Maya
On utilise aussi le terme de reprise, en un sens plus littéral, lorsqu'un ..... Un
exercice d'une mélancolie joyeuse : c'est revenir aux certitudes du début, aux ......
lame bien contre effile iris slash=/ nous sommes conjugue inceste est adultre .....
poussire et crachats, la tasse en carton pli froiss fuit de tous les cts, on dirait du ...
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« Maya »
Volume 2: « L'origine des especes »
Chapitre 01
Mingues était déjà là haut! Tora a ouvert la porte, est sortie sur le
balcon et s'est pelotonnée en jetant un regard sur le ciel. Et là... hein,
- là haut il y avait des nuages, éclairés par en dessous par le soleil
réveillé, là c'était une explosion bleue - couleur kinite, le saphir
népalais, dans laquelle de petits nuages doux et duveteux tantôt
apparaissaient, tantôt disparaissaient - si doux, comme de petits seins
d'une fillette de dix ans, à peine arrondis. Là haut il y avait des cimes
d'arbres au feuillage tremblotant, luisant, de couleur vert foncé. Voilà
que les cimes restaient tranquilles, en man?uvrant légèrement les feuilles
de façon espiègle, tout à coup ils se penchaient tous ensemble à gauche,
puis - à droite, encore et encore, le vent les trainaient ça et là, comme
un garçon pelote une fille, en serrant et tirant doucement ses mamelons
pour qu'ils aient un peu mal et que ça fasse du bien en même temps, et ce
mouvement des sommets d'arbres captivait et passionnait comme quand on est
allongé au fond d'une barque dans les pattes berçantes d'un lac. Tora a
poussé un petit gémissement en se laissant portée par les sensations, comme
si des chiots joyeux s'ébattaient dans le c?ur, la poitrine, la gorge -
impétueusement, sans répit, en bondissant, ardemment, avec dévouement,
éperdument - une grande symphonie de plaisir. Tora avait une idée assez
vague sur le processus de la formation des nuages - et là tout était devant
elle - dans un ciel très pur un léger trouble apparaissait tout à coup,
encore et encore, ensuite comme de nulle part un corps minuscule d'un petit
nuage surgissait. Il pouvait rester suspendu sans aucun changement pendant
quelque temps, ou alors commencer à se condenser, ou, au contraire, se
dissiper dans le néant pur.
Mingues était assis sur le toit depuis plus d'une heure, vu sa
position, - il avait dû se réveiller à quatre heures, il aimait ça. Son
corps bronzé dans la lumière matinale matte et beige semblait couvert de
givre, immobile, merveilleusement beau. Avec de rapides sauts Tora a bondi
sur le toit, et un nouvel éclat de plaisir s'est joint à la mélodie - le
plaisir du toucher compact des pieds nus avec la peau rugueuse des marches
de l'escalier massif, fabriqué d'une moitié d'un tronc d'arbre entier aux
cavités creusées en guise de gradins. Elle n'avait jamais rien vu de tel -
ni de tel escalier, ni de plans de travail en bois massif en forme
irrégulière, polis de sorte de faire ressortir des dessins bizarres sur la
coupe, ni ces montagnes par là, dont les contreforts se joignaient
tellement qu'une illusion irrésistible survenait comme quoi il n'y avait
rien derrière elles - la fin du monde, le néant. Normalement, l'espace
derrière des montagnes avait du volume et de la longueur, grâce à de la
nébulosité ou, au moins, à un brouillard léger, mais là - comme si le ciel
parfaitement clair et bleu prenait fin sur les contreforts.
Les montagnes autour paraissaient encore plus proches vues du toit,
elles étaient énormes, surplombantes, de couleur densément bleue foncée,
métallique, en bas, là où le soleil n'était pas encore parvenu, et
enflammées, aveuglantes et brillamment dorées en haut. La station
d'historiens concrets numéro huit, «divers» en leur propre argot, se
trouvait dans une gorge étroite dans l'Himalaya, autour se serraient les
unes contre les autres des montagnes de six, sept et huit milles mètres.
Auparavant, il y avait longtemps, le Royaume de Népal s'était trouvé à cet
endroit, dont les rois s'achetaient des cuvettes en or et se foutaient du
fait que le peuple souffrait la faim. Des chenapans et des demi-bandits du
même peuple, s'étant annoncés communistes, levaient tribut des touristes,
poliment, mais des armes en main, pour ensuite aller picoler à leur gré et
battre leur flemme. Là des réfugiés tibétains avaient trouvé l'asile
pendant les années de l'occupation et de la démolition presque complète du
Tibet par la Chine. Des panonceaux en pierre aux lignes incrustées «om mani
padmai hum» parsemaient toujours les bords des sentiers en grande quantité.
Ni la Chine, ni le Tibet n'existaient plus, les frontières qui avaient
morcelé l'Himalaya ont disparu, pourtant les panonceaux en pierre étaient
toujours là - rien ne leur arrivaient. En voyant ces petits sentiers -
étroits, se dissociant en plusieurs et provoquant de la tendresse et le
sentiment de mystère enfantin, naïf, et l'anticipation de nouveaux espaces
derrière chaque tournant, il était difficile d'imaginer que, autrefois, les
sentiers et le rhododendron dense et épais, et les buissons énormes de
bambous - tout avait été détruit par le gigantesque compresseur du
«progrès», qui avait roulé sans pitié sur le Népal et l'Himalaya indien.
Des consortiums chinois, des investisseurs privés européens, des fonds de
pension américains, des ingénieurs indiens et plein d'autres saloperies
avaient passé ici en coup d'ouragan, en rasant tout ce qu'il y avait de
vivant sur leur passage pour le «progrès», ils avaient foulé les
contreforts délicats des montagnes aux hôtels cinq étoiles aux formes
régulières et moches, ils avaient forgé les gorges duveteuses avec le
bataclan pompeux de ponts, en déchirant le sang et la chair de ces rochers
ardents avec des tunnels profonds, ils avaient exterminé la frénésie
joyeuse de la nature sauvage avec des routes puantes de vingt quatre
bandes, en plantant des supermarchés à la place des anses calmes, des
restaurants au dessus des torrents montagnards, d'innombrables bureaux,
pensionnats, des centaines de stations d'essence, érigées sur-le-champ sur
n'importe quel lopin de terre horizontal le long des routes, et devenues
presque tout de suite anachroniques suite à l'apparition du premier
atomomobile passé à la production en série. Et tout ça au nom du nouveau
Moloch - «le produit national brut». Cela avait été considéré comme «chic»,
ça rendait fier, rien que ça - nous avions «conquis» la nature, pour
ensuite pouvoir casser la croute avec une grosse portion de barbecue sur la
selle Sud de l'Everest ou bien prendre deux chopes de bière en se
prélassant dans un fauteuil dans un bar panoramique, cimenté dans le
couloir de Bonington, ou encore regarder les info financière dans le club
«8848», après y être monté en ascenseur. Puis, la Dernière Guerre
Religieuse avait éclaté, elle avait été suivie par la Grande Dépression
Technologique longtemps après, très longtemps après, dans presque deux
cents ans... et il semblait - il n'y avait pas d'issue, pour en finir la
Grande Guerre Enfantine avait commencé, qui, de toute évidence, achevait
l'autodestruction de l'humanité, mais finalement, c'était justement elle
qui, tout à fait inopinément (pour les adultes) et de manière absolument
attendue (pour les enfants) avait offert les chances de la renaissance, et
avec quel extase et espoir acharné les rescapés s'étaient mis à détruire ce
qui avait failli exterminer la vie sur la planète. Des milliards de tonnes
de kevratine, produit sur la base de l'hydrogène allié métallique, avaient
été enlevés et utilisés, en dessous des milliards de tonnes d'ancien béton,
bitume et nanosilicate avaient été découvert, et pas à pas, année après
année, on sauvait la Terre empoisonnée, violée, menée jusqu'à la
consomption, en lui faisant la respiration artificielle, en créant et
élargissant des parcs de réserve de sols, et bien que l'espoir ait été très
faible au début, et parfois il semblait que le jeu était perdu, que tout
était fini, et les futures générations de terriens auront dû vivre dans une
cage artificiel, néanmoins, des efforts oblatifs des millions (pourtant,
autrefois, la Terre avait été habitée par des milliards !) des rescapés
avaient fait leur effet - la Terre s'était ranimée, avait repris le
souffle, un par un il apparaissait de petits et grands terrains, où la vie
prenait le dessus mètre par mètre. Dans les archives on pouvait trouver des
infocristaux de cette époque. Un jour Tora a feuilleté «Le messager des
bores à bandes d'Altaï» et «Le bulletin des biocénoses de la Carélie» et
était étonnée par le courage et la persévérance de ceux qui avaient
ressuscité les sols fertiles, littéralement mètre par mètre, en plantant
des herbes, de la mousse, des buissons, du sous-bois et d'autres sortes de
«duvet» végétal, animal et édaphique.
Autrefois, les gens avaient été subjugués par la diversité d'espèces de
la Nature. Il semblait qu'on n'en voyait pas la fin de nouvelles espèces.
Vers le vingtième siècle les rythmes des découvertes de nouvelles espèces
et la disparition de celles déjà connues avaient été à peu près égaux. Vers
le début du vingt-unième siècle, pour découvrir de nouvelles espèces il
avait fallu faire des expéditions épuisantes dans les coins les plus
éloignés du monde, encore conservés au Bornéo, en Nouvelle Guinée et au
Madagascar. Des forêts avaient été abattues à la vitesse croissante, des
plans d'eau s'étaient transformés inexorablement en décharges
pourrissantes, des secteurs de la nature sauvage avaient diminué, s'étaient
brisés. A l'époque personne n'avait compris ( ni n'avait voulu comprendre
d'ailleurs) que la diversité d'espèces d'un secteur entier de la nature
sauvage n'avait pas été du tout égale à la diversité d'espèces des deux
secteurs, dont chacun avaient la surface deux fois moins grande. Si sur un