LA TOUR EIFFEL

EXERCICE 1 .... Sa production a augmenté de 1 300 boulons chaque année. ...
des modèles d'assemblage de briques comme les deux exemples suivants :.

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LA TOUR EIFFEL
(D'après Guide officiel de la Tour Eiffel, paru en 1893)
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|Gustave Eiffel |
| | M. Gustave Eiffel, né à Dijon en 1832, sortit, en 1855, de l'École centrale
des arts et manufactures de Paris. Son premier travail de direction fut
celui du grand pont de Bordeaux (1861).
Les projets du palais des Machines de l'Exposition universelle de 1867, la
construction des viaducs sur piles métalliques de la ligne de Commentry à
Gannat (1868), de la Tardes, près Montluçon, de Cubzac, près Bordeaux, et
surtout le grand pont en arc sur le Douro, à Porto, de 160 mètres
d'ouverture (la plus grande qui ait été jusqu'alors réalisée pour un pont
fixe de chemin de fer) établirent sa renommée, grâce à laquelle il fut
chargé de la construction de la belle galerie, avec les trois dômes,
formant la grande façade, sur la Seine, du palais de l'Exposition de 1878.
En 1879, il construisit, sur le type de son pont du Douro, le pont de
Garabit (à la lisière des départements du Cantal et de la Corrèze), qui est
la principale de ses ?uvres. Le pont de Garabit, posé entre deux collines
distantes de 534 mètres, franchit le torrent de la Truyère, à une hauteur
de 122 mètres au-dessus du sol, par un arc de 465 mètres d'ouverture.
En 1886, M. Eiffel, déjà célèbre par ses importants travaux, dont nous
venons d'énumérer quelques-uns, soumettait à M. Éd. Lockroy, ministre du
Commerce et de l'Industrie, l'un des plus puissants promoteurs de
l'Exposition de 1889, le projet hardi de construire une tour métallique de
300 mètres au Champ-de-Mars. Malgré des attaques injustifiées, l'idée fut
admise en principe par le gouvernement et imposée aux architectes, dans le
programme du concours de l'Exposition.
Le 5 novembre 1886, la commission de contrôle et de finances accordait à M.
Eiffel la concession de l'exploitation, pendant vingt années, de la Tour de
300 mètres et lui votait une subvention de 1.500.000 francs. Une énergie
indomptable, une volonté opiniâtre, forment le fond du caractère de
l'éminent ingénieur qui a attaché à la Tour de 300 mètres un nom désormais
connu dans le monde entier, jusque dans les bourgades les plus reculées.
M. Eiffel a eu de vaillants collaborateurs : MM. Nouguier, Koechlin,
ingénieurs de sa maison, et M. Sauvestre, architecte, qui ont établi les
premiers avant-projets ; MM. Martin, Compagnon et A. Salles, son gendre,
qui ont plus spécialement suivi l'exécution des travaux.
Porté dès le début par l'opinion publique, M. Eiffel a surmonté les
obstacles que rencontrent toujours dans leur réalisation les conceptions
grandioses faites pour exciter l'envie.
A point nommé, le 31 mars 1889, M. Eiffel a pu planter lui-même le drapeau
français sur ce monument incomparable, le plus élevé qui soit jamais sorti
de la main des hommes. Ce jour-là, M. Tirard, président du Conseil et
commissaire général de l'Exposition, lui a annoncé, en présence de ses
ingénieurs, de ses ouvriers et du haut personnel de l'Exposition, que le
Président de la République lui avait conféré la croix d'officier de la
Légion honneur. Cette distinction, cent fois justifiée déjà par d'étonnants
travaux accomplis en France et à l'étranger, M. Eiffel ne l'attendait pas
ce jour-là ; et cette surprise lui a été faite par M. Tirard aux
applaudissements chaleureux de toute l'assistance.
Le succès était dès lors assuré et ne fit que s'accroître ; il n'est pas
besoin de rappeler quelle grande part a eu la Tour dans celui de
l'Exposition de 1889, dont elle devint l'une des principales attractions et
dont elle restera, dans l'opinion publique, comme le plus durable souvenir.
Il nous suffira de rappeler le nombre de ses visiteurs, qui en 1889 a été :
Au premier étage, de 1.968.287. Au deuxième étage 1.283.230. Au troisième
étage 579.384.
Le produit de ces entrées a été de cinq millions neuf cent quatre-vingt-
trois mille neuf cent trente francs (5.983.930 fr). Le 10 juin 1889, la
Tour a pu recevoir 23.202 personnes, c'est le jour où les visiteurs ont été
le plus nombreux. La plus forte recette a été de 60.156 francs, le 9
septembre 1889. En 1890, le chiffre des ascensions et montées payantes à
été : Au premier étage, de 393.414. Au deuxième étage 256.158. Au troisième
étage 173.225. Et le produit en a été de 896.394 fr. 50.
Les Fondations :
Avant de conduire le visiteur à travers les étages de la Tour ou dans les
ascenseurs, nous devons indiquer en quelques lignes sur quelles bases
solides elle repose.
La Tour est placée dans l'axe du Champ de Mars et, comme celui-ci est
incliné à 45° sur la méridienne, il en résulte que les quatre piles de la
Tour se trouvent très exactement aux quatre points cardinaux. Les deux
piles en avant, vers la Seine, sont Nord et Ouest, 1 et 2, celles en
arrière sont Est et Sud, 3 et 4. Pour la personne placée sur le pont
d'Iéna, la pile la plus rapprochée de la Seine, à gauche, est la pile Nord.
La pile Est est derrière celle-ci. A droite, la pile la plus rap-prochée de
la Seine est la pile Ouest. Derrière celle-ci est la pile Sud. Nous
emploierons les points cardinaux pour désigner les piles aux
ascensionnistes.
Les fondations des deux piles en arrière Est et Sud sont établies sur un
massif de béton de 2 mètres qui repose sur une couche de plus de 5 mètres
de gravier et de sable. Les fondations des piles eu avant, vers la Seine,
sont établies à l'aide de caissons en tôle de 45 mètres de longueur sur 6
mètres de largeur, au nombre de quatre pour chaque pile, enfoncés jusqu'à 5
mètres au-dessous du niveau de la Seine. Les fondations sont parfaites.
Par excès de sécurité, on a, au centre de tous les massifs, faisant suite
aux seize arêtes des quatre piles, noyé dans la maçonnerie d'énormes
boulons de 7m,80 de longueur, qui intéressent les massifs de maçonnerie par
des sabots en fonte et des fers à I. Les assises, en pierre de taille de
Château-landon, sont capables de résister à un écrasement de 1.235 kilo-
grammes par centimètre carré. Et la pression sous les sabota de fonte qui
supportent les arêtes de la Tour n'est que de 30 kilogrammes par centimètre
carré. La pierre des assises ne travaille donc qu'au quarantième de sa
puissance de résistance.
Il n'y a donc aucun doute à concevoir sur la solidité des fondations. Les
fondations proprement dites sent noyées dans un remblai arasé au niveau du
sol. La base massive qui apparaît sous forme de rocaille et de soubassement
n'est qu'un habillage. La rocaille est composée par des massifs de
maçonnerie pittoresquement arrangés, entre lesquels naissent des fleurs et
ces arbustes. Si bien que chaque pile a l'air d'être placée sur un énorme
rocher émergeant du sol.
Puisque nous en sommes encore aux fondations, nous devons dire que celles
de la pile Sud sont à l'état de cave destinée au logement des machines et
de leurs générateurs. Cette chambre des machines correspond par un canal à
une tourelle qui s'élève de l'autre côté du lac. Celte tourelle pittoresque
est la cheminée de la chambre des machines.
Les fondations, attaquées le 28 janvier 1887, termi-nées le 30 juin de la
même année, ont occasionné 31.000 mètres cubes de, fouilles et absorbé
12.000 mètres cubes de maçonnerie.
La Construction métallique :
La Tour de 300 mètres, qui a rendu le nom de M. Eiffel si populaire, ne
pèse pas moins de 7 millions de kilos : 3 millions de kilos jusqu'au
premier étage et 4 millions de kilos du premier étage au sommet ; elle a
étonné les Parisiens par la marche si rapide, si régulière et si
scientifique de sa construction. C'est le plus colossal spécimen de l'art
de l'ingénieur qui soit au monde.
Voici quelques détails sur le montage de la partie métallique. Chaque pile
est formée par quatre montants, composés de tronçons dont le poids a varié
de 2.500 à 3.000 kilogrammes. Ces montants sont de vrais caissons dans
lesquels un homme peut se tenir. Ces caissons sont reliés entre eux par des
treillis et des entretoises qui forment les remarquables et inextricables
dentelles de fer qui font l'admiration de tous dans cet édifice si colossal
et si léger à la fois.
La construction métallique de la Tour Eiffel a été une merveille de
précision. Elle a été le dernier mot de l'art de l'ingénieur. Les pièces
arrivaient sur place sans avoir besoin de retouches. C'est ainsi que des
millions de trous de rivets et de boulons ont été percés dans les ateliers
de Levallois, et que les petits chantiers mobiles qui s'élevaient avec
l'édifice ont pu forger, riveter et boulonner les pièces au fur et à mesure
de leur arrivée en place au moyen de grues, également mobiles et
ascensionnelles. Une telle précision a été l'objet de l'admiration de tous
les hommes compétents.
Pour faire l'étude de la Tour, on a employé 5.000 feuilles de dessin
d'atelier de 1 mètre de large sur 0m,80 de hauteur. Quarante dessinateurs
et calculateurs ont travaillé pendant deux ans aux études des 13.000 pièces
différentes qui composent la Tour. Chacune de ces 15.000 pièces métalliques
a exigé un dessin spécial, où l'on a déterminé ses dimensions et notamment
la position exacte des trous destinés aux rivets. Pour assembler ces 15.000
morceaux de fer, on a employé 25.000.000 de rivets.
L'électricité atmosphérique reçue par cette masse de fer s'écoule dans le
sol, dans chaque pile, par deux tuyaux de conduite de 0m,50 de diamètre,
immergés jusqu'à 48 mètres au-dessous du niveau de la nappe aquifère. La
première partie de la Tour Eiffel se compose donc de quatre piles
inclinées, réunies à la hauteur de 55 mètres par des poutres de 7m,50, qui
ont fait de cette base colossale la masse rigide sur laquelle repose la
Tour proprement dite. L'espace occupé par les quatre piles est de plus d'un
hectare, puisque, de l'axe d'une des piles (à la hase) à l'axe d'une autre
pile, la distance est de 103m,90. Cette première partie du monument, mal
jugée par des gens qui n'ont pas la patience d'attendre la fin des choses,
est