Chapitre 2

TD : Formes « traditionnelles » de l'organisation du travail et affirmation de la
société .... en deux grandes phases afin de l'optimiser : la conception et l'
exécution. ..... par l'emploi que confèrent les protections accordées au titre de l'
exercice en ...

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Chapitre 2 : Travail et emploi I. Organisation du travail et croissance A/ Taylorisme et fordisme
1. Le taylorisme ou l'organisation scientifique du travail (OST)
2. Le fordisme, entre modèle industriel et modèle de société
3. L'avènement de la société salariale
4. TD : Formes « traditionnelles » de l'organisation du travail et
affirmation de la société salariale B/ Les NFOT
1. Échecs et contradictions du tayloro-fordisme
2. Le toyotisme et la gestion à flux tendus
3. L'effritement de la société salariale
4. TD : Nouvelles formes d'organisation du travail et évolution de la
société salariale II. Croissance, progrès technique et emploi A/ L'emploi et le chômage
1. Définitions, mesures et caractéristiques
2. Progrès technique et chômage
3. TD : Progrès technique, emploi et chômage B/ Le marché du travail
1. Les analyses néoclassique et keynésienne du marché du travail
2. Marché du travail et politique de l'emploi
3. TD : L'évolution des marchés du travail : les limites de la flexibilité
Notions : organisation du travail, division technique du travail, division
sociale du travail, taylorisme, fordisme, toyotisme, flux tendus,
population active, population active occupée, taux d'activité, salarié,
salariat, flexibilité, emplois précaires, contrat de travail,
tertiarisation, qualification, chômage, PSERE, DEFM, taux de chômage,
pouvoir d'achat, corrélation et coefficient de corrélation, flexibilité
salariale/quantitative/qualitative, externalisation des activités. I. Organisation du travail et croissance Cours A/ Taylorisme et fordisme Le taylorisme est une méthode de travail qui est née dans les années 1880
et qui repose sur le principe de l'organisation scientifique du travail
(OST). Ce principe a été mis en valeur par l'ingénieur américain Frederick
Winslow Taylor : il vise à définir la meilleure façon de produire en vue
d'accroître au maximum le rendement. Le taylorisme constitue l'une des
composantes du « travail à la chaîne », méthode de production qui a été
mise en place pour la première fois dans le secteur automobile, notamment
dans les usines de Henry Ford aux États-Unis (et de Louis Renault en
France). 1. Le taylorisme ou l'organisation scientifique du travail (OST) Taylor (1856-1915) a été apprenti, contremaître puis ingénieur, avant de
publier de nombreux ouvrages et d'édicter les principes de la direction
scientifique des entreprises, débouchant sur l'organisation scientifique du
travail (OST). Son principal ouvrage, Principes de la direction
scientifique, publié en 1911, souligne la nécessité pour les dirigeants et
les exécutants de faire converger leurs intérêts afin de créer une paix
sociale durable. Taylor avance quatre principes fondateurs de l'OST
(tableau 1). a) Les quatre grands principes de l'OST chez Taylor Tableau 1 : Les grands principes de l'OST |Principe |Définition |Conséquences |
|Division |Spécialisation des tâches |Diminution des pertes de |
|horizontale du |et étude des temps |temps en évitant aux |
|travail |d'exécution (the one best |ouvriers de se déplacer |
| |way) |pour réaliser plusieurs |
| | |tâches et en contrôlant les|
| | |temps d'exécution |
|Division |Distinction entre |Optimisation du temps de |
|verticale du |exécutants et concepteurs |travail pour chacun |
|travail |(the right man on the | |
| |right place) | |
|Système de |Introduction de primes de |Motivation des ouvriers |
|salaire au |productivité | |
|rendement | | |
|Système de |Mise en place de |Diminution des temps morts |
|contrôle du |contremaîtres chargés de |et des défauts de qualité |
|travail |contrôler le travail | | Pour Taylor, la production de masse liée à l'essor industriel requiert un
minimum d'organisation et de discipline dans les ateliers de production. Il
se propose de trouver la meilleure façon d'organiser le travail afin
d'augmenter la productivité et d'instaurer une plus grande prospérité. Dans
cette optique, il observe le travail des ouvriers, étudie leurs gestes et
les chronomètre afin de réduire leurs mouvements au minimum. L'OST consiste
alors à élaborer les méthodes les plus efficaces en termes d'exécution du
travail en décomposant les phases successives du travail, en cherchant les
gestes les plus efficaces et en adaptant les outils. Taylor développe une conception mécaniste de l'organisation en la
parcellisant, la parcellisation devant conduire à améliorer le rendement de
l'ouvrier. Le taylorisme cherche à clarifier l'attribution des tâches
respectives de chacun en opérant une division du travail à un double
niveau :
- la division horizontale, qui consiste à décomposer le travail en
unités les plus élémentaires possibles afin de spécialiser les
ouvriers et leur permettre d'adopter rapidement le bon geste ;
- la division verticale, qui consiste à découper le travail en deux
grandes phases afin de l'optimiser : la conception et l'exécution. La dimension horizontale a pour but d'identifier la manière la plus
efficace de découper le travail. Pour ce faire, elle décompose le processus
de production en une suite de tâches simples confiées chacune à un ouvrier
spécialisé.
La dimension verticale vise quant à elle à établir une distinction nette
entre les tâches de conception et les tâches d'exécution (les ingénieurs
pensent le travail que les ouvriers doivent exécuter conformément aux
instructions reçues).
Avec le taylorisme, un nouveau type de travailleur va alors apparaître :
celui dont la tâche est de concevoir le travail d'autres travailleurs. En
outre, le travail va être motivé par une rémunération plus attractive et
être contrôlé afin d'éviter les dysfonctionnements éventuels.
Les résultats de l'application du taylorisme ont été positifs puisque cette
méthode d'organisation du travail a conduit à accroître les gains de
productivité, et finalement à augmenter les salaires tout en réduisant le
volume de main d'?uvre. b) La gestion « classique » de la production Chez Taylor, la définition, l'efficacité et la rentabilité de la production
sont assurées grâce :
- à l'analyse des techniques de production (gestes, rythmes, cadences) ;
- à la définition a priori des tâches (conception) ;
- au passage du salaire à la tâche au salaire à l'heure. La « méthode » taylorienne est à l'origine de la gestion « classique » de
la production. Celle-ci se traduit par la nécessité pour l'entreprise
d'établir des prévisions sur la demande des clients. Ces prévisions
permettent en effet de lancer des fabrications en grandes séries afin de
réaliser des économies d'échelle. Ce type de gestion repose sur une
programmation de la production qui se fait alors pour le stock, en
attendant les ventes.
Le plan de production est élaboré en tenant compte des variations de la
demande. Ce plan prévisionnel (informatisé) est établi grâce aux données
fournies par les services commerciaux. À partir des prévisions de vente,
mais également de la prise en compte du niveau des stocks, le programme de
production va fixer les quantités à produire à court terme. La gestion
classique de la production va également fixer les besoins en capital
technique et en personnel (en d'autres termes, les moyens de production)
nécessaires en fonction des capacités de production de chaque atelier.
Le plan de production s'accompagne du stockage des produits finis. Cette
pratique a l'avantage de pouvoir répondre assez rapidement aux fluctuations
de la demande. Grâce à elle, l'entreprise absorbe les excédents générés
(par les différentes cadences des équipements, par les variations des
commandes des postes situés en aval,...) et ainsi elle utilise mieux ses
capacités de production. De plus, le stockage des matières permet de
répondre à la problématique de l'approvisionnement en assurant la
continuité de la production même en cas de retard. 2. Le fordisme, entre modèle industriel et modèle de société Industriel, Ford est le premier à avoir introduit le travail à la chaîne
dans l'automobile en adaptant les principes de rationalisation de Taylor.
Ces travaux reposent sur trois principes : le principe de travail à la
chaîne, le principe de standardisation des biens de production et le
principe de five dollars a day (tableau 2). Tableau 2 : Les grands principes de Ford |Principes |Définitions |Conséquences |
|Le principe du |Accentuation de la |Suppression du travail de |
|travail à la chaîne|division horizontale du|manutention et gestion plus|
| |travail, ce qui |rigoureuse des stocks |
| |signifie que l'ouvrier | |
| |répète le même geste | |
| |sans fin en recourant à| |
| |la machine | |
|Le principe de |Réalisation d'une |Augmentation de la |
|standardisation des|production en grande |production et réalisation |
|biens de production|série grâce à des |d'économies d'échelle |
|