12° année - Champagnat.Org
Mais il va sans dire que la démonstration la plus probante de la valeur de l'
enseignement donné au nouveau collège devait être fournie par les examens de
fin ...... Le soir pendant l'exercice du mois de Marie, une hémorragie abondante
se produit, c'est la fin qui approche, Monsieur l'Aumônier lui applique l'
indulgence "ln ...
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12° ANNÉE N° 56.
OCTOBRE 1920.
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__ BULLETIN
DE L'INSTITUT
DES PETITS FRÈRES DE MARIE
REGINA ANGELORUM Après Jésus, dans la Patrie,
Sur le premier trône des cieux,
Vous voyez l'auguste Marie,
Votre Reine, Anges glorieux.
Ils sont enfin levés, les voiles
De sa profonde humilité;
Son front reçoit de douze étoiles
'L'immortelle clarté.
Son auguste aspect vous enchante,
Vous tient dans le ravissement.
O ciel! quelle gloire éclatante!
Le soleil est son vêlement.
De tous les traits du divin Maître
Elle reproduit la beauté;
La lune à ses pieds fait paraître
Son croissant argenté.
Sur vos fronts ses regards reposent;
Ils vous couronnent de splendeurs
Et dans vos rifains ses mains déposent
Le doux trésor de ses faveurs.
C'est par vos mains qu'elle nous donne
Ses dons célestes, plus nombreux
Que les roses dont se couronne
Le printemps radieux.
O ministres prompts el fidèles,
Au moindre signe de ses yeux,
Vous déployez soudain vos ailes,
Vous descendez en ces bas lieux.
Avec ses bienfaits, dans nos cimes,
O princes, qui formez sa cour,
Vous répandez les vives flammes
De votre saint amour.
Vous louez le Dieu de clémence
D'avoir fait sortir de ses mains
Ce chef-d'?uvre de sa puissance,
La fleur et l'espoir des humains;
D'avoir imprimé son image
Sur son front plus pur que les lis
D'avoir brisé notre esclavage
Par l'Homme-Dieu, son fils.
Qu'au sein de la plaine immortelle,
On qu'elle achemine ses pas,
Des lis et des roses pour elle
Etalent partout leurs appas:
Embaumez là-haut son passage
D'un léger nuage de fleurs
Et nous lui patrons en hommage
L'humble encens de nos c?urs.
X. *** RELIGION VIE SPIRITUELLE
Le Divin modèle des âmes religieuses. Il y a juste dix ans, le jeudi 8 septembre 1910, second jour du
Congrès Eucharistique de Montréal, Monseigneur Heylen, évêque de Namur,
parlant, dans la Cathédrale, aux membres des. Communautés religieuses qui
prenaient part à cette grande manifestation de foi et d'amour envers
l'auguste Sacrement de nos autels, leur adressait les paroles suivantes,
que nous croyons particulièrement dignes d'être proposées aux pieuses
réflexions des. Lecteurs du, Bulletin. Rous les leur transcrivons dans
l'espérance qu'ils ne les liront ni sons plaisir ni sans profit pour leur
vie spirituelle.
Vous attendez de moi que je vous entretienne de la Très Sainte
Eucharistie. Le faire en celte circonstance solennelle du Congrès, est en
quelque sorte un devoir de justice. Où apprécie-t-on mieux que dans les
cloîtres la grandeur du don divin? Où s'applique-t-on plus assidûment à
réparer les outrages et les oublis du monde? Le tabernacle n'est-il pas le
centre et le foyer de toute maison religieuse?
Je vous parlerai donc de la Sainte Eucharistie. Rattachant ce sujet,
dont les horizons sont si vastes et si variés, à la nature spéciale de cet
auditoire, je me propose d'étudier en la Sainte Eucharistie le modèle de la
vie religieuse ! Vous montrant du doigt le tabernacle, je voudrais vous
dire: Voilà l'exemplaire vers lequel chacun de vous doit constamment
diriger ses regards ! Voilà le modèle des devoirs spéciaux que vous impose
la vie religieuse !
Qu'est-ce, en effet, essentiellement, que la vie religieuse ? C'est la
poursuite de la perfection de la charité chrétienne par l'observance des
v?ux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, dans la vie commune que
procure un Institut approuvé par l'Eglise.
Telle est l'essence de la vie religieuse. Vocation sainte, sublime,
dont jamais nous n'apprécierons assez la beauté: Nous ne devrions pas
cesser de bénir le Seigneur de nous avoir ainsi choisis, dés notre enfance,
d'avoir fait germer en nous l'inclination à nous consacrer à lui, d'avoir
préservé nos c?urs des passions qui en ont perdu tant d'autres, et de nous
avoir ainsi unis à lui par des liens plus étroits que la mort.
Le mérite. de la vie religieuse réside donc avant tout, je le-répète,
dans la pratique de la. chasteté, de la pauvreté et de l'obéissance, mérite
qu'accroît la ferme et stable adhésion de. la volonté dans le bien qui est
procuré par les v?ux de religion.
Or Jésus résidant dans l'Eucharistie est pour nous le modèle,
l'exemplaire de la pratique des trois vertus de chasteté, de pauvreté et
d'obéissance. Tel sera le sujet de cet entretien. Puissent les
développements qui vont suivre, en vous rappelant la grandeur de votre
sacrifice, vous stimuler t en accroître-la fécondité et vous en donner les
moyens! Memor sit omnis sacrificii tui et holocaustum tuum pingue fiat. I. L'Eucharistie est d'abord le modèle de la chasteté. II est doux, dans
les heures d'adoration devant la Très Sainte Eucharistie, de méditer quel
est celui qui est contenu réellement et en vérité dans la Sainte Hostie:
C'est Jésus, Vierge et Roi des Vierges, qui a choisi parmi les Vierges, sa
mère et son père nourricier; qui a témoigné une prédilection toute spéciale
à S. Jean, l'apôtre vierge. "Jésus l'aima, dit la liturgie, plus que les
autres, par un: privilège que lui avait mérité sa chasteté : car choisi
par Jésus étant Vierge'': il l'est resté à jamais
Il est doux de se rappeler encore comment c'est Jésus qui a introduit
dans le monde le culte de la chasteté. C'était dans la troisième année de
son ministère, à l'occasion de son dernier. voyage à Jérusalem. Il avait
plaidé devant les pharisiens la question de l'unité et de l'indissolubilité
du mariage. Entendant cet exposé, les disciples avaient trouvé sévère cette
doctrine à laquelle ne les avaient pas habitués les m?urs dégénérées du
temps. C'est alors que le Maître, allant de l'avant, leur déclara que ce
n'était là que le premier degré de la chasteté chrétienne et que la grâce
devait élever bien plus haut les âmes d'élite. Et comme cet enseigneraient
ne trouvait guère d'écho pour le moment dans l'âme des apôtres, il ajouta:
"tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux à qui il a été donné''.
C'est donc ce Jésus, à. qui le monde doit d'avoir connu la fleur de la
chasteté chrétienne, qui repose sous les voiles de la Sainte Hostie.
Voyez d'ailleurs, comment Jésus a pris soin de marquer, par les
apparences mêmes de ce grand Sacrement, son amour de la pureté.
L'Eucharistie a été instituée sous les espèces d'un pain et d'un vin très
purs. De tout temps, on a compris l'importance de ce symbolisme et on en a
gardé fidèlement la tradition. Un cartulaire du temps de Charlemagne
recommandait déjà que l'on veille minutieusement à ce que le pain, le vin
et l'eau indispensables à la Sainte Messe, soient traités avec extrêmement
de netteté et de soin, et que jamais on n'y trouve rien qui soit vil ou
impur. De son côté l'Église, s'est toujours souciée de la sincérité de la
matière première du sacrifice, encourageant notamment les mesures de
précaution suggérées par la piété des fidèles et préconisées par les
Congrès Eucharistiques.
L'Eucharistie doit aussi être conservée dans des vases très purs et
dans des linges immaculés, dont la manipulation est réservée aux seules
mains sacerdotales. Saint Jérôme a consacré à son disciple Népotien un
touchant éloge pour la sollicitude qu'il mettait à tout ce qui touche la
sainte Réserve, Saint Charles Borromée n'a pas craint de faire un traité
complet des soins que requiert cette pureté. Et même dans les premiers
siècles, la blancheur du lin employé aux linges d'autel, blancheur qui
n'est obtenue que grâce á un travail long et laborieux, était considérée
comme l'image de la sainteté lévitique, fruit d'un long et violent travail
sur soi-même.
L'Eucharistie est, de plus, traitée exclusivement par les prêtres, qui
au moins dans l'Eglise latine, ont fait le v?u de chasteté. L'Église
considère cette vertu austère comme l'une des obligations principales du
sacerdoce. Celui-ci y puise, d'ailleurs, sa force, sa fécondité, sa beauté.
Il en rejaillit sur lui un éclat qui lui a fait appliquer les paroles de la
Sagesse: "Qu'elle est belle dans sa gloire, la génération chaste! Sa
mémoire est immortelle. Elle est eu honneur auprès de Dieu et des hommes.
Perpétuellement couronnée, elle triomphe et remporte le prix des plus purs
combats''.