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De ces deux premières parties résultera naturellement la troisième. ...... en s'
adressant (34) directement à lui ; il profite de ce qu'on dit en sa présence, mais
..... Dans cet exercice continuel, chacun d'eux apporte, chaque jour, les mots dont
il a ..... pour lui, les exercices naissants de l'usage familier et du commerce de la
vie.

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DES
SOURDS-MUETS
DE NAISSANCE,
PAR M. DEGERANDO,
(MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE, ADMINISTRATEUR DE L'INSTITUT ROYAL DES
SOURDS-MUETS, ETC., ETC.
[pic]
A PARIS,
CHEZ MÉQUIGNON L'AÎNÉ PÈRE, ÉDITEUR,
LIBRAIRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE, DES HÔPITAUX
CIVILS ET MILITAIRES, DE L'INSTITUTION ROYALE DES SOURDS-MUETS
Rue De L'école De Médecine, N° 9.
1827.
_____
TABLE DES CHAPITRES
CONTENUS DANS LE PREMIER VOLUME.
_____
Introduction. - A MM. les Membres du Conseil d'administration de
l'Institution royale des Sourds-Muets.
page 1 PREMIÈRE PARTIE.
Recherche des principes sur lesquels doit reposer l'art d'instruire les
Sourds-Muets.
Chap. I. - Des préjugés relatifs aux Sourds-Muets et à leur
instruction ....................... 9
Note A. - Sur les droits civils dont jouissaient les Sourds-Muets
sous l'empire des lois
romaines.....................................................................
........................ 24
Chap. II - Comment les enfants apprennent leur langue maternelle par
l'usage.............. 38
Chap. III. - De l'enseignement classique de la langue
maternelle.............................. 58
Chap. IV. - De l'état moral et intellectuel du Sourd-Muet, avant qu'il ait
reçu l'instruction. 71
Note B. - Sur le langage mimique propre aux Sourds-Muets ; exemples
des diverses espèces de signes qui le
composent..................................................................
97
Note C. - Sur la capacité qu'ont les Sourds-Muets de discerner le
bien et le mal, avant d'avoir reçu l'usage de nos
langues..................................................................
125
Chap. V. - Point de départ, dans l'éducation du Sourd-
Muet................................... 136
Chap. VI. - Du but qu'on doit se proposer dans l'éducation du Sourd-
Muet.................. 149
Chap. VII .- Du langage en général; du langage des animaux , et du langage
humain...... 164
Chap. VIII. - Comment les langues artificielles contribuent au
développement de l'intelligence
humaine.....................................................................
............ 177
Chap. IX .- De l'intuition; des diverses méthodes propres à guider dans
l'intelligence du sens de la langue.
..............................................................................
.............. 197
Chap. X.- Des arts d'imitation ; de l'écriture symbolique; de la pantomime,
et du parti qu'on en peut tirer pour l'instruction du Sourd-
Muet......................................................220
Chap. XI. - L'écriture alphabétique et la parole, comparées entre elles ;
application aux Sourds-Muets de
naissance.....................................................................
...... 247
Chap. XII. - Des alphabets manuel, labial, guttural. - De quelques espèces
de signes
auxiliaires..................................................................
..............................259
Chap. XIII. - Résumé et conclusion de cette première Partie. - Principe de
classification pour les procédés et les méthodes qui peuvent être appliqués
à l'éducation des Sourds-Muets
..............................................................................
...............................277 SECONDE PARTIE.
Recherches historiques sur l'art d'instruire les Sourds-Muets. Chap. I. - Première origine de l'art. - D. Pedro de Ponce et Juan Pueblo
Bonet, en
Espagne.....................................................................
............................. 296 Chap. II. - Naissance de l'art en Angleterre et en Hollande. Wallis, Van
Helmont, Amman ..
..............................................................................
.............................. 330
Chap. III. - Origine et premiers développements de l'art en Allemagne;
Kerger, Raphel, Lasius, Arnoldi,
Heinicke.....................................................................
...... 351
Chap. IV. - Premiers essais tentés en France dans l'art d'instruire les
Sourds-Muets ; Péreire
..............................................................................
............................. 383
Note D. - Des recherches faites pour découvrir le secret de la méthode
employée par Péreire
............................................................................
...................................................... 407
Note E. - Extrait de la lettre de M. Saboureux de Fontenai, sourd-
muet de naissance, à Mademoiselle ***, datée de Versailles, le 26 décembre
1764 ............................... 408
Chap. V. - Continuation du précédent. - Ernaud, l'abbé
Deschamps........................ 431
Chap. VI. - L'abbé de l'Épée
...................................................................... 451
Chap. VII. - Controverses de l'abbé de l'Épée avec les adversaires de sa
méthode......... 485
Chap. VIII. - L'abbé Sicard ; ses écrits.
.......................................................... 504
Chap. IX. - Suite du précédent. - Pratique de l'abbé Sicard. -
Instituteurs formés à son école. - Manuel par M. Bébian
..................................................................... 539
Note F. -Exemples des signes mimiques de réduction usités dans
l'Institut royal de
Paris........................................................................
.............................. 579
1°. Signes de réduction pour la
nomenclature............................................. 580
2°. L'Oraison
Dominicale..................................................................
... 587
A MM. LES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE
L'INSTITUTION ROYALE DES SOURDS-MUETS.
Messieurs Et Chers Collègues,
Le premier sentiment que j'éprouve, en m'occupant de la mission que vous
avez bien voulu me confier, est celui d'une juste reconnaissance. Je dois
vous rendre grâces d'avoir été appelé par vous à servir les intérêts de ces
infortunés remis à nos soins, et dont la destinée nous est si chère; à
seconder la généreuse sollicitude que vous leur portez; à préparer
l'exécution des vues que vous méditez pour les progrès de leur éducation.
Pères adoptifs de ces infortunés, c'est surtout en leur rendant
accessibles, par la voie de l'instruction, les bienfaits de la religion et
de la morale, que vous voulez préparer leur bonheur. Il m'est doux
d'apporter mon faible tribut à cette grande ?uvre si digne d'intéresser les
amis de l'humanité; il (2) m'est doux de satisfaire à cette tendre
affection qui nous est commune, et qui embrasse ces êtres déshérités en
apparence par la nature. Ainsi, nous ne veillerons pas seulement à leurs
besoins présents; nous travaillerons aussi pour leur avenir. Je me
féliciterais aussi de pouvoir assister ces instituteurs pleins de zèle, qui
dirigent l'enseignement dans notre institut, et de leur donner, en notre
nom commun, un témoignage d'estime, en nous associant en quelque sorte à
leurs études, à leurs efforts.
Mais en considérant de plus près la nature et l'étendue de la tâche que
vous m'avez imposée, je me sens justement intimidé. Vous m'avez ordonné de
comparer entre elles les diverses méthodes employées jusqu'à ce jour, en
différents pays et à diverses époques, pour l'éducation des sourds-muets de
naissance, afin de vous indiquer les avantages qui recommandent chacune
d'elles, ou les inconvénients qui lui sont propres. Je n'ai trouvé aucun
guide qui pût m'éclairer dans ce parallèle ; les expériences mêmes sont
encore incomplètes. Jusqu'ici les partisans des divers systèmes se sont
bornés à faire chacun l'apologie de celui qu'ils avaient adopté. J'ai vu de
nombreuses rivalités, des polémiques animées; j'ai en vain cherché un
arbitre impartial qui vînt interposer la décision d'une équité éclairée. Je
n'ai pu me dissimuler tout ce qu'il reste à faire pour donner (3) à l'art
d'instruire les sourds-muets les principes et les règles qui doivent le
fixer. Peut-être même, parmi tant d'ouvrages publiés sur ce sujet, n'en est-
il aucun, jusqu'à ce jour, qui ait posé les fondements de l'édifice d'une
manière solide et incontestable. Sans doute, s'il s'agissait d'exécuter un
ouvrage qui remplît ces conditions, ce serait à ceux qui ont acquis, par un
long exercice de l'art, une profonde expérience de ses difficultés et de
ses ressources, qu'il serait réservé de l'entreprendre : ce sujet, dans
tous les cas, eût été mieux et plus convenablement traité par l'un d'eux,
qu'il ne peut l'être par un simple témoin qui a vu seulement quelquefois
agir, qui n'a pu suivre habituellement et en détail la marche des procédés,
et qui n'a jamais opéré lui-même. Je regrette, d'ailleurs, d'avoir eu trop
peu de loisir pour traiter ce sujet avec tous les soins qu'il demande;
mais, lié par de nombreux et impérieux devoirs, il fallait me refuser à
remplir votre demande, ou me résigner à n'y satisfaire que d'une manière
trop incomplète.
Je suis donc bien éloigné de prétendre vous offrir ici cet ouvrage
fondamental qui manque à l'art. J'essaierai du moins de préparer les voies
à ceux qui seront plus capables de l'accomplir. Je tâcherai de résumer avec
clarté, de classer avec méthode, de caractériser, de rapprocher avec
impartialité les diverses méthodes dont il m'aura été possible de prendre
connaissance ; (4) je recueillerai les lumières de tous ceux qui ont traité
cette matière, et dont je pourrai me procurer les écrits.