table des grandes règles - Documenta Catholica Omnia

Cependant, comme avec du zèle tout se corrige, et que la crainte de Dieu vient à
bout de toutes les déficiences de l'âme, il ne faut pas non plus les repousser, ...
pour venir pratiquer l'humilité à l'exemple de notre Seigneur Jésus Christ, il
faudrait imposer un exercice comme considéré comme des plus humiliants par
les ...

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SAINT BASILE LE GRAND
TABLE DES GRANDES RÈGLES
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1 - De l'ordre établi dans la série des commandements du Seigneur.
2 - De la charité envers Dieu. L'homme a naturellement en lui la
disposition et la force d'accomplir les commandements du Seigneur.
3 - De la charité envers le prochain.
4 - De la crainte de Dieu.
5 - De la dispersion de l'âme à éviter.
6 - De la nécessité de vivre dans la solitude.
7 - De l'opportunité de se joindre à ceux qui ont un même désir de plaire à
Dieu, parce qu'il est difficile en même temps que dangereux de vivre seul.
8 - Du renoncement.
9 - De l'obligation de n'abandonner ses biens à ses proches qu'avec
discernement.
10 - Qui faut-il accepter parmi ceux qui se présentent pour vivre selon
Dieu ? Quand, et comment ?
11 - Des esclaves.
12 - Comment faut-il recevoir les gens mariés ?
13 - Qu'il est utile d'exercer également au silence les nouveaux venus.
14 - De ceux qui se consacrent à Dieu et cherchent ensuite à renier leur
promesse.
15 - De l'acceptation et de l'éducation des enfants, et de la profession de
chasteté.
16 - De la tempérance.
17 - Qu'il faut aussi se modérer dans le rire.
18 - Qu'il faut goûter tous les mets qu'on nous présente.
19 - Quelle est la norme de la tempérance ?
20 - Quelle table offrir aux hôtes ?
21 - Quel rang et quelle place faut-il prendre aux repas de midi et du soir
?
22 - Quel vêtement convient au chrétien ?
23 - De la ceinture.
24 - De la manière de vivre entre soi.
25 - Que redoutable sera le jugement pour le supérieur qui ne reprend pas
les coupables.
26 - Qu'il faut révéler au supérieur jusqu'aux secrets du coeur.
27 - Si le supérieur vient à faiblir, il sera repris par ceux qui ont
autorité dans la fraternité.
28 - Comment tous doivent se comporter à l'égard de qui n'obéit pas.
29 - De l'orgueil et du murmure dans le travail.
30 - Dans quel esprit les supérieurs doivent s'occuper des frères.
31 - Qu'il faut accepter les services du supérieur.
32 - Quelle attitude faut-il prendre vis-à-vis des membres de sa famille ?
33 - Quelle règle observer dans les relations avec les soeurs ?
34 - Quelles qualités sont requises en ceux qui distribuent le nécessaire
aux frères ?
35 - Faut-il établir plusieurs fraternités dans une même localité ?
36 - De ceux qui quittent une fraternité.
37 - Faut-il négliger le travail sous prétexte de prière et de psalmodie ?
Quels sont les moments opportuns pour la prière ? et, tout d'abord, faut-il
travailler ?
38 - Quels métiers sont compatibles avec notre profession ?
39 - Comment faut-il vendre les produits du travail et comment voyager dans
ce but ?
40 - Des foires qui se tiennent à l'occasion des fêtes religieuses.
41 - De la volonté propre et de l'obéissance.
42 - Pour quelle fin et dans quel but il faut travailler.
43 - Quelles qualités doivent avoir les supérieurs et comment ils doivent
gouverner.
44 - A qui permettre de s'absenter et comment interroger ceux qui rentrent
de voyage ?
45 - Qu'il faut, après le supérieur, quand celui-ci est absent ou empêché,
un frère capable d'assurer la direction de la fraternité.
46 - Qu'il ne faut dissimuler ni sa faute ni celle d'autrui.
47 - De ceux qui n'admettent pas les décisions du supérieur.
48 - Qu'il ne faut pas scruter la conduite du supérieur, mais s'occuper de
ce qu'on a soi-même à faire.
49 - Des contestations entre les frères.
50 - Comment le supérieur doit réprimer les fautes.
51 - Comment il faut corriger les pécheurs.
52 - Dans quels sentiments il faut recevoir la correction.
53 - Comment ceux qui enseignent les métiers doivent corriger les enfants
pris en faute.
54 - Des entretiens entre supérieurs de la fraternité sur les sujets qui
les concernent.
55 - Si le recours à la médecine est conforme à l'esprit de la vie
religieuse.
Qu.1: De l'ordre établi dans la série des commandements du Seigneur
Puisque l'Écriture nous permet d'interroger, nous vous prions d'abord de
nous dire si les commandements de Dieu se suivent dans un certain ordre. Y-
a-t-il un premier, un deuxième, un troisième et ainsi de suite ? ou bien
sont-ils tous connexes et également dignes de la primauté dans la pratique,
en sorte qu'on puisse commencer par où l'on veut, comme dans un cercle ?
R. - Votre question est ancienne et a déjà été posée dans l'Évangile,
lorsque le docteur de la loi s'approcha de Jésus et dit : "Maître, quel est
le premier commandement dans la loi ? - Et le Seigneur de répondre : "Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toutes
tes forces et de tout ton esprit. Le second lui est semblable: Tu aimeras
ton prochain comme toi même." (Mt 22,36-39)
Le Seigneur en personne a donc déterminé l'ordre à garder dans les
commandements. Le premier et le plus grand est celui qui regarde la charité
envers Dieu, et le second, qui lui est semblable, ou plutôt en est
l'accomplissement et la conséquence, concerne l'amour du prochain.
Voilà comment les paroles susdites et d'autres rapportées aussi dans la
Sainte Écriture nous apprennent en quel ordre sont imposés les
commandements de Dieu.
Qu. 2 : De la charité envers Dieu. L'homme a naturellement en lui la
disposition et la force d'accomplir les commandements du Seigneur.
Parlez-nous d'abord de l'amour de Dieu. Il est entendu qu'il faut aimer
Dieu, mais comment faut-il l'aimer ? Voilà ce que nous voudrions apprendre.
R - L'amour de Dieu ne s'enseigne pas. Personne ne nous a appris à jouir de
la lumière ni à tenir à la vie par-dessus tout; personne non plus ne nous a
enseigné à aimer ceux qui nous ont mis au monde ou nous ont élevés.
De la même façon, ou plutôt à plus forte raison, ce n'est pas un
enseignement extérieur qui nous apprend à aimer Dieu. Dans la nature même
de l'être vivant, je veux dire de l'homme, se trouve inséré comme un germe
qui contient en lui le principe de cette aptitude à aimer. C'est à l'école
des commandements de Dieu qu'il appartient de recueillir ce germe, de le
cultiver diligemment, de le nourrir avec soin, et de le porter à son
épanouissement moyennant la grâce divine.
J'approuve votre zèle, il est indispensable au but; nous-même, autant que
le saint Esprit nous en donnera le pouvoir, nous nous efforcerons, avec
l'aide de Dieu et de vos prières, d'exciter l'étincelle de l'amour divin
caché en vous.
Il faut savoir que cette vertu de charité est une, mais qu'en puissance
elle embrasse tous les commandements : "Car celui qui m'aime, dit le
Seigneur, accomplit mes commandements" (Jn 14,23),et encore : "Dans ces
deux commandements sont contenus toute la loi et les prophètes." (Mt 22,40)
Nous n'entreprendrons pas d'argumenter en détails sur cette assertion, car
sans nous en apercevoir, nous y introduirions à son tour tout le traité des
vertus; nous vous rappellerons seulement, pour autant qu'il est en notre
pouvoir et que cela convient à notre but, l'amour que vous devez à Dieu.
Posons d'abord cette prémisse: nous avons reçu de Dieu la tendance
naturelle de faire ce qu'il commande et nous ne pouvons donc nous insurger
comme s'il nous demandait une chose tout à fait extraordinaire, ni nous
enorgueillir comme si nous apportions plus que ce qui nous est donné. C'est
en usant loyalement et convenablement de ces forces que nous vivons
saintement dans la vertu; en les détournant de leur fin, que nous sommes au
contraire emportés vers le mal.
Telle est, en effet, la définition du vice: l'usage abusif et contraire aux
commandements du Seigneur, des facultés que Dieu nous a données pour le
bien, et telle, par conséquent, la définition de la vertu que Dieu exige de
nous: l'usage consciencieux de ces facultés selon l'ordre du Seigneur.
Cela étant, nous dirons la même chose de la charité.
En recevant de Dieu le commandement de l'amour, nous avons aussitôt, dès
notre origine, possédé la faculté naturelle d'aimer.
Ce n'est pas du dehors que nous en sommes informé; chacun peut s'en rendre
compte par lui-même et en lui même, car nous cherchons naturellement ce qui
est beau, bien que la notion de beauté diffère pour l'un et pour l'autre;
nous aimons sans qu'on nous l'apprenne, ceux qui nous sont apparentés par
le sang ou par l'alliance; nous manifestons enfin volontiers notre
bienveillance à nos bienfaiteurs.
Or, quoi de plus admirable que la beauté divine ? Que peut-on concevoir de
plus digne de plaire que la magnificence de Dieu ? Quel désir est ardent et
intolérable comme la soif provoquée par Dieu dans l'âme purifiée de tout
vice et s'écriant dans une émotion sincère: "L'amour m'a blessée" ? (Can
2,5)
Ineffables et indescriptibles sont les rayons de la beauté divine ! La
langue est impuissante à en parler, l'oreille ne peut l'entendre! Quand
vous diriez l'éclat de l'étoile du matin, la clarté de la lune et la
lumière du soleil, tout cela est indigne de représenter sa gloire,et,
comparé à la lumière de vérité, est bien plus éloigné d'elle, que la nuit
profonde, triste et obscure, n'est distante du midi le plus pur.
Cette beauté est invisible aux yeux du corps, l'âme seule et l'intelligence
peuvent la saisir. Chaque fois qu'elle a illuminé les saints, elle a laissé
en eux l'aiguillon d'un intolérable désir, au point que, lassés de cette
vie, ils se sont écriés : "Malheur à moi, parce que mon exil s'est prolongé
!" (Ps 119,5),"Quand irai-je contempler la face du Seigneur ?" (Ps 41,3),
et : "Je voudrais me dissoudre et être avec le Christ." (Phil 1,23) "Mon
âme a soif du Seigneur fort et vivant" (Ps 41,3), et enfin : "Maintenant,
Seigneur,délivrez votre serviteur !" (Lc 2,29) Supportant avec peine cette
vie qui leur semblait un emprisonnement, ils contenaient diffi