Le dessin d'enfant
Le passage déterminant est le moment où l'enfant corrige le dessin, où il devient
.... de profil pour le cylindre central, de face pour chacune des extrémités avec les
... Il n'en est pas resté au simple stade de reproduction, cet exercice de copie a ...
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DOLBECQ Julie
BILLEAUD Elise
Licence 3, parcours pluridisciplinaire
Le dessin d'enfant
Psychologie. Loïc Pulido
Année universitaire 2004/2005
SOMMAIRE
Pages
1. Introduction
2. I - Le développement du dessin chez l'enfant
Les stades de l'évolution du dessin enfantin selon Luquet
Première phase : le réalisme fortuit
3. Deuxième phase : le réalisme manqué
4. Troisième phase : le réalisme intellectuel
5. L'approche de Widlöcher
Le début de l'expression graphique
6. Le stade du gribouillage
7. Les débuts de l'intention représentative
8. De l'intention représentative accidentelle au réalisme intellectuel
Le stade du réalisme enfantin
9. L'évolution vers le réalisme visuel
1 II - Comprendre l'enfant grâce au dessin
Représentation interne et pédagogie
Le type
12 Le modèle interne
La pédagogie du dessin
1 La pédagogie par le dessin
15 L'interprétation des dessins
Les traits
La gestion de l'espace
Les couleurs
17 Le sensoriel et la rationnel
Exemple d'interprétation : l'enfant et sa famille
18 Quelques exemples de signes pathologiques
Les limites de l'interprétation
Conclusion
Introduction
Dans l'antiquité, on se méfiait beaucoup de l'image et du dessin. Platon
affirmait que le dessin pervertissait la jeunesse. Aristote définit, lui,
l'imitation comme une tendance naturelle dès la petite enfance, qui permet
la connaissance. Cependant, jusqu'au XXe siècle aucune importance n'est
réellement accordée au dessin d'enfant.
Avant 1960, le dessin d'enfant n'est considéré et encouragé que si l'on
considère que l'enfant a du "talent" pour dessiner, c'est-à-dire qu'il
arrive à imiter le plus possible la réalité. On ne considère pas qu'un
geste gratuit, sans utilité comme le dessin d'enfant puisse avoir une
valeur.
Entre 1960 et 1980, la connaissance en psychologie évolue considérablement.
On s'intéresse beaucoup à l'interprétation et à la valeur thérapeutique des
dessins.
Après 1980, l'enfant devient une catégorie sociale à part entière. On
s'intéresse à son développement. Et, on commence à reconnaître l'utilité du
dessin d'enfant dans ce développement.
On commence à s'intéresser au dessin, soit, on lui donne aussi diverses
propriétés ; cependant, on peut se demander si le dessin est réellement un
moyen de mieux comprendre l'enfant. Quel est le véritable lien entre le
développement de l'enfant et le dessin ? Peut-on en voyant ces dessins
savoir où il en est dans son développement propre ? Peut-on analyser un
dessin au point qu'il nous renseigne du psychisme de l'enfant ? Et, s'il
est un moyen de mieux comprendre l'enfant, le dessin peut-il être utile au
niveau pédagogique ? Un dessin d'enfant peut-il nous renseigner sur son
caractère ou nous aider à déceler ses problèmes ?
Nous allons tout d'abord dans ce dossier traiter du développement du dessin
enfantin, afin d'en saisir le rapprochement avec le développement de
l'enfant. Nous étudierons pour cela les différents stades par lequel passe
l'enfant.
Dans une deuxième partie nous chercherons à savoir comment le dessin peut
nous aider à mieux comprendre l'enfant : tout d'abord en voyant comment
l'enfant perçoit ce qui l'entoure pour ensuite pouvoir se le représenter,
ensuite nous donnerons un aperçu des méthodes qui permettent d'interpréter
les dessins d'enfant.
I - Le développement du dessin chez l'enfant
Les dessins d'enfant ne sont pas les mêmes lorsqu'il a un an ou lorsqu'il
en a sept, cela parait évident. Cependant on peut se demander comment cette
évolution se fait, par quels stades passe l'enfant et quels sont les
déclics qui le font passer d'un stade à un autre. Nous allons ici étudier
deux points de vue. Nous commencerons par celui de Luquet qui fut dans les
premiers à s'intéresser vraiment au dessin enfantin, puis nous verrons en
quoi les idées de Widlöcher étoffent ou bien contredisent les dires du
Luquet.
Les stades de l'évolution du dessin enfantin selon Luquet
Pour Luquet, le dessin enfantin est caractérisé par le réalisme. Le dessin
n'est qu'un système de lignes dont l'ensemble a une forme ; cette forme a
soit pour but d'apporter du plaisir à l'?il, soit de reproduire le réel. Il
existe donc deux sortes de dessins, le dessin figuré et le dessin abstrait.
Cependant, bien que l'enfant ne soit pas totalement indifférent à
l'abstrait, pour lui le dessin a pour but essentiel de représenter quelque
chose.
C'est pourquoi toute la théorie de Luquet est basée sur le réalisme,
chacune des phases par lequel passe l'enfant sera donc définie comme une
sorte particulière de réalisme.
Première phase : le réalisme fortuit
Pour l'enfant, au départ, le dessin n'est pas un tracé exécuté pour faire
une image, mais simplement pour tracer des lignes. La plupart du temps
cette idée de tracer lui vient en observant les adultes et en essayant de
les imiter. Mais si ce n'est pas le cas, elle peut lui venir à l'idée
lorsqu'en promenant le crayon comme n'importe quel autre objet sur une
surface claire, des traces apparaissent. L'enfant voit ensuite ces traces
et comprend que ce sont ses propres mouvements qui les ont provoquées. Il
cherche alors à renouveler de lui-même cette expérience, et c'est ainsi que
ses tracés deviennent intentionnels. Finalement l'enfant commence à tracer
des traits parce qu'il ressent alors avoir un pouvoir créateur qui lui
permet d'égaler les grandes personnes.
Durant ses débuts dans le dessin, l'enfant ne pense pas pouvoir représenter
des choses, il dessine pour son plaisir. C'est lorsqu'il se rend compte
qu'un de ses tracés ressemble plus ou moins à un objet réel, qu'il en vient
à considérer le tracé comme une représentation de l'objet. Cependant, il
continue même après cela à tracer des lignes au hasard pour ne trouver une
interprétation des ses tracés que quelques fois et toujours après avoir
fini, il ne dessine pas encore intentionnellement des objets. La
ressemblance entre le tracé et l'objet reste lointaine et l'enfant
s'aperçoit des imperfections du dessin. Il est alors amené à vouloir
améliorer cette ressemblance et à ajouter des éléments aux dessins dans ce
but, par exemple ajouter des pattes ou un bec à un tracé qui ressemble à un
oiseau. C'est comme cela que l'enfant commence à dessiner
intentionnellement des choses. Lorsqu'il en prend conscience, il annonce
souvent le dessin qu'il va faire avant de commencer.
Deuxième phase : Le réalisme manqué
Une fois que l'enfant pratique le dessin a proprement parlé, c'est-à-dire
avec l'intention de représenter quelque chose, il veut être réaliste.
Cependant il n'y parvient pas la plupart du temps, c'est ce que Luquet
appelle le réalisme manqué. L'enfant rencontre plusieurs obstacles face à
ce désir de réalisme.
Tout d'abord, un obstacle physique : il ne sait pas encore bien diriger ses
mouvements afin d'obtenir le dessin souhaité. Ces maladresses qui
s'atténuent petit à petit, rendent bien souvent les dessins méconnaissables
sans l'explication de l'enfant.
D'autre part, l'intention réaliste se heurte à un problème d'ordre
psychique : l'attention de l'enfant s'épuise vite, d'autant plus qu'il doit
à la fois se concentrer sur ce qu'il veut représenter mais aussi sur ses
propres mouvements. Lorsqu'il dessine, il pense à tous les détails mais
lorsque son attention s'épuise certains de ces détails sont oubliés sur le
dessin alors que l'enfant les connaît. C'est pourquoi on observe par
exemple des dessins de visages sans nez ni bouche alors que l'enfant sait
très bien qu'ils doivent en comporter. De plus, lorsqu'il en est à un
élément particulier du dessin, l'enfant fixe toute son attention sur celui-
ci, et ne voit plus du tout les autres éléments déjà dessinés, c'est pour
cela que les éléments du dessins sont parfois assez peu liés et qu'ils sont
souvent disproportionnés.
L'enfant a aussi beaucoup de mal à situer et à orienter les éléments du
dessin, certains représentent par exemple les maisons avec les toits à
l'envers, ou bien dans lesquelles des personnages sont soit la tête en bas,
soit horizontaux. Ces différentes imperfections s'atténuent à mesure que
l'attention de l'enfant devient moins discontinue, il est alors en mesure,
lorsqu'il dessine un détail, de penser en même temps à ceux qui sont déjà
représentés, et ainsi de sentir et rendre leurs relations.
Troisième phase : le réalisme intellectuel
Une fois ces obstacles surmontés, plus rien n'empêche le dessin d'enfant
d'être réaliste. Il figure à la fois les détails de l'objet représenté et
leurs relations dans l'ensemble du dessin. Cependant le réalisme de
l'enfant n'est pas le même que celui de l'adulte. Pour l'adulte un dessin
ressemblant est en quelque sorte une photographie de l'objet, il reproduit
tous les détails visibles pour un certain point de vue, c'est un réalisme
visuel. Au contraire, pour l'enfant, un dessin ressemblant doit contenir
tous les éléments réels de l'objet même ceux qu'on ne devrait pas voir du
point de vue utilisé. On observe par exemple en annexe 1 que les poissons
sont visibles sur le dessin alors qu'en réalité on ne les verrait pas
puisqu'ils sont dans l'eau. Le réalisme de l'enfant est intellectuel.
Ce réalisme intellectuel entraîne l'emploi de divers procédés pour mettre
en évidence chaque élément essentiel de l'objet représenté en lui laissant
sa forme caractéristique.
Tout d'abord l'enfant a tendance à détacher dans le dessin des détails qui
se confondent ou se masquent dans la réalité. Par exemple, les cheveux des
bonhommes sont représentés individuellement, les chapeaux se retrouvent en
l'air au dessus de la tête, les voitures ne touchent pas au sol et