Les déterminants des systèmes d'information comptable - Hal-SHS
La gestion par les processus a connu son heure de gloire dans le secteur
industriel, ..... C'est ainsi qu'est né fin 2004 le projet Ozone 2007 avec deux
objectifs ..... le second s'étend de l'instruction du dossier à l'exercice de la
délégation, que .... consistait à prévoir que la production bancaire corrige elle-
même les erreurs du ...
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Les déterminants des systèmes d'information comptables
dans les PME : une recherche empirique dans le contexte tunisien
Kaïs LASSOUED Maître-Assistant
IHEC de Tunis
Carthage Présidence, Tunis - Tunisie
Tél. : 00 216 98 65 67 07
E-mail : kaïs.lassoued@voila.fr Inès ABDELMOULA
Doctorante FSEG de Sfax Route de l'Aérodrome, BP 1088 - 3018 Sfax - Tunisie
Tél. : 00 216 74 278 879 Résumé Deux objectifs fondamentaux sont attachés à notre problématique de
recherche. Le premier consiste à décrire les pratiques comptables des PME
tunisiennes à partir de certaines caractéristiques relatives aux systèmes
d'informations comptables (SICs). Le second cherche à identifier les
déterminants des SICs en analysant les facteurs de contingence d'ordre
structurel ou comportemental susceptibles d'influencer ces systèmes.
Pour répondre à ces objectifs, une enquête a été réalisée à l'aide d'un
questionnaire auprès d'un échantillon de 63 PME tunisiennes indépendantes
de 10 à 100 salariés. Les résultats montrent que, globalement, les facteurs
de contingence structurelle, notamment la taille de la PME et le degré
d'informatisation de la gestion ont une influence sur l'utilisation des
SIC. Ce qui n'est pas le cas pour les facteurs de contingence
comportementale, particulièrement ceux relatifs au dirigeant.
Mots clés PME, Système d'information comptable, contingence comportementale,
contingence structurelle.
Les déterminants des systèmes d'information comptables
dans les PME : une recherche empirique dans le contexte tunisien Introduction
LES PME ONT SOUVENT ÉTÉ RECONNUES COMME DE SIMPLES MODÈLES RÉDUITS DES
ORGANISATIONS DE GRANDE TAILLE (GREPME, 1994). EN EFFET, LES CHERCHEURS EN
SCIENCES COMPTABLES S'INTÉRESSENT ASSEZ PEU AUX SOCIÉTÉS FERMÉES QUI SONT
LA PLUPART DU TEMPS DE PETITES TAILLES. CE MANQUE D'INTÉRÊT EST DÛ, EN
PARTIE, AU PRÉJUGÉ SELON LEQUEL LES ENTREPRISES DE PETITE DIMENSION
PRODUISENT DES DONNÉS COMPTABLES RUDIMENTAIRES UNIQUEMENT UTILES POUR
RENDRE COMPTE AUX AUTORITÉS FISCALES (HOLMES ET NICHOLLS, 1988 ; GASSE,
1989 ; BAJAN-BANASZAK, 1993...). POURTANT, LES PME OCCUPENT UNE PLACE
PRÉPONDÉRANTE DANS L'ÉCONOMIE DE PLUSIEURS PAYS SURTOUT CEUX EN VOIE DE
DÉVELOPPEMENT COMME LA TUNISIE. Dans l'économie traditionnelle, bien que certaines PME semblent être
dirigées efficacement en faisant recours uniquement à l'intuition, aux
jugements et à l'expérience, sans autre système d'information de gestion
que celui constitué par quelques données comptables jugées obligatoires
(Dupuy, 1987), l'absence fréquente de ces outils de gestion expliquerait un
certain nombre de faillites (Holmes et Nicholls, 1988 ; McMahon et Holmes,
1991 ; Calot et Michel, 1996). A l'heure actuelle, avec la
complexification, la turbulence et l'hostilité du monde des affaires
engendrées par la mondialisation de l'économie, les dirigeants de PME
doivent de plus en plus coupler à leur intuition une analyse davantage
formelle, avec différents outils de gestion (Chapellier, 1994). La vision d'un système d'informations comptables (SIC)) rudimentaire ne
correspond pas à la réalité de toutes les PME (Lavigne, 2002). En effet, si
certaines PME disposent d'outils de gestion embryonnaires et peuvent être
qualifiées de passives face à la comptabilité, d'autres en revanche
disposent de SICs assez complexes et actifs. Finalement, les tendances de recherche théoriques et les pratiques
comptables sont influencées par le contexte des pays développés. En effet,
c'est dans ces pays que se sont développées les pratiques de management.
Hypothétiquement, les pays en voie de développement, comme la Tunisie,
enregistrent un certain retard dans le domaine des pratiques comptables.
Cependant, le caractère pragmatique de la gestion, dans ces pays, est
souvent plus fort que les développements théoriques. Une telle situation
constitue un mobile essentiel dans le choix des entreprises tunisiennes
comme terrain favorable pour la présente recherche.
Il apparaît donc opportun d'analyser les pratiques comptables des PME
tunisiennes et de mieux comprendre les déterminants de ces pratiques dans
le but, d'une part, d'orienter les actions d'amélioration des dirigeants
de ces entreprises, et d'autre part d'apporter une contribution à la
construction d'une théorie de contingence appliquée aux systèmes
comptables. Le présent travail a deux objectifs. Le premier est de décrire les
pratiques comptables des PME tunisiennes à partir de certaines
caractéristiques relatives aux SICs. Le deuxième objectif consiste à
identifier les déterminants potentiels de ces pratiques en analysant un
certain nombre de facteurs de contingence d'ordre structurel et
comportemental. 1. Définitions
1.1- La définition de PME adoptée dans cette recherche
La plupart des chercheurs se basent sur le critère « nombre d'employés »,
pour définir la PME. En effet, le recours à ce critère permet de cerner
plus rapidement la notion de PME. Nous retiendrons, avec Chapellier (1997),
la définition suivante: la PME est toute entreprise juridiquement
indépendante disposant d'un effectif compris entre 10 et 100 salariés ».
Seront donc exclues de notre étude, les très petites entreprises ayant
moins de 10 salariés, les entreprises de plus de 100 salariés, ainsi que
les filiales, succursales ou division d'entreprises plus importantes.
1.2- Le système d'information comptable
C'est un système défini d'une manière subjective. La notion système
d'information comptable (SIC) est retenue parce qu'elle est la plus souvent
utilisée dans la documentation, elle vient compléter
l'expression «pratique comptable » objet de recherche de plusieurs auteurs
dont P.Chapellier, B.Lavigne, Y.Dupuy et autres.
Selon Chapellier (1996) les pratiques sont définies par deux dimensions :
- Une dimension « objective » : un système de données disponibles,
historiques ou prévisionnelle qui couvre à la fois la comptabilité
générale, le contrôle de gestion, l'analyse financière et l'élaboration de
tableaux de bord comptables. - Une dimension « subjective » : l'utilisation de ces données par le
dirigeant de PME en réponse à ses besoins.
Cette dernière dimension permet de juger la pertinence des données
comptables en PME. De sa part, Lavigne (2002) présente une description de six caractéristiques
du SIC des PME. Ces caractéristiques sont réparties entre les trois
dimensions suivantes d'un SIC : états financiers annuels, pratique de
comptabilité de management et diffusion interne des résultats financiers.
Toomas Haldma et Kertu Laats (2002) soulignent que ces pratiques couvrent
les méthodes de calcul des coûts (coût total ou coût variable), les liens
entre coût et objet de coût (coût de gestion), la budgétisation, le système
de mesure de performance et les coûts de comptabilité (coût variable,
contribution marginale, ABC). Dans cette recherche, on entend par SIC tout système d'information
disponible, à base comptable, historique ou prévisionnelle qui recouvrent à
la fois la comptabilité générale, le contrôle de gestion, l'analyse
financière, l'élaboration des tableaux de bord comptables. 2. Revue de la littérature
2.1- Les pratiques comptables dans les PME
L'examen des recherches empiriques traitant des pratiques comptables au
sein des PME révèle des conclusions nuancées. Les résultats souvent
partiels, parfois contradictoires, n'aboutissent pas à des
généralisations.
Certains auteurs avancent que les SICs sont orientés principalement vers la
production des documents obligatoires, dans les délais opportuns et dans le
but de satisfaire aux autorités fiscales (Holmes et Nicholls, 1989 ; Bajan-
Banaszak, 1993). D'autres en revanche, affirment que les PME sont
hétérogènes et ne sont pas par conséquent des modèles réduits des
organisations de grande dimension ce qui remet en cause la vision
réductrice des SICs dans les PME (Chapellier, 1994 ; Lacombe-Saboly, 1994 ;
Lavigne,1999). 2.1.1 Des pratiques de contrôle de gestion
La complexification de l'environnement dans lequel évolue l'ensemble des
entreprises, et tout particulièrement les PME, et la croissance
spectaculaire de l'incertitude qui en découle ont provoqué, au cours de la
dernière décennie, le développement d'une fonction de contrôle de gestion
de plus en plus formalisée, totalement intégrée au sein du système
d'information général de l'entreprise (Raymond, 1995). Le système de
contrôle de gestion constitue alors une interface intégratrice de plusieurs
données facilitant la gestion quotidienne des PME. Chapellier (1997) montre l'impact du profil du dirigeant principal de la
PME et ses finalités sur la nature et l'usage qui est fait des informations
de gestion au sein de tout système de contrôle de gestion. Cet auteur met
l'accent sur l'importance d'un système de contrôle de gestion et de
planification affiné et évolutif dans un environnement assez complexe et
turbulent. De son côté, Nobre (2001) pense que le rôle et les fonctions
d'un contrôleur de gestion de PME sont amenés à évoluer vers une plus
grande spécificité de la fonction, en r