monographie-de-st-broing-moitron.doc - BMS du Châtillonnais

L'éducation aux médias et à l'information aide à maitriser les systèmes .... de
simuler un phénomène naturel, de tester des conjectures, de collecter et
mutualiser des ...... Analyse de productions d'élèves, de corpus d'erreurs et tout
exercice ...... Du Prince de la Renaissance au roi absolu (François Ier, Henri IV,
Louis XIV) ».

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TABLE
Préambule 1
I. Les origines 3
II. Le temps des seigneurs-prieurs 7
III. Terrier de la seigneurie de Saint-Broing et de Moitron
9
IV. Tabellions, notaires et procédure 15
V. La justice sous l'ancien régime. Tenue des Grands Jours
21
VI. Les édifices publics avant la Révolution 27
VII. Le recteur d'école 37
VIII. Les Etats Généraux de 1789 41
IX. A Broin-les-Roches et à Moitron pendant la Révolution
45
X. Le curé Louis BILLOTET (1741-1806) 49
XI. Les guerres de la Révolution et de l'Empire 51
XII. Affaires de bois 55
XIII. Les grands travaux communaux à Saint-Broing au XIXème
siècle 57
XIV. La politique au village pendant le XIXème siècle 65
XV. Autour d'une sablière 71
XVI. La guerre de 1870-1871 75
XVII. La vie au village au XIXème siècle 77
XVIII. La guerre de 1914-1918 81
XIX. Saint-Broing entre les deux guerres mondiales 83
XX. La guerre de 1939-1945 87
XXI. L'après-guerre 91
ANNEXES
A1. Chefs de famille de Saint-Broing et de Moitron
répertoriés au Terrier de 1643 93
A2. Chefs de famille de Saint-Broing et de Moitron répertoriés
en 1770 94
A3. Patronymes le plus usités au XIXème siècle 95
A4. Les curés de Saint-Broing et Moitron 96
A5. Syndics et maires de Saint-Broing et de Moitron 98
A6. Recteurs et instituteurs à Saint-Broing et à Moitron
100
PREAMBULE
Ces pages ont été écrites pour que ne soit pas perdu le fruit des
recherches de mon ami Georges BRIOTET aux archives départementales de la
Côte d'Or: il savait l'intérêt que je porte aux choses du passé et m'a fait
part de ce qu'il a découvert sur Saint-Broing et la région.
Je possédais aussi de vieux papiers de famille remontant au siècle
dernier, et certains faits se recoupaient et se complétaient.
J'ai trouvé intéressant d'assembler tout cela et d'en faire une
sorte de chronique, une petite histoire des lieux et des gens de Saint-
Broing et de Moitron.
Les deux villages ont en effet constitué pendant près de 700 ans
une seule seigneurie et j'ai vite compris qu'on ne pouvait pas les séparer:
même seigneur, même justice, même curé, mêmes familles, ils ont traversé
les siècles du même pas et leurs histoires se confondent.
Certains trouveront que je parle davantage de Saint-Broing que de
Moitron. C'est parce que j'ai disposé de documents plus nombreux pour le
premier que pour le second. Il est aussi plus facile d'évoquer ce que l'on
connaît mieux.
L'histoire que je raconte est très incomplète et très anecdotique.
Elle a tendance à privilégier le détail amusant et à ignorer le fond des
choses (la vie aux 15e, 16e et 17e siècles mériterait d'être approfondie).
J'ai volontairement multiplié les citations des noms des lieux et
des familles, car ce petit ouvrage est d'abord à l'intention des gens du
pays: j'ai voulu qu'à sa lecture ils se situent tout naturellement dans
l'action, qu'ils imaginent l'ancêtre (au nom encore porté dans le canton)
peinant sur le lopin de terre dont la désignation se perd dans la nuit des
temps.
Mon souhait serait aussi que cette étude suscite des vocations et
incite de jeunes chercheurs à aller plus loin.
Pour cette raison, la plupart des citations sont accompagnées des
références aux documents d'archives dont elles proviennent et dont j'ai des
extraits. Cela alourdit la mise en page et fait un peu pédant, mais si
quelqu'un voulait, un jour, poursuivre le travail, il pourrait le reprendre
sans peine où je l'ai laissé.
Sur la fin, je me suis laissé aller à des considérations
personnelles sur l'histoire récente du village, celle dont j'ai été le
témoin depuis 70 ans. Dans ce genre d'exercice, on ne peut pas être
impartial. Mais on se fait un peu plaisir à revivre le temps de ses jeunes
années.
Le lecteur me pardonnera.
Fait à Montpellier de 1992 à 1995
André DEGOIX PETITE HISTOIRE DE SAINT-BROING
ET DE MOITRON
I. LES ORIGINES La région boisée au sein de laquelle se situent les villages de
Saint-Broing, Moitron, Minot... a été occupée de très longue date, bien
avant l'ère chrétienne. En témoignent les tombes sous tumulus, datant de
l'âge du fer, découvertes sur le territoire de Minot et dont les pareilles
pourraient bien exister dans le bois sur la rive droite de la Dijeanne,
près des anciennes lavières.
Le camp de Châteaubeau, vaste enceinte ovale avec deux portes, est
un autre vestige du peuplement préhistorique de la région.
De la période gallo-romaine est restée la voie reliant Beneuvre à
Châtillon et à Lasticum, capitale de l'ancien pays Latenscencis, située
près de Vix. Cette voie passait près de la ferme du Peu-Coteau et à 300
mètres environ au nord du site de Châteaubeau.
Jusqu'à la fin du XIe siècle, nous n'avons aucun témoignage précis,
écrit et daté, ayant valeur de document historique. La contrée a dû vivre,
repliée sur elle-même au milieu des forêts.
Cependant, à cette époque, et dans des lieux qui s'appelaient peut-
être déjà Saint-Broing, Moitron ou Villarnon, il y avait des familles, des
champs cultivés, des lieux de culte, des communautés organisées.
C'est la création de l'abbaye bénédictine de Molesmes par saint
ROBERT, en 1075, qui va les faire entrer dans l'histoire.
Très vite, en effet, cette abbaye installa des prieurés sur des
terres qui lui étaient données par le seigneur du lieu, soucieux du salut
de son âme. Selon le système féodal, le prieur avait la charge temporelle
et spirituelle des communautés résidant sur les terres en question, et
percevait en échange dîmes et autres charges.
Ainsi fut créé, vers 1097, le prieuré de St-Bénigne-aux-Bois (Sto
Benigno in Bosco) grâce à un don du seigneur de Grancey. On ne sait si
c'est le prieuré qui donna son nom au village, ou l'inverse. Il est certain
que ce nom s'est beaucoup altéré au cours du temps; on le trouve écrit de
toutes les manières: St-Béraing, St-Bereigne, St-Broings, St-Broing[1],
preuve que sa prononciation était incertaine .
Dans ma jeunesse, les vieux disaient, en patois, Saint-Bron.
C'est le développement de l'orthographe qui a dû fixer le nom et,
comme d'autres lieux s'appelaient aussi St-Broing on a ajouté, d'abord "aux
Bois", puis "les Moines", pour préciser.
Pour Moitron (Motteron, Moiteron, Moytron, en patois "Moutron"..),
le nom et la situation géographique peuvent évoquer la "motte", butte de
terre servant d'assise au château féodal. Y aurait-il eu en ce lieu, avant
l'an mil, une petite fortification dont toute trace se serait perdue? Ce
n'est pas impossible, sans plus.
Dans un article paru en 1905 dans le Bulletin d'histoire du diocèse
de Dijon (pages 85 et 86) l'auteur soutient que la forme parlée "Moutron"
est dérivée du latin monasterium, qui a donné moutier, ce qui dénoterait
la présence de moines à l'origine du village. Ceci correspondrait assez
bien à ce que l'histoire nous apprend.
Plusieurs chercheurs ont étudié les débuts de cette petite
seigneurie de St-Broing et de Moitron, qui a tout de même existé pendant 7
siècles, jusqu'à la Révolution.
Georges BRIOTET a ainsi trouvé, aux archives de la Côte d'Or[2] un
long texte manuscrit de la fin du XIXe siècle. L'abbé LEFOL, curé de St-
Broing, a publié en 1911, dans l'Almanach, une importante étude qui est
bien connue dans la région où plusieurs familles en ont copie.
A la bibliothèque municipale de Dijon se trouvent des ?uvres plus
générales, comme les ouvrages de PERARD ou de Jacques LAURENT (Les
cartulaires de l'abbaye de Molesmes 1907) qui fournissent aussi des
éléments précieux.
S'il est difficile de se reporter aux documents originaux - ce qui
serait pourtant la seule façon de faire ?uvre d'historien - un texte
particulièrement instructif et probablement assez fiable est "L'inventaire
des titres du prieuré de St-Beraing-au-Bois, dit de St-Beraing-aux -Moines"
dressé le 2 juillet 1691 par le frère Simon BRIOT, "religieux , garde des
archives de l'abbaye de Molesmes"[3].
Ce manuscrit de 6 pages, également retrouvé par Georges BRIOTET,
est certes mal écrit, désordonné, très raturé et difficile à lire. Mais il
a l'immense avantage de répertorier les documents que possédait l'abbaye
sur son prieuré de St-Broing et Moitron, de véritables titres de propriété
originaux, qu'elle seule pouvait détenir et rassembler.
C'est à ces différentes sources, qui souvent se recoupent, que j'ai
puisé les informations suivantes.
Il paraît ainsi bien établi que, à la fin du XIème siècle, la
région de St-Broing et de Moitron faisait partie du domaine de Grancey et
c'est un sire de Grancey, LEOBALD, qui aurait d'abord fait donation, vers
1080, de l'alleu de Moitron à l'abbaye de Molesmes. Cette donati