La Chine novatrice et guerrière
IV. Persécutions. La religion de Confucius s'organise. Le Pur Auguste. ...... et n'a
p.058 disparu que devant les canons modernes ; en Europe même, ... tous les
caractères de celles que l'on rencontre à chaque page de l'histoire de Chine ......
d'inconduite ? et les remplace par la bastonnade, qui corrige sans rendre
infirme.
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LA CHINE NOVATRICE ET GUERRIÈRE
par Henri D'OLLONE (1879-1945)
Librairie Armand Colin, Paris, 1906, 320 pages.
Édition en format texte par
Pierre Palpant www.chineancienne.fr
février 2016 TABLE DES MATIÈRES Introduction. Livre I. La Chine guerrière Chap. I. - Nomades et sédentaires.
II. La féodalité. Fondation de l'Empire. La Grande muraille.
III. Les Han. Conquêtes et explorations.
IV. Les Trois Empires. Dislocation générale. Royaumes huns.
V. Les Turcs. Dynastie des T'ang. Les Kitaï et les Mandchous. Dynastie
des Soung.
VI. L'empire mongol.
VII. Les Ming. Conquête de la Chine par les Mandchous.
VIII. La dynastie mandchoue.
IX. Arrivée des Européens. Choc des deux civilisations. Livre II. La Chine novatrice Première partie. La Chine religieuse
Chap. I. Religion primitive. Lao-tsé. Confucius. Le culte des Ancêtres.
II. Introduction du bouddhisme. Progrès du taoïsme. Persécutions.
III. Christianisme. Islamisme. Zoroastrisme. Nouveaux cultes chinois.
IV. Persécutions. La religion de Confucius s'organise. Le Pur Auguste.
Les trois religions n'en font qu'une.
V. Toutes les religions envahissent la Chine.
VI. Destruction du nestorianisme. Persécutions politiques contre les
chrétiens et les musulmans. Triomphe du confucianisme. Deuxième partie. La Chine administrative et sociale
Chap. I. Luttes de la noblesse, du pouvoir royal et des clercs. Luttes du
communisme et de la propriété.
II. Choix des fonctionnaires. Examens. Permanence de la noblesse.
III. Administration. Finances. Code.
IV. Armée.
V. Inventions diverses. Livre III. La Chine actuelle Première partie. Apparences et réalités
Chap. I. Forces de conservation et d'évolution. Science sociale.
II. Aspects antimilitaires. Qualités et défauts militaires.
III. L'histoire chinoise. Deuxième partie. La transformation moderne
Chap. I. Réformes de 1860 à 1900.
II. Depuis 1900. Chemins de fer, télégraphes, téléphones,
centralisation.
III. Organisation militaire.
IV. Réforme de l'enseignement.
V. Finances.
VI. Politique xénophobe. Conclusion.
AVERTISSEMENT @ p.V Les éléments de ce livre ont été recueillis en Chine au cours d'une
mission qu'a bien voulu me confier M. le Ministre de l'Instruction
publique. Dès les premiers jours m'est apparue l'impossibilité de comprendre, à
plus forte raison d'expliquer, l'attitude de ce pays en face de la
civilisation occidentale sans une connaissance, sommaire si l'on veut, mais
tout au moins réfléchie de son passé ; traiter les Chinois, ainsi qu'on
fait souvent, comme des nègres primitifs dont l'observation directe suffît
à révéler la mentalité, c'est témoigner d'une psychologie par trop
rudimentaire et d'une méthode vraiment peu scientifique. Ce n'est donc
point une pédanterie déplacée - car je ne suis nullement sinologue - mais
un vif sentiment de la complexe réalité qui m'a déterminé à conduire le
lecteur par le chemin de l'histoire jusqu'au c?ur des événements actuels. Cette histoire, nous devrions d'autant moins l'ignorer que les Chinois
ont pris la peine de l'écrire : ils sont le seul peuple du monde qui
possède ses Annales officielles. C'est de celles-ci que sont tirés tous les
noms, tous les textes cités dans ce volume, et s'il est permis de juger
hasardeuses et téméraires les idées, assez nouvelles à la p.VI vérité, que
j'en ai déduites, du moins sous le rapport des faits n'ai-je à redouter
d'autres critiques que celles méritées par les Annales elles-mêmes. Aucune traduction intégrale n'existant de cette Histoire immense, il
m'eût fallu, pour citer mes sources, alourdir ces pages d'innombrables
références. Une bonne fortune m'est échue : alors que ce livre était
presque achevé et que la première partie, la Chine guerrière, avait déjà
paru dans la Revue de Paris du 15 avril 1905, le père Wieger, missionnaire
de la Société de Jésus, a publié, en trois volumes, un résumé des Annales
et des principaux travaux qui s'y rapportent, auquel il me suffit de
renvoyer [1]. On y trouvera mentionnés, à la date indiquée, la plupart des
citations et des faits que j'avais, labeur désormais inutile, puisés en
plus de cent ouvrages ; je l'ai d'ailleurs mis à contribution pour
compléter mon ?uvre. En dehors de ce répertoire et des classiques chinois,
il ne me restera à citer, au cours de ces pages, que quelques auteurs
récents dont les opinions méritent la discussion ou font autorité. H. O. @ INTRODUCTION @ p.003 Pour le voyageur qui débarque en Chine, le premier étonnement vient
de ne trouver aucun monument ancien. Toutes les vieilles civilisations ont
écrit leur passé en caractères de granit ou de marbre : les temples, les
palais le proclament ; il apparaît toujours présent, toujours vivant même
dans les ruines. En Chine, rien ! Dans cette Chine millénaire, où le sol devrait être
recouvert d'une floraison d'édifices, ?uvres d'innombrables générations,
les monuments les plus anciens, si on excepte quelques remparts et quelques
tours, datent de deux ou trois siècles. Tout est construit en matériaux
périssables, argile, bois et papier ; vieux à peine de quelques années, les
édifices apparaissent décrépits, prêts à s'écrouler, déjà hors d'usage ;
les p.004 canaux qui s'envasent, les chemins transformés en bourbiers, les
digues qui s'effondrent, tout donne l'impression d'une ruine prochaine.
Presque rien de ce qui existe aujourd'hui ne subsistera dans cinquante ans. Décadence ! dit-on. Mais une déchéance récente et subite n'eût point fait
disparaître les vestiges du passé splendide, et une lente décomposition ne
s'accorde point avec le peu que l'on sait de l'histoire : les noms des
empereurs K'ang-si et K'ien-loung, dont les règnes ont rempli le XVIIIe
siècle, évoquent la période peut-être la plus glorieuse et la plus prospère
de toute l'histoire chinoise. D'ailleurs la vie grouillante, la débordante
activité, l'ardeur au travail et au gain, qui se manifestent de toutes
parts et forment avec la décrépitude des choses le plus éclatant contraste,
démentent toute idée de sénilité et de décadence. Et un doute vous saisit. Ce sont les ruines de Thèbes, d'Athènes et de
Rome qui imposent de croire à l'antiquité de l'Égypte, au génie de la
Grèce, à la puissance romaine. Si en Chine les choses ne résistent point
aux injures du temps, d'où vient cette miraculeuse longévité des
institutions ? Se peut-il que le gouvernement, que les lois, les coutumes
demeurent immuables depuis des milliers d'années, et qu'une race, capable
p.005 d'édifier pour l'éternité sa constitution, se soit trouvée
impuissante à imprimer à la matière ce même caractère de durée que tant de
nations éphémères ont su lui donner ? Pourtant la Grande muraille, les remparts cyclopéens qui entourent chaque
ville, le gigantesque réseau de canaux et de digues qui couvre la contrée
témoignent que nulle part le peuple n'a été plus apte aux grands travaux.
La merveilleuse richesse des palais et des mausolées de la dynastie
régnante, qui en 1860 et en 1900 éblouit les envahisseurs européens, prouve
que le luxe et le goût des arts n'étaient point contraires aux m?urs
traditionnelles. Où donc sont les résidences des anciens empereurs, les
demeures des princes et des gouverneurs des siècles passés ? Où sont les
vieux temples, et les tombeaux vénérés ? Les quelques vestiges qu'on en trouve, si rares, sont bien faits pour
ébranler toutes nos idées préconçues. Dans la solitude de vallées sauvages,
d'où l'homme est banni, des colosses de pierre, d'un style barbare, animaux
symboliques, effigies de guerriers et de ministres, forment des avenues
grandioses ; elles mènent à des collines artificielles sous lesquelles,
comme les Pharaons sous leurs pyramides, dorment en un réduit secret, les
Fils du Ciel environnés de leurs p.006 trésors. L'impressi