Sujet : L'évolution des classifications des activités physiques et ...
Elle permet de mesurer, dans un exercice certes convenu, des capacités ..... non
pas un corrigé-type (formule qui ne correspond ni à l'esprit du concours, ni aux
conseils ..... En congruence avec les travaux nantais, Claude Pineau élabore une
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Rapport de jury CAPEPS Ecrit 1 2008
Sujet : L'évolution des classifications des activités physiques et
sportives a-t-elle été prise en compte dans les textes officiels organisant
l'éducation physique et sportive depuis 1967 ?
SITUATION DU SUJET DANS LE CONTEXTE DU CONCOURS
Le sujet correspond à une épreuve qui nécessite de mobiliser des
connaissances utiles à la compréhension de l'évolution de la discipline, à
une appropriation critique des éléments qui la constituent et à l'analyse
de son inscription dans le système éducatif et la société pour se projeter
dans l'exercice futur de la profession. Cette épreuve ne se réduit pas à la
simple vérification et validation de connaissances historiques, organisées
selon les règles canoniques de la dissertation. Elle permet de comprendre
le long processus ayant permis à l'éducation physique et sportive
d'atteindre « l'âge de sa majorité scolaire ». Elle entretient également
une mémoire collective professionnelle qui, sans tomber dans un étroit
corporatisme, se doit d'être fidèlement entretenue par celles et ceux qui
deviendront, dans leurs établissements, les praticiens d'une EPS « au
quotidien ». Elle permet de mesurer, dans un exercice certes convenu, des
capacités d'analyse, la cohérence d'une argumentation, la logique de la
pensée, etc. Bref, tout ce qui contribue à fonder « un jugement éclairé »
doit demeurer l'une des qualités premières du futur professeur, au-delà de
sa capacité (appréciée par les autres épreuves du concours) à enseigner sa
discipline. Le thème du sujet de cette session 2008 devait engager le candidat dans une
réflexion sur les enjeux conceptuels et opérationnels des classifications
qui dépasse la description de celles existantes sur la période considérée.
S'agissant d'un concours externe, le jury est évidemment sensible au fait
que les candidats sont au stade de la pré-professionnalisation. Il est rappelé que le sujet que doivent traiter les candidats s'inscrit
dans une logique définie par des textes délimitant les modalités de
l'épreuve et par un programme. Modalités : composition portant sur l'éducation physique et sportive : son
histoire et ses composantes culturelles.
Cette épreuve a pour objet d'apprécier les connaissances du candidat
concernant l'éducation physique et sportive comme discipline d'enseignement
et son histoire en relation avec les activités corporelles et le sport.
La composition doit apparaître comme une production personnelle dans
laquelle le candidat n'hésite pas à prendre position. Elle suppose une
problématique qui délimite les interrogations posées par le sujet, ainsi
qu'une argumentation rigoureuse. Programmes : L'éducation physique dans le second degré et le système
éducatif, en France, de 1945 à nos jours :
- son organisation ;
- ses finalités et ses objectifs et les enjeux éducatifs ;
- les conceptions et les pratiques pédagogiques ;
- son identité.
L'éducation physique et sportive en Europe aujourd'hui ;
- organisations et objectifs. ANALYSE COMPREHENSIVE DU SUJET
Comme pour la majorité des sujets des sessions antérieures, ce sujet
invitait les candidats à mettre en relation deux blocs : l'évolution des
classifications des activités physiques et sportives (APS) et les textes
officiels organisant l'éducation physique et sportive. La qualité de la
réponse apportée dépendait donc de la capacité à discuter des dimensions
plurielles de la notion de « prise en compte ». De ce fait, une simple
histoire des classifications quelle que soit leur nature -en dehors ou au
sein du champ de l'éducation physique et sportive (EPS) - ou des textes
officiels, ne pouvait convenir. Le jury attendait que la connaissance des
classifications et des textes officiels des candidats soit mise au service
d'une réflexion analysant les rapports entre des propositions de
classifications professionnelles ou scientifiques, et les propositions
institutionnelles (entérinées par les textes), dans toute leur complexité.
Rapports qui devaient à l'évidence être replacés dans les évolutions des
politiques éducatives et culturelles, voire européennes, s'inscrivant elles-
mêmes dans les mutations de la société française, observées depuis les
années soixante. Si l'objet abordé cette année a pu décontenancer les
candidats, il a au moins eu le mérite de placer les futurs enseignants dans
une véritable réflexion professionnelle, de les inviter à la compréhension
des choix actuels des « classifications » des programmes à partir d'une
analyse rétrospective des options professionnelles et institutionnelles et
de leurs rapports. Sans doute sa formulation a-t-elle également pu poser un
problème de sens, voire de compréhension pour celles et ceux qui ont
circonscrit le premier bloc aux classifications des APS en EPS, c'est-à-
dire aux seules classifications contenues dans les textes officiels, et
tout particulièrement dans les instructions officielles (IO). Dès lors,
comment pouvait-on analyser le processus de prise en compte évoqué plus
haut, à partir de deux éléments identiques, en faisant l'impasse sur des
classifications autres que celles précisément proposées par les textes
officiels ? Seules les copies ayant envisagé ce degré d'appropriation des
classifications par les textes officiels régissant la discipline EPS
avaient véritablement cerné l'un des enjeux du sujet. Il était donc
essentiel de définir au préalable les mots clés du sujet pour lui donner du
sens et envisager impérativement des niveaux de réponses sur les dimensions
et les enjeux de cette prise en compte. Concernant la notion de classification : paradoxalement, elle a fait
l'objet de définitions plutôt allusives, ou de définitions très formelles.
Il importait de dépasser ce formalisme, au demeurant fort peu opérationnel,
pour proposer une définition ouvrant des pistes fonctionnelles d'analyse du
sujet. Le jury rappelle combien une définition peut être plus pertinente
lorsqu'elle est envisagée à des fins d'intelligibilité du sujet. Le
candidat devait non seulement identifier, repérer les classifications
(d'APS) proposées et leurs auteurs, mais surtout se questionner sur leur
objet et les critères retenus pour classer. Il devait également
s'interroger sur l'intérêt des logiques de classification (à qui est-elle
destinée ? à quelles fins ?). On pouvait alors la concevoir comme le
groupement ou la mise en ordre systématique des phénomènes étudiés selon
une visée scientifique. La classification tente aussi de dépasser la
description des phénomènes ou objets étudiés en avançant ce qui, au-delà de
la diversité, de la singularité, de l'originalité, peut faire apparaître
des ressemblances, des caractéristiques, des traits ou des facteurs communs
des relations qui vont organiser la perception des phénomènes, leur
intelligibilité momentanée (modélisation) ; toute classification devant
répondre à des critères de fiabilité, d'exhaustivité et d'exclusivité
mutuelle des classes.
Passées ces définitions, le candidat pouvait donc montrer que les
classifications répondent avant tout à un souci de catégoriser pour mieux
appréhender la complexité, ici celle des APS. Parce que, au seuil des
années soixante, les mutations des pratiques corporelles se traduisent,
entre autres, par une diversification des pratiques et des formes de
pratiques physiques et sportives (compétitives, ludiques, hédoniques,
récréatives) qui invitent de facto à ré-envisager leur classification. Mais
également parce que, ayant déjà été le support de catégorisations (par
exemple, les classifications d'exercices ou des sports en fonction de la
valeur attribuée, à l'image des propositions de Maurice Baquet),
s'élaborent d'autres systèmes de classement qui, quelle que soit leur
nature, intègrent de nouveaux critères, notamment au regard d'apports
scientifiques plus contemporains (par exemple, les théories de
l'apprentissage moteur). Autant d'éléments qui permettaient alors
d'identifier une évolution dans les classifications, et qui donnaient alors
tout son sens aux délimitations chronologiques proposées par le sujet.
Ainsi devaient être envisagées des références aux classifications proposées
par les acteurs du champ « professionnel » de l'éducation physique (et a
fortiori de l'EPS) et par les « scientifiques », (dont ceux issus du champ
des sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), à
partir de leur création et de la phase d' « universitarisation »), certains
auteurs pouvant d'ailleurs appartenir aux deux domaines à la fois : citons
pêle-mêle et sans prétendre à l'exhaustivité, les classifications proposées
par Justin Teissié, Pierre Parlebas, Jean Le Boulch, Robert Mérand et le
CPS/FSGT, Jean-Pierre Famose, Alain Hébrard, Michel Delaunay, Claude
Pineau, les textes de la revue Spirales, mais aussi celles de Roger
Caillois, Bernard Jeu, Michel Bouet ou Christian Pociello. Les fondements
de ces classifications reposant sur des considérations empiriques,
scientifiques, philosophiques ou politiques (quelques copies ont ainsi
évoqué la classification proposée dans l'« Essai de Doctrine du sport »,
publié en 1965). Mais l'on pouvait tout autant envisager un autre registre,
celui de classifications plus « fonctionnelles », à partir des pratiques
professionnelles, fondées sur des dimensions plus pragmatiques. Enfin les
quelques classifications proposées au niveau européen, notamment dans les
programmes d'éducation physique, permettaient aux ca