route son
développement et dans quelques années, chacun pourra alimenter la grande
caisse européenne à proportion égale...et surtout accéder à une vie moins
rude, la même que la notre...(?) Présenté comme cela, le projet tient la
route.
Donc toi et moi, nous n'allons pas penser comme la majorité...Nous allons
penser que c'est le moment ou jamais de mettre en valeur nos idées et notre
désir de préserver notre identité, nos identités, toutes les identités.
Nous avons l'exemple de l'uniformisation des gigantismes qui nous
entourent :
- à l'Occident, notre oncle Sam nous offre une vision désolante
de ce que pourrait être une coca-colatisation ou une mac-
donaldétisation ultra-libéraliste de l'Europe.
- A l'Est, pas mieux. Grandeur et décadence : L'ancien régime
Soviet avec toutes les séquelles qu'il laisse. Ruines et désolation
sociale résument tout.
- A l'Orient pas mieux...la Russie, la vraie, est racontée dans
le récit de Valérie que tu as pu lire dans mon journal d'hier.
- Enfin, tout au bout de l'Orient, le petit livre rouge laissera
longtemps des séquelles dans les mémoires et dans les chaumières. Et
ce, malgré le modèle Outre-Atlantique qui s'y développe, mais
seulement pour une infime minorité dont se gargarisent les
médiats...En regardant les intox télévisées nous pourrions croire que
tous les Chinois et les Russes s'habillent chez Dior, Coco Chanel ou
Yves Saint Laurent à Paris...(relis le récit de Valérie, il est
parlant...)
Après ce tableau triste de ce qui nous entoure, comment être optimiste pour
la nouvelle Europe en construction. Et bien SI !!!
La richesse de cette toute petite Europe (à l'échelle planétaire) est sa
diversité culturelle et géographique qui a été préservée et que n'ont pas
ou n'ont plus les autres. Chaque pays, chaque région, chaque village
européen a encore son histoire, ses traditions, ses savoir-faire, sa propre
identité. Nous allons partir de l'idée que cette diversité va servir de
support pour construire l'avenir et non pas être relégué dans les musées ou
pour le folklore. Et c'est bien à nous et non aux technocrates à nous
battre pour sauvegarder ces supports de développement durable. Facile à
comprendre : du haut de leurs tours de verres bleutées, les gestionnaires
de l'Europe imposent des généralités. Ils n'ont pas la capacité, bien
qu'ils s'en défendent, de pouvoir gérer au cas par cas. Et si nous ne
réagissions pas, si nous ne devenons pas une force de proposition, nous
prendrions rapidement la voie de la coca-colatisation, de l'uniformisation
qui pourrait paraître plus simple à gérer du haut de la pyramide.
La France est le meilleur exemple, non pas à reproduire, mais à s'inspirer
pour reconstruire les pays en développement. Chaque région, surtout celles
qui ont eu le plus de difficultés à accéder au progrès d'après-guerre, ont
conservé des richesses, des potentiels, des savoir-faire, des identités qui
ces dernières décennies ont permis un développement bien plus durable que
celles qui ont sabordé leur patrimoine au nom de l'économie de marché et
de la productivité. Bientôt friches industrielles et agricoles
s'installeront, si ce n'est déjà fait, dans ces nouveaux déserts modernes.
Non, je ne suis pas chauvin, mais je trouve que mon département du Gers est
le meilleur des exemples pour concrétiser ce que j'essaie de t'expliquer en
tournant autour du pot depuis un bon moment.
A suivre...
Halloween letton. Ici aussi, on s'est empressé de mettre en place cette
fête qui jusqu'alors ne m'attirait pas plus que ça. Mais hier soir, je dois
dire que j'ai été agréablement surpris en entendant par deux fois la
sonnette de ma porte d'entrée. Deux groupes de mignones petites sorcières
lettones venaient me saluer et me demander une petite gourmandise. J'ai
craqué: je leur ai donné les deux tablettes de chocolat noir aux noisettes
que je venais de m'acheter...non, je ne les regrette pas car en échange,
j'ai eu droit de faire des photos. [pic]
[pic] mardi 01 novembre 2005 à 08:19 | Lien permanent | Commentaires (0) mercredi 02 novembre 2005
Mercredi: tre?diena (3eme jour)
Hier soir j'étais à Madona pour mon cours de letton et ensuite j'ai
participé au premier cours de français pour adulte. J'aime cette ambiance
scolaire qui me manque un peu. Un petit truc pour nommer les jours de la
semaine en letton: il suffit de compter sur tes doigts: pas bêtes les
lettons ! Ils ne sont pas allé chercher à décrocher la lune et les étoiles
comme nous !
lundi: pirmdiena: premier jour
mardi: otrdiena: autre jour
mercredi: tre?diena: troisième jour
jeudi: ceturdiena: quatrième jour
vendredi: piektdiena: cinquième jour
samedi: sestdiena: sixième jour
dimanche: sv?tdiena: jour saint
Hier matin ensoleillé au centre ville de Cesvaine ( tsèsvahïné, ce qui ne
veux pas dire forcemment qu'il y a des vahïnés ici...pas étonnant, avec ce
froid !). "Friz?tava": coiffeuse (ici les hommes n'existent pas ou
disparaîssent, comme chez les mantes religieuses peut-être ? il faut donc
être très prudent...) et "veikals" : magasin où l'on trouve de tout. à la
différence de "partika" qui est une épicerie. Là, nous sommes à 50 m de mon
immeuble résidenciel. Une discution entre les tarnais et Elina...
[pic]
Alors que les pompiers s'affairent à vider un égout avec leur camion
ressemblant à ceux de nos premiers livres de lecture des années 50 . Ils
datent effectivement de ce temps-là..., le bus du ramassage scolaire de la
ville de Cesvaine. Au fond à gauche, le collège et à droite les "partika",
superette qu'un étranger serait incapable de trouver: aucune indication
extérieure, pas de vitrine...si tu dis cela à un letton, il te répondra:
"Et bien, c'est là !!! tout le monde le sait, pas besoin de panneau !!!".
Ben alors ! C'est vrai quoi !!!!
[pic]
Et l'après midi, je profitais du soleil et surtout de la main d'oeuvre
occasionnelle pour faire avancer le chantier de l'enclos. Seb et Géna à la
tarière, Juris (après l'école) et moi à la pose des poteaux. Nous allons
continuer aujourd'hui car il fait un soleil superbe !!! A midi, repas avec
les canadiens de Cesvaine.
[pic]
mercredi 02 novembre 2005 à 06:37 | Lien permanent | Commentaires (1) Valérie et Sébastien chez leurs amis paysans Mongols
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La Yourte est leur maison. Ils vivent d'élevage dans la steppe. mercredi 02 novembre 2005 à 14:03 | Lien permanent | Commentaires (0) jeudi 03 novembre 2005
Le Gers: un schéma de développement rural-local-durable transposable ?

Il y a 40 ans, le Gers le département le plus agricole de France, c'était
la Lettonie, la Roumanie, la Pologne, la Bulgarie, la Moldavie. Tous les
jeunes partaient, il n'y avait plus d'avenir. Ceux qui restaient disaient :
« Je reste en attendant... », ce qui voulait dire, « Je reste en attendant
de trouver un travail à Toulouse ». Car l'espoir était en ville. Le
département du Gers vivait de l'agriculture depuis des siècles. Mais tout
d'un coup, avec le plan Marchal qui allait redresser le pays, les Paysans
Du Gers (PDG) devenaient les ploucs de l'agriculture française. Ils
n'arrivaient plus à suivre le développement. « Nous n'avions pas un
environnement favorable à la productivité, ni la philosophie de
surcroît ! » Rien n'allait plus : « j'échangerai bien mes 40 hectares de
tupets (coteaux) pour 20 de plat... », « Et nous ? on nous oublie ! Tous
les autres départements ont leurs routes goudronnées, mais chez nous, c'est
toujours les chemins de terres. Tout le monde a un tracteur, mais nous,
nous travaillons avec les paires (de b?ufs ou de vaches gasconnes), tout le
monde a le téléphone à la maison et nous un seul pour tout le village. Tout
le monde a l'eau courante et nous nous allons puiser l'eau au puits. Tout
le monde a une voiture, mais nous, nous marchons à pied.
Et les campagnes se vidèrent, les maisons tombèrent en ruine, sur un petit
village de 360 habitants, il n'en resta plus que 120 : les vieux et ceux
qui n'avaient pas pu faire d'études pour partir. De toute façon, tout était
foutu et « le rêve américain » faisait sournoisement son cheminement dans
les têtes des survivants. « Au moins en ville, ils ont une machine à laver
et une salle de bain, ils ont une voiture, la télé et vont même en
vacances : tu te rends compte ? en vacances. Moi, je suis allé une fois à
Castres, c'était pour le régiment !!! ».
Puis vint la mode des