phi 224 gramsci - Politproductions.com
Ignace redoute tant l'intervention des Romains en sa faveur qu'il donne à sa
prière des accents pathétiques : « J'écris aux Eglises ; je mande à tous que je .....
Parfois il corrige certaines expressions du vrai Ignace dans un sens nettement
orthodoxe ; c'est ainsi, par exemple, qu'à la place de Sang de Dieu, Ad Ephes., I,
1, ...
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GERARD GRANEL COURS SUR GRAMSCI Boukharine et Bordiga
1973-1974
[pic]
Cours radiodiffusé de l'année universitaire 1973-1974 Transcription Fabien Grandjean[1] table des matières INTRODUCTION GENERALE 1. Directions de travail et bibliographie 5
2. Chronologie de la vie d'Antonio Gramsci. 11 PREMIERE PARTIE
La critique de Boukharine par Gramsci A. « Quelques points préliminaires de référence »
3. Introduction aux questions les plus générales du matérialisme
historique 33
4. La philosophie de tout le monde 39
5. L'analyse dialectique du « folklore ». 49
6. Dialectique du rapport entre les intellectuels et les masses 59 B. « Observations et études critiques sur une tentative de "Manuel
populaire de sociologie" »
7. Critique de la vulgarisation 71
8. La question fondamentale de la généralité du matérialisme historique
81
9. La question de la généralité de science et le stalinisme théorique 91
10. Les enjeux politiques de la faiblesse théorique de Boukharine 101
11. L'inaptitude à la dialectique 111
12. La rechute dans la métaphysique 121
13. La confusion épistémologique et la méthode 133
DEUXIEME PARTIE
Le débat entre Bordiga et Gramsci A. Introduction générale à la question des conseils d'usine
14. La question de l'entre-deux de la culture et de la politique 145
15. Une école de la liberté 155
16. Le changement de terrain, tournant décisif de la philosophie
politique 165 B. Le débat entre Bordiga et Gramsci sur les conseils d'usine
17. La question de la démocratie ouvrière 177
18. La question de l'Etat 187
19. Le changement fondamental de l'essence de la production 195
20. Le soviet selon Bordiga 205
21. Le malentendu 215 CONCLUSION GENERALE 22. L'énigme de la production 227
Index des noms 235
< Introduction Generale > < 1. Directions de travail
Bibliographie >
Phi 224 rassemble un cours et des TD. Les TD appartiennent à l'option
« Philosophie politique » de deuxième année. Le cours, consacré à Gramsci,
et dont ces émissions radiophoniques sont une sorte de résumé, un guide de
lecture et de travail à l'intention des étudiants non assidus, définit en
outre un C2 de maîtrise.
Pourquoi Gramsci? Parce qu'il est sans doute le plus important des
théoriciens marxistes depuis Lénine et celui dont l'influence est la plus
actuelle, y compris en France où pourtant l'accès de ses écrits reste très
limité pour tous ceux qui ne lisent pas l'italien. De cette influence les
signes sont multiples : référence constante à Gramsci dans toutes les
publications marxistes de toutes tendances, traduction et publication
fréquentes de tel ou tel fragment du Gramsci d'avant ou d'après la prison,
études, prises de position et interprétations non moins nombreuses, la
dernière en date étant celle de Maria-Antonietta Macciocchi, sous le titre
« Pour Gramsci »[2], dans le n° 54 de la revue Tel Quel, c'est à dire le
numéro d'été de 1973. Enfin, on sait que la pensée de Gramsci est l'une des
origines de celle de Louis Althusser.
Comment Gramsci? Modestement. Et pour en préparer la lecture. Nous
tenterons cette lecture selon deux axes. D'une part, l'axe proprement
philosophique, je veux dire les questions les plus générales du
matérialisme historique, à commencer par sa définition. D'autre part, l'axe
proprement politique, je veux dire les questions les plus précises, sur
l'Etat, la prise de pouvoir par le prolétariat, la constitution et le rôle
du parti, les institutions propres à la classe ouvrière, en particulier la
question centrale et célèbre des conseils d'usine. Ces deux aspects
correspondront approximativement, dans les présentes émissions, aux deux
moitiés de l'année que nous commencerons par le versant philosophique.
Dans la masse considérable des textes théoriques les plus généraux de
Gramsci, il fallait donc choisir un ensemble suffisamment limité pour
convenir à un petit nombre d'émissions, et cependant suffisamment central
et essentiel. J'ai pensé trouver la solution à ces difficultés en étudiant
avec vous un ensemble de textes qui, dans les manuscrits des Quaderni del
Carcere, c'est à dire des Cahiers de la prison, correspond au Cahier 11
dans la numérotation établie par l'Istituto Gramsci, à Rome, sous la
direction de Valentino Gerratana qui travaille à l'élaboration d'une
édition véritablement scientifique, critique et complète de Gramsci.
Toutefois, ce Cahier 11 est noté sous le numéro XVIII dans la table de
correspondances de la seule édition aujourd'hui disponible des Cahiers de
la prison, l'édition Einaudi[3]. Par conséquent, chaque fois que l'on nomme
les Cahiers on est obligé d'indiquer les deux numérotations, en chiffres
arabes la numérotation actuelle - il faudrait même plutôt dire « future »
puisque l'édition Gerratana n'a pas encore vu le jour bien qu'on l'attende
de mois en mois depuis maintenant peut-être deux ou trois ans[4] - et en
chiffres romains la numérotation que l'on trouve dans les références de
l'édition Einaudi.
Dans ce Cahier 11 nous laisserons de côté les notes 1 à 11, c'est à dire
un ensemble de « références de caractère historico-critique », pour frayer
notre chemin dans la traduction des notes 12 à 49. L'essentiel de ces
notes, dont je vous livrerai le détail dans une prochaine séance, constitue
une critique du célèbre Manuel populaire de sociologie marxiste de
Boukharine. Pour vous donner simplement un aperçu très général du contenu,
voici les titres des principaux groupes de paragraphes du Cahier 11 :
- la note 12 s'intitule : « Quelques points préliminaires de
référence » ;
- les notes 13 à 35 s'intitulent : « Observations et notes critiques sur
une tentative de "Manuel populaire de sociologie" » - c'est
précisément l'ouvrage cité de Boukharine ;
- les notes 36 à 39 s'intitulent : « Les sciences et les idéologies
"scientifiques" » ;
- les notes 40 à 45 s'intitulent : « Les instruments logiques de la
pensée » ;
- les notes 46 à 49, enfin : « La traductibilité des langages
scientifiques et philosophiques ».
Nous laisserons enfin de côté les notes 50 à 70, c'est à dire les
« Mélanges » sur lesquels se termine le Cahier 11. L'édition de Valentino
Gerratana n'étant pas pour l'instant sortie, ce Cahier n'existe encore
qu'en manuscrits. C'est à dire que ce que nous allons suivre comme un
ensemble, et qui forme bien un ensemble dans les manuscrits, est plus ou
moins dispersé dans l'édition Einaudi. Cependant, toutes les notes que nous
allons travailler se retrouvent en différents endroits du tome 1 des
Quaderni del Carcere de cette édition Einaudi, c'est à dire le volume qui
porte le titre Il materialismo storico (Le matérialisme historique).
Dès maintenant je vous donne quelques références nécessaires à votre
lecture.
D'abord celle de l'ouvrage de Nicolas Boukharine lui-même : La théorie du
matérialisme historique, ouvrage plus connu donc par son sous-titre, Manuel
populaire de sociologie marxiste, aux Editions Anthropos à Paris, 1971.[5]
Si certains d'entre vous veulent approfondir ce qui concerne la relation
de Gramsci et de Boukharine, ils peuvent lire également l'article de Robert
Paris : « Gramsci e la crisa teorica del 1923 » (Gramsci et la crise
théorique de 1923), dans l'ouvrage collectif : Gramsci e la cultura
contemporanea (Gramsci et la culture contemporaine), tome II, p. 29-44,
Editori Riuniti (Editeurs Réunis).
On trouve encore chez les Editeurs Réunis, dans l'ouvrage Studi
gramsciani (Etudes gramsciennes), Roma, 1968, p. 346-368, un article de
Aldo Zanardo, intitulé « Il "Manuale" di Bukharin, visto dai comunisti
tedeschi e da Gramsci » (Le « Manuel » de Boukharine, vu par les
communistes allemands et par Gramsci).
Pour mémoire, je vous signale que Lukács a lui aussi procédé à une
critique du Manuel, antérieure du reste à celle d'Antonio Gramsci, dans les
Archiv für die Geschichte des Sozialismus und der Arbeiterbewegung (les
Archives pour l'histoire du socialisme et du mouvement ouvrier), tome 11,
1925, p. 216-224. Toutefois, il n'est pas absolument nécessaire que vous
soyez polyglottes puisque cet article de Lukács a été traduit en français
dans un numéro de la revue L'homme et la Société.[6]
Enfin on peut, peut-être même doit-on, si l'on se souvient des tendances
crociennes du jeune Gramsci, lire également Benedetto Croce, Materialismo
storico ed economia marxistica (Matérialisme marxiste et économie
marxiste), editori Laterza, a Bari. Il existe de cet ouvrage célèbre de
Croce, qui est probablement la seule critique bourgeoise intéressante du
matérialisme historique, une traduction française par Bonnet, à Paris,
édition Giard et Biere, 1901.
Avant, toutefois, que nous puissions commencer la lecture de la critique
du Manuel de Boukharine par Gramsci, et de toutes les questions théoriques
les plus générales qui s'y rattachent, il est absolument