Croissance et décroissance du crime - Jean-Marie Tremblay - UQAC

[Autorisation de diffuser ce livre accordée par l'auteur le 8 septembre 2004.] .....
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Maurice CUSSON
Professeur à l'École de Criminologie
Chercheur, Centre international de Criminologie comparée,
Université de Montréal.
(1990)
Croissance et décroissance du crime
Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron,
bénévole
Professeure à la retraite de l'École Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec
et collaboratrice bénévole
Courriel : mailto:mabergeron@videotron.ca
Dans le cadre de la collection : "Les classiques des sciences sociales"
dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay,
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi
Site web :
http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.htm
l
Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque
Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi
Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm
| |
Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron,
bénévole,
professeure à la retraite de l'École Dominique-Racine de Chicoutimi,
Québec.
Courriel : mailto:mabergeron@videotron.ca
Maurice Cusson, professeur et chercheur, Université de Montréal.
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Maurice Cusson,
Croissance et décroissance du crime, Paris : Les Presses Universitaires
de France, 1990, 170 pp. Collection "sociologies".
[Autorisation de diffuser ce livre accordée par l'auteur le 8 septembre
2004.]
Polices de caractères utilisés :
Pour le texte : Times, 12 points.
Pour les citations : Times 10 points.
Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.
Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word
2003 pour Macintosh.
Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter), 8.5'' x 11'')
Édition complétée le 10 novembre, 2005 à Chicoutimi, Québec.
[pic]
Maurice Cusson
Université de Montréal
Croissance et décroissance du crime
[pic] Du même auteur
La resocialisation du jeune délinquant, Presses de l'Université de
Montréal, 1974.
Délinquants pourquoi ? Armand Colin et Hurtubise HMH (Montréal), 1981
édition de poche : Bibliothèque québécoise, 1989.
Le contrôle social du crime, Presses Universitaires de France, 1983.
Pourquoi punir ? Dalloz, 1987. Sommaire Introduction
Chapitre premier / Les mouvements de la criminalité depuis 1960
1. | Le débat sur la validité des statistiques du crime
Les états d'âme des criminologues
La production des statistiques du crime
Recensement, échantillon ou sélection ?
Le choix des délits
Les concordances
Le crime n'est pas inconnaissable
2 | La croissance et la décroissance
Au Canada
Aux États-Unis
En France
En Allemagne fédérale
En Angleterre et au Pays de Galles
Autres pays européens
La Suisse et le Japon
3 | Un diagnostic
L'évolution des statistiques correspond-elle à la réalité du
crime ?
Un phénomène occidental
Le groupe « à risque »
Polydéviance
Conclusion
4 | L'articulation de la théorie
Le penchant au crime
La situation pré-criminelle
L'opportunité
L'organisation sociale
La conjoncture des prix
Chapitre 2 / L'âge et l'intégration sociale
1 | L'âge et le crime
Participation et fréquence
L'universalité du phénomène
La force, les passions et la sagesse
La transition
Les coûts cumulatifs
2 | La composition démographique
3 | La théorie du contrôle social
L'univers familial du jeune délinquant
Le jeune délinquant à l'école
La nature du contrôle social
4 | La conjoncture familiale de l'après-guerre
Les familles monoparentales
L'émancipation rapide
5 | La conjoncture scolaire
6 | Au seuil du marché du travail
7 | La Suisse et le japon
8 | Conclusion
Chapitre 3 / L'occasion et l'autoprotection
1 | Introduction
2 | Définition
3 | Les cibles
La valeur
La proximité
La vulnérabilité
4 | Les opportunités influencent-elles la fréquence des actes
délinquants ?
5 | Nécessité et opportunité
La production de masse
L'automobile et la nomadisation du genre de vie
Les logis inoccupés
La croissance du secteur tertiaire
La miniaturisation
L'insouciance
6 | L'autoprotection
7 | Victimisation, peur et autoprotection
8 | Peur et rationalité
9 | La croissance de l'autoprotection
10 | Le déplacement
11 | Conclusion
Chapitre / 4 Les peines et l'évolution pénale
1 | Les peines ont-elles une influence sur la criminalité ?
2 | Sévérité et certitude
3 | Les mécanismes par lesquels agit la certitude de la peine
La dissuasion générale
La dissuasion individuelle
La garantie
Le blâme
4 | L'évolution de la certitude de la peine
En France
Au Canada
Aux États-Unis
L'évolution pénale occidentale
Les conséquences de l'impunité
5 | Les mécanismes sociaux de l'impunité
Les abandons de poursuite en France
La capacité de punir des Américains
En Allemagne fédérale : l'adaptation
6 | La dynamique de l'érosion pénale
7 | Le Japon, exemple de fonctionnement stratégique
8 | Résumé
Chapitre 5 / Pour comprendre les mouvements de la criminalité
1 | Les premières tentatives
2 | La notion de théorie formelle
3 | Le marché du crime
4 | Le système du crime
5 | Variables endogènes et exogènes
6 | Le contrôle social
7 | Les opportunités
8 | La dynamique pénale
9 | Vue d'ensemble
Conclusion
Théorie de l'évolution de la criminalité entre 1960 et 1986
La Suisse et le Japon
Les secteurs à surveiller
Thèses incompatibles
Remerciements
Bibliographie Introduction _______________________________ Retour au sommaire Depuis bientôt trente ans, la criminalité évolue de manière assez
singulière dans les pays occidentaux. En effet, vers la fin des années
cinquante, les courbes du crime entament un mouvement ascendant qui
devait aller s'accélérant et se poursuivre sans relâche durant au moins
quinze ans. La cadence de la progression se ralentit après 1975, mais il
faut attendre les années quatre-vingt pour que les courbes commencent à
pointer vers le bas. S'agissait-il simplement d'une vague de vols qui est
maintenant en train de refluer ? On pourrait le croire quand on sait
jusqu'à quel point les délits contre la propriété dominent de leur masse
les statistiques de la criminalité. Mais, exactement au même moment, on
voit croître puis plafonner les homicides, les toxicomanies et les
suicides d'adolescents. Le problème ne saurait donc être réduit à une
épidémie de chapardages.
La dimension occidentale du phénomène est tout à fait frappante. De
part et d'autre de l'Atlantique, en France, en Grande-Bretagne, aux États-
Unis, au Canada et ailleurs, on note la même croissance accélérée des
vols, de la violence et des conduites autodestructrices puis, à peu près
à la même époque, la même amorce d'une décroissance. Les exceptions
existent, bien sûr. En Suisse, par exemple, les termes qui
caractériseraient le mieux la situation de la criminalité jusqu'en 1970
seraient : calme plat.
Néanmoins, le parallélisme des courbes que l'on constate dans plusieurs
pays différents et la simultanéité du phénomène nous font soupçonner
qu'il s'est passé quelque chose dans notre aire de civilisation au
chapitre du crime et de la déviance. On ne saurait taxer
d'invraisemblable l'hypothèse qu'un faisceau de causes liées à
l'évolution commune des pays occidentaux pourrait bien être à l'origine
de ces mouvements la criminalité.
Mais d'abord, que valent les statistiques de la criminalité ?. Elles
ont subi un tel barrage de critiques que leur mauvaise réputation n'est
plus à faire. Il y a quinze ans, de nombreux criminologues en étaient
venus à penser que ces statistiques ne font que refléter l'activité de la
police et des tribunaux. Depuis, on s'est ravisé. L'opinion qui prévaut
actuellement chez les spécialistes est que ces chiffres peuvent apporter
d'utiles indications sur la réalité du crime à la condition de les
analyser avec circonspection, rigueur et honnêteté.
Le problème de la criminalité n'intéresse pas seulement les
criminologues. Magistrats, policiers, hommes politiques et journalistes y
sont sensibles. Et, à en juger par les débats passionnés qu'il déclenche
dans les cafés et dans les salons, il semble bien que le grand public s'y
intéresse aussi. Malheureusement on en reste trop souvent aux clichés et
aux affirmations gratuites. Le cadre in