1 Thème 1 - SNUipp 83
10 particularismes, les hasards de la naissance et déjouer les déterminismes
sociaux. ..... Les évaluations des élèves imposées en CE1 et CM2 dans le but de
.... 254 II-1.5. Si, dans les premier et second degrés, l'État reste encore aujourd'
hui garant de l'égal accès de. 255 tous à une éducation nationale (programmes,
...
Part of the document
1 Thème 1
2
3 Education, formation, recherche enjeux d'avenir
4
5 Préambule
6
7 L'éducation, la formation et la recherche constituent des enjeux
essentiels pour l'avenir et l'évolution de
8 toute société. L'éducation de la jeunesse ne repose pas que sur l'École,
mais celle-ci joue un rôle
9 prépondérant et irremplaçable, et seule l'École - publique de surcroît -
peut transcender les
10 particularismes, les hasards de la naissance et déjouer les
déterminismes sociaux.
11 Très fortement sollicité pour prendre en charge les évolutions
constantes des besoins de la société et des
12 progrès technologiques, le système éducatif assume une part croissante
dans l'éducation et la formation
13 de la jeunesse, et ce sur un nombre d'années qui ne cesse d'augmenter,
tant les savoirs à maîtriser sont
14 de plus en plus complexes, tant la nécessité est grande que l'ensemble
des citoyens puissent recevoir
15 une formation suffisante pour pouvoir appréhender avec un esprit
critique l'ensemble des enjeux de
16 société actuels (économie, environnement...) et tant les qualifications
requises pour s'insérer dans le
17 monde du travail sont de plus en plus élevées. Dans le même temps,
continuer à se former tout au long
18 de sa vie est aujourd'hui une nécessité, encore peu accessible à tous.
19 Malgré ces évolutions, le service public d'éducation est rendu
responsable des difficultés d'insertion
20 professionnelle des jeunes alors que ce sont les politiques libérales à
l'oeuvre qui débouchent sur une
21 segmentation du marché du travail et sur une dégradation dramatique des
conditions d'insertion dans la
22 vie professionnelle, dont les jeunes sont les premières victimes. Au
lieu de viser l'élévation des
23 qualifications de tous, le gouvernement n'affiche pas d'ambition pour
toute la jeunesse et recentre la
24 formation d'une partie de celle-ci sur des compétences de base en
l'adaptant étroitement aux besoins
25 immédiats des entreprises.
26 Depuis notre dernier congrès de Marseille, les politiques conduites par
le gouvernement Sarkozy se
27 caractérisent par une série de mesures placées sous le signe de la «
réforme » mais réduisant les
28 missions dévolues aux services publics, déjà affaiblis et rabotés par
une politique fiscale qui réduit les
29 recettes de l'État. Face à la crise économique et sociale dont les
effets continuent de se faire sentir avec
30 brutalité, le gouvernement n'a pas renoncé à ses choix économiques,
sociaux, fiscaux ou budgétaires qui
31 ont pourtant contribué à générer cette crise ; il poursuit, à travers la
RGPP, sa politique de réduction
32 systématique des emplois publics qui touche de plein fouet le service
public d'éducation. Ce dernier fait
33 l'objet d'une succession rapide de réformes apparemment éclatées mais
qui s'organisent dans un
34 système cohérent.
35 Le ton avait été donné dans les lettres de missions de Nicolas Sarkozy à
ses ministres de l'éducation et
36 de l'enseignement supérieur : réduction programmée des postes de
fonctionnaires, développement des
37 heures supplémentaires, suppression de la carte scolaire, renforcement
des notions de mérite individuel,
38 de l'autonomie des établissements... constituaient déjà une conception
très libérale de l'éducation.
39 Alors que les inégalités s'accroissent dans la société et que les élèves
et les étudiants auraient besoin de
40 plus et mieux de formation, l'ensemble de la politique éducative
s'inscrit dans le cadre des contraintes
41 budgétaires imposées et du dogme du non remplacement d'un fonctionnaire
sur deux partant à la retraite
42 qui se traduisent par la réduction drastique du nombre de postes
d'enseignants, d'administratifs, de CPE,
43 de COPsy, une réduction des postes aux concours de recrutement, une
diminution de l'offre éducative et
44 de sa diversité, une dégradation des conditions d'étude des élèves et
des étudiants, une baisse des
45 horaires élèves et une tentative de renvoyer la lutte contre l'échec
scolaire au seul accompagnement
46 externe.
47 Cette politique se traduit également par une transformation des missions
des personnels, un
48 alourdissement de leur charge de travail, un développement de la
précarité, une mise en concurrence
49 des établissements, un recul de la mixité sociale, le démantèlement des
organismes de recherche
50 (CNRS, INSERM, INRA,...) et une mise au pas de la recherche.
51 L'éducation, la formation sont aussi maintenant, via la
décentralisation, une des données des politiques
52 territoriales. Celles-ci interrogent la relation temps scolaire/ hors
scolaire, les complémentarités des
53 actions éducatives, mais aussi les questions d'égalité, d'accès de tous
à l'éducation, à la culture, aux
54 loisirs.
55 Les réformes mises en place sont loin de contribuer à la réussite de
tous ; elles accentuent au contraire
56 les inégalités (réforme de l'école primaire, libéralisation de la carte
scolaire, généralisation du bac pro en
57 3 ans, réforme de l'orientation et de la formation professionnelle...).
Les mouvements dans l'éducation ont
58 imposé au gouvernement des concessions (le report de la réforme Darcos
des lycées, le report d'un an
59 des nouveaux concours, le changement de ton sur la maternelle, la
réaffirmation des RASED en dépit
60 des suppressions de postes, le retrait momentané des projets d'EPEP...)
mais le gouvernement ne
61 renonce pas pour autant à ses projets régressifs.
62 Après les discours du président à Latran et Ryad, on assiste par
ailleurs à une remise en cause
63 organisée de la laïcité (enseignement privé favorisé dans l'attribution
de moyens, accords Vatican qui
64 permettent aux établissements privés d'enseignement supérieur de
délivrer des diplômes sans exiger
65 d'eux des conditions aussi contraignantes que pour les établissements
publics).
La loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées aurait pu
constituer une avancée si elle s'était accompagnée de nouveaux moyens et si
elle s'était adaptée à la réalité des besoins en termes de formation des
enseignants, de diversité des dispositifs d'accueil, de personnels formés à
l'accompagnement et également de mise en place de postes adaptés pour les
personnels en situation de handicap. 66 Si la loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des
67 personnes handicapées présente des avancées incontestables, elle peine à
se concrétiser dans des
68 réponses adaptées au caractère multiforme du handicap en termes de
formation des enseignants, de
69 diversité des dispositifs d'accueil, et de personnels formés
d'accompagnement.
70 Parallèlement à la transformation des missions du service public
d'éducation, une même logique est à
71 l'oeuvre dans les secteurs de la prévention, de la protection de
l'enfance et de l'éducation de la jeunesse
72 en difficulté.
73 La FSU porte une autre conception de l'éducation, de la formation et de
la recherche. Elle défend le droit
74 de tous à une éducation scolaire complète et de qualité. Les précédents
congrès lui ont permis d'élaborer
75 des mandats qui visent à construire une école publique et laïque pour
tous, plus juste et plus égalitaire,
76 qui refuse les fatalismes scolaires et sociaux et dispose des moyens de
lutter contre l'échec scolaire et
77 les inégalités de la maternelle à l'enseignement supérieur. Une grande
partie de ces mandats restent
78 valides. Certains doivent en revanche être précisés, enrichis,
actualisés en tenant compte du contexte
79 nouveau. Les orientations politiques actuelles, la crise économique et
ses conséquences sociales
80 aggravent encore les inégalités entre citoyens et territoires, ce qui
amène la FSU à se doter de mandats
81 nouveaux pour continuer d'avancer sur un projet alternatif.
82
83 I Des savoirs pour tous
84
85 I-1. Dès maintenant et pour l'avenir, une société de la connaissance
86 I-1.1. Dans un monde qui évolue rapidement, les besoins de la société,
des familles, des jeunes sont
87 considérables ; des questions nouvelles se posent et sollicitent des
savoirs de plus en plus complexes et
88 mouvants. Le rôle du système éducatif et de la recherche, leur
articulation sont cruciaux pour construire
89 une autre société, plus démocratique, plus égalitaire.
90 On voudrait faire croire qu'au nom de l'« économie de la connaissance »,
il suffirait pour former les
91 citoyens à venir, de produire certains savoirs, déterminés sans débat
démocratique, et d'enseigner « des
92 compétences nécessaires à la compétitivité de l'économie française
immergée dans la compétition
93 mondiale ». La justification des investissements pour l'éducation et la
recherche résiderait ainsi dans une
94 formation adaptée aux seuls besoins des entreprises.
95
96 I-1.2. Or, il faut aujourd'hui maîtriser des savoirs exigeants pour
appréhender les questions de société
97 (sciences, technologie, médecine, environnement, éthique...), accéder à
la culture et maîtriser une
98 activité et un parcours professionnels. Il faut aussi apprendre à
critiquer les savoirs voire les remettre en
99 cause en fonction des évolutions.
La tendance naturelle de l'économie capitaliste est de segmenter la main-
d'?uvre non seulement dans le cadre d'une hiérarchie des qualifications
mais aussi sans liens avec les formations. Actuellement le capitalisme,
loin de susciter spontanément une augmentation générale des qualifications,
accentue la hiérarchie des diplômes tout en développant massivement les
emplois précaires à côté d'un petit nombre d'emplois très qualifiés... en
sommant le système éducatif de s'y adapter. La FSU y oppose la perspective
d'un système éducatif formant à la fois l'homme, le citoyen et le
travailleur, à l'opposé de la tendance actuelle du système capitaliste. 100 Le niveau de technicité des emplois s'est élevé : l'industrie notamment
doit relever le défi de l'innovation ;
101 les activités de service exigent un niveau de qualification de plus en
plus élevé. Les activités