Thème 1 - Snes
conserver un tronc commun large contribuant à la culture commune tout en ....
industrielles mais également vers la série scientifique, le couplage IGC/SES joue
le .... en élèves pour qu'ils puissent prendre en charge les exercices hors la
classe. ... les associations ne sont pas censées faire de l'aide aux devoirs mais
elles le ...
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CONGRES ACADEMIQUE DU SNES AIX-MARSEILLE
11 et 12 mars 2009 MARTIGUES Thème 1
Pour l'école, un plan ambitieux
Rapporteurs : Mohamed Atia, Caroline Chevé, Michèle Potoudis I. Introduction
1.1 Une dynamique à créer
Instrumentalisant la panne actuelle du système éducatif et ses difficultés
au quotidien, le gouvernement libéral impose une politique éducative
réactionnaire qui occulte la demande sociale de formation intellectuelle,
civique de haut niveau et la nécessité d'élévation des qualifications de
tous.
Dans ce contexte le SNES réaffirme sa volonté de rassemblement autour d'un
projet éducatif qui soit en capacité de prendre en charge l'ensemble des
jeunes d'une génération et de les amener à un niveau de qualification et de
formation leur permettant d'être des acteurs libres et éclairés, citoyens,
responsables dans un monde ouvert aux différences culturelles et dans leur
activité professionnelle.
Prenant appui d'une part sur le constat d'un allongement de fait de la
scolarité au-delà de 16 ans (plus de 90 % des jeunes étaient, en 2006-2007,
scolarisés au cours de leur 17e année) et, d'autre part, sur la difficulté
croissante à créer l'ambition scolaire pour une partie importante de la
jeunesse, le SNES doit être à l'initiative d'une dynamique collective
autour d'un nouveau " plan pour l'éducation " qui repenserait le rôle et la
place de l'École dans les évolutions de la société, à l'image de ce que fut
en son temps le plan Langevin-Wallon répondant ainsi à une forte demande
sociale d'éducation.
Seule une politique volontariste peut permettre une relance de la
démocratisation de l'accès au savoir. Élever à 18 ans l'âge de la scolarité
obligatoire marquerait la volonté d'élévation du niveau général de
connaissance et de qualification de la population par ailleurs cohérente
avec les besoins de notre économie et avec la complexité croissante de la
société. Cela permettrait aussi d'affirmer que l'enseignement secondaire
n'a pas vocation à sélectionner et à trier, mais au contraire à amener
l'ensemble d'une génération au plus haut niveau possible.
L'objectif d'amener 50 % d'une génération à un diplôme du supérieur doit
être conjugué avec celui de former au moins 80 % de bacheliers, à l'opposé
de la politique actuelle qui entend cantonner une grande partie de la
jeunesse à une scolarité de base centrée sur le socle commun.
Porter la scolarité obligatoire à 18 ans dans le cadre du service public
d'éducation nécessite d'aborder autrement les missions, les contenus,
l'organisation des différents cycles du second degré (collège, les trois
voies du lycée et leurs prolongements dans le supérieur) et celle d'un
service public d'orientation de l'Éducation nationale conforté en lien avec
la formation tout au long de la vie et répondant aux besoins des salariés. 1.2. Combattre la politique actuelle
A partir de Avec la loi d'orientation de 2005 construite autour
d'orientations idéologiques qui accentuent l'individualisme et opposent
diplômes et compétences, les gouvernements ont imposé une transformation en
profondeur du système éducatif en le mettant sous la contrainte idéologique
de la réduction de l'emploi public et de la RGPP.
La politique budgétaire et de réduction de l'emploi public, inacceptable en
tant que telle, l'est aussi par l'idéologie qui la sous-tend. La politique
d'égalité des chances, déjà en retrait sur l'exigence d'égalité des droits
et d'égalité tout court que nous défendons, y est interprétée dans son
aspect le plus étroit. Elle consiste à faire qu'à " capacités " identiques,
les capacités étant faites de " talents personnels" et de " mérite ", les
chances d'accès à l'élite soient égales. L'école dans un tel contexte
idéologique devient un outil de repérage et de sélection de ceux-là qui
seront aidés et non plus l'institution qui cherche à amener chacun au plus
haut niveau possible. Dans le contexte de réduction de l'emploi public
cette aide est financée au détriment de ce qui est donné à tous, et
notamment aux plus fragiles qui n'ayant pas été ainsi repérés doivent se
contenter du minimum : socle commun et qualification de niveau V. Tournant
le dos à l'ambition d'élever le plus grand nombre au niveau le plus haut
possible de formation, de culture et de qualification et niant les
mécanismes sociaux à l'?uvre en son sein et en dehors, le système éducatif
est alors entièrement tourné vers la sélection des élèves qui ont vocation
à aller dans le supérieur, ce dont témoigne la réforme du bac pro 3 ans et
le projet Darcos de réforme du lycée.
Ainsi, au lieu d'investir dans l'éducation, le gouvernement met en place un
système éducatif qui sélectionne les élèves susceptibles de réussir dans
l'enseignement supérieur. La réussite des uns est alors construite et
financée par l'enfermement des autres dans un avenir scolaire réduit au
minimum et débouchant au mieux sur une qualification de niveau V.
La généralisation imposée du bac pro en 3 ans risque aussi de rejeter bon
nombre de jeunes hors du système scolaire par le biais de l'apprentissage
en alternance faute de place en CAP en LEP ; le projet Darcos de réforme du
lycée s'inscrivait dans cette même logique. Pour réaliser ce tri les
établissements sont mis en concurrence dans le cadre d'une polarisation
sociale renforcée par la suppression en cours de la carte scolaire. Les
mécanismes sociaux à l'?uvre dans et en dehors de l'École sont occultés,
voire niés.
La traduction de cette politique dans les établissements est d'ordre
budgétaire (diminution de l'offre de formation et de sa diversité,
suppression massive de postes, contractualisation des moyens, transfert de
missions vers les collectivités locales...), statutaire (glissements de
missions, alourdissement ou allongement du temps de travail, pilotage par
la performance...) et pédagogique (retour aux fondamentaux, conception
linéaire des apprentissages, imposition de la notion de " compétences " à
tous les échelons de l'évaluation, diminution des horaires des élèves,
théorisation de l'accompagnement comme seul moyen de lutte contre la
difficulté scolaire...).
Cette conception de l'École s'inscrit dans celle d'une société qui
s'accommode des inégalités sociales, spatiales et de genre. Elle privilégie
au nom de " l'égalité des chances " la promotion de quelques-unes uns,
jugés " méritants ", pour assurer la mixité des élites au détriment d'une
prise en charge spécifique ambitieuse des territoires les plus défavorisés.
1.3 Refuser les fatalismes sociaux et scolaires
Le SNES affirme que tous les jeunes peuvent réussir accéder à la culture et
aux qualifications et que l'investissement éducatif doit concerner
l'ensemble de la population scolaire. Refuser tous les fatalismes sociaux
et scolaires que le gouvernement actuel utilise pour mieux habiller sa
politique éducative et sa conception élitiste de la culture, exige de
réaffirmer et de promouvoir toutes les propositions élaborées au cours des
congrès précédents sur la culture commune, les évolutions des contenus et
des pratiques permettant des activités de projet et interdisciplinaires qui
donnent sens aux savoirs, sur les conditions de travail des personnels.
Cette exigence s'oppose à l'individualisation qui renvoie chacun à sa
propre responsabilité dans l'échec ou la réussite et qui récuse toutes les
dimensions collectives et de solidarité dans l'organisation des études et
l'acquisition des savoirs et compétences. En particulier elle récuse l'idée
démagogique que le choix donné aux élèves est un moyen efficace de redonner
sens aux apprentissages. Plus le choix intervient tôt dans la scolarité,
plus il est contraint par les déterminismes sociaux et moins il est
éclairé. Il fonctionne donc comme un moyen de sélection. Une grande partie
des familles des élèves qui sont actuellement dans le système éducatif n'a
pas les moyens de guider ces choix. L'expérience montre que les choix sont
d'autant moins riches et judicieux que l'environnement social et
intellectuel de l'élève est plus restreint. Au contraire la découverte de
nouveaux champs de la connaissance et donc à la fois l'acquisition d'une
plus grande culture et l'ouverture des choix possibles permet de diminuer
les effets des conditionnements sociaux. En obligeant l'élève à certains
parcours, l'institution scolaire doit jouer le rôle qui est le sien dans la
promotion de l'égalité. Elle suppose aussi de travailler les articulations
entre les différents ordres d'enseignement (premier degré-second degré et
second degré-supérieur) en veillant toutefois à ne pas accroître la
sélection aux différents paliers.
Lutter contre les inégalités, c'est développer une offre de formation
équilibrée sur l'ensemble du territoire. Il faut être notamment vigilant
sur l'élaboration des PRDF (plans régionaux des développements des
formations) dans les régions et exiger transparence et véritable
concertation pour assurer le développement des formations générales et
technologiques (cf. Thème 2 2.4). Il faut imposer une véritable politique
d'éducation prioritaire renouvelée à l'opposé de la réforme Robien, de la
politique actuelle de la ville et du " Plan Espoir Banlieues ". L'État doit
rester garant de l'égalité devant l'accès aux savoirs et aux qualifications
et refuser toutes les formes de ségrégation. Il doit garantir un brassage
social des élèves au sein des établissements,