session - atelier de paleographie musicale de solesmes
NB : L'auteur n'a pas corrigé ce texte qui garde une forte marque du style oral. ....
Je vous ai donné le tableau classique des modes en vous disant que .... mais si
vous tournez les pages de votre graduel, vous trouverez des pièces où c'est ......
les musiques traditionnelles en exercice dans les différentes régions du monde,
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Session intermonastique
de Chant grégorien
II La mélodie,
une approche de la modalité L'Antiphonaire
monastique Le Bec Hellouin, 3-9 septembre 2004
Notes prises par les auditeurs au cours des conférences du Père Daniel
SAULNIER
Session inter-monastique
Le Bec Hellouin
3-9 septembre 2004
Sommaire
Les modes et la mélodie Premières traces de théorisation des modes 6
Présentation de l'octoechos grégorien 6 Les quatres caractéristiques des musiques modales : 7
1. l'échelle 7
Les gammes chinoises 9
Quand le premier pien se fixe en position haute 11
Les catégories et les faits... 12
2. la hiérarchie des degrés : une fonctionnalité 12
Ex. les degrés de l'Introït Justus est (tableau) 13
3. des formules 18
Les formules voyagent 18
Les formules se développent 19
4. l'ethos 21
8e mode 24
6e mode 25
L'Antiphonaire monastique présentation du projet 26 La"Liturgie des Heures" et les monastères 26 Trois volumes 27
Réception par les Communautés 28 Le calendrier Les catégories avant Vatican II 29
Développement ou réduction du Sanctoral ? 29
Calendrier universel / calendriers propres 30
La manière de célébrer les divers degrés de fêtes 30
Un calendrier modulable 31
Des célébrations modulables 31
Esprit de ces dispositions 34
Signes et neumes dans l'Antiphonaire
Virga strata 34
Virgules 36
Episèmes 37 Le si bémol 38
Dom Gajard et Dom Pothier 38
Le principe de restitution 38
2200 antiennes... Comment avons nous fait ? 39
Investigations dans le répertoire ancien 40
Critère de qualité 40
Composition d'antiennes à partir de formules 40
Les tons communs 41
Verset d'ouverture 41
Les répons-brefs 41
Les récitatifs 42
Les tons psalmodiques 43
Tons psalmodiques et modes archaïques (C, D, E, II*, IV*) 43
Antiennes à attribuer au Deuterus-tierce (II*) 44
Ton D, ton pascal, ton "in directum", variante du 5e, ton irrégulier
45
Terminaisons des tons 46
Visite guidée du nouvel antiphonaire 47
De l'Avent à Pâques 47
Les temps privilégiés : les antiennes de Magnificat et Benedictus 53
Antiennes des dimanches per annum (Magn & Ben.) 54
Les antiennes vétero-testamentaires 54
Les solennités du Seigneur 55
L'antienne "Cum appropinquaret Dominus" 57 Saint Grégoire et le chant grégorien
1. Ce que nous dit l'histoire 58
2. Ce nous dit le chant liturgique 61
3. La légende : pourquoi et comment 64 Questions diverses...
Chant liturgique et centralisation 67
Deux témoins de la première psalmodie : répons bref et verset 68
Le répons Stirps Jesse 69
Appellation contrôlée "chant grégorien" 70
Le « vieux fond » 70
Le chant "romano-franc" : un texte romain et une musique gallicane ?
71
Chant romain et chant synagogual 72
Les signes rythmiques et/ou le maître de ch?ur ? 72
Le grégorien : à qui revenait-il de le chanter ? 73
L'interprétation au xixe siècle et aujourd'hui 73
Le génie grégorien : une association de la musique avec langue 74
Questions... 75 NB : L'auteur n'a pas corrigé ce texte qui garde une forte marque du style
oral. Les titres et sous-titres ont été ajoutés pour faciliter la lecture.
Remerciements à Sr Clotilde et à ses collaboratrices.
Présentation de la session
L'ensemble des sessions que nous faisons sont organisées de façon très
souple sur 4 années, avec 3 idées de base, trois facteurs fondamentaux pour
aborder le chant grégorien : la Parole, la mélodie ( basée sur la loi des
musiques modales - le grégorien n'est pas la seule musique modale). Puis,
on accède à cette musique à travers les restes des écritures du moyen âge,
qu'on appelle les neumes. Donc les 3 portes d'entrée sont la parole, la
mélodie modale et les neumes. On consacre une année à chacun. La quatrième
année du cycle consistera à réunir ces paramètres pour analyser des pièces
et grandir dans l'intelligence du chant grégorien.
Une introduction aux modes grégoriens.
Il serait prétentieux de traiter intégralement la modalité grégorienne
en quelques jours. Ceci ne sera donc qu'une introduction, une manière
possible de les aborder.
Une présentation du nouvel Antiphonaire monastique
Celui-ci n'est plus une vague idée, il devient maintenant une réalité.
Des épreuves très avancées du Ier tome seront mises à la disposition des
sessionnistes, afin de susciter un dialogue. Car certains choix sont à
expliquer. Ce livre ne peut pas être abordé comme l'Antiphonaire monastique
de 1934 dans lequel il n'avait pas de choix possible, ou très peu.
Aujourd'hui, la Liturgie des Heures propose des choix. Nous devons
respecter cette variabilité, et nos communautés, elles aussi, ont besoin de
pouvoir choisir et adapter. Il est bon de savoir quels sont les présupposés
de ces choix.
Travail pratique de direction et de chant.
Les participants seront invités à tour de rôle à diriger des pièces de
la liturgie que l'on aura travaillé auparavant. Jaan-Eik, lui aussi,
dirigera un jour les pièces d'une messe.
Les modes et la mélodie
Premières traces de théorisation des modes La première fois que le chant grégorien apparaît dans l'histoire c'est
pour parler de ses modes. Voici ce que, en résumé, vous trouverez dans tous
les livres de chant grégorien depuis la fin du VIIIe siècle - ce que disent
les onze siècles de théorie musicale sur les modes grégoriens : les pièces
grégoriennes se terminent par quatre notes possibles, celles de la finale
des pièces : ré, mi, fa ou sol. Voilà la première chose qu'ils disent. Ils
appellent des protus les pièces qui finissent sur ré. Protus , c'est la
latinisation de protos qui veut dire le "premier", en grec. Ils appellent
deuterus les pièces qui finissent sur mi ( comme le Deuteronome). Ce qui
finit sur fa, ils l'appellent tritus ("troisième"), et sur sol - le
tetrardus. La première fois que le chant grégorien apparaît dans l'histoire, il
dit ça. C'est en 798, dans un tout petit livre qui ne fait qu'une feuille.
Si ces mots viennent du grec, c'est qu'il y a une influence des conceptions
grecques. Ils disent aussi que la teneur, s'il s'agit d'un psaume, ou la
dominante de la pièce, peut être, par rapport à cette finale, haute ou
basse. Si elle est haute, ils vont dire que le mode est un protus authente.
Si elle est basse, ils vont dire qu'il est un protus plagal. Et ainsi de
suite pour les huit cases du tableau. Lorsqu'on remplit les cases, on
trouve, dès l'an 800, qu'il y a des pièces qui finissent sur ré et dont la
teneur psalmodique ou la dominante est la. C'est le protus authente, auquel
ils donnent le numéro 1, et d'autres, dont la finale est ré, mais dont la
teneur dominante est basse, sur fa. Pareil avec les finales mi : il y a des
pièces à finale mi qui ont la teneur aiguë aussi et qui forment le
troisième mode, ou bien la teneur basse sur la.
[Manque ici une partie dont le contenu est correspond aux p 45-46 du livre
« les modes grégoriens » du P. Saulnier] Présentation de l'octoechos grégorien Protus authente 1er mode finale ré teneur la
Protus plagal 2e mode finale ré teneur fa
Deuterus authente 3e mode finale mi teneur si
Deuterus plagal 4e mode finale mi teneur la
Tritus authente 5e mode finale fa teneur la
Tritus plagal 6e mode finale fa teneur do
Tetrardus authente 7e mode finale sol teneur ré
Tetrardus plagal 8e mode finale sol teneur do
Je vous ai donné le tableau classique des modes en vous disant que
finalement, ce tableau ne servait à rien d'autre qu'à afficher au mur de
votre cellule....
Utilité du n° du mode ?
Il y a un cas où le numéro du mode sert à quelque chose, c'est
lorsqu'après une antienne, il faut chanter un psaume. Dans ce cas, le
numéro est indiqué au début pour indiquer quel ton choisir. C'est une
convention à laquelle on ne peut échapper.
Par contre, cela nous est-il utile d'avoir le numéro du mode du Répons
bref ? Non cela ne sert à rien, donc on ne le mettra pas, ce qui empêchera
de promulguer des erreurs musicologiques. Je dis cela parce que, quand j'ai
commencé à sonder les milieux surtout germaniques d'études du chant
grégorien, disant que pour un Graduel il n'y avait pas de raison d'indiquer
le numéro de mode d'un offertoire, par exemple, cela n'a pas passé...
Nous avons abordé l'autre jour une nouvelle approche du mode où nous
nous sommes délibérément écartés de la logique théorique qui a prévalu de
la fin du VIIIe siècle jusqu'à nos jours pour considérer que le chant
grégorien bien qu'écrit, projeté sur les parchemins, fait partie des
musiques traditionnelles. Et comme musique traditionnelle, on peut
l'interroger sur son mode à la manière de ce spécialiste des musiques
orientales qui a interrogé les musiques traditionnelles d'Asie, d'Extrême-
orient, d'Océanie, du Proche-Orient et d'Afrique.
Les quatres caractéristiques des musiques modales