introduction : croissance, developpement et changement social

En quoi peut-on parler de croissance, de développement et de changement
social ? ... IL existe plusieurs définitions de la croissance économique. .... taux d'
investissement supérieur à 10%, des élites qui créent des industries et diffusent
des techniques. ... En 2000, l'espérance de vie en Côte d'Ivoire était de 47,8 ans.

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INTRODUCTION : CROISSANCE, DEVELOPPEMENT ET CHANGEMENT SOCIAL . Objectif : Le programme de 1ES visait essentiellement à comprendre le
fonctionnement de l'économie et de la société française.
Le programme de TES ne se limite pas à la France et met l'accent sur
la dynamique, c'est-à-dire qu'il s'agit de comprendre comment se font les
changements, tant économiques que sociaux, au cours du temps.
Depuis deux siècles, on a pu observer des changements de grande
ampleur :
- Le niveau de vie s'est considérablement élevé.
- Les conditions de vie se sont transformées.
On a même l'impression que les changements s'effectuent de plus en
plus rapidement. Ainsi, les conditions de vie d'avant la seconde guerre
mondiale et celle d'aujourd'hui n'ont rien de comparable.
Néanmoins, ces changements positifs ne sont pas partagés par tous
dans le monde, ni même dans les pays riches.
Cette introduction permettra donc d'aborder deux questions
essentielles :
- En quoi peut-on parler de croissance, de développement et de
changement social ?
- Ces changements ne sont-ils pas accompagnés de différences et
d'inégalités de réalisation entre les pays et au cours du temps ?
. Plan : I. Les notions de croissance, de développement et de changement
social.
A. La croissance économique. Doc1 et doc2 p14 ; doc4 p15
B. Le développement. Doc6 p16 > doc12 p19
C. Le changement social. Doc13 p19 > doc15 p20 II. Les liens entre croissance, développement et changement.
A. Les liens entre croissance et développement.
B. Les interactions entre croissance, développement et changement.
Doc15 p20 et doc16 p21 III. Le cadre de la croissance et du développement dans les sociétés
modernes.
A. Le développement de la rationalité.
B. La montée de l'individualisme. IV. Différence et inégalités dans les rythmes de la croissance, du
développement et du changement social.
A. Les différences dans les rythmes de changements. Fiche 1 du
cahier de TP (Bréal)
B. Les différences de rythme de croissance et les inégalités.
Doc3 p15
C. Les questions posées par la croissance.
. Notions à maîtriser : - Croissance économique.
- Développement.
- Changement social. I. Les notions de croissance, de développement et de changement
social. A. La croissance économique : IL existe plusieurs définitions de la croissance économique.
- La croissance économique correspond à « est l'augmentation soutenue
durant une ou plusieurs
périodes longues [...] d'un indicateur de dimension, pour la nation, le
produit global brut ou net, en termes réels" (François Perroux, L'économie
du 20ème siècle 1964)
- "la croissance économique d'un pays peut être définie comme une hausse
de longue période de sa capacité à offrir à sa population une gamme
sans cesse élargie de biens économiques; cette capacité croissante est
fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels
qu'elle requiert" (Simon Kuznets, discours de réception du prix Nobel
1971)
La croissance est donc un processus quantitatif qui se traduit par
l'augmentation, au cours d'une
longue période, d'un indicateur représentatif de la production de richesses
d'un pays, le plus souvent le produit intérieur brut (PIB)
Il en ressort de ces définitions deux caractéristiques essentielles :
- La croissance est un phénomène de longue période. Il est durable, à la
différence de l'expansion
qui est un phénomène conjoncturel de durée courte ou moyenne pouvant être
précédé par une période de récession (ralentissement de la croissance). La
croissance s'oppose à la dépression (baisse de la production).
- La croissance est un phénomène mesurable par un indicateur de
dimension, le plus souvent le PIB
en volume (à prix constants). Schématiquement, le PIB peut être défini comme la somme des valeurs
ajoutées produites par les
secteurs institutionnels résidents, augmentées des impôts (moins les
subventions) et des droits de douane reçus. La valeur ajoutée étant la
différence entre la production réalisée et les consommations
intermédiaires.
Le PIB peut être évalué à partir de l'équilibre ressources -
emplois :
PIB + M = CF + FBCF + X + ?S
Le PIB est aussi mesurable par la somme des rémunérations des
salariés versés par les unités résidentes, des excédents bruts
d'exploitation et revenus mixtes de ces unités et des impôts liés à la
production et à l'importation (nets des subventions bruts d'exploitation
reçues).
Le PIB prend en compte la production marchande - biens et services -
évaluée au prix du marché et les services non marchands valorisés au coût
de production (la valeur d'un service non marchand est d'autant plus élevée
qu'elle coûte plus !)
Précisons enfin que la mesure de la croissance économique reste
imparfaite dans la mesure où un certain nombre d'activités ne sont pas
prises en compte (économie informelle, externalités) Pour pouvoir comparer la valeur du PIB d'une année sur l'autre et
avoir une idée précise de la progression des richesses créées, il est
nécessaire d'enlever les effets de l'inflation sur la mesure du PIB c'est-à-
dire le calculer à prix constants (PIB en volume ou PIB réel). Il est donc
nécessaire de déflater les séries statistiques. Pour effectuer les comparaisons internationales, on utilise le PIB
par tête et on effectue une conversion en parités de pouvoir d'achat
(méthode des PPA). Il s'agit d'une méthode permettant d'éviter les
problèmes posés par les taux de change (prix d'échange des monnaies
nationales) et par le fait que la structure des prix relatifs n'est pas le
même partout (le prix relatif des services est plus élevé dans un pays
développé que dans un pays en développement).
Ainsi, le PIB de la France exprimé en $ n'est pas le même quand le $
est échangé contre 1 E et lorsqu'il l'est contre 1,20 E.
La parité de pouvoir d'achat représente l'équivalence entre le
pouvoir d'achat d'une unité monétaire d'un pays et le pouvoir d'achat de n
unités monétaires d'un autre pays. La PPA repose sur un panier de
marchandises. Illustration :
Si un café en France est payé 2 E et si ce café est payé 1 $ aux
Etats-Unis alors le taux de change respectant la PPA est 1$ = 2 E. On
construit ainsi un indice des prix en France et aux Etats-Unis pour des
produits identiques et on en déduit un taux de change théorique.
L'utilisation des PPA permet de faire comme si on utilisait un seul
système mondial de prix pour mesurer les différents PIB par tête. . L'évaluation statistique de la croissance : La croissance étant par définition un phénomène de long terme, le taux
de croissance annuel du
PIB doit être complété par une étude de l'évolution tendancielle (le trend)
A cette fin, on peut utiliser :
- soit le taux de croissance global (t) sur n années.
- soit le taux de croissance annuel moyen (TCAM). Le TCAM est le taux
de croissance annuel
qui, appliqué à l'identique, année après année, sur l'ensemble d'une
période de plusieurs années, aboutit à un accroissement du PIB identique à
celui que mesure le taux de croissance global.
TCAM sur n années = [(1 + t)1/n - 1] * 100 (1 + t) représente le
coefficient multiplicateur global.
Autre notation : TCAM = ([pic] - 1) * 100
Enfin rappelons que Walt Whitman ROSTOW (1916 - 2003, économiste)
considère que, dans chaque société, la croissance passe par cinq étapes
déterminées :
1. La société traditionnelle qui est une société agricole où dominent la
routine, la tradition, la fai-
blesse de l'épargne.
2. La transition traduit des comportements plus dynamiques et des
techniques nouvelles.
L'agriculture permet de dégager des profits, les mentalités évoluent et les
individus cherchent de plus en plus à s'enrichir.
3. Le take-off (décollage) est une période très brève (moins de 30 ans).
Cette phase comporte un
taux d'investissement supérieur à 10%, des élites qui créent des industries
et diffusent des techniques. Cette période s'accompagne d'un accroissement
des inégalités sociales.
4. La maturité se caractérise par un taux d'investissement de 10 à 20% ;
le progrès technique se dif-
fuse dans toute la société. La plupart des catégories sociales en
profitent.
5. La consommation devient intensive, l'économie se tertiarise, les
besoins primaires sont satisfaits,
les loisirs, la santé, l'éducation se développent. C'est, selon,
l'aboutissement du progrès.
Cette théorie est utilisée par les libéraux pour montrer que le sous
développement n'est qu'un re-
tard de développement. Par ailleurs, si cette théorie peut se concevoir
pour des pays industrialisés, elle semble difficilement plus applicable
pour un certain nombre de pays au cours du 20ème siècle.
Expliquer la croissance amène donc à se poser un certain nombre de
questions : Quels sont les facteurs quantitatifs et qualitatifs qui, en se
cumulant, la favorisent ? Quelles sont les conditions de la mise en ?uvre
de la croissance ?
B. Le développement. Pour le développement, comme pour la croissance économique, plusieurs
définitions existent. On
peut citer notamment celles de Paul Bairoch (1930 - 1999) et de François
Perroux (1903 - 1987).
« Le développement est l'ensemble des changements économiques,
sociaux, techniques et institutionnels liés à l'augmentation des niveaux de
vie résultant des mutations techniques et organisationnelles de la
révolution industrielle du 18ème siècle »). Le développement doit donc
permettre « l'amélioration des conditions générales de vie au-delà de la
simple augmentation du niveau de vie ». (Paul Bairoch) "Le dévelop